Chapitre 5 : Le Ser Veresta
Partie 3
« Voilà. C’est fini, » Claudia avait libéré avec douceur la main droite d’Ayato, après avoir appliqué de la pommade et des bandages sur ses brûlures. « Mais es-tu sûr de ne pas vouloir aller à l’infirmerie du campus ? Ils seront en mesure de mieux te traiter. »
« Non, c’est très bien ainsi. Merci, » Ayato avait serré son poing et il n’avait presque pas ressenti de douleur. Ça piquait un peu, mais il fallait s’y attendre.
« D’accord, si tu le dis..., » déclara Claudia.
Ayato et Claudia étaient de nouveau dans le Bureau du Conseil des Étudiants. Elle l’avait pratiquement traîné ici pour le panser, puisqu’il s’était brûlé la main en saisissant le Ser Veresta.
Ils étaient assis côte à côte sur le canapé. Pour une raison ou pour une autre, elle se penchait de très près, ce qui l’avait quelque peu agité, mais il lui avait demandé quelque chose qu’il avait en tête. « Est-ce que je peux vraiment l’utiliser ? »
Après ce tumulte, le Ser Veresta avait été officiellement confié aux bons soins d’Ayato. Cependant, le processus d’enregistrement prendrait deux ou trois jours de plus, et donc l’épée n’était pas encore en sa possession.
« Personne ne s’opposerait à un taux de compatibilité de quatre-vingt-dix-sept pour cent. Préférerais-tu autre chose que le Ser Veresta ? » demanda Claudia.
« Non, il s’agit de l’épée que ma sœur aurait pu utiliser, alors j’étais curieux. C’est juste que, eh bien..., » répondit Ayato.
« Est-ce au sujet de Monsieur MacPhail ? » demanda Claudia.
Ayato hocha la tête, se souvenant du regard excessivement frustré de Lester quand ils étaient partis. « Je me sens mal d’avoir fini par lui soustraire l’épée devant son nez. »
« C’est tout simplement la façon dont les choses se déroulent, » répondit Claudia. « La concurrence est la nature même de cette ville. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de place pour l’amitié et la coopération, mais il faut l’accepter quand quelqu’un d’autre en sort vainqueur. »
« J’espère que Lester le voit comme ça aussi, » depuis leur première rencontre, Ayato avait eu l’impression que l’autre élève ne pensait pas en bien de lui.
« Est-ce qu’il s’est passé quelque chose entre vous deux ? » demanda Claudia.
« Techniquement, c’était entre lui et Julis, et pas moi..., » Ayato avait expliqué l’échange entre Lester et Julis de l’après-midi précédent.
« L’obsession de Monsieur MacPhail pour Julis est bien connue, » déclara Claudia.
« Je ne peux rien y faire si Lester m’en veut, » avait dit Ayato. « Mais avec ce qui est arrivé à Julis hier, je ne veux pas que cela lui cause encore plus d’ennuis. »
« Penses-tu que Monsieur MacPhail est celui qui a attaqué Julis ? » demanda Claudia.
Ayato avait souri maladroitement face à la question très précise. « Je n’ai pas dit ça... Bien sûr, le gars qui a attaqué Julis hier était aussi massif que Lester, mais ce n’est pas correct de le traiter comme un suspect sur cette seule base. »
« Mais ne conviendrais-tu pas qu’il a le mobile ? » demanda Claudia. « C’est un fait bien connu qu’il a des sentiments bien moins qu’amicaux envers elle après avoir perdu contre elle à plusieurs reprises, » déclara Claudia.
« C’est bien pourquoi je pense que ce n’est pas lui, » déclara Ayato. « Lester n’a pas vraiment de rancune contre Julis — il veut juste la battre ou peut-être lui faire admettre qu’il est fort. Donc il n’y a pas de raison pour se faufiler et lui tirer dessus. Je pense que le moment venu, il veut la défier de front, devant de nombreux témoins. »
« Alors pourquoi penses-tu que ce qui s’est passé aujourd’hui pourrait causer des ennuis à Julis ? » demanda Claudia.
« Celui qui est derrière les attaques semble choisir avec soin ses opportunités, » répondit Ayato. « Je suppose que c’est naturel — Julis est forte, et il y a de fortes chances qu’il ne puisse pas la battre dans un combat loyal. Mais si elle se bat déjà, même quelqu’un d’aussi fort que Julis doit se concentrer sur l’adversaire devant elle. »
« C’est l’occasion parfaite pour eux de frapper, » déclara Claudia.
« C’était la même chose quand elle était dans le duel contre moi, et hier, elle a été attaquée alors qu’elle était sur le point de faire un duel avec Saya, » expliqua Ayato. « J’avais peur que si Lester avait encore plus de motivation pour combattre Julis, cela puisse la mettre encore plus en danger. »
« Je vois... C’est très perspicace, » Claudia hocha la tête, l’air impressionné.
Elle ressemblait à une enseignante faisant l’éloge d’un élève qui avait bien réussi, et Ayato était convaincu que la comparaison n’était pas loin. Elle a probablement déjà compris tout ça.
Alors qu’il réfléchissait à cela, Claudia s’était assise plus droit et elle se tourna vers lui.
« Ayato, j’aimerais te demander une faveur. Je suis persuadée que tu es la bonne personne pour la tâche. Pourrais-tu me retrouver ce soir ? » demanda Claudia.
« Hein ? Bien sûr, mais ne peux-tu pas me demander maintenant ? » demanda Ayato.
« Non. Cela exige un certain niveau de secret. Je te contacterai plus tard pour te faire savoir l’heure et le lieu exacts, » répondit Claudia.
Il semblait étrange selon le point de vue d’Ayato qu’elle insiste tant sur le secret alors qu’il n’y avait qu’eux dans la pièce.
« On dit que les murs ont des oreilles et les portes ont des yeux, » poursuit Claudia, comme si elle avait lu son esprit. « Cet endroit est un maelström de stratagèmes et de supercheries. Ce n’est pas aussi sûr que tu pourrais le penser. »
***
Cette nuit-là, alors qu’il était presque l’heure de l’extinction des lumières pour les dortoirs, Ayato avait finalement reçu un appel sur son portable. Il ne voulait pas qu’Eishirou entende, alors il avait mis l’appel en attente et avait quitté le dortoir. Heureusement pour lui, il n’y avait pas de couvre-feu pour les élèves du lycée.
« Je m’excuse d’appeler si tard. J’ai dû assister à une réunion après notre discussion précédente, » il n’y avait pas de fenêtres affichées dans les airs. Elle avait donc dû passer un appel vocal uniquement.
« C’est correct pour moi. Mais n’est-ce pas un peu tard pour toi ? » Même s’il n’y avait pas de couvre-feu, ce n’était pas une heure où les filles marchaient seules dehors.
« Un petit peu. Donc j’espérais que je pourrais te demander de venir ici, » répondit Claudia.
« Où est-ce “ici” ? » demanda Ayato.
« Ma chambre, » répondit Claudia.
« Ta chambre, dans le dortoir des filles ? » demanda Ayato.
« Tout à fait. Je suis au dernier étage, côté sud-est. Je laisserai ouverte la fenêtre, alors viens par là, » avait-elle dit comme si c’était tout à fait normal.
« En vérité, j’ai eu de gros problèmes pour avoir fait ça auparavant..., » la dernière fois, il ne savait pas que c’était un dortoir réservé aux filles. Cette fois-ci, il n’aurait pas l’excuse de l’ignorance.
« Ne t’inquiète pas pour ça. Contrairement à Julis, je ne te défierai pas en duel, » déclara Claudia.
« Je pense que tu n’as pas compris le sens, » la présidente du Conseil des Étudiants qui enfreignait les règles ne pouvait que produire un exemple problématique.
« Je t’attendrai, » déclara Claudia.
« Hé — un instant ! Claudia !? » s’écria Ayato.
Elle lui avait déjà raccroché au nez. De plus, bien évidemment, elle n’avait pas décroché quand il avait essayé de la rappeler. Ayato ressentait le besoin de se coincer le visage dans ses mains, mais il ne pouvait pas faire semblant de ne pas l’avoir entendue.
Parfois, c’est difficile de dire ce qu’elle veut vraiment, mais Claudia est quelqu’un en qui je peux avoir confiance... du moins, je pense, pensa Ayato.
Résigné, Ayato décida de se rendre au dortoir des filles. « Si Julis me voit, je suis mort cette fois... »
À première vue, le bâtiment semblait être léger sur le plan de la sécurité, mais il y avait une raison à cela. Le dortoir des filles de l’Académie de Seidoukan mettait moins l’accent sur la prévention des intrus que sur leur éloignement par la force.
Les mesures de sécurité ordinaires étaient insuffisantes pour éloigner des Genestellas. D’autre part, une sécurité trop serrée poserait un inconvénient pour les étudiants qui y vivaient. Le dortoir des filles avait résolu ce dilemme en améliorant le système de communication pour la surveillance du dortoir.
Les étudiants du dortoir pouvaient déclencher l’alarme d’un seul mot ou d’une simple pression sur un bouton. Le système était hautement personnalisable — par exemple, une étudiante pouvait régler une alarme pour alerter le surveillant du dortoir si la fenêtre de sa chambre était brisée, et une étudiante extrêmement prudente pouvait régler l’alarme pour qu’elle sonne si quelqu’un d’autre qu’elle entrait dans sa chambre.
Ainsi alerté, le surveillant du dortoir allait mettre en moyenne deux minutes pour arriver sur les lieux et rendre une justice rapide et impitoyable à l’intrus — pas de questions posées, pas d’excuses entendues.
Quand il avait entendu parler de ce système de sécurité, Ayato n’avait pas pu s’empêcher d’être reconnaissant que l’incident de l’autre matin ne se soit pas aggravé. Si Julis avait réglé ses options d’alarme différemment, Ayato aurait pu être la cible de cette justice. Mais il avait aussi entendu dire que Julis avait désactivé la plupart de ses réglages d’alarme, probablement parce qu’elle était convaincue qu’elle pouvait éloigner les intrus sans l’aide de la surveillance du dortoir.
« OK, il y a la chambre de Claudia, » se dit Ayato en arrivant au dortoir. « Il y a des prises pour mes pieds, donc ce sera plus facile qu’avant, mais ça me donne vraiment l’air d’un dégénéré... »
Il s’était rapproché, essayant de rester hors de vue, puis s’était servi des rares points d’appui pour se frayer un chemin jusqu’à l’étage supérieur. S’aplatissant contre le mur comme un gecko, il s’était frayé un chemin jusqu’à la chambre.
Il frappa légèrement à la fenêtre et la trouva déverrouillée, comme Claudia l’avait dit.
Une faille possible dans cette configuration de sécurité était que les étudiants pouvaient inviter n’importe qui s’ils le souhaitaient. Il fallait se demander ce que cela signifiait en ce qui concerne la conduite appropriée pour les étudiants de leur âge, mais la surveillance des dortoirs n’avait apparemment pas pour but de s’impliquer dans les affaires privées des étudiants.
« Claudia ? J’arrive, » avait appelé Ayato. Il n’y avait pas obtenu de réponse.
Comme ce n’était pas facile de continuer à s’accrocher au mur extérieur comme ça et que ce n’était pas sans danger d’être vu, il était entré timidement dans la pièce.
L’endroit était décoré avec style et c’était beaucoup plus grand que la chambre qu’il partageait avec Eishirou, plus comme une suite dans un hôtel de luxe qu’une chambre de dortoir. L’ameublement était de bon goût jusqu’au plus petit accessoire, reflétant le sens esthétique de son occupante.
Cependant, cette occupante n’était pas visible. « Elle ne peut pas être allée dehors..., » murmura-t-il.
Il y avait une autre pièce là, probablement la chambre à coucher. Pourrait-elle être là-dedans ? Juste au moment où Ayato était sur le point de jeter un coup d’œil là-bas à contrecœur, la porte de l’autre côté de la pièce s’était ouverte avec un petit bruit.
« Oh, tu es déjà là. Excuse-moi — j’étais sous la douche, » déclara Claudia.
Ayato ne savait pas trop quoi dire. Claudia était couverte d’un flot de vapeur montante. À part cela, elle n’était vêtue que d’une unique serviette de bain qui enveloppait d’une manière très lâche son torse. Ses seins généreux semblaient pouvoir surgir de là à tout moment. La serviette était bien trop petite pour ses courbes, exposant ses cuisses souples à un degré de hardiesse. Sa peau rougeâtre ne faisait qu’ajouter à son charme féminin déjà excessif.
Merci pour le chapitre !
Merci pour le chap et une Bonne Année ^^