Chapitre 1 : Le Sommet du Jardin de Rikka
Partie 3
Le soleil de juillet tapait sur sa peau, implacable même en fin d’après-midi.
Alors qu’il transpirait légèrement, Ayato courait à travers la cour, essayant de se faufiler à l’ombre des arbres.
« Oh la vache, » il haletait en ce moment. « Je ne pense pas que je vais y arriver à temps. »
Il pouvait déjà imaginer le visage renfrogné de Julis, qui était particulièrement sévère en matière de ponctualité.
Il y avait une raison à son retard : leur professeur principal, Kyouko, lui avait donné toutes les corvées de classe. Il espérait que Julis comprendrait s’il l’expliquait.
Cela faisait deux semaines qu’Ayato avait accepté de devenir le partenaire de Julis et s’était ainsi officiellement inscrit au Phoenix. Ils se plongeaient dans l’entraînement tous les jours possibles. Après tout, il n’avait jamais combattu dans un match en duo avant aujourd’hui, et il ne connaissait encore presque rien des règles de la Festa en elle-même. Il avait une montagne de choses à apprendre avant le jour fatidique.
Julis ne semblait pas non plus avoir d’expérience en matière d’appariement nécessaire pour un tel duo, de sorte que les deux étudiants étaient en train de comprendre les choses au fur et à mesure qu’elles arrivaient face à eux. Mais ils n’avaient pas eu le luxe du temps. Il ne restait plus qu’un mois avant le début de la compétition du Phœnix.
« Au minimum, nous devons apprendre à nous battre ensemble à bout portant, sinon elle pourrait finir par me faire rôtir en même temps que nos adversaires..., » murmura Ayato.
Il avait finalement quitté la cour, et juste au moment où il était sur le point de traverser le passage reliant les bâtiments du lycée et du collège, Ayato avait soudain senti la présence de quelqu’un d’autre.
Une fille émergea soudainement de derrière un pilier. Il avait ralenti dans un mouvement de panique, mais il était trop tard.
La fille l’avait remarqué un instant après et elle l’avait regardé avec surprise. Une collision semblait inévitable.
Face à l’absence d’autre option, Ayato avait plutôt essayé avec force de changer de direction. Une manœuvre au-delà de sa capacité avait envoyé des vagues de lumière jaillissant comme des étincelles de métal, et une douleur semblable à une décharge électrique l’avait secoué à travers tout son corps, mais il avait quand même accompli son arrêt.
Son soulagement, cependant, n’avait été que de courte durée. D’une manière ou d’une autre, dans sa nouvelle trajectoire d’évasion se trouvait le visage de la jeune fille.
« Hein ? »
« Eek — ! »
Cette fois, il n’y avait vraiment aucun moyen de l’éviter. Ayato et la fille s’étaient ainsi percutés d’une manière spectaculaire.
Heureusement pour eux, Ayato avait réussi à ralentir considérablement avant la collision et donc les répercussions n’étaient pas si graves que ça. Pourtant, il venait de tomber sur une fille de tout son poids. Il avait amorti au maximum sa chute puis il s’était immédiatement levé pour constater que la jeune fille était maintenant assise par terre. « Hé, allez-vous bien ? Ne vous êtes-vous pas blessée ? »
« Oh oui... Je vais... bien, » répondit la fille d’une voix minuscule et elle leva les yeux vers Ayato avec un sourire timide.
« Je suis vraiment désolé ! » Ayato s’inclina fortement afin de s’excuser et la regarda à nouveau. Voyant qu’elle n’avait pas de blessures évidentes, il avait poussé un soupir de soulagement avec sa main sur sa poitrine.
Au même moment, il s’était rendu compte qu’il en voyait trop et avait immédiatement détourné son regard.
La fille avait un genou levé et sa jupe s’était complètement remontée. La vue dégagée de ses sous-vêtements et ses motifs mignons avait été gravée dans les yeux d’Ayato. Son visage était spontanément devenu rouge.
Après avoir remarqué le problème avec un sursaut, la fille s’était empressée de replacer sa jupe et s’était serrée dans ses bras, essayant de se mettre en boule. Son comportement timide et larmoyant lui évoquait un petit animal. Elle ne semblait pas savoir que cela avait pour effet d’accentuer ses seins déjà largement surdimensionnés.
Encore une fois, Ayato ne savait pas où regarder.
Elle portait un uniforme du collège, alors Ayato avait déduit qu’elle était plus jeune que lui. Ses grands yeux ronds et son petit nez effilé faisaient une combinaison ravissante. Alors que tout son corps respirait la timidité, elle était une très jolie fille.
Elle arborait ses cheveux argentés attachés en deux tresses sur les côtés tandis que le reste se répandait le long de son dos. Des couleurs de cheveux inhabituelles — il pensait à Saya — n’étaient pas rares chez les Genestellas. Il avait deviné que la fille en était une.
La forme de son corps était évidente à travers son uniforme, et elle portait un fourreau à la taille qui semblait contenir une véritable lame.
« Euh... Bon, je suis désolé. J’étais pressé, mais j’aurais dû être plus prudent, » déclara Ayato.
Ayato lui tendit la main, tout en détournant encore son regard. La jeune fille avait regardé sa main avec indécision pendant quelques instants, puis l’avait prise avec hésitation.
Maintenant sur ses pieds, la jeune fille avait balayé la saleté de son uniforme comme pour dissimuler sa gêne et s’était inclinée sèchement. « N-Non, je suis également désolée. Je n’arrive pas à me débarrasser de mon habitude de marcher sans faire de bruit, et cela même si mon oncle me gronde toujours... »
En entendant cela, Ayato avait soudainement retenu son souffle quand il réalisa enfin ce qui s’était réellement produit.
C’était vrai qu’il était pressé et qu’il aurait pu être plus prudent. Mais c’était la première fois qu’il n’avait pas remarqué quelqu’un jusqu’à ce qu’ils soient venus si près de lui.
Mais c’était encore plus que ça. Ils étaient entrés en collision précisément parce qu’ils s’étaient tous deux déplacés dans la même direction pour tenter d’esquiver l’autre. Mais si elle pouvait se mouvoir comme ça...
« Euh, quelque chose ne va pas ? » La jeune fille pencha la tête avec curiosité quand Ayato devint soudain silencieux.
« Oh, euh, ce n’est rien... attendez un peu. Il y a quelque chose dans vos cheveux, » déclara Ayato.
Un petit morceau de bois sec, de la taille d’un petit doigt, était emmêlé dans ses jolies mèches argentées.
« Je ne... ? O-Où ça ? » Elle s’était agrippée à ses cheveux, mais elle ne voyait pas le petit bout de bois. Elle n’arrêtait pas de le chercher aux mauvais endroits.
Cette fille troublée était étrangement adorable, et une partie de lui voulait la regarder un peu plus longtemps — mais il ne pouvait pas se permettre de le faire.
« Attendez, ne bougez pas, » souriant maladroitement, Ayato tendit la main et enleva doucement le morceau de bois, en prenant soin de ne pas tirer sur ses cheveux.
« J-Je vous remercie, » son visage était si rouge qu’il pensait qu’il pourrait commencer à fumer à tout moment. Elle baissa la tête, incapable d’en dire plus.
Puis elle jeta un coup d’œil à Ayato avant d’immédiatement regarder vers le sol dès que leurs yeux s’étaient croisés.
« Hum, donc..., » tandis qu’il se demandait ce qui allait suivre, une voix s’était fait entendre depuis la direction du bâtiment du collège.
« Kirin ! Qu’est-ce que tu fais là-bas !? » déclara cette voix d’homme.
« Oh ! Je suis désolée, mon oncle ! J’arrive tout de suite ! » La jeune fille se crispa, puis elle fit un petit salut hâtif à Ayato. « A-A plus tard... ! »
« Euh, d’accord, » Ayato avait jeté un coup d’œil pour voir un homme dans la cinquantaine debout à l’entrée du collège. La fille avait couru vers lui.
Alors que l’homme possédait une carrure robuste, il ne semblait pas être Genestella, car Ayato ne pouvait sentir aucun prana venant de lui. La jeune fille l’avait appelé « Oncle », mais ce n’était pas facile pour les personnes non affiliées, même les membres de la famille, d’avoir accès au campus. Il avait peut-être un lien avec l’école.
Ayato avait l’esprit ailleurs — jusqu’à ce qu’il se souvienne de ce qu’il faisait ici et qu’il vérifie l’heure.
Comme il le craignait, il était maintenant bien au-delà de la période où il avait promis de la retrouver.
Il avait alors senti une sueur froide couler le long de son dos. Juste au moment où il avait commencé à s’élancer dans une course rapide, il avait reçu un appel sur l’appareil mobile se trouvant dans sa poche.
Avec une prémonition inquiétante — ou plutôt une quasi-certitude —, il avait ouvert une fenêtre de communication pour découvrir le visage irrité de nul autre que Julis-Alexia Von Riessfeld qui le fixait d’un regard irrité.
Merci pour le chapitre !
Merci pour le chap ^^