Chapitre 7 : Déchaîné
Partie 4
« Ayato !? » Alors qu’elle criait de surprise, la poupée à la hache de guerre s’était effondrée au sol, et celles qui la tenaient avaient fait la même chose. Toutes avaient été tranchées net au niveau du torse avec un seul coup d’épée.
« Pourquoi es-tu ici... ? » Soudain, il la tenait dans ses bras. Elle était soulagée, mais au-delà de ça, il y avait un mélange complexe de bonheur et d’embarras.
« C’est grâce à Saya et Claudia, » déclara Ayato.
« Sasamiya et Claudia... ? » Puis elle s’était écriée. « Ne me dis pas que tu es venu ici pour me sauver ! »
« Euh, je l’ai en quelque sorte fait, non ? » répondit-il, déconcerté.
Maintenant, elle était en colère. Il ne comprenait même pas pourquoi elle aurait dû régler ça toute seule. Elle l’admettait elle-même — elle l’aimait bien, ce garçon frivole, mais gentil. Et c’était précisément la raison pour laquelle elle ne voulait pas qu’il soit impliqué.
« C’est mon problème ! Ça n’a rien à voir avec toi ! Mais veux-tu juste te jeter dans le danger sans réfléchir aux conséquences ? » s’écria Julis.
Ayato avait répondu à la question avec une expression étrangement calme sur son visage. « Tu m’as dit l’autre jour —, tu te bats de ton plein gré, pour toi-même. Tu essayes de protéger les enfants de l’orphelinat uniquement parce que tu le veux. »
« Oui... c’est vrai, » le changement soudain de sujet était déconcertant, mais elle avait hoché quand même la tête.
« Je pense que c’est incroyable, vraiment, mais..., » Ayato l’avait regardé droit dans les yeux. « Qui va te protéger, Julis ? »
« Me protéger... moi ? » Elle n’avait jamais pensé à une telle chose.
Elle avait fait tout ce qu’elle pouvait pour ne pas perdre ce qu’elle avait. Pour récupérer les choses qu’elle avait perdues.
Elle voulait avoir le contrôle de l’avenir pour que le passé ne se répète jamais...
« J’ai cherché, Julis. Depuis tout ce temps... J’ai cherché pour trouver quelque chose que je peux faire, quelque chose que je veux faire, quelque chose que je devrais faire — pour la chose que je dois faire. Cela à commencer le jour où quelqu’un que j’aimais m’a quitté. Mais je suis venu ici et je t’ai rencontrée. Et maintenant, je sais enfin ce que c’est, » déclara Ayato.
Ayato donnait l’impression qu’il se remémorait quelque chose d’important... et pourtant, en même temps, c’était comme s’il s’en détachait.
« Je le comprends parfaitement maintenant. J’ai compris que s’il y a quelque chose que je veux faire, et que j’ai la force de le faire — alors c’est tout. C’est ce que je dois faire, » continua Ayato.
« Ce que tu... dois... ? » demanda Julis.
« Pour l’instant, je veux t’aider. C’est tout et rien d’autres, » Ayato lui hocha la tête avec un petit sourire.
Il regardait Julis avec des yeux si sérieux et inébranlables. C’était profond et sombre, et il s’agissait d’yeux tel le ciel nocturne.
En ce moment, le cœur de Julis battait la chamade. Une étrange émotion se développait en elle — douloureuse, agonisante et en même temps réconfortante. C’était puissant, féroce, et ce n’était pas comparable à tout ce qu’elle avait ressenti auparavant...
« Avez-vous maintenant fini de papoter ? Tu es un invité inattendu, Ayato Amagiri, » déclara Silas.
Se rappelant du présent, elle avait vu Silas faire un roulement d’épaules de façon dramatique. Il était encore débordant d’arrogance, indifférent au fait qu’Ayato avait instantanément détruit trois des poupées. Apparemment, il était sûr qu’un nouvel arrivant ne changerait pas son avantage dans ce combat.
« C’est donc ça la puissance du Ser Veresta... Oui, ça pourrait poser un petit problème, » déclara Silas.
Julis en avait entendu parler — la Lame du Creuset Noir, célèbre comme étant une épée d’une puissance énorme, parmi les plus hauts niveaux d’Orga Luxs en possession de l’Académie Seidoukan.
Il s’agissait d’une énorme épée avec une lame d’un blanc aveuglant, mais Ayato la tenait d’une seule main.
« Quel gâchis ! Un Orga Lux dans les mains d’un combattant de seconde zone. Je t’ai vu te battre plusieurs fois, Ayato, et pour être honnête, à notre école, tes compétences sont l’image même de la médiocrité. Tu as bien fait de frapper au cours d’une embuscade ces trois-là, mais qu’espérais-tu réaliser contre plus d’une centaine — ? » déclara Silas.
« Taisez-vous. C’est vous qui ne savez que tendre une embuscade, Silas Norman, » déclara Ayato.
La voix d’Ayato était grave et froide, et ce n’était pas du tout sa voix habituelle.
Silas avait fait un pas en arrière comme s’il était submergé par sa force. Puis, conscient de sa perte de sang-froid, il s’était repris.
« C’est un peu dur. Veux-tu voir ce que je peux faire ? » Alors qu’il claquait des doigts, ses poupées préparaient leurs Luxs. « Penses-tu que tu peux t’attaquer à autant de poupées en étant seul ? Alors, essayons de voir si tu peux le faire ! »
Des projectiles de lumière volaient de toutes les directions, et entre eux, des poupées avec des épées, des haches et des lances chargeaient. Mais une voix avait résonné — .
« Par l’épée en moi, je me libère de cette prison d’étoiles et déchaîne ma puissance ! »
Puis Julis l’avait vu. Une souffrance colossale remplissait le visage d’Ayato. Tandis qu’elle sentait que son prana augmentait en intensité, des cercles magiques luisants flottaient autour de lui pour ensuite se disperser en étincelles de lumière. Un niveau écrasant de prana avait jailli et cela s’éleva en un pilier de lumière pure.
C’était comme si les entraves qui le retenaient avaient été défaites...
L’instant d’après, Ayato n’était plus là.
« Wuh... ? »
Alors que Silas prononçait cette syllabe en raison de la stupéfaction, les poupées qui attaquaient tombèrent en pièces. Elles avaient été découpées en tranches comme si elles avaient été détruites par la chaleur autant que par une lame, les bords cisaillés grésillant de rouge.
« Non ! C’est impossible ! » En sortant de son choc, Silas regarda autour de lui avec terreur. « Où êtes-vous — !? »
« Juste ici, » Ayato se tenait en oblique derrière Silas, qui criait de consternation.
Il avait tourné autour de lui en un clin d’œil, avec Julis dans un bras, et avaient coupé les poupées d’un seul coup.
On aurait dit qu’une rafale de la force d’un ouragan avait balayé la scène. Ce qui s’était passé à ce moment-là, Julis le savait, c’était simplement qu’Ayato s’était déplacé à une vitesse d’un autre monde.
« Comment... !? » Silas se retourna en pleine panique, son visage sans couleur, et commença à reculer comme s’il se préparait à fuir.
Devant lui se tenait un jeune homme avec une grande épée dans la main droite alors qu’il tenait une jeune fille avec son bras gauche. Il était recouvert d’une profusion de prana si épais qu’elle était visible à l’œil nu.
« Qu-Qu’est-ce que tu, tu es... ? »Silas bégayait.
Julis était sans voix avec émerveillement, jusqu’à ce qu’elle reprenne ses esprits et s’adresse immédiatement à Ayato. « Hey — lâche-moi maintenant ! Je refuse d’être un fardeau ! »
Il peut difficilement se battre sans être encombré tout en portant une personne, pensait-elle. De plus, il maniait le Ser Veresta d’une seule main, ce qui, à en juger par la taille de l’épée, devait constituer une charge importante en soi.
« Non. Si je te laisse toute seule, il s’en prendra à toi. Désolé, mais tu devras supporter ça un peu plus longtemps, » déclara Ayato.
« Mais tu ne peux pas te battre avec un seul bras... ! » déclara Julis.
« Ne t’inquiète pas pour ça. Cette chose est plus légère qu’elle n’en a l’air, » avait répondu Ayato et avait fait basculer le Ser Veresta pour le démontrer. La lame avait été blanche comme de la neige fraîche, mais maintenant elle était recouverte de motifs noirs — non, ils flottaient dans l’air, s’enroulant autour de la lame.
Ces étranges motifs faisaient penser à des flammes noires s’échappant du puits de l’enfer. Cela devait être la vérité derrière l’épithète de cette épée.
« Pour être franc, je ne peux pas continuer longtemps... Mais je peux me débrouiller avec quelqu’un de son niveau, » Ayato avait tourné son regard vers Silas.
« Tu es peut-être capable de te défendre, mais ne me sous-estime pas ! » Silas faisait un effort pour retrouver son sang-froid, mais ils pouvaient voir qu’il était clairement ébranlé. « Je ne me retiendrai pas cette fois... »
Les poupées, alignées grossièrement en lignes, s’étaient maintenant rangées en formation. Les rangs avant tenaient des armes longues comme des lances et des haches de combat, et les rangs arrière tenaient des fusils et des arbalètes, tandis qu’entre les deux se tenaient ceux qui avaient des épées et des haches à main. Au fond se trouvait Silas.
« Voici le véritable esprit de mon Maelzel Corps ! Ils ont la puissance destructrice de toute une compagnie d’infanterie ! Défendez-vous, si vous le pouvez ! » cria Silas.
Le premier rang des poupées s’était précipité sans ménagement.
Alors qu’Ayato sautait pour esquiver les nombreuses lames pointées vers lui, une pluie de projectiles de lumière avait suivi. Il avait dévié ceux-ci avec le plat du Ser Veresta, mais alors qu’il avait atterri au sol, d’autres poupées lui avaient sauté dessus avec des épées. Ayato esquiva en passants sous eux puis il avait effectué un grand pas en arrière, mettant une certaine distance devant lui.
Julis avait enfin pu reprendre son souffle.
Les poupées s’étaient rapprochées suffisamment pour que les bords tranchants de leurs larmes leur permettent presque de trancher leur gorge. Elle ne pouvait s’empêcher de serrer sa main autour du cou d’Ayato, mais chaque fois qu’elle l’avait fait, le fait qu’elle s’accroche à lui avait provoqué une bouffée de chaleur au niveau de son visage et de sa poitrine. Elle s’était reproché de penser de cette façon à un moment comme celui-ci — mais elle n’avait pas pu en faire autrement, c’était incontrôlable.
Silas s’était mis à rire avec dédain. Le fait de voir Ayato sur la défensive avait restauré son arrogance. « Tu es très doué pour esquiver. Vas-tu faire autre chose que de les éviter ? »
« Peut-être. J’ai beaucoup appris tout à l’heure, » annonça Ayato.
« As-tu appris quelque chose ? » demanda Silas.
« Vous ne pouvez déplacer que six modèles de poupées à la fois. N’est-ce pas vrai ? » demanda Ayato.
« Hein ? » Perplexe, Silas fronça les sourcils. « De quoi parles-tu maintenant ? Les as-tu au moins regardé ? Ne vois-tu pas que j’en contrôle plus d’une centaine ? »
« Bien sûr, je vois ça. Mais il n’y a que six modèles qui se déplacent librement, et les autres ne font que suivre des ordres simples. Et je pense que vous pouvez contrôler environ seize poupées individuelles à la fois. Les autres ne font que répéter des mouvements simples comme tirer sur la gâchette et balancer les bras, » déclara Ayato.
Silas n’avait rien dit face à cela.
« Cela pourrait être utile comme bluff, mais maintenant je vois pourquoi vous ne pouvez vous battre qu’avec des attaques furtives, » continua Ayato. « Si vous participiez à un combat régulier, cela ne prendrait pas beaucoup de temps pour que les gens voient à travers votre médiocre capacité. »
Silas tremblait alors que toutes couleurs disparaissaient de son visage, confirmant les déclarations d’Ayato.
« Oh, six types et seize poupées. Êtes-vous en train d’imaginer une partie d’échecs ? » demanda Ayato.
« Échecs — ! Je vois ! » s’exclama Julis.
Les Dantes et les Stregas contrôlaient leurs pouvoirs en conjurant des images spécifiques dans leur esprit. Tout comme les fleurs imaginées par Julis, Silas devait avoir des pièces d’échecs imaginées dans sa tête.
Tout cela avait un sens pour Julis, mais elle était impressionnée par la perception diabolique d’Ayato. S’il avait vraiment déduit tout cela en quelques instants de combat, alors ses capacités étaient bien au-delà de ce que des individus comme Silas pouvaient affronter.
« Vous pensez peut-être que vous êtes le grand maître, » continua Ayato. « Mais je dirais que vous êtes un joueur plutôt médiocre. »
« Va te faire foutreeeee ! » Dans un renversement complet, un Silas ayant un visage rouge foncé avait hurlé de rage. « Écrabouillez-les ! Écrasez-les à mort ! »
Les premiers rangs de poupées se précipitèrent à nouveau vers lui, mais cette fois Ayato n’avait même pas pris la peine de fuir au loin. Il s’était dirigé vers les poupées grouillantes et avait balancé la grande épée devant lui. C’était suffisant pour couper en deux trois poupées avec des lances à la main. Sa lame s’était déplacée à une vitesse extraordinaire. Il avait l’air de repousser des moustiques, mais les poupées tombaient, plusieurs à la fois.
« Ce n’est pas la peine. Prises une par une, vos poupées ne sont pas très fortes. Et une fois que j’ai compris comment elles se déplacent, elles sont aussi fragiles que des marionnettes, » Ayato avait déplacé son épée sans regarder, et l’une des poupées avait sauté pour s’empaler comme si c’était de son plein gré. Avec un son grésillant, elle avait fondu sur le sol. Il avait une parfaite maîtrise du mouvement de son arme, même s’il la tenait que d’une main.
« Alors... Finissons-en maintenant, » déclara Ayato.
Au moment où ces mots étaient sortis de sa bouche, Ayato avait sauté dans la horde de poupées. À chaque déplacement de sa lame, il en restait moins debout. Certaines des poupées avaient tenté de se défendre avec leur Lux, mais en vain. Le Ser Veresta était si puissant que les Luxs ordinaires ne pouvaient même pas espérer parer ses frappes. Il avait simplement coupé à travers toutes les autres lames de lumière qui avaient essayé d’arrêter son chemin.
Les poupées qui tentaient de tirer sur Ayato depuis derrière les piliers et les décombres fondaient comme du beurre en même temps que leur couverture de débris.
Julis ne pouvait pas réprimer un frisson d’horreur devant cette puissance écrasante. Une épée contre laquelle il n’y a pas de défense... ? Même pour un Orga Lux, c’était absurde. Et les attaques d’Ayato étaient trop rapides pour être esquivées.
En moins de trois minutes, c’était fini. Toutes les dernières poupées de Silas, au nombre de plus d’une centaine, avaient été abattues. Les modèles lourds construits pour Lester, les modèles résistants à la chaleur construits pour Julis — ils avaient tous été réduits en deux et se trouvaient maintenant sur le sol.
« Ce n’est pas possible... Ce n’est vraiment pas possible. C’est tout simplement impossible..., » Silas regardait la scène comme s’il était complètement pétrifié, mais il avait crié puis il était tombé sur son postérieur au moment où Ayato avait dirigé le Ser Veresta vers lui.
« Le jeu est terminé, Silas, » déclara Ayato.
« Pas encore ! Il me reste encore une pièce ! » Bien qu’il n’avait toujours pas son équilibre, Silas agitait sauvagement les bras.
Le tas de décombres derrière lui avait explosé et une énorme ombre en avait émergé.
Elle devait être cinq fois plus grande que les autres poupées. Sa tête aurait traversé le plafond s’il n’y avait pas déjà un trou dans ledit plafond. Ses bras et ses jambes étaient aussi épais que les piliers. C’était humanoïde, à peine — plus comme un gorille.
« Allez, ma reine ! » Silas avait crié. « Chopez-les ! »
À son signal, la poupée géante s’était précipitée sur Ayato avec une vitesse indigne de son énorme gabarit. Elle ne possédait pas d’armes, probablement parce qu’elle n’en avait pas besoin. Une attaque de bras aussi massifs écraserait même un Genestella.
Ayato soupira et prépara à nouveau le Ser Veresta. Au moment même où la poupée leva les poings pour les écraser à mort, l’épée scintilla.
« Déchire les cinq viscères et sectionne les quatre membres. Technique Médium du Style Shinmei Amagiri — La Lame aux Neuf Crocs ! »
Malgré sa vue de si près, Julis n’avait aucune idée de ce que faisait Ayato. Le Ser Veresta avait flashé brièvement, puis la poupée géante était tombée au sol avec fracas, alors que ses bras et ses jambes avaient été coupés. De gros morceaux de son torse avaient été taillés de part en part, mais Julis n’avait même pas entrevu le genre d’attaque qui pourrait laisser de tels dommages. Elle ne pouvait même pas dire combien de fois Ayato avait frappé avec son épée.
Silas était assis, complètement incapable de parler.
Alors qu’Ayato s’approchait de lui, Silas s’était empressé de se lever pour s’enfuir, son visage déformé de terreur. Il cria, sanglotant presque sans but entre les restes de ses poupées.
« Vous ne savez vraiment pas quand abandonner, » Ayato fronça les sourcils dans une fausse exaspération, puis son expression devint sérieuse.
Il était sur le point de faire un geste, mais Silas avait une longueur d’avance. Silas s’accrocha aux restes d’une poupée et il se mit à flotter dans les airs. Techniquement, c’était un morceau d’un corps de poupée qui flottait maintenant, mais c’était la même chose. Il avait accéléré vers le haut avec Silas et avait volé à travers le trou dans le plafond.
« Désolé, Julis. Peux-tu attendre ici pendant que je le poursuis ? » demanda Ayato.
« D’accord, mais peux-tu l’attraper ? » demanda Julis.
« Je pense que ça va être serré, » répondit-il. Silas était déjà près du dernier étage. On ne savait pas quel genre d’ennuis il causerait s’il s’échappait, pensa Ayato.
« Alors c’est un travail pour moi, » avait dit Julis.
« Hein... ? » s’interrogea Julis.
« Je te l’ai déjà dit. Je refuse d’être un fardeau ! » déclara Julis.
Julis avait souri sans hésiter et concentra son prana.
« Explosion Fleurale — Strelitzia ! » cria Julis.
Le mana s’était rassemblé sur Ayato et de nombreuses paires d’ailes de feu avaient germé de son dos. Il avait crié en raison de la surprise.
« Allez, on se bouge ! » déclara Julis. « Je dirigerai. Maintenant, fiche-lui une bonne raclée à ce petit enfoiré ! »
« C’est... certainement pas quelque chose qu’une princesse dirait, » déclara Ayato.
Elle avait ignoré la boutade d’Ayato et avait produit un fort battement des ailes afin d’obtenir un important mouvement ascendant, se soulevant du sol comme une fusée. Ils avaient jailli à travers le trou du plafond jusqu’au ciel sombre.
Julis n’avait jamais volé avec le poids de deux personnes auparavant, mais elle n’avait aucune crainte. Elle pouvait sentir la force jaillir de l’intérieur de son corps.
Accélérant encore plus vite, ils dépassèrent Silas en un rien de temps, puis se retournèrent pour lui faire face.
Ayato pointa son épée vers le maître des marionnettes, qui les regardait avec incrédulité. « Cette fois-ci, c’est l’échec et mat, Silas Norman. »
« Non, ne faites pas — nonnnnn ! » cria Silas.
Ils l’avaient frappé avec un seul coup d’épée. Le morceau de la poupée s’était brisé et Silas avait plongé dans une ruelle entre des bâtiments abandonnés, ne laissant que l’écho d’un cri lors de sa chute.
Silas était un Genestella, donc la chute ne le tuerait pas.
« Claudia et son équipe devraient l’attendre là-bas, » déclara Ayato. « Devrions-nous leur laisser la suite ? »
« Cela sonne bien, » Julis ferma les yeux et respira profondément. Il s’était passé beaucoup de choses, mais pour l’instant leur tâche était terminée. Le vent qui les avait caressés était agréable sur sa peau.
« Quelle vue... ! » murmura-t-il.
Elle avait à nouveau ouvert les yeux. « Oh oui ! C’est une belle vue. »
La ville était peinte en rouge au soleil couchant. Les rues, le ciel, le lac — tous cramoisi.
Alors que les ailes de feu oscillaient au-dessus d’eux, Julis et Ayato avaient échangé des sourires dans le ciel.
Soudain, il avait fait un cri étouffé, et son visage se tordit subitement de douleur.
« Qu’est-ce qui ne va pas ? » Julis le lui avait demandé, surprise, mais avant qu’il ne réponde, elle pouvait sentir que quelque chose d’étrange se produisait.
Le mana autour d’eux était aspiré dans Ayato — et la quantité étaient extraordinaires.
« Qu-Qu’est-ce qui se passe !? » Il n’y avait aucune apparition d’un Strega ou d’un Dante à proximité.
Ce qui signifiait que cela aurait pu être préparé. Une telle chose n’était pas rare. Il y avait beaucoup de capacités qui pouvaient être activées après un laps de temps ou seulement lorsque certaines conditions étaient remplies.
Mais qu’est-ce que quelqu’un peut bien faire avec autant de mana... ? Se demanda-t-elle.
Ayato criait alors que des cercles magiques l’entouraient. Des chaînes de lumière étaient sorties d’eux, puis ils s’étaient enroulés autour de lui — le liant.
« C’est la même chose... ! » C’était comme les cercles magiques qui avaient émergé plus tôt, quand son prana s’était si intensément élevé.
Alors tout cela est uniquement présent pour supprimer ses pouvoirs ? Une telle quantité de mana, juste pour ça... !? s’écria-t-elle dans sa tête.
Elle l’avait entendu gémir. « H-hey ! Ayato, accrochez-vous ! Ayato ! »
Mais son corps était devenu mou alors qu’il s’était évanoui.
Heureusement pour eux, Julis était celle qui contrôlait les ailes de feu. Mais il n’était plus du tout sûr d’être aussi haut dans les airs. Avant ça, Ayato l’avait tenant dans ses bas, mais maintenant, c’était elle qui devait s’accrocher à lui de toutes ses forces.
« Argh ! Je n’arrive pas à y croire ! » s’écria Julis.
Julis avait battu des ailes alors qu’elle chercha un endroit pour atterrir à proximité.
Merci pour le chapitre !