Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 14 – Chapitre 13 – Partie 2

Bannière de Genjitsushugisha no Oukokukaizouki ☆☆☆

Accueillir tous ceux qui viennent, ne pas chasser ceux qui partent

Partie 2

– Un jour du 12e mois, 1549e année, calendrier continental —

Cela faisait environ un mois que Marie et son peuple étaient arrivés.

Ce jour-là, j’étais venu dans les montagnes du sud-ouest du Royaume, le long de la frontière avec la République. J’étais avec Liscia, Aisha, et Juna avec notre nouveau-né. Roroa était encore enceinte, et Naden ne supportait pas le froid, alors elles restaient dans la capitale. Nous avions également amené avec nous l’équipe scientifique composée de la surscientifique Genia, de la haute elfe Merula et de la princesse Trill de l’Empire. L’équipe de la République, composée de Kuu, Taru, Leporina et de sa toute nouvelle servante Nike Chima, nous suivait également.

« Attention à vos pieds, sire, Dame Liscia. »

« Merci, Aisha, » déclara Liscia en prenant la main que lui tendit Aisha.

Nous marchions actuellement dans un grand tunnel qui avait été construit dans cette montagne. Ce tunnel, renforcé par du béton romain et de la magie, était traversé en partie par une route, ce qui nous avait permis d’arriver jusque-là en calèche. Cependant, le chemin n’était pas pavé à partir de là, nous avions donc dû débarquer et marcher.

Liscia laissa échapper un souffle blanc. « Ah… Il fait plus chaud ici dans le tunnel que dehors, n’est-ce pas ? Mais il fait toujours froid. »

« Il fait tellement froid à cette époque de l’année que Naden a refusé de venir avec nous, après tout. Mais… il fait vraiment sombre ici, hein ? »

« Eh bien, nous avons des lampes », déclara Aisha devant nous, en brandissant une lanterne.

Le tunnel n’avait pas de lumières allumées en permanence comme un tunnel moderne. La mousse lumineuse utilisée dans les lampadaires de la ville stockait de l’énergie pendant la journée, elle ne pouvait donc pas être utilisée pour éclairer l’intérieur d’un tunnel. Mais si nous essayions d’alimenter des feux de camp ou des lanternes à huile, cela se terminerait mal. Nous devions éclairer notre propre chemin, comme une vieille locomotive à vapeur traversant un tunnel la nuit.

Pendant que nous en parlions, Kuu s’approcha de nous en riant.

« Eh bien, il faut s’en accommoder en cette saison », avait-il dit. « Si nous allons du Royaume à la République en hiver, il y aura des cols de montagne enneigés à traverser. Même avec les bons préparatifs, c’est une entreprise risquée. »

« C’est vrai… et l’aéroglisseur Roroa Maru que nous avons fait voyager le long de la côte est plein de provisions. Il serait difficile pour les gens ordinaires de faire un tour. »

« Ookyakya ! D’où le tunnel, n’est-ce pas ? »

Ce tunnel de plusieurs centaines de mètres était un investissement conjoint du Royaume et de la République. Cela avait été fait afin de rendre les voyages entre les deux en hiver un peu plus possibles. Bien que, en raison de la différence de puissance financière, Kuu avait beaucoup marchandé. Au final, le Royaume avait payé une part beaucoup plus importante du coût, mais… Je considérerais cela comme de l’aide officielle au développement.

Maintenant, pour la construction du tunnel, nous avions enfin pu mettre la foreuse complète au travail.

« L’obsession de Trill peut percer les montagnes… C’est assez incroyable, hein ? » fit remarqué Genia.

« Heh heh heh, lorsque nous avons chargé la foreuse sur le Mechadra et l’avons testé contre Ooyamizuchi, cela nous a permis de trouver des points à améliorer. Cela a vraiment réduit le temps qu’il a fallu pour le terminer, » répondit Trill avec joie.

Ce tunnel avait été construit en forant avec la foreuse, en le renforçant avec des arches d’acier enchantées et du béton romain. Honnêtement, j’avais laissé la conception entièrement à l’équipe d’ingénieurs, donc je n’avais aucune idée de la façon dont ce tunnel était comparé aux technologies de mon ancien monde. D’après l’apparence des choses, il semblait solidement construit, cependant.

« À cette taille, on pourrait faire passer un rhinosaurus », déclara Aisha, en regardant le haut plafond.

« Oui. Il ne pourra en accueillir qu’un seul pour le moment, mais j’aimerais poser un autre tunnel à côté de celui-ci pour que les trains de rhinosaurus puissent faire des allers-retours. »

« Mm -hm, » Kuu était d’accord avec moi, en souriant. « Il n’y a plus qu’une seule ligne dans les deux sens maintenant. »

Alors que nous marchions, nous étions arrivés à un endroit profond. Des rochers bloquaient le passage devant nous, mais un air glacial soufflait au-delà. Il y avait une foreuse avec un bouclier de tunnelier à proximité, et les ingénieurs étaient proches. Nous semblions avoir atteint la fin.

