Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 16 – Chapitre 11 – Partie 2

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Chapitre 11 : Soeurs

Partie 2

En fait, Hakuya lui disait de prendre un mari. Jeanne avait été poussée au silence en entendant ces mots de sa bouche, choquée. Les sentiments qu’elle avait accumulés pour Hakuya pendant leurs conférences télévisées hurlaient à l’intérieur d’elle. Mais cela ne dura qu’une seconde.

Hakuya se leva lentement, puis tomba à genoux devant Jeanne.

« S-Sire Hakuya ? »

« Je te soutiendrai. Pas au travers d’une communication par joyaux, mais à tes côtés à partir de maintenant », déclara-t-il en lui tendant la main droite.

Il lui offrait — lui proposait — d’être son consort royal.

Jeanne cligna rapidement des yeux.

« Hein ? Vas-tu venir m’épouser !? Toi, Sire Hakuya !? »

« Oui. »

« Et le Royaume ? Tu es leur Premier ministre, n’est-ce pas !? »

« J’ai déjà reçu la permission de Sa Majesté. Cela signifie que je vais devoir exercer les fonctions de Premier ministre des deux pays pendant un certain temps, mais j’ai l’intention de vivre dans l’Empire. Je suis sûr que mes fonctions dans le Royaume seront lentement assumées par mon successeur, Sire Ichiha. »

 

 

Hakuya prédisait que le nouvel empire serait en union personnelle avec le royaume de Friedonia. Si vous regardiez la proximité de la relation entre Souma et Maria, il était tout à fait possible de prédire qu’elle l’épouserait maintenant qu’elle n’était plus impératrice. Cela signifierait que Souma se verrait confier le titre impérial comme il avait le titre princier d’Amidonia. Mais contrairement à la Principauté, qui avait été leur voisine, l’Empire n’était pas lié à eux géographiquement, il serait donc difficile de l’annexer. Cela signifiait qu’il y aurait une union personnelle dirigée par Souma pour renforcer les relations entre les deux pays, tandis que le gouvernement proprement dit serait assuré par leur nouvelle souveraine Jeanne. Dans cette situation, Hakuya pourrait être le Premier ministre des deux pays.

Jeanne le regarda, confuse.

« Es-tu sûr ? Ça va être difficile, tu sais ? »

« Je suis prêt pour cela. Sa Majesté m’a dit de m’y préparer aussi. »

« Es-tu vraiment d’accord pour venir dans l’Empire ? »

« J’ai hâte d’y être, c’est assez surprenant… » Hakuya arbora un léger sourire auquel on ne se serait jamais attendu de sa part en temps normal. « J’ai entendu dire que la Grande Bibliothèque de Valois est encore plus merveilleuse que les archives que nous avons dans le Royaume. »

« Murgh… Ta première raison, ce sont les livres ? »

« Heh, certainement pas. Ma première raison, c’est toi, bien sûr. »

« Eh bien, c’est très bien ainsi. » Jeanne prit la main de Hakuya. « Je suppose que… Je vais pouvoir te toucher quand je veux à partir de maintenant. »

« Aussi longtemps que je vivrai. »

« Je commence à sentir que je peux donner le meilleur de moi-même. Mais cela signifie que je vais devoir m’habituer à te donner des ordres… »

Sur ce, Jeanne lâcha la main d’Hakuya et tapota le siège à côté d’elle.

« D’abord, j’aimerais que tu t’assoies à côté de moi. »

« Par ta volonté. »

Hakuya s’assit à côté de Jeanne comme on le lui avait demandé. Jeanne continua.

« Voyons voir. Je crois que je vais te demander de mettre ton bras autour de moi ensuite. »

« Héhé, est-ce un ordre ? »

Quand Hakuya posa cette question de manière pointue, Jeanne sourit timidement.

« Non. C’est une jolie demande de la part de celle qui va devenir ta femme. »

◇ ◇ ◇

Vers deux heures de l’après-midi, les forces de défense nationale de Friedonia arrivèrent à Valois.

Fuuga ne semblait pas intéressé par la poursuite de la guerre, et les forces du Royaume du Grand Tigre avaient brisé le siège de la capitale impériale, c’est pourquoi la Force de défense nationale s’était déployée en face d’eux, intentionnellement, au cas où les forces de Fuuga souhaiteraient continuer à se battre.

Pendant que les forces de défense nationale dirigées par Excel et Ludwin tenaient en échec les forces du Royaume du Grand Tigre, Liscia vint au château de Valois avec Aisha. Naden et moi les avions rencontrées dans le bureau des affaires gouvernementales du château.

« Souma, ça va ? Tu n’es blessé nulle part, n’est-ce pas ? » sont les premiers mots qui sortirent de la bouche de Liscia alors qu’elle commençait à me toucher partout, à la recherche de blessures. J’avais l’impression que maintenant qu’elle était la mère de deux nourrissons et qu’elle aidait aussi les autres reines avec les leurs, elle avait encore plus tendance à s’occuper de moi.

J’avais souri ironiquement et j’avais posé une main sur l’épaule de Liscia.

« Je te l’ai dit, je vais bien. Tu as vu l’émission, n’est-ce pas ? Depuis, je suis au château. »

« Mais tu as attrapé Madame Maria au moment où elle tombait, n’est-ce pas ? Personne ne m’avait dit qu’il y aurait un spectacle comme ça, alors j’ai eu des frissons. »

« Oui… moi aussi, » dis-je. En y repensant… Parce que Maria avait elle-même choisi de faire ce coup, je frémissais à l’idée de ce qui se serait passé si je n’étais pas arrivé à temps.

Liscia fit signe à Aisha, qui réagit avec une joie évidente. Elle remuait sa queue métaphorique en s’approchant pour avoir son tour avec moi.

« Votre Majesté ! Tu m’as tellement manqué ! »

« Oh, voyons, cela ne fait que quelques jours, n’est-ce pas ? »

« Mais tu ne m’as pas emmenée quand tu allais dans un château assiégé », se plaignit-elle, les joues gonflées. « Cela m’a fait me sentir si seule en tant que reine et garde du corps. Si j’avais été avec toi, j’aurais pu faucher les hordes de soldats du royaume du Grand Tigre qui arrivaient en trombe. »

C’est terriblement violent de dire cela avec des joues si joliment gonflées…

Je souris ironiquement en tapotant la tête d’Aisha.

« Je suis désolé. Mais j’ai dû envisager la possibilité que si Fuuga décidait de ne pas être raisonnable, il pourrait y avoir un combat entre nos forces. Je voulais que tu sois aux côtés de Liscia si nous devions en arriver là. »

« Hrmm… Eh bien, oui, je veux aussi protéger Liscia… »

« Hee hee, merci d’être toujours là, Aisha, » dit Liscia.

« Oui, madame ! Tu es trop gentille ! »

Aisha fit un salut en réponse au sourire de Liscia.

Elles s’entendaient très bien grâce à tous les fardeaux qu’elles avaient partagés et à l’expérience d’élever des enfants ensemble. Mais on pourrait dire la même chose de n’importe laquelle de mes deux femmes.

Liscia sourit ensuite à Naden.

« Merci d’avoir pris soin de Souma, Naden. »

« Hé, c’est mon travail. Je ne suis pas vraiment un dragon, mais il reste mon chevalier », répondit-elle avec un grognement suffisant. Pendant ce temps, la queue écailleuse de Naden se balançait d’avant en arrière, frappant le sol derrière elle.

Elle est si facile à lire. Cela m’avait toujours fait sourire de voir mes femmes interagir.

« Hee hee ! Au fait, Souma ? »

Liscia me regarda d’un air soupçonneux.

« Hm ? »

« C’est resté au coin de mon œil tout ce temps, alors je me suis demandé… qu’est-ce que c’est ? »

Liscia regardait les rideaux qui recouvraient les fenêtres à côté de la porte qui donnait sur le balcon. L’un d’entre eux s’était gonflé de façon anormale, s’enroulant sur lui-même.

« Oh, ça… » Je m’étais gratté la joue. « … serait l’impératrice de ce pays. »

« Peux-tu répéter ? » Liscia me regarda de travers. Je pouvais pratiquement voir le point d’interrogation flotter au-dessus de sa tête.

« Ah… Madame Maria ? Veux-tu bien maintenant sortir ? »

La bosse dans les rideaux tressaillit lorsque je prononçais son nom. Puis, tournoyant pour se détendre, elle émergea rouge vif, ses longs cheveux aériens un peu ébouriffés et ses yeux quelque peu larmoyants.

Liscia regarda fixement, abasourdie de voir la Maria normalement calme et pleine d’assurance dans cet état.

« Qu’est-ce… qui lui est arrivée ? »

« Je l’ai gâtée comme tu l’as dit, et bien… voilà le résultat. »

La veille, j’avais cédé à tous les caprices de Maria. Qu’il s’agisse de paroles ou de non-dits. Maria avait donc miaulé comme un chaton jusqu’à l’aube. Contrairement à moi, qui m’étais occupé d’elle toute la nuit, le teint de Maria avait été grandement amélioré par un bon repos. Elle était donc plus consciente que moi.

Oui, ayant repris ses esprits, Maria se souvenait de tout ce que nous avions fait la nuit dernière. Tout, depuis le moment où elle m’avait embrassé, jusqu’aux choses que nous avions faites par la suite — et surtout le temps qu’elle avait passé à se comporter comme un chaton. Alors…

« Souma, caresse-moi davantage. »

« Mrrow… Je ne veux pas travailler. »

Elle se souvenait de toutes les fois où elle m’avait parlé avec cette voix ronronnante.

Quand elle s’était réveillée dans son lit, appuyée sur mon bras, et qu’elle m’avait trouvé endormi à côté d’elle (j’avais manifestement atteint ma limite), un flot de souvenirs de la nuit précédente lui était revenu en mémoire. Lorsque je m’étais réveillé, Maria était trop gênée pour me regarder en face. Au lieu de cela, elle se débattait dans tous les sens, le visage enfoui dans un oreiller. C’était plutôt mignon.

« Et est-ce comme ça qu’on en est arrivé là ? » demanda Liscia après avoir entendu mon explication, et je hochai la tête.

« Oui, c’est ça. »

« Pour que Madame Maria soit si embarrassée… Qu’est-ce qu’elle a fait ? »

« Tu aurais dû voir comment elle ronronnait — ! »

« Ne lui dis pas ! » s’écria Maria en me couvrant la bouche pour me faire taire.

Puis, essayant de dissimuler sa gêne, Maria s’éclaircit la gorge.

« Hum… ça fait un moment, n’est-ce pas ? Lady Liscia. »

« Hein ? Ohh, oui. Depuis la réunion des dirigeants au royaume des chevaliers dragons, je crois ? »

« C’est bien ça. Environ deux ans, non ? »

« À l’époque, je n’aurais jamais deviné que notre prochaine rencontre se déroulerait ainsi. » Liscia regarda Maria dans les yeux. « Mais tu t’y préparais déjà à ce moment-là. »

« Oui, je m’y préparais…, » dit Maria avec un sourire un peu désolé. « Le chef d’une nation, se préparant à la briser. C’était lâche de ma part, n’est-ce pas ? »

« Non… en fait, je te respecte pour cela. Tu es restée fidèle à toi-même, tu as défendu ceux que tu voulais défendre — même si cela signifiait que le pays se brisait et que les gens te le reprochaient. En tant que moi-même, personne née dans une famille royale, et en tant que femme, c’est tellement impressionnant que j’en suis jalouse. »

« Oh… ! Merci, Lady Liscia. » Maria sourit, les yeux humides de larmes. Elle avait trouvé une autre personne qui la comprenait.

Liscia, elle, gémissait, une expression complexe visible sur le visage.

Maria la regarda d’un air perplexe et lui demanda : « Y a-t-il un problème ? »

« Hakuya m’a raconté ce qui se passera ensuite. Tu ne seras probablement plus impératrice. Et une fois que tu seras libre, tu voudras venir épouser Souma, n’est-ce pas ? »

« Eh bien… oui. Si c’est possible, j’aimerais bien », dit Maria en rougissant et en jetant un coup d’œil dans ma direction.

Les yeux de Liscia, d’Aisha et de Naden s’étaient plantés dans les miens. Elles ne me faisaient pas de reproches en soi, mais je me sentais quand même coupable. C’était comme si je dormais sur un lit d’aiguilles.

Liscia poussa un soupir. « Serai-je capable de faire du bon travail en me plaçant au-dessus de toi en tant que première reine primaire… ? »

« Je ferai en sorte que tu sois plus belle. Contrairement à moi, qui ai tout jeté, tu as courageusement porté le fardeau que ton sang a placé sur tes épaules, n’est-ce pas ? » Maria sourit légèrement à Liscia. « Et je ferai le peu que je peux pour te soutenir dans cette démarche, bien sûr. »

« Madame Maria… »

« Hee hee. Bien que, maintenant que je ne serai plus impératrice, j’ai trouvé quelque chose que j’ai envie de faire, alors je pense que j’aimerais faire passer cela avant tout travail au château. »

« Et qu’est-ce que c’est ? » demanda Liscia.

Avec un sourire malicieux, Maria se contenta de poser un doigt sur ses lèvres.

« C’est encore un secret pour l’instant, » dit-elle. « Nous en parlerons quand je serai redevenue “juste Maria”. »

Maria était si belle quand elle déclarait cela. Qu’est-ce qu’elle veut faire ? Elle ne me l’avait pas non plus dit, mais il était clair qu’elle avait un bel avenir tout tracé. Cela me rend plus heureux que tout.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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