Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 11 – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : Symposium

Partie 3

« C’est exact. Je pense que Fuuga serait probablement capable de jeter Yuriga pour son ambition. Mais il n’aimerait pas le faire. Il y a une légère différence de nuance entre “ne pas hésiter” et “ne pas pouvoir hésiter”. »

Je pensais à un grand homme similaire, Oda Nobunaga.

Il avait tué son jeune frère, et avait assassiné les familles de sa femme et du mari de sa sœur. On se souvenait donc de lui comme d’un roi-démon cruel et impitoyable, mais il pouvait être terriblement doux avec ses proches. Il avait pardonné plusieurs fois à son petit frère et à Matsunaga Hisahide de l’avoir trahi, et avait offert à ce même Hisahide et à Azai Nagamasa l’opportunité de se rendre jusqu’au dernier moment.

En fin de compte, Nobunaga avait dominé l’époque en détruisant tous ceux qu’il avait à détruire, mais il avait un cœur fort, et ce n’est pas comme s’il n’avait pas lutté avec cela.

« Le fait de devoir le faire malgré les objections de sa petite sœur devrait lui mettre une certaine pression psychologique, ne serait-ce qu’un peu. Si nous devons faire face à cet homme, je pense que nous allons devoir accumuler tous les petits avantages possibles, » déclarai-je.

« C’est une question difficile… Mais penses-tu que Yuriga s’opposera vraiment à lui pour nous ? » demanda Liscia.

« C’est bien là le problème, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu en penses, Hakuya ? » demandai-je.

« C’est difficile à le dire à ce stade, » déclaré Hakuya, en haussant les épaules comme s’il abandonnait. « En fin de compte, cela dépendra de qui, selon Yuriga, gagnera dans un conflit entre vous et Sire Fuuga. Si elle décide que Sire Fuuga gagnerait, nous ne pourrons pas l’utiliser comme une contrainte pour lui. Si elle pense que vous gagneriez, ou peut-être que le Seigneur Fuuga aurait des difficultés à gagner, je m’attends à ce qu’elle fasse tout ce qu’elle peut pour l’en empêcher. Cette dernière solution serait bonne pour nous, mais… »

« C’est le résultat idéal… mais il faudrait lui montrer une certaine part de notre pouvoir réel pour la convaincre que notre pays est fort, non ? Il est évidemment encore trop tôt pour lui montrer quelque chose comme l’Hiryuu, » déclarai-je.

« Oui. C’est pourquoi nous devrions la faire participer à des événements comme ce symposium. Montrer que nous étudions des domaines que d’autres pays n’étudient pas est un signal facilement compréhensible que nous sommes en avance sur les autres nations sur le plan académique, » déclara Hakuya.

« Nous devrions lui montrer de manière proactive ce que nous pouvons, hein… ? » déclarai-je.

Eh bien… je suppose que c’est la seule façon de le faire, pensais-je… Je ne sais pas ce qui va se passer entre nos pays à l’avenir, et je ne peux pas être sûr de la décision que prendra Yuriga le moment venu. Si possible, j’aimerais qu’elle nous considère comme un pays avec lequel ils ne veulent pas se battre…

« Tout ce qu’on peut faire, c’est regarder et attendre pour le moment. Nous devrons lui montrer ce que nous pouvons nous permettre afin de lui faire voir la puissance de ce pays, et la surveiller. Hakuya, toi aussi tu gardes les yeux ouverts, » déclarai-je.

« J’en ai l’intention, bien sûr, » répondit-il.

Lorsque Hakuya s’était incliné, Liscia avait poussé un soupir et avait dit. « La fille est intelligente, mais nous devons espérer qu’elle le dissuadera de le faire. »

J’étais d’accord avec Liscia du fond du cœur.

L’après-midi, quelques jours après que les plus hautes autorités du pays aient eu cette discussion.

Ayant terminé ses cours à l’Académie Royale, Tomoe et les autres élèves s’étaient rassemblés dans le grand auditorium après la fin des cours. Ils étaient là pour nettoyer et apporter des sièges en vue du symposium de monstrologie qui se tiendra demain. Ce monde n’avait pas encore de chaises pliantes, alors ils avaient dû apporter celles en bois qu’ils utilisaient habituellement en classe.

Plus tard, lorsqu’il en avait entendu parler, Souma avait envisagé de développer une chaise pliante. Leur production en série serait coûteuse, et ils se débrouillaient déjà assez bien pour déplacer les sièges en bois qu’ils avaient déjà, alors il avait décidé de les reporter.

Pendant que Tomoe installait les chaises en rangées bien ordonnées sur le tapis, Lucy était arrivée avec une chaise sous chaque bras et les avait posées avec un « Ouff ! » Puis elle s’était assise elle-même sur une chaise.

« Augh, c’est épuisant. » Lucy soupira, en penchant la tête. « Les chaises sont lourdes et elles se trouvent trop loin. »

« Ça va, Lucy ? » demanda Tomoe.

« Je ne sais pas si c’est un symposium, ou un symbole, ou quoi que ce soit d’autre, mais pourquoi font-ils travailler une jeune fille frêle comme ça ? Et où sont Yuriga et Ichiha dans un moment pareil ? » demanda Lucy.

« Ils ont tous deux des clubs. Le professeur a dit que c’est prioritaire, et Ichiha est dans la Société de Recherches sur les Monstres, il doit donc être particulièrement occupé, » répondit Tomoe.

« Je comprends, mais ça me tue d’aller et venir encore et encore pour avoir des chaises. Je n’ai jamais porté quelque chose de plus lourd qu’un sac de blé avant, tu sais ? » déclara Lucy.

« C’est assez lourd, n’est-ce pas ? Plus qu’une chaise, je dirais, » Tomoe avait fait cette remarque avec un sourire ironique, et Lucy pencha la tête sur le côté.

« Si l’on ajoute à cela le fait qu’elles sont difficiles à transporter, n’est-ce pas à peu près la même chose ? Et toi, Tomie ? » demanda Lucy.

« Moi ? Hmm… Je n’ai pas porté beaucoup de choses lourdes, mais j’en ai peut-être tiré quelques unes, » répondit Tomoe.

« Tu les as tirés ? » demanda Lucy.

« Quand j’étais une réfugiée, nous avons tous tiré une lourde charrette ensemble, » répondit Tomoe.

« … »

La facilité avec laquelle cette histoire émotionnellement éprouvante était sortie avait laissé Lucy sans voix. Cela lui avait rappelé une fois de plus que Tomoe avait vécu une vie assez étrange pendant ses douze ans, et elle avait joint les mains et s’était incliné pour s’excuser.

« Aïe, je suis désolée, » déclara Lucy.

« Ahaha... Ne le sois pas. Avec M. Jirukoma et Mme Komain à la tête des réfugiés, nous n’avons pratiquement perdu personne, et nous avons été bien traités depuis notre arrivée au Royaume. Les choses étaient difficiles à l’époque, mais ce n’est pas un souvenir si désagréable que ça, » répondit Tomoe.

Dans le cas de Tomoe, c’était en grande partie parce que sa famille était là avec elle. De nombreux réfugiés avaient été séparés de leur famille, mais comme les kobolds l’avaient épargnée, Tomoe avait pu évacuer.

Une fois arrivés au Royaume, le roi Albert, aimable, mais indécis, leur avait donné l’approbation tacite de rester avec en plus, un petit soutien. Puis, une fois que Souma avait pris le trône, Tomoe était devenue la sœur adoptive de Liscia, et les réfugiés avaient été acceptés comme citoyens du Royaume.

La gentillesse de nombreuses personnes lui avait permis d’être là où elle se trouvait maintenant. Cette pensée lui avait réchauffé le cœur. Ce furent des jours d’incertitude, où elle ne savait jamais ce que le lendemain lui apporterait, et elle ne voulait pas y retourner de son plein gré, mais rien en eux ne rendait douloureux et triste le simple fait de se souvenir d’eux.

Tout ce que cela lui avait fait penser, c’est : « Oh, oui, c’est une chose qui s’est produite, n’est-ce pas ? »

J’espère pouvoir un jour rendre la pareille à la gentillesse dont j’ai été témoin. Aux anciens réfugiés, et aussi aux kobolds du nord. La première étape pour y parvenir devait être le symposium de monstrologie qui se tiendra demain.

Alors que Tomoe y pensait, Lucy s’était soudain écriée, surprise : « Wôw ! Combien de ces choses peux-tu transporter, Velie ? »

Lorsqu’elle avait regardé, Velza avait apporté une pile de cinq chaises. Les sièges en bois n’étaient pas conçus pour être empilés, de sorte que la pile était gênante et tremblait. Pourtant, Velza la portait avec un regard froid.

« Ce n’est rien. J’ai encore un long chemin à parcourir avant de ressembler à Lady Aisha, » répondit Velza.

« Non, non, pourquoi te compares-tu à la personne la plus forte du royaume, la Reine Kochiji ! » (Bop !)

« Aïe… ! » Lucy avait donné une frappe à Velza avec le dos de la main pour un effet comique, et l’impact avait fait encore plus vaciller sa tour de chaises.

« « Wôw ! » »

Tandis que Tomoe et Lucy criaient de surprise, Velza se concentrait.

« Oof, là… »

La tour tremblait d’un côté à l’autre, mais Velza avait réussi à l’équilibrer et à empêcher son effondrement, face à quoi Tomoe et Lucy s’étaient mises à applaudir. Lorsque les tremblements s’étaient complètement calmés, Velza avait déposé la tour de chaises, et les trois enfants l’avaient démontée ensemble.

« Oh, c’est vrai, je crois que vous disiez quelque chose sur les clubs tout à l’heure ? » demanda Velza en alignant les chaises.

« Oh, oui, c’est vrai. Ichiha et Yuriga sont tous les deux dans des clubs, » répondit Tomoe. « Tu ne vas pas en rejoindre un, Velza ? Tu es vraiment athlétique, alors je parie que tu as reçu des invitations de tous ces clubs. »

« Il est vrai que je bouge bien, mais… Je ne suis pas si intéressée. Je pense que je préfère m’inscrire au Club de cuisine, » répondit Velza.

« Hein ? La cuisine ? » demanda Tomoe.

« Oui. Si je considère mon avenir, je crois que cela sera nécessaire, » déclara Velza, ses joues rougissant un peu.

En y repensant, Velza a dit qu’elle était venue dans cette académie pour être en mesure de servir une certaine personne. D’après son comportement, est-ce quelqu’un qu’elle aime ?

Tomoe avait déjà douze ans. C’est le moment de la vie où l’on s’intéresse pour la première fois à l’amour. Elle voulait en entendre parler en détail quand elle en aurait l’occasion.

Mais Velza a rejoint le club de cuisine, hein… ? Si l’on considère la fixation qu’elle avait montrée sur la nourriture servie au salon de fruits que la famille de Lucy exploitait, cela pourrait être plus naturel que vous ne le pensez.

« N’as-tu pas toi-même envisagé de rejoindre quelque chose, Tomoe ? » demanda Velza.

« Hmm… Ça ne me dérangerait pas de rejoindre Ichiha dans la Société de Recherches sur les Monstres, mais… Et toi, Lu ? Tu ne vas pas rejoindre un club ? » demanda Tomoe.

« S’il y avait un fan-club de Lady Roroa, je m’y joindrais, » répondit Lucy.

« Fan-clubs ? Il y a des fan-clubs !? » s’exclama Tomoe.

« Pas possible. C’est pourquoi je pense en faire un moi-même. Lady Roroa est populaire, donc je pense que je peux obtenir des membres, et si nous en faisons quelque chose de commercial, à des fins publiques, je pense que je peux le faire approuver. Ahh… Grande Soeur Roroa, » déclara Lucy.

Un regard de béatitude avait traversé le visage de Lucy. Il semblait que la rencontre en personne dans le château n’avait fait qu’intensifier son amour pour Roroa.

« Ahh, si seulement je pouvais vous revoir. Lady Roroa, êtes-vous la merveilleuse déesse mère ? » demanda Lucy.

« « C’est la reine ! Et attends, elle est à égalité cette fois-ci !? » »

Tomoe et Velza ne pouvaient que sourire ironiquement.

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3 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre.

  3. Merci pour le chapitre.

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