« Maintenant, mettons la touche finale, Grande Sœur Genia. »

« Ouais. Ok, je te laisse faire. »

Genia leva la main, et les ingénieurs qui attendaient étaient entrés en action. Ils avaient activé la foreuse et fait tourner la partie bouclier, puis le rhinosaurus attaché derrière commença à marcher pour pousser la foreuse en avant.

Rummmmmmmble !! La foreuse rongea bruyamment la roche.

Nous l’avions regardé avancer un moment avant qu’un vent froid ne souffle à l’intérieur et qu’une lumière n’envahisse le tunnel. La foreuse avait percé la montagne, et nous pouvions voir de vastes champs de neige de l’autre côté.

« Un long tunnel pour traverser la frontière jusqu’au pays des neiges… », avais-je dit.

« Oui. C’est notre patrie, la République de Turgis ! » Kuu s’était précipité vers la sortie. « Taru ! Leporina ! Nike ! Venez ! »

« Bon sang… »

« Attends-moi, Maître Kuu ! »

Taru et Leporina avaient couru sur la neige après lui. Nike suivait, la lance posée sur son épaule, consterné.

« Froid ! Est-ce que je dois vraiment vivre dans ce pays à partir de maintenant… ? »

Nike s’était replié sur lui-même, et Kuu lui avait donné une bonne tape dans le dos.

« Tu es mon avocat maintenant, alors… Le pays de la neige est agréable quand on s’y habitue. »

« La chaleur du nord commence à me manquer… » Nike grommela tandis que Kuu se fit remarquer.

À partir de maintenant, hein… ? J’avais réfléchi avant de demander : « Tu rentres chez toi, Kuu ? »

« C’est sûr. Merci de t’être occupé de moi pendant si longtemps, mon frère ! » dit Kuu en se frottant le bout du nez.

Sire Gouran, chef de la République, avait déjà fini de poser les bases à l’intérieur de son pays, et attendait le retour de son fils. Le tunnel vers la République étant terminé aujourd’hui, il avait été décidé que Kuu et son équipage rentreraient chez eux. D’ailleurs, avant qu’il ne quitte la capitale, j’avais réuni ma famille et mes camarades pour lui offrir une grande fête de départ, alors aujourd’hui il partait tout simplement.

Kuu s’était approché de moi et avait tendu sa main droite.

« J’ai beaucoup appris de toi ces dernières années, mon frère. Comme le fait qu’il y a toutes sortes de façons de gouverner, et que des politiques qui semblent inutiles peuvent avoir des objectifs cachés. Grâce à cela, j’ai l’impression de savoir quel genre de chef je veux devenir pour la République. » Kuu avait l’air un peu embarrassé.

J’avais tendu ma propre main et j’avais pris la sienne.

« Je pense que tu es bien plus apte à être un souverain que moi, tu le sais, Kuu ? Je l’ai toujours su. »

« Ookyakya ! Tu n’as pas l’air d’un souverain, c’est tout, mon frère. » Et sur ce, nous avions échangé une poignée de main ferme.

A côté de nous, Liscia et Aisha faisaient leurs adieux à Leporina.

« Au revoir, Lady Liscia, Lady Aisha, merci pour tout. »

« C’est triste de vous voir tous partir en même temps. »

« Avez-vous pu créer des souvenirs amusants dans le Royaume ? »

« Oui. Mais… quand je vous regarde tous les deux… »

« « Hm ? » »

« Je me souviens que tu me poursuivais pendant la bataille de chansons. »

« « Pfft ! Ha ha ha ha ! » » Les deux femmes s’étaient mises à rire.

« Il n’y a pas de quoi rire ! Tu m’as traumatisée ! » protesta Leporina, les yeux pleins de larmes.

Elles ont l’air de s’amuser, avais-je pensé.

Pendant ce temps, Taru se séparait de Genia et des ingénieurs. J’avais réalisé une fois de plus à quel point les liens que nous avions tous formés étaient profonds.

« Vous allez tous me manquer… »

« Nous nous parlerons toutes les semaines sur le Joyau de Diffusion de la Voix pour partager des rapports, n’est-ce pas ? D’ailleurs, vous viendrez à notre mariage, n’est-ce pas ? Je vais envoyer une invitation. »

« Bien sûr, mais essayez de choisir un moment un peu plus chaud. L’hiver est assez rude. »

Même en restant ici à discuter, je pouvais sentir le froid. La République est vraiment froide. Kuu n’avait pas pu s’empêcher de glousser devant mes frissons.

« Oui, je sais. À plus. » Kuu avait levé son bâton avec un sourire. « À la prochaine fois, mon frère ! Non, mon ami, le roi Souma de Friedonia ! »

« Oui, fais attention ! Mon ami, Kuu Taisei ! »

Kuu ne s’était plus retourné après ça. Ils avaient fait face à l’avant, retournant dans leur patrie. Nous les avions regardés partir, en saluant leur dos.

 

☆☆☆

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire