Gakusen Toshi Asterisk – Tome 1 – Chapitre 4 – Partie 3

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Chapitre 4 : Réminiscence et Retrouvailles

Partie 3

« Hoo, franchement, je suis endormi. Bonjour, les gars ! » Eishirou avait ouvert la porte de la salle de classe. Il avait dû se rendormir, comme il l’avait dit, mais apparemment c’était encore insuffisant pour lui.

Étonné, Ayato l’avait suivi pour constater que la plupart des sièges étaient déjà comblés. Des conversations animées s’épanouissaient ici et là dans la salle de classe comme des fleurs sauvages, une scène qui n’était pas différente des autres écoles. Quoi que l’on puisse dire, le taux de participation semblait respectable, alors peut-être qu’après tout, les étudiants ici étaient sérieux au sujet de leurs études.

« Bonjour, Julis, » déclara Ayato.

« ... Oh. Salut ! » quand Ayato avait offert un salut au siège à côté du sien, Julis avait lâché cette réponse brusque, alors que son menton reposait toujours dans sa main.

Le vacarme de la salle de classe s’était arrêté d’un seul coup.

« Hé, venez-vous d’entendre ça ? » demanda l’un des étudiants aux autres.

« La princesse vient-elle de dire bonjour à quelqu’un ? » demanda une autre étudiante.

« On ne rêve pas, n’est-ce pas ? »

« Quel genre de sort ce type lui a-t-il jeté ? »

« Attendez — sommes-nous sûrs qu’il s’agit de la véritable Julis ? » demanda un autre.

Tandis que ses camarades de classe se déchaînaient dans une autre sorte de conversation, Julis avait claqué ses mains sur le bureau et s’était levée. « Vous êtes tous incroyablement impolis ! Pourquoi ne puis-je pas répondre à quelqu’un quand il me salue ? »

Elle avait fait cette déclaration avec un regard d’indignation totale, mais l’agitation n’avait montré aucun signe annonciateur du calme. Le fait que Julis avait dit un mot de salut était plus qu’inattendu. Cette réaction avait révélé quel genre de standing elle avait dans la classe.

Elle pourrait profiter de l’occasion pour briser la glace avec ses camarades de classe... ou peut-être que c’est trop d’espérer ça, alors qu’Ayato pensait cela, il s’était souvenu qu’il n’avait été transféré qu’hier. C’était bien beau de penser à Julis, mais il devait d’abord gérer sa propre situation.

Juste à ce moment-là, Ayato avait remarqué que le siège à sa gauche, vide la veille, était occupé. Une fille aux beaux cheveux bleutés dormait profondément, la tête à plat sur le bureau.

Avoir deux transferts en autant de jours semblait plutôt improbable, alors Ayato avait deviné qu’elle avait tout simplement été absente hier.

Je devrais me présenter, pensa-t-il, mais il ne voulait pas la réveiller... Alors qu’il s’inquiétait de ce qu’il fallait faire, la jeune fille avait clairement levé la tête.

Oui ! Pile au bon moment, pensa-t-il. « Hé, à vous, étudiante qui se trouve à côté de moi. Euh. J’ai été transféré ici hier. Je suis Ayato — hein ? »

Il n’avait pas pu finir son introduction. Dès qu’il avait vu son visage, il s’était figé d’un regard empli de stupéfaction. « S-Saya ? »

La jeune fille le regarda d’un air sans émotion, puis elle inclina légèrement sa tête et murmura. « Ayato... ? »

« Quoiiiii ? Saya, qu’est-ce que tu fais ici !? » s’écria Ayato.

 

 

Il n’y a pas eu d’erreur — c’était Saya Sasamiya. Tandis qu’Ayato sautait de son siège, Eishirou s’était penché par-derrière avec les yeux brillants d’un garçon qui vient de trouver un nouveau jouet. « Qu’est-ce qu’il y a ? Vous connaissez-vous ? »

« Ouais, eh bien... On peut dire qu’on est de vieux amis. Je suppose qu’on a grandi ensemble, » répondit Ayato.

« On a grandi ensemble ? » Eishirou observait avec un regard dubitatif les deux personnes. « Alors pourquoi ne saviez-vous pas que vous seriez tous les deux étudiants ici ? »

« On a grandi ensemble, mais on ne s’est pas vus depuis que Saya a déménagé à l’étranger. Ça fait six ans, je crois, » répondit Ayato.

« Euh... Il semblerait qu’elle n’ait pas beaucoup de réactions venant de son côté, » fit remarquer Eishirou.

En fait, Saya fixait Ayato sans le moindre changement d’expression.

« C’est vrai, mais elle est comme ça depuis aussi longtemps que je la connais bien. Elle est surprise. Enfin, je crois, » déclara Ayato.

« Vraiment ? » demanda Eishirou.

« Euh-Hmm, » marmonna Saya. « Je suis super surprise. »

« D’accord, mais tu ne le sembles pas du tout, » insista faiblement Eishirou à Saya, qui n’avait même pas bougé un sourcil.

« Mais ça fait vraiment un moment. Vas-tu bien ? » demanda Ayato.

Elle avait hoché la tête une fois en réponse.

« Comme d’habitude. Tu ne changeras jamais, Saya, » déclara Ayato.

Cette fois, Saya secoua la tête négativement. « ... Ce n’est pas vrai. Je suis plus grande. »

« Oh... Vraiment ? » Ayato regarda de plus près son amie d’enfance, réunie avec lui par coïncidence.

Elle avait un visage enfantin, avec d’adorables grands yeux et une allure innocente. Elle ne semblait pas avoir grandi d’un pouce depuis le jour de leur dernière rencontre — elle aurait pu facilement passer pour une élève du primaire. Son expression n’avait pratiquement jamais changé, ce qui lui donne un charme que l’on pourrait décrire (pour le meilleur ou pour le pire) comme une poupée.

« Je pense que tu n’as pas du tout changé depuis la dernière fois..., » déclara Ayato.

« Non. Tu es juste devenu trop grand, » Saya avait gonflé ses joues dans une moue. « ... Mais ce n’est pas grave. Selon mes estimations, d’ici l’an prochain, je devrais être à peu près aussi grande que tu l’es maintenant. Et tu grandiras un peu plus, alors les proportions seront tout simplement parfaites. »

Saya acquiesça d’un signe de tête en accord avec elle-même. Mais il était difficile d’imaginer qu’elle pouvait grandir d’un pied en un an.

« Mais le monde est petit, hein ? » déclara Eishirou. « Je dirais qu’il s’agit d’une réunion fatidique. »

« Des retrouvailles fatidiques... Oui. Tu as bien dit les choses, Yabuki, » Saya lui avait fait un signe avec le pouce levé. Son empressement à se laisser entraîner par le flux des choses semblait également inchangé.

« Et ton père et tout le monde ? Comment vont-ils ? » Le père de Saya était un ingénieur météorique qui avait consacré toute sa carrière au développement de Lux. Ayato s’était souvenu que le travail de son père était la raison du déménagement de sa famille à l’étranger.

« Presque trop bien. J’aimerais qu’il soit plus prudent, » répondit Saya.

« Hahaha. On dirait qu’il n’a pas non plus changé depuis, » l’image du père de Saya qu’Ayato avait dans sa tête était l’archétype d’un savant fou. Il se rappelait que lorsqu’il se rendait chez les Sasamiyas pour jouer quand il était enfant, il pouvait entendre le Docteur Sasamiya glousser et ricaner, caché dans son laboratoire.

De réputation, c’était un excellent scientifique, mais avec une personnalité difficile — grâce à laquelle il avait changé plusieurs fois d’employeur.

« Je suis ici parce que mon père m’a dit de venir, » déclara Saya.

« Il l’a fait ? » demanda Ayato.

Saya avait sorti un activateur Lux de l’étui de son uniforme. L’activateur en forme de poignée s’était allumé et un grand fusil automatique s’était matérialisé en un instant. La fluidité de ses mouvements indiquait clairement que sa main était entraînée. « Il m’a dit de faire de la publicité pour l’arme qu’il a fabriquée. »

« Publicité ? Est-ce pour ça que tu es là ? » demanda Ayato.

Même si les étudiants ne se battaient pas pour tuer, Asterisk n’était pas un endroit sûr si l’on y pensait sérieusement. Ayato ne pouvait pas avoir beaucoup d’estime pour la décision du scientifique d’envoyer sa propre fille ici juste pour l’utiliser comme publicité pour une arme.

« Eh, je ne pense pas que ce soit si fou, » intervint Eishirou. « Si tu réussis ici, ce serait mieux que ce que l’argent pourrait acheter. Je veux dire, de toute façon, c’est la moitié de la raison pour laquelle les FEIs dirigent cet endroit. »

« Mais tu es d’accord avec ça, Saya ? » Ayato s’était inquiété de ça.

« J’ai mes propres raisons, » répondit-elle nonchalamment. « Donc je suis d’accord avec ça. »

« Ah. Pourrais-tu nous en dire plus sur ces raisons ? » Ayant entièrement basculé en mode journalisme, Eishirou affichait un regard sérieux et il avait un bloc-notes dans une main.

« Elles sont secrètes, » même quand elle avait dit ça, Saya avait jeté un coup d’œil à Ayato. « Mais tout à l’heure, la moitié de mes raisons viens de venir ici... »

« Ah-ha ! » Apparemment, c’était tout ce dont Eishirou avait besoin afin de comprendre la situation. « Cela me fait penser, Sasamiya — tu as demandé un permis d’excursion dès ton arrivée ici. Qu’est-ce qui s’est passé avec ça ? »

Asterisk était située sur le territoire du Japon, mais avait une extraterritorialité totale. Pour quitter Asterisk, il fallait un but légitime et la permission de son école.

« ... Je ne l’