Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 13 – Chapitre 1 – Partie 1

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Chapitre 1 : Colère – danger

Partie 1

Pendant ce temps, au Royaume de Friedonia, une fille qui ressemblait à une princesse sirène et un jeune homme qui ressemblait à un samouraï avec des oreilles de renard blanc s’inclinaient devant Souma.

La fille s’appelait Shabon, et elle était la fille du roi Shana, qui dirigeait l’État hostile connu sous le nom d’Union de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes, tandis que le jeune homme aux oreilles de renard blanc était son garde du corps, Kishun.

Souma ne pouvait pas croire ce que Shabon venait de lui dire.

« S’il vous plaît, utilisez-moi comme votre “outil”. »

Quoi ? Mon outil ? pensa-t-il. Pendant un instant, il n’avait même pas compris les mots. Il faisait de son mieux pour que cela ne se voie pas, mais intérieurement, il était confus. Les filles normales ne vous disent pas de les utiliser comme vos outils, n’est-ce pas ? Elle n’était probablement pas une sorte de masochiste totale, et même si elle l’était, elle ne le lui demanderait pas avec des yeux aussi ternes.

C’était une déclaration problématique venant d’une jeune fille dans la position délicate d’être la fille du Roi Dragon à neuf têtes. Qu’était-il censé faire à ce sujet ?

Il jeta un regard à Hakuya, qui l’avait regardé avec un air sérieux.

« Je compatis à ce que vous devez ressentir, mais retenez-vous pour l’instant, » c’était ce que ses yeux disaient.

***

J’avais exhalé, en essayant de me calmer, puis j’avais posé mon coude sur l’accoudoir de mon trône pour avoir l’air intimidant en demandant à Shabon. « … Qu’est-ce que cela veut dire ? »

« Je le pense littéralement. Vous pouvez m’utiliser comme vous le voulez, » répondit Shabon en plaçant sa main sur son cœur. « Mon existence devrait vous être utile, à vous qui êtes sur le point de combattre mon père… de combattre le Roi Dragon à neuf têtes. Quand vous déclarerez la guerre, quand vous le vaincrez, et quand vous aurez besoin d’administrer l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes après la guerre, je vous fournirai la justification dont vous avez besoin. J’agirai comme vous me le demanderez. Si vous ne souhaitez pas devenir un envahisseur, je vous prie de mettre ma tête sur une pique. Vous pouvez dire que je suis venue vous demander de l’aide pour combattre le Roi Dragon à Neuf Têtes. »

Je la regardais, alors que mon esprit essayait d’évaluer ce qu’elle venait de dire.

« Si vous souhaitez le trône du Roi Dragon à neuf têtes, je vous épouserai. Dans ce cas, mon corps… sera à vous pour en faire ce que vous voulez. Ce sera un mariage politique, mais… si vous souhaitez m’utiliser comme concubine, alors… »

« … Quelle est cette absurdité ? »

Non, mais franchement… qu’est-ce que cette fille dit ? Non seulement elle était soudainement arrivée dans le pays qui allait combattre le sien, mais elle parlait d’outils, de justifications, de mariages politiques et de concubines. Je n’avais pas compris… Eh bien, non, il y avait d’autres filles qui m’avaient déjà dit des choses similaires : Roroa, et la Sainte Marie de l’État papal orthodoxe lunaire.

Mais Roroa n’avait pas eu cet air tragique et même la poupée Marie l’avait fait pour ses croyances et son devoir. Leur visage ne présentait pas un regard comme si elles avaient renoncé à tout, comme Shabon ici présente l’avait fait.

« D’après ce que j’entends, il semble que vous approuviez l’invasion de votre pays par mon pays. Je m’attendais à ce que vous soyez ici pour me demander directement d’arrêter la guerre, mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? »

Shabon secoua tristement la tête. « Je suis bien consciente que la guerre est inévitable à ce stade, parce que vous avez tous dû mettre beaucoup d’efforts pour préparer les futures batailles. »

« … Qu’est-ce qui vous fait penser cela ? »

« Les actions de l’Empire du Gran Chaos, » déclara Shabon avec une tristesse évidente dans les yeux. « Récemment, nous avons reçu de nombreux envoyés de l’Empire. Lorsqu’ils rencontrent les chefs de nos îles, ils disent : “Il ne faudra pas longtemps avant que le Royaume envoie une flotte dans ce pays” et nous pressent de signer la Déclaration de l’humanité. »

… Mais je sais tout cela. C’est après tout nous qui leur avions demandé de le faire. On aurait dit que Maria avait tenu sa parole. Mais j’avais mis la main sur le menton et j’avais eu l’air pensif pour cacher le fait que je pensais à ça.

« L’Empire, vous dites… Et ? Y a-t-il des îles qui ont accepté cela ? » demandai-je.

« Non. Les chefs des îles sont souvent colériques et farouchement indépendants. Ils ne se soumettent à personne. Plus l’Empire essaie de leur faire comprendre le danger du Royaume, plus ils s’unissent pour vous résister sans l’aide de l’Empire. Ils ont envoyé des bateaux au Roi Dragon à neuf têtes. »

Tout se passe comme prévu jusqu’à présent, hein ? Je pensais cela, mais…

« Cependant, je crois qu’il y a une sorte de complot à l’œuvre. » Shabon baissa les yeux et secoua la tête. « L’Empire envoie ses émissaires sur toutes les îles qui pourraient avoir un chef, quelle que soit leur taille. La taille d’une île est le reflet de sa population, et donc de sa puissance militaire. Même si le chef d’une petite île voulait signer la Déclaration de l’humanité, ce n’est tout simplement pas possible si le chef d’une île voisine plus grande s’y oppose, parce qu’il y a le risque qu’ils soient attaqués. Fondamentalement, tenter de persuader les petites îles alors qu’elles ne peuvent pas persuader les grandes est voué à l’échec. »

Ah, donc certaines îles sont assez petites pour être gouvernées par le chef d’une autre île ?

« Malgré cela, l’Empire envoie des émissaires à chaque chef d’île en même temps. Pourquoi feraient-ils quelque chose qu’ils doivent savoir être inutile… ? À mon avis, leur but n’est pas de nous faire adhérer à la Déclaration de l’humanité, mais d’enflammer un sentiment de crise au sujet du Royaume, et de rassembler toutes les forces de l’archipel sous le Roi Dragon à neuf têtes. Et pourtant, l’Empire n’a aucun intérêt à faire cela. Si quelqu’un a quelque chose à gagner, c’est soit le roi, qui gagne plus de forces, soit… Sire Souma. C’est votre royaume, » dit Shabon en me regardant droit dans les yeux. « L’archipel du Dragon à Neuf Têtes compte de nombreuses petites îles et détroits, et une abondance d’endroits pour cacher des soldats et des navires de guerre. Même si vous deviez vaincre le roi lors de la première bataille en mer, si les forces restantes se cachaient, il faudrait du temps pour les soumettre. »

« Je vois… Et ? »

« De votre point de vue, vous voulez attraper le plus grand nombre possible de soldats et de navires lors de la première bataille, et les détruire. Peut-être avez-vous demandé à l’Empire d’aider à faire naître un sentiment de crise, afin de rassembler le plus grand nombre possible de nos forces sous les ordres du roi, parce que vous avez confiance en votre capacité à vaincre les forces accumulées. Ai-je tort ? »

« … Hmm. »

J’avais été vraiment impressionné. On aurait dit que cette princesse n’était pas une simple Pollyanna venue bêtement visiter un pays avec lequel le sien serait bientôt en guerre. Je ne pouvais pas lui donner une note parfaite pour sa réponse, mais elle avait réussi à discerner certaines de nos intentions.

Mais… cela avait rendu la chose encore moins logique.

« Si nous supposons que votre hypothèse est correcte, je suis un méchant qui cherche à piéger l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes. Pourquoi demander à un tel homme de vous utiliser comme son outil ? »

« Parce que… C’est la dernière façon à laquelle je pense pour protéger les gens. J’ai vu comment les habitants des îles ont souffert tout ce temps. » Shabon avait serré ses mains devant sa poitrine comme si elle priait. « Les prises si pauvres et l’incapacité à envoyer les bateaux, la façon dont le Roi Dragon à neuf têtes a levé les impôts, l’ombre d’une guerre imminente avec le Royaume… Toutes ces choses ont plongé le peuple dans la dépression, en particulier le manque de prises de poissons et l’incapacité à envoyer des bateaux de pêche. Notre lien avec la mer est si profond qu’on dit que nous vivons avec la mer, et que nos âmes retournent à la mer dans la mort. Aujourd’hui, nous nous trouvons coupés de la mer. La plupart d’entre nous passent leurs journées non pas remplies de colère ou de tristesse, mais de vide. »

La prise des doigts entrelacés de Shabon se resserra, comme si elle essayait de se retenir.

« Je n’ai aucun pouvoir. J’ai averti mon père à plusieurs reprises, en tant que sa fille, afin d’éviter au moins la guerre avec le Royaume, mais il ne m’a pas écoutée. Je crois que mon père… le Roi Dragon à neuf têtes va dans une direction de plus en plus mauvaise. Cependant, je n’ai pas le pouvoir de l’arrêter ni de sauver le peuple de ses souffrances. »

« … Et c’est pour cela que vous êtes venue me voir ? »

« Oui. »

Je vois… Si je comparais ce que je savais de la situation à l’intérieur de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes avec les déclarations de Shabon, je pourrais avoir une vague idée de ce qu’elle essayait d’accomplir. Elle n’avait probablement aucune arrière-pensée. Elle m’avait tout dit. Elle était venue chercher le salut… Pas pour elle-même, mais pour le peuple de son pays. Pour cela, elle était prête à devenir mon instrument. Elle était prête à être un sacrifice.

C’est vraiment… gênant. Alors même que je pensais cela, Shabon avait continué son plaidoyer.

« Je crois que l’une de vos épouses est l’ancienne princesse d’Amidonia. »

Hein ? Pourquoi parler de Roroa ?

« J’ai entendu dire qu’après avoir fait de Lady Roroa votre fiancée, vous avez pris soin de la vie des gens dans l’ancienne principauté d’Amidonia. Si ma seule vie suffit à apaiser votre colère envers l’Archipel l'union des archipels du dragon à Neuf Têtes… je m’offrirai à vous, comme l’a fait un jour Lady Roroa. »

« … Hein ? »

« Alors, s’il vous plaît… Je me fiche de ce qui m’arrive. Je voudrais que vous preniez soin des gens — mes gens… »

Que vient de dire cette fille ? Tout comme… Roroa ?

« Ne vous avisez pas de faire de ma femme un objet de dérision, » avais-je déclaré.

Shabon frissonna face à mes paroles. Même moi, j’avais été surpris par la colère que je faisais ressurgir dans ma voix. Colère… Oui, j’étais vraiment en colère.

Normalement, je ne laisserais pas mes émotions se manifester devant un public comme celui-ci, mais cela m’avait pris par surprise. Je n’avais pas pu me contrôler. Hakuya, Aisha et Kishun me regardaient avec des yeux écarquillés. Le silence dans la salle était oppressant.

« Désolée ! Je m’excuse si j’ai dit quelque chose qui vous a offensé ! » Incapable de supporter le silence, Shabon s’était agenouillée et avait baissé la tête. Kishun avait suivi l’exemple de sa maîtresse et avait fait de même.

Augh… Merde ! Ce n’était plus un environnement propice à la discussion. En ce moment, ce n’était plus approprié, car je n’avais pas encore complètement refoulé ma colère.

« Madame Shabon. »

« O-Oui. »

« Retournez dans votre pays, » dis-je, en me levant de mon trône. Lorsque Shabon leva les yeux, son visage était rempli de désespoir, comme si le sol venait de s’effondrer sous elle.

« N-Non… Sire Souma —, » déclara-t-elle.

« Nous n’avons plus rien à discuter. Vous devriez retourner dans votre pays. »

Interrompant Shabon alors qu’elle essayait de continuer, je m’étais retourné pour lui faire comprendre que cette conversation était terminée, et j’étais sorti de la salle d’audience.

« S’il vous plaît, voyez à ce que ces deux-là quittent le château, » Hakuya avait ordonné aux gardes, puis il nous avait aussi poursuivis. Lorsqu’il nous avait rattrapés dans le couloir, il avait immédiatement protesté. « Sire, il est totalement inacceptable que vous soyez aussi émotif lors d’une audience avec un dignitaire étranger. »

« … Désolé. Le sang m’est monté à la tête quand j’ai cru qu’elle insultait Roroa, » j’avais arrêté de marcher et je m’étais excusé. Je savais que j’avais perdu mon calme trop facilement là-bas.

Cela avait probablement un rapport avec mon épuisement et le manque de malice de Shabon. Si elle avait un peu de malveillance envers nous, alors peu importe combien mon sang bouillonnait, je ne l’aurais jamais laissée paraître. Même si je pensais, je jure que je t’aurai pour ça plus tard.

Mais Shabon n’avait aucune malice, elle avait simplement mal compris. C’était d’autant plus exaspérant.

Hakuya soupira et haussa les épaules. « … Cependant, je ne peux pas imaginer que le résultat aurait considérablement changé même si vous ne vous étiez pas mis en colère. »

« Ce n’était pas une proposition que nous pouvions accepter. »

« Mais il existe de meilleures façons de l’exprimer. »

« J’ai déjà reconnu que j’avais tort, d’accord ? Alors, qu’en pensez-vous ? » avais-je demandé à Hakuya. « Est-ce que ces deux-là vont retourner tranquillement dans leur pays ? »

« Cela rendrait les choses moins gênantes s’ils le faisaient, mais… j’en doute. »

« Allez comprendre… D’après l’expression de son visage, elle doit se sentir assez coincée. J’espère juste que ce qui s’est passé ne la poussera pas à faire quelque chose de bizarre…, » déclarai-je.

Comme mettre fin à sa propre vie, ou faire en sorte que cet homme aux oreilles de renard blanc commette le seppuku pour expier les indiscrétions de son maître… Si quelque chose comme ça arrivait, ça pourrait entraver nos plans.

« Hakuya, tu as les Chats Noirs qui les surveillent, n’est-ce pas ? »

« Deux individus, à tout moment. S’ils tentent de faire quelque chose d’étrange, ils seront arrêtés. Je leur parlerai personnellement et j’arrangerai aussi les choses en ce qui concerne votre colère. »

« … Désolé. »

« C’est mon travail en tant que Premier ministre de vous soutenir, Sire. Je sais que vous devez être fatigué par les préparatifs en cours. Pourquoi ne prenez-vous pas le reste de la journée ? » demanda-t-il.

« Oui… Je pense que je vais faire ça. » Avec ça, j’avais enfin pu sourire. « Je crois que c’est le tour de Roroa ce soir. Peut-être que je vais brûler cette frustration en la gâtant. »

« Ohh… Sire, c’est mon tour demain soir ! Donnez-moi un peu de ça aussi ! »

Pendant qu’Aisha et moi parlions de ça…

« … Comme vous voulez, » déclara Hakuya, qui semblait en avoir absolument fini avec nous, puis il était parti.

D’ailleurs, Roroa avait appris que je m’étais fâché en son nom et en était très heureuse ce soir-là. Elle m’avait dit « Merci, chéri, » et elle m’avait vraiment laissé la dorloter.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre.

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