Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 12 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : L’État mercenaire de Zern

— Un jour du 9e mois, 1548e année, Calendrier continental —

« Soupir… Ce n’est vraiment que des montagnes, hein ? » avais-je dit en regardant le paysage depuis le dos de Naden.

Nous étions dans le ciel de l’État mercenaire de Zem, en route pour assister à la finale du Grand Tournoi d’arts martiaux. Une wyverne volait à nos côtés, transportant une gondole qui contenait Aisha et les autres membres de notre entourage. Naden et moi avions fait un tour en gondole au début, mais le paysage à l’extérieur était si beau que Naden avait dit qu’elle voulait aller nager dans le ciel. J’avais fini par l’accompagner pour sa petite promenade en plein air.

Notre vue était vraiment à couper le souffle. La région d’Amidonia était elle-même assez montagneuse, mais les montagnes de Zem étaient grandes, hautes, et elles brillaient de bleu quand on les regardait de loin. Il y avait des colonies éparpillées dans les clairières des montagnes, et je pouvais voir les gens élever des animaux laineux blancs qui ressemblaient à des moutons ou des lamas. Vous savez, je ne serais pas surpris de voir une certaine « Fille des Montagnes » ici.

J’avais caressé le dos de Naden en lui demandant. « Qu’en penses-tu, Naden ? Est-ce que ce genre de paysage montagneux te met plus à l’aise ? »

« Me demandes-tu cela, car la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon est entièrement composée de montagne ? » me demanda Naden.

« Oui. Les seuls qui se trouvent près de Parnam sont de taille moyenne et sont la source de notre eau, » répondis-je.

« Je n’y ai jamais pensé, tu sais… Le Dracul lui-même est plat, et après tout, je ne suis vraiment allée dans les montagnes que pour chasser, » répondit-elle.

« Oh, oui, » m’étais-je rappelé. « La viande de cerf que j’ai mangée dans ta grotte était délicieuse. »

Il n’avait pas un goût trop prononcé de gibier et la viande était molle. J’aimerais bien en manger à nouveau.

« Héhé, aimerais-tu que je te retrouve un jour à la chasse ? » demanda Naden.

« Ce serait bien. J’aimerais le manger à nouveau, en utilisant de la sauce soja et du gingembre pour me débarrasser complètement de ce caractère de gibier. Oh ! Mais ne reviens pas couverte de sang, d’accord ? Si tu provoques un tumulte dans le château, je vais avoir droit à une longue réprimande de Liscia, » répondis-je.

« Bien reçu… Je ne le sais que trop bien, » déclara Naden.

Alors que nous bavardions tranquillement, notre destination était apparue au loin. Il y avait un vieux château qui s’élevait dans les montagnes, c’était le château blanc de Zem. Soit dit en passant, l’endroit que le château surplombait s’appelait aussi la ville de Zem. C’était également là que se trouvait le Colisée où se dérouleraient les finales.

En tant que plus grand héros de leur pays, le nom de Zem avait été utilisé sur tout, de la ville elle-même aux plats qui y étaient cuisinés. En le regardant du point de vue d’un étranger, cela semblait excessif, mais cela montrait simplement à quel point les habitants de ce pays pensaient que le premier roi mercenaire Zem était grand.

« Puis-je supposer que ce château est l’endroit où nous allons ? » demanda Naden.

« Ceux de Zemish ont dit d’atterrir dans la cour, » répondis-je.

« Nous n’allons pas nous faire attaquer soudainement, n’est-ce pas ? » demanda Naden.

« Ils ne feraient probablement pas une chose aussi stupide, mais… si cela arrive, envolons-nous, » lui avais-je assuré.

Un seul cavalier sur wyverne s’était envolé vers nous depuis la direction du château. Il s’était approché de Naden, puis il avait levé sa main pour me saluer.

« Je suppose que vous devez être le roi Souma de Friedonia et son entourage ! » déclara le cavalier. « Je suis venu sur ordre du roi de Zem pour vous accueillir ! Je vais vous guider, alors suivez-moi s’il vous plaît ! »

« Compris. Passez devant, » répondis-je.

Nous avions suivi le cavalier-wyverne et avions survolé les murs du château pour atterrir dans la cour. Naturellement, les lanceurs de carreaux à répétition antiaériens ne nous avaient pas visés. Il n’y avait pas de fleurs dans la cour, juste des figures de plâtre d’hommes machos, et des colonnes de soldats qui étaient des masses musclées, essayant d’avoir l’air non moins coriaces.

J’avais sauté en bas alors que Naden reprenait sa forme humaine, et Aisha était sortie de la gondole de la Wyverne qui avait atterri avec nous et s’était précipitée vers moi. « Votre Majesté, faites attention de ne pas vous séparer de Madame Naden et moi. »

« Je sais… Je compte sur vous pour me protéger, Aisha, Naden, » déclarai-je.

« Compris. »

Nous avions combattu les mercenaires zemishs lors de la bataille contre les nobles corrompus. Rien ne garantissait qu’aucun des soldats alignés ici n’avait fait partie de ceux qui avaient été contraints de payer une rançon pour leur libération. Aussi, j’avais confié au vieil homme Owen la tâche de protéger Colbert. Nous avions aussi amené d’autres gardes, et nous avions aussi fait venir en douce un certain nombre de membres des Chats Noirs.

« Faites place ! » Une voix s’était fait entendre.

La ligne de soldats dans la place s’était scindée en deux. Une fois qu’ils l’avaient fait, un seul homme avait traversé la foule. C’était un homme grand et musclé, avec un regard acéré. Son physique était assez semblable à celui d’Owen.

L’homme se tenait devant moi, et avait écarté ses grands bras. « Il est bon que vous veniez à Zem, Sire Souma, roi de Friedonia. »

« Et vous êtes… Sire Gimbal ? » demandai-je.

« En effet. Je suis Gimbal Zem, » répondit-il.

« Merci pour l’invitation, Sire Gimbal, Roi de Zem. »

Je lui avais serré la main en tant que représentant du groupe. Si Gimbal en avait eu envie, il aurait pu facilement écraser la mienne, mais il s’était retenu et il s’était contenté d’une poignée de main un peu ferme.

J’avais présenté Aisha et Naden à Gimbal. « Sire Gimbal, voici mes femmes, Aisha et Naden. »

« C’est un honneur de vous rencontrer, Sire Gimbal. » Aisha mit la main sur sa poitrine et s’inclina.

Naden avait fait de même. « C’est un honneur de vous rencontrer. »

Gimbal semblait impressionné par elles deux, caressant sa petite barbichette. « Il semble que vos femmes soient de belles et fortes guerrières. Surtout Madame Aisha. Si vous participiez au tournoi d’arts martiaux, vous auriez peut-être une chance de gagner. Si vous pouviez gagner et qu’elles me battent, vous pourriez même devenir le roi de ce pays. »

Il avait dû trouver l’aura qu’Aisha dégageait en tant que guerrière très stimulante, car il y avait un regard quelque peu provocateur dans les yeux de Gimbal. Aisha l’avait regardé droit dans les yeux et l’avait fait face.

« C’est un honneur de vous rencontrer, mais je suis plus heureuse dans le Royaume… aux côtés de Sa Majesté, » avait-elle répondu. « Je n’ai aucun souhait à faire valoir à Zem. »

La façon dont Aisha avait pu dire cela avec tant d’audace était vraiment inspirante. Aisha pouvait être un peu décevante une fois que la nourriture était en jeu, mais en tant que guerrière, elle était toujours si vaillante et belle que je ne pouvais pas m’empêcher de tomber à la renverse pour elle.

En entendant sa réponse, Gimbal avait ri de bon cœur. « Est-ce un fait ? Eh bien, je vois qu’elle vous aime beaucoup. »

« Elle est trop bien pour moi, » déclarai-je.

« Maintenant, vous devez être fatigués en venant ici. S’il vous plaît, reposez-vous d’abord dans votre chambre, » déclara Gimbal.

« Je vous remercie, » déclarai-je.

L’homme avait tapé deux fois dans ses mains. Quand il l’avait fait, une personne en armure s’était avancée parmi les soldats et s’était agenouillée devant nous. Je ne pouvais pas voir son visage, mais la forme de l’armure indiquait que c’était une femme. Elle avait enlevé son casque, et l’avait tenu sous son bras. Elle était un peu plus âgée que moi, avec des traits bien équilibrés, et des oreilles de chat perchées sur ses cheveux blonds un peu sombrent.

« Ah ! Je le savais… ! » s’exclama Owen, qui était un peu en retrait par rapport à nous autres.

Alors, cette femme bête de type chat est-elle Mio ? Est-ce la fille de Georg, Mio Carmine ? Le dimorphisme sexuel était un trait de nombreuses races d’hommes-bêtes, mais cette femme était bien plus jolie que tout ce que j’aurais pu imaginer vu la tête de lion sévère de son père.

Gimbal avait mis la main sur son épaule et lui avait dit. « Vous pouvez passer votre temps comme vous le voulez jusqu’à la finale de demain. Si vous souhaitez visiter la ville du château, elle sera votre guide, alors, n’hésitez pas à le lui demander. Elle participe au tournoi, mais j’ai entendu dire qu’elle venait du Royaume, alors je lui ai demandé de m’aider. »

Oui, elle est certainement du Royaume…

« C’est un honneur de vous rencontrer. Je m’appelle Mio, » déclara-t-elle.

La fille avait levé la tête et m’avait regardé droit dans les yeux.

 

 

*

« Il n’y a aucun doute là-dessus. C’est bien la fille du Duc Carmine, Madame Mio, » déclara Owen avec un regard triste.

Après avoir fait visiter nos chambres à chacun, j’avais rassemblé mes compagnons clés dans la pièce qui nous avait été attribuée, à moi et à mes reines.

« Oui, c’était bien la fille de Sire Carmine. Je l’ai rencontrée à de multiples reprises, » avait convenu Colbert, qui l’avaient plus ou moins confirmé.

Mio, la fille de Georg le traître. S’il l’avait désignée comme notre guide, il était presque certain que Gimbal savait qui elle était. Il était clair que Mio complotait quelque chose en prenant part à ce tournoi. Mais quel était l’angle d’attaque de Gimbal, qui nous avait mis en contact avec elle de cette façon ? Leurs plans étaient-ils les mêmes ?

« Qu’en pensez-vous ? Colbert ? » avais-je demandé à Colbert, l’intellectuel du groupe.

Colbert porta un doigt à sa bouche pendant qu’il réfléchit. « Bien que je l’aie déjà rencontrée dans le passé, nous n’étions pas amis et je ne peux donc pas vous dire ce que pense Madame Mio. Mais… si Sire Gimbal complotait quelque chose, vous vous seriez attendu à ce qu’il réagisse lorsque vous et Madame Mio vous êtes rencontrés. »

« Réaction ? Comme un regard complice ou autre chose ? » demandai-je.

« Ou un sourire forcé, peut-être. Mais je n’ai pas non plus vu cela. Il est tout à fait possible que les intentions de Madame Mio soient tout aussi impénétrables pour Sire Gimbal. » Colbert croisa les bras et gémit. « Même si elle est la fille du Duc Carmine, Madame Mio est toujours originaire du Royaume. Aux yeux de Sire Gimbal, elle doit apparaître comme une personne suspecte qui a encore des liens avec nous. Il semble que Madame Mio ait gagné le tournoi, alors peut-être s’est-il arrangé pour que vous vous rencontriez tous les deux afin d’évaluer votre réaction ? »

« Il vérifiait si nous étions secrètement liés à Mio ? » avais-je dit avec un soupir. « Si c’est ce que c’était… ses craintes sont infondées. »

Avait-il examiné nos motivations, de la même manière que nous avions examiné les siennes ?

« Oui, tout à fait. » Colbert fit un signe de tête. « Mais cela prouve que Sire Gimbal n’a pas non plus la pleine compréhension des intentions de Mio. »

« … Donc tout se résume à ce que pense Mio, hein ? » demandai-je.

Si elle gagnait le tournoi, un vœu lui serait accordé. Mais à quoi servait sa participation ? Quel était exactement le vœu qu’elle souhaitait voir exaucer ?

« Hrm... Si elle en veut à Souma, peut-être qu’elle veut la “tête de Souma” ? » Naden avait déclaré ça si simplement que j’avais senti un frisson dans mon cou.

« Est-ce un souhait que Zem peut exaucer ? » demandai-je.,

« Je doute qu’elle puisse le demander directement. Cependant, si elle demandait “le trône de Zem” et qu’elle battait Sire Gimbal pour devenir la reine de Zem, elle pourrait déclencher une guerre avec nous chaque fois qu’elle le voudrait. Naturellement, compte tenu de la taille relative de Zem, il leur serait difficile de gagner une guerre contre nous seuls. » C’était l’analyse sobre de Colbert.

Eh bien, notre pays se coordonnait avec l’Empire et la République, donc même si elle avait forcé l’État pontifical orthodoxe lunaire à nous attaquer avec elle, nous pourrions toujours les repousser. Mais si elle n’attaquait pas directement, et qu’elle fomentait plutôt des troubles à l’intérieur du pays, prêtant des mercenaires aux dissidents et encourageant les attaques terroristes, ce serait une douleur.

« Donc si quelqu’un qui en veut au Royaume s’emparait du trône de Zem, il aurait toutes sortes de moyens de nous harceler, hein ? » Je pensais à voix haute.

« Pour commencer, Madame Mio vous en veut-elle au moins, Sire ? » demanda Aisha. « Elle avait un peu de détermination dans les yeux quand elle vous a regardé plus tôt, mais rien de tel que les émotions sombres que l’on attend de quelqu’un qui regarde l’assassin de son père. »

« Maintenant que tu le dis… tu marques un point, » déclarai-je.

S’il y avait une quelconque hostilité ou intention meurtrière, un guerrier comme Aisha n’aurait pas manqué cela. L’expression de Mio à l’époque — ses yeux, en particulier — était pleine de détermination. Je ne ressentais ni colère ni haine. Lorsque j’avais rencontré Julius à Van après la guerre avec la Principauté d’Amidonia, son dégoût pour moi était palpable. Même s’il gardait la tête froide, ce genre d’émotions n’était pas quelque chose que l’on pouvait complètement supprimer.

« C’est donc encore plus difficile à comprendre. Que veut exactement Mio ? » demandai-je.

« Madame Mio, comme le Duc Carmine, n’a qu’une idée en tête… » déclara Owen avec une expression douloureuse. « On pourrait croire qu’elle est aussi têtue et obstinée que lui avec cet esprit unique. Une fois qu’elle a une idée en tête, elle fait tout ce qu’il faut pour maintenir le cap. Même si c’est un chemin de carnage, et qu’elle peut tomber en cours de route… »

« … Ce père et cette fille sont un couple de causeurs de douleurs, » avais-je dit, en me grattant l’arrière de la tête et en essayant de trouver une solution. « Je suppose qu’il ne reste plus qu’à lui parler directement, hein ? C’est notre guide, après tout. »

« Va-t-elle se joindre à nous? » demanda Naden, et j’avais fait un signe de tête.

L’« esprit unique » dont parlait Owen et l’absence d’« émotions sombres » qu’Aisha avait détectée m’avaient amené à croire qu’elle n’allait pas me tuer dès qu’elle verrait une ouverture.

« Quel que soit le souhait de Mio, elle gagnera d’abord le tournoi, puis essaiera ouvertement de le faire réaliser. C’est pourquoi je veux essayer de lui parler autant que possible avant, » déclarai-je.

« N’est-ce pas… dangereux ? » demanda Aisha.

« Ne t’inquiète pas, Aisha. Bien sûr, je te garderai à mes côtés ainsi que Naden en tout temps pour me protéger et pouvoir nous échapper. Si Mio essaie de me faire du mal, tu l’arrêteras pour moi ? » demandai-je.

« Laissez-moi faire. » Aisha se frappa la poitrine d’une main. « Je peux voir que Madame Mio est une guerrière très compétente, mais j’ai gagné un tournoi de mon côté dans le Royaume. Je ne la laisserai pas poser un doigt sur vous ! »

« Si ça devient risqué, je te prends dans ma bouche et je m’enfuis dans le ciel. » Naden avait mis ses mains sur ses hanches et avait gonflé sa poitrine. Mes femmes étaient si fiables.

Colbert avait ouvert la bouche, un regard pensif sur son visage. « Dois-je… aussi aller un peu de mon côté ? »

« Vous, Colbert ? » demandai-je.

« Comme je viens de l’ancienne Principauté d’Amidonia, elle se méfie peut-être moins de moi que quelqu’un du Royaume. Il serait plus facile pour elle d’adresser ses plaintes à quelqu’un qui fait également partie d’une faction hostile, » répondit Colbert.

J’avais compris ce qu’il disait. Elle aurait peut-être laissé échapper une plainte.

« Je vous suis reconnaissant, mais ne vous surmenez pas trop, » avais-je dit. « Si quelque chose devait vous arriver, il n’y aurait plus personne pour contrôler Roroa, vous savez ? »

« … Je pourrais vous dire la même chose, Sire, » déclara Colbert.

En voyant le sourire ironique de Colbert, tout le monde avait acquiescé. Hein ? C’est comme ça qu’ils me voient tous ? C’était un peu gênant, alors je m’étais éclairci la gorge et j’avais continué.

« Quoi qu’il en soit, ne soyez pas négligents, » déclarai-je.

« « « Oui, sire ! » » »

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2 commentaires :

  1. merci pour chapitre.

  2. Merci pour le chapitre.

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