Gakusen Toshi Asterisk – Tome 6 – Chapitre 5 – Partie 2

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Chapitre 5 : La sorcière du venin solitaire

Partie 2

Heureusement, Orphelia n’avait pas bougé et ne semblait pas se préparer à une attaque.

Je vais peut-être pouvoir m’en sortir après tout, pensa-t-il, lorsque ses pieds s’étaient soudainement affaiblis.

« Qu… ? » Il s’étouffa soudainement, comme si quelque chose s’était coincé dans sa gorge. Sa main tenant le Ser Veresta s’était mise à trembler de façon incontrôlable. « Ne me dites pas… »

« … »

Il était entré dans l’état de shiki, sondant son environnement. Il y avait clairement quelque chose d’étrange dans le flux d’air autour de lui.

Orphelia devait déjà avoir mis en place une barrière de miasme autour de lui.

« Ha… Un gaz inodore et invisible… ? J’aurais dû le voir venir…, » râla-t-il.

« … Je suis désolée. Vous serez bientôt en paix. »

Les bras de miasme s’étaient élevés dans les airs, se préparant à les frapper.

Il pouvait encore bouger, même si c’était à peine, mais ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne soient attrapés.

Mais il ne pouvait pas abandonner. Il resserra sa prise sur le Ser Veresta, cherchant désespérément une ouverture, quand — .

« Puis-je vous demander de patienter un instant, jeune fille ? » demanda une voix claire, hors de propos, qui résonne dans la neige.

 

+++

L’homme de la nuit précédente se tenait au bord du champ avec un sourire.

« Vous voyez, on m’a demandé de m’occuper moi-même de ces deux-là. En fait, mes honoraires en dépendent. Donc si ça ne vous dérange pas de me les remettre… »

Orphelia se contenta de le regarder avec désintérêt. « Qui êtes-vous ? »

« Je m’appelle Gustave Malraux. »

« Jamais entendu parler de vous, » répondit-elle sèchement, quand tout à coup, une fenêtre aérienne s’ouvrit devant elle.

« Hé, Orphelia ! Où es-tu, bon sang ? Combien de fois t’ai-je dit de ne pas quitter le laboratoire ? »

Il n’y avait pas d’image, mais la voix était reconnaissable entre toutes. C’était le président du conseil des étudiants de l’Institut Noir Le Wolfe, Dirk Eberwein.

« … Je ne serai pas longue, » répondit Orphelia, et le sentiment inquiétant qui les entourait s’atténua.

Elle s’était tournée vers Gustave. « Comme vous le voulez, » dit-elle avec un soupir.

« Je vous en suis reconnaissant, » avait-il dit, en inclinant son chapeau d’une manière gracieuse.

Orphelia était restée silencieuse, tournant le dos à Ayato comme si rien du tout ne s’était passé. Et c’est ainsi qu’elle était retournée à la voiture, sans se retourner une seule fois.

« Eh bien, il s’en est fallu de peu… J’avais entendu parler d’elle, mais il semble qu’elle soit vraiment un monstre. Dieu merci, elle est partie, » murmura Gustave avec un haussement d’épaules, comme pour éloigner un nuage de malheur. Il se tourna vers Ayato. « Maintenant, revenons à nos affaires. » Il souriait en invoquant une paire de carrés magiques à ses côtés. Comme la nuit précédente, les carrés magiques s’étaient remplis de mana, un énorme chien à deux têtes avait surgi de celui de droite, et un chien à trois têtes de taille similaire avait surgi de celui de gauche.

Ils étaient tous deux plus petits que la chimère qu’il avait invoquée auparavant, mais le mana qui composait leurs corps était considérablement plus fort.

« Permettez-moi de vous présenter mes petits chefs-d’œuvre, Orthrus et Cerberus. Qu’en pensez-vous ? Un sacré spectacle, n’est-ce pas ? Ils sont exactement comme décrits dans la mythologie grecque. Mes chers chiens de garde. Une fois, ils ont fait un véritable carnage de ces vaillants imbéciles à Stjarnagarm… Ils n’ont pas fait le poids face au commandant, je vous l’accorde » ajouta Gustave, déçu, même si son sourire ne faiblissait pas. « Mais je les ai beaucoup améliorés depuis. Ils devraient être plus que suffisants pour s’occuper des proies blessées. »

« Argh… ! »

Prenant une posture défensive, Ayato avait scruté son environnement, cherchant un moyen de sortir de la situation. Même si le miasme d’Orphelia s’était atténué, les blessures causées par son poison demeuraient. Il ne serait pas en mesure de se battre à pleine puissance — et de plus, il n’aurait aucune chance s’il devait aussi protéger Julis.

Les deux créatures tournaient autour de lui, montrant leurs dents acérées comme des rasoirs, attendant une ouverture.

C’est mauvais…

On dirait que ça va être plus difficile qu’il ne le pensait.

S’il n’y en avait qu’un, il aurait pu prendre le risque, mais combattre les deux à la fois était au-dessus de ses forces actuelles.

Lui, au moins, avait le Ser Veresta pour l’aider, contrairement à la veille, mais il doutait qu’il puisse le manier longtemps. Il était déjà à sa limite rien qu’en maintenant l’Orga Lux.

« Grrrrrrrrrrrrrrr ! »

La bête à trois têtes — Cerberus — avait émis un long grognement grave, en arquant son dos. Dans cette position, il était prêt à attaquer à tout moment, quand, apparemment de nulle part, l’autre créature avait bondi vers son dos.

C’était une simple feinte — mais même s’il le voyait assez bien, son corps ne réagirait pas à temps.

« Gah... ! »

La patte avant de la créature s’était abattue sur lui, le projetant dans les airs avec Julis, toujours serrée dans ses bras.

Le coup était si fort que ça avait failli le rendre inconscient, déjà affaibli par les effets du poison.

La créature bicéphale — Orthrus — bondit après lui, courant sur le champ enneigé comme si elle poursuivait une balle. Alors que ses énormes mâchoires, facilement assez grandes pour avaler une personne entière, se rapprochaient, Ayato, chronométrant ses mouvements avec soin, se mit en position défensive. Plutôt que d’essayer d’esquiver ses crocs aiguisés comme des rasoirs, il s’était avancé vers sa bouche béante.

« Style Amagiri Shinmei, première technique — Goring Tusk ! »

Il courba le dos, déplaçant de tout son poids le Ser Veresta vers le bas.

La créature à deux têtes avait poussé un cri déchirant lorsque la lame l’avait tranchée en deux.

« Eh bien, maintenant. Je n’en attendais pas moins du champion du Phoenix. Mais je crains que vous n’ayez fait une terrible erreur… »

Ayato se retourna pour faire face à Gustave qui applaudissait et hochait la tête, quand il se retrouva face à face avec Cerberus qui approchait rapidement.

Je ne peux pas l’esquiver !

Il était sur le point de repousser Julis pour la protéger.

« — »

Puis une lame aveuglante avait jailli devant lui, envoyant chacune des trois têtes de la créature dans les airs.

Son énorme corps était tombé sur le sol avec un bruit sourd, envoyant un panache de neige dansant dans l’air.

Au milieu de ce nuage brillait une silhouette aux cheveux brillants et dorés.

« Désolé de t’avoir fait attendre, Ayato. On dirait que je suis arrivée juste à temps. »

« Claudia… ! » Ayato haleta, soulagé, avant de s’écrouler au sol, ses forces se retirant enfin.

Elle tenait une paire d’épées, une dans chaque main — les Pan-Dora. Ayato avait l’impression que le dessin des yeux sur leurs poignées le fixait.

« Oh là là, c’est inattendu. Quelle nuisance ! » Gustave, qui jusqu’à présent n’avait pas brisé son sourire, prit un air de légère impatience.

« Qu’est-ce que tu veux faire, Gustave Malraux ? Je veux bien me battre contre toi… mais tu ne préfères pas, n’est-ce pas ? »

« … Tu es une jeune femme astucieuse, n’est-ce pas ? Et même désagréable. » Il s’était tenu à l’écart de Claudia en silence pendant un long moment, avant de finalement laisser échapper un profond soupir, en secouant la tête. « Ha… Tu as raison. On m’a ordonné de ne pas poser la main sur toi. Je déteste devoir laisser passer cette opportunité, mais il semble que je doive me retirer pour le moment. »

« C’est une sage décision. » Claudia sourit, regardant Gustave, l’expression sombre, disparaître dans la forêt.

« Ah… Merci, Claudia, » murmura Ayato.

« Je suis contente d’être arrivée à temps. J’ai déjà contacté le Palais Royal, donc quelqu’un devrait bientôt venir nous chercher. »

« Je vois…, » marmonne-t-il, sa vision s’obscurcit. Tout semblait s’estomper dans le lointain.

« Ayato ? Est-ce que tu vas bien ? Ayato… ! »

La voix de Claudia l’avait accompagné alors qu’il se glissait dans l’obscurité.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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