Gakusen Toshi Asterisk – Tome 7 – Chapitre 7 – Partie 2

***

Chapitre 7 : Le plus jeune enfant de Ladislav

Partie 2

Est-ce la salle de visionnage spéciale… ?

« Je suis désolée, Ayato. Je vais devoir me retirer », dit Sylvia avec un sourire évasif, avant de tendre son Lux. « Tu devrais prendre ceci. »

« Hein ? Attends ! Sylvie !? » Mais le temps qu’il l’appelle, elle avait déjà pris la direction de la porte d’entrée.

« Qu’est-ce que c’est ? Sylvia Lyyneheym a-t-elle abandonné à mi-parcours ? » La voix perplexe d’Eishirou résonna dans le stade, et l’agitation régna dans les tribunes.

Sylvia, cependant, ne leur prêta aucune attention et elle disparut par la porte.

« Qu’est-ce qui se passe… ? » Ayato plissa les yeux, essayant de comprendre ce qu’elle avait vu.

Il s’agissait de la salle de visionnage spéciale. De l’autre côté de la vitre, une ombre en forme de femme semblait le regarder.

Dès qu’il la vit, un frisson lui parcourut l’échine.

Elle se détourna aussitôt de la fenêtre, mais cela suffit à le faire trembler.

Qu’est-ce que c’était que ce… ?

Ce n’était pas de la peur.

C’était une réaction plus primitive, une envie de fuir, de mettre le plus de distance possible entre lui et une forme d’existence totalement incompatible.

S’il avait déjà rencontré quelque chose de semblable —

C’est un peu comme lorsque le Gravisheath a pris possession du corps d’Irène !

Un rugissement de rire, plein de malice et d’effroi, s’était emparé de lui.

Si Sylvia devait affronter cet individu…

« C’est grave… ! Désolé, Ernest, je vais devoir moi aussi me retirer ! »

« Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? » Ernest l’appela à sa suite, mais Ayato avait déjà pris la direction de la porte.

Mais avant qu’il ne puisse l’atteindre, Baiqin s’interpose entre lui et son but, comme pour lui barrer la route.

A ce moment-là, le rire féroce d’Irène inonda la zone. « Oh non ! Tu pensais me sous-estimer, hein ? Espèce d’ordure ! »

Elle souriait sauvagement, ses épaules se soulevant et s’abaissant au rythme de sa respiration haletante. Elle avait dû reprendre le combat sans qu’Ayato s’en rende compte, donnant un coup de poing au creux de l’estomac du gardien, si puissant qu’il laissait une énorme empreinte de son poing dans la substance semblable à du bois.

Hufeng, à l’écart, était resté bouche bée.

Mais même ainsi, le coup ne semblait pas avoir ralenti le gardien le moins du monde.

Baiqin se redressa à nouveau, tournant ses yeux creux vers Ayato.

Il semblait vouloir l’empêcher précisément de partir.

« … Désolé, mais je suis pressé. Je suppose que tu ne me laisseras pas passer, hein ? » Ayato doutait que le gardien l’écoute, mais il devait essayer.

Laissant échapper un petit soupir, Ayato s’accroupit, se préparant avec le Lux de type lame dans sa main droite et le Lux de type rapière de Sylvia dans sa main gauche.

Baiqin resta immobile un long moment, observant les mouvements d’Ayato, avant d’abattre son épée de la main droite dès qu’il fut à sa portée.

Ayato para l’attaque, puis se tordit pour esquiver un coup de la main gauche.

Utilisant l’élan pour continuer à se déplacer, il se glissa sous sa garde, et…

++

« Style Amagiri Shinmei, Technique du milieu à deux épées : Araignée infernale ! »

++

Attaquant en biais par la gauche, tranchant par la droite, tournant son corps, poussant par la droite, attaquant à nouveau en biais par la gauche, tranchant par la droite, tournant une fois de plus sur lui-même, avant de donner un dernier coup puissant par la droite — Ayato lança sept attaques consécutives, visant tout précisément le même point : l’empreinte laissée par le poing d’Irène.

« … »

Cette fois, enfin, cela avait marché.

La dernière poussée avait transpercé le torse du gardien.

Alors qu’Ayato retirait la lame, Baiqin tomba inerte sur le sol.

« Eh bien, qu’avons-nous là ? Le candidat Amagiri a vaincu l’un des gardiens ! Et… attendez, quoi ? On dirait qu’il a quitté la scène ! Je ne sais même plus ce qui se passe ! »

Ayato se précipita à la suite de Sylvia, ignorant les échos de la voix déconcertée d’Eishirou.

« C’est vraiment quelque chose… »

Ernest ne put s’empêcher de regarder avec admiration les talents d’épéiste d’Ayato qui se tourna vers Heihu pour l’affronter seul.

Et Kirin Toudou, également de Seidoukan, était censée être encore meilleure.

Au corps à corps, cependant, le Hagun Seikun de Jie Long était probablement le plus fort — si l’on excluait Xinglou de l’équation.

Mais il y avait quelque chose dans le style de combat d’Ayato Amagiri, un éclat que les deux autres élèves n’avaient pas : l’éclat de quelqu’un qui avait appris à contrôler ses peurs les plus profondes.

Ernest, qui esquivait les attaques de Heihu, ne pouvait s’empêcher de sourire.

« Maintenant que tout le monde a montré ses talents à la foule, il ne serait pas juste que je reste en retrait », se dit-il, répondant facilement à l’attaque descendante de Heihu, leurs armes se verrouillant l’une contre l’autre.

Le gardien avait dû mettre toute sa puissance dans le coup, mais le bras d’Ernest n’avait pas bougé d’un pouce.

« On dirait que je me suis un peu rouillé, à force de compter sur le Lei-Glems. Ça devrait être comme au bon vieux temps. » Il laissa échapper un rire chaleureux en commençant à repousser la lance du gardien loin de lui.

+++

Il n’y avait aucun doute à ce sujet.

Elle ne s’était pas trompée.

C’était elle.

Sylvia courait dans les couloirs du Sirius Dome.

La zone menant à la salle de visionnage spéciale étant fermée au grand public, personne ne pouvait l’appeler pour la poursuivre.

Elle tourna le dernier coin de la pièce lorsqu’elle aperçut sa silhouette au bout du passage.

« Ursula ! » Sylvia l’appela par son nom.

Mais la silhouette continua à avancer dans le passage, sans même marquer de pause.

Plus proche maintenant, elle essaya d’appeler à nouveau. « Attends ! Ursula ! »

Enfin, la silhouette s’arrêta et se retourna lentement.

Son visage était à moitié recouvert par le capuchon de sa robe, mais cela lui suffisait pour en être sûre.

Sylvia n’avait pas pu l’oublier.

« C’est toi, Ursula…, » Sylvia sourit, essayant tant bien que mal d’empêcher ses émotions d’affluer.

Mais — .

« Qui êtes-vous ? »

« Hein… ? » Le sourire de Sylvia se figea devant la froideur des mots.

« Ursula… ? »

Il ne faisait aucun doute que la voix et le visage appartenaient à la femme que Sylvia connaissait.

Mais elle avait alors remarqué quelque chose.

Elles étaient identiques, mais différentes. Quelque chose en elle était indubitablement différent.

« Je vois… Vous connaissez ce corps, n’est-ce pas ? »

Sylvia, sans réfléchir, recula d’un pas, son corps se crispant au son des paroles de la femme.

« Qui… êtes-vous ? »

« Je n’ai pas besoin de noms. »

Un vent soudain balaya le couloir tandis qu’une lumière noire commençait à émaner de l’intérieur de la robe de la femme.

Le vent souleva sa capuche, dévoilant son visage.

Son visage était sans aucun doute celui d’Ursula Svend, mais ses yeux étaient vides, ne reflétant rien. Au lieu de cela, le collier qu’elle portait autour du cou palpitait d’une obscurité palpitante, comme s’il la fixait du regard.

« Qu-Quoi... !? » À cet instant, Sylvia avait été secouée par une douleur intense qui la frappa entre les deux yeux.

C’était si fort qu’elle faillit perdre connaissance. Elle tomba à genoux, incapable de se maintenir debout.

Une présence nauséabonde se faufilait dans son esprit, chamboulant tout à mesure qu’elle passait au crible ses pensées.

« … Je vais devoir effacer vos souvenirs. »

Ne me dis pas… ! Contrôle de l’esprit… !?

« Ne résistez pas, sauf si vous voulez que je casse quelque chose. Non pas que je m’en soucie. »

« Ar — Argh… ! »

Normalement, le contrôle de l’esprit était censé avoir peu d’effet sur un Genestella — et d’ailleurs, l’Ursula que Sylvia connaissait n’était pas une Strega.

Alors qu’est-ce que c’est ?

« Argh… ! »

Sylvia recula de toutes ses forces, bondissant en arrière et se détachant de la lumière noire.

Ce seul fait avait suffi à apaiser la douleur qui lui traversait le corps.

La portée effective de cette capacité, quelle qu’elle soit, devait être assez courte.

« Vous êtes têtu. Et débordant de prana, je vois. »

« … Je vous le redemande. Qui êtes-vous ? » Sylvia lança un regard noir, mais la femme n’y prêta pas attention.

« Que feriez-vous si je vous le disais ? »

« C’est… Je… »

« Vous savez déjà que je ne peux pas vous donner la réponse que vous souhaitez. Alors pourquoi insistez-vous pour le savoir ? »

Sylvia ne put que serrer les poings devant ces mots froids et dénués d’émotion.

« Cela n’a pas d’importance. Les humains sont des créatures inconstantes. Un tel gâchis. » La femme s’avança.

Sylvia recula, retirant son Lux de sa taille — et hésita.

Si elle blessait Ursula…

Mais cette hésitation momentanée avait suffi à freiner ses mouvements.

« Quelle naïveté ! »

À ce moment-là, la lumière noire descendit sur elle.

« Arghhhhh ! »

« Vous ne vous échapperez pas cette fois. »

La douleur qui lui traversait la tête était d’une tout autre qualité qu’auparavant.

Elle ne pouvait même pas penser correctement.

« … En voici une. »

Sylvia ne put que regarder son agonie alors qu’elle sentit qu’on lui arrache quelque chose d’incroyablement cher.

Non ! Pas ça !

Quelqu’un… Quelqu’un…

« Aidez… moi… ! »

Juste avant que ses yeux ne se mettent à pleurer — .

« Sylvie ! »

Quelqu’un cria son nom, et la lumière noire qui l’assaillait se dispersa complètement.

« Argh, vous m’avez coupé ma capacité… ? » Un tremblement traversa la voix de la femme pour la première fois.

Sylvia, libérée des griffes de cette terrible douleur, sombrant peut-être dans le soulagement d’avoir pu protéger ce qui lui était si précieux, sentit les forces s’échapper de son corps.

Sa conscience s’évanouit. Juste avant qu’elle ne tombe à plat sur le sol, les bras doux de quelqu’un l’enveloppèrent.

« Ça va, Sylvie ? »

« Ah… ? »

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle vit clairement le visage inquiet d’Ayato concentré sur elle.

Même elle pouvait entendre son cœur battre la chamade.

« Oui… Merci, Ayato…, » elle détourna le regard, incapable pour une raison inconnue de le regarder dans les yeux.

« Qu’est-ce que c’était que ça ? » Ayato, qui la tenait dans ses bras, était toujours en alerte, le Ser Veresta prêt dans sa main libre.

« La lame du fourneau noir ? Je vois… Ayato — ! »

Mais avant qu’elle n’ait pu finir de parler, la lumière noire descendit à nouveau vers eux.

Le corps de Sylvia se raidit, mais la douleur qu’elle avait ressentie auparavant ne se manifesta pas.

Au lieu de cela, la lumière noire s’enroula autour du noyau d’urm-manadite de Ser Veresta, comme si elle essayait de consumer la lueur rouge de la lame.

Au fur et à mesure que la lueur rouge diminuait, la lame blanche de l’épée se brouillait, avant de perdre complètement sa forme et de se dissiper dans l’air.

Contrôle de l’esprit… ? Contre un Orga Lux… ?

« Vous êtes à la hauteur de votre réputation. » La femme avait rit, le regard fixé sur le Ser Veresta. « Ce fut une sacrée lutte, mais il est temps de se reposer. »

Ayato, abasourdi, fixa un instant la poignée du Ser Veresta, avant de la désactiver.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire