Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 11 – Épilogue

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Épilogue : Intentions

Au même moment, dans le salon des fruits de l’Arbre à chat.

« L’important était que les Loreleis soient habillées comme ça, » avais-je expliqué, en montrant les Loreleis qui se reflétaient au loin. « Nous avons parlé de la façon dont l’humanité a pu être créée plus tôt, n’est-ce pas ? Eh bien, tout comme il y a des hommes bêtes, des dragonewts, des elfes, et une variété d’autres races du côté de l’humanité, les démons peuvent être une autre race créée par quelqu’un, une race que l’humanité n’a tout simplement pas rencontrée auparavant. »

« Maintenant que tu en parles, nous en avons discuté, » déclara Liscia comme si elle venait de se souvenir, et j’avais hoché la tête.

« Un jour, lorsque l’humanité renouera avec les démons, la force du tabou que nous ressentons à leur égard et, inversement, notre volonté de les accepter détermineront le succès ou l’échec des négociations. Les apparences seront l’une des grandes choses. Je suis triste de le dire, mais les premières impressions comptent beaucoup pour les gens. »

« Ma première impression de toi a été “un jeune homme épuisé”. Tu avais même des poches sous les yeux, » déclara Liscia.

« … C’est aussi une impression d’après les apparences, non ? »

On m’avait dit que les poches sous les yeux d’une personne laissaient une forte impression sur Liscia.

« Depuis que je suis arrivé sur cette planète, j’ai été surpris par les nombreuses races que j’ai rencontrées, puisque les humains étaient les seules formes de vie intelligentes dans mon ancien monde. Mais je me suis habitué assez rapidement à l’apparence des autres races. Quant à savoir pourquoi… c’est parce que j’étais habitué à les voir. »

« Tu as l’habitude de les voir ? Mais il n’y avait que des humains, n’est-ce pas ? » demanda Liscia.

« Oui, dans le monde réel, bien sûr. Mais dans le monde des histoires, il y avait beaucoup de races différentes, » répondis-je.

J’avais imaginé les habitants de mondes fictifs.

« Il s’agissait d’un spectacle de héros avec un protagoniste qui avait une tête de lion comme Georg. Il y avait une histoire d’aventure avec une elfe comme Aisha comme héroïne. Et encore plus d’histoires avec des personnages comme Tomoe, qui avait des oreilles et des queues d’animaux, qu’il y avait d’étoiles dans le ciel. »

J’avais collé le bandeau d’oreille de loup que j’avais avec moi sur la tête de Liscia avant de poursuivre : « Il y avait beaucoup d’accessoires comme ceux-ci pour les jeux de rôle. Si vous alliez dans un endroit qui vendait des accessoires de mode, ou dans ce gigantesque centre de loisirs qui était comme un pays des rêves, vous pouviez les acheter facilement. »

« Le pays des rêves ? »

« Oh, ne te laisse pas prendre par ça. Cela pourrait nous attirer des ennuis, de bien des façons. »

« Hein ? Euh, bien sûr. »

Les oreilles de loup avaient glissé quand Liscia avait fait un signe de tête, alors je les avais récupérées.

« C’est pourquoi, même lorsque j’ai rencontré des hommes bêtes, ou toute autre race différente de la mienne, je me suis dit : “Ils sont comme issus d’une sorte d’histoire”. Grâce à cela, je me suis débrouillé sans développer de préjugés bizarres. Alors… je voulais que les gens de ce pays s’habituent à voir des démons. »

Ces tenues que portaient les Loreleis avaient été fabriquées à partir de rapports de témoins oculaires laissés dans l’empire. L’incursion dans le Domaine du Seigneur-Démon par les forces combinées de l’humanité dirigées par l’Empire il y a dix ans.

Les forces de l’humanité avaient été confrontées à une attaque (contre-attaque ?) des démons qui vivaient au plus profond du Domaine du Seigneur-Démon, et avaient été anéantis, donc ils avaient à tous les coups rencontré des démons à ce moment-là. Je me doutais que, dans l’Empire qui avait mené la guerre, il y aurait encore des témoignages de survivants sur les démons. C’est pourquoi, ce jour-là, j’avais expliqué la situation à l’impératrice Maria de l’Empire, et lui avais demandé de me dire s’il restait des descriptions des traits physiques des démons. Maria était d’accord avec mon raisonnement et m’avait fourni les informations.

Il en résulta qu’en plus des kobolds, il y avait une race de type ogre avec des cornes sur le front, et une race de type diable ou vampire avec des ailes de chauve-souris. On avait également signalé des cas de « combinaisons qui ressemblaient à des armures géantes », mais je ne pouvais pas me fier à leur véracité, alors je les avais mises de côté pour le moment. Quoi qu’il en soit, je connaissais maintenant les caractéristiques générales des démons.

« Les êtres qui ressemblent à des ogres et à des démons sont une source de peur pour les gens de ce monde. Dans la République, j’ai moi-même vu des ogres ressemblant à des gorilles attaquer des gens. Ces derniers manquaient d’intelligence, mais ils étaient assez effrayants. La raison pour laquelle nous avons donné à Hal ce bandeau d’oni et que les gens gravent des visages de diables sur leurs boucliers est l’idée préconçue qu’ils sont effrayants, n’est-ce pas ? »

« Oui. » Liscia avait fait un signe de tête. « Ce genre de chose existe pour intimider l’ennemi. »

Dans mon ancien monde, il y avait aussi des choses comme onigawara.

« Je veux que les habitants de ce pays adoptent un ensemble de valeurs différent. Regardez, le petit costume de diablesse de Nanna n’est-il pas mignon ? »

« Bien sûr. Je parie qu’elle irait bien à Roroa, » répondit Liscia.

« Nyaha ! Tu veux que j’essaie de le mettre pour toi un jour, chéri ? » Roroa se toucha la joue et sourit. Ils avaient raison, ça lui irait bien.

« Mettons cela de côté pour l’instant. Je me disais que si les gens voient les looks diaboliques ou les cornes d’oni comme un accessoire de mode parmi d’autres, alors peut-être que s’ils le voyaient sur quelqu’un qu’ils rencontrent dans le futur, ils ne se sentiront pas aussi mal. C’est ce à quoi nous nous préparons. »

« Ohh, c’est donc pour ça que tu m’as demandé de ne pas participer, » déclara Juna en tapant des mains quand elle l’avait compris.

J’avais pensé qu’il était risqué d’habiller l’une de mes reines dans un costume de monstre, alors je l’avais fait asseoir cette fois-ci. Une fois que la mode sera plus établie et que le Festival des fantômes sera un événement annuel, elle pourra s’y joindre.

« Je veux d’abord voir les réactions des gens, et si elles sont bonnes, j’aimerais que tu participes l’année prochaine, » déclarai-je.

« J’aime bien l’idée. Je veux aussi porter une tenue comme celle-là, » déclara Juna avec un sourire heureux.

… Si Juna portait quelque chose comme ça, elle ressemblerait moins à une petite diablesse qu’à une succube, n’est-ce pas ? Rien que d’y penser, c’était… Ouais, plutôt génial.

Alors que je pensais à cela avec un sourire ironique, Liscia avait eu un regard empli de doutes et m’avait demandé. « Penses-tu que le fait de faire passer les gens pour des démons à la mode va pouvoir éliminer les préjugés ? »

« … Je ne pense pas qu’on puisse s’en débarrasser entièrement. » J’avais haussé les épaules. Je savais que les choses ne se passeraient probablement pas si bien. « Dans le monde d’où je viens, nous n’avions que des humains, mais il y avait encore de la discrimination et des conflits. L’histoire de l’humanité est l’histoire de gens qui ont trouvé des différences entre eux et les autres pour se battre, puis se réconcilier, puis refaire la même chose. Je veux donc réduire le temps qu’il faut pour se réconcilier, même si nous nous retrouvons en conflit. »

La tragédie d’il y a dix ans n’aurait pu se terminer que par l’anéantissement d’un camp ou de l’autre. L’humanité ne pouvait pas distinguer les démons des monstres, et ne pensait pas à la possibilité d’un dialogue. Peut-être que les choses étaient aussi similaires du côté des démons.

J’avais entendu dire quelque part que la guerre était un moyen de diplomatie. Si vous entrez en guerre sans aucun moyen de négociation, il ne vous reste plus qu’à vous entretuer. Même s’il y a conflit, nous ne devons jamais cesser de chercher un terrain d’entente. Pour y parvenir, nous devons savoir tout ce que nous pouvons sur l’autre partie.

« J’espère que ce projet y contribuera, » déclarai-je.

« Je comprends ce que tu ressens, mais… ne penses-tu pas que seul un petit nombre de personnes le comprendra ? Même moi, je ne l’ai pas compris avant que tu ne m’expliques en quoi consiste le projet. » L’opinion franche de Liscia m’avait fait un peu sourire.

« C’est bien. Je veux dire, c’est juste ennuyeux quand ceux qui sont au sommet essaient de vous imposer leurs valeurs. » J’avais mis mes mains sur la balustrade de la terrasse et j’avais regardé la capitale. « La puissance de la douceur, le pouvoir de la culture, fonctionne petit à petit sans que vous le remarquiez. Même s’ils ne comprennent pas, c’est bien s’ils le sentent d’une manière ou d’une autre. Alors… »

Laissez-les en profiter pour l’instant. Quand j’avais imaginé les sourires innocents de Tomoe et de ses amis lors du Festival des fantômes dans la ville du château, j’avais pensé cela de tout mon cœur.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre.

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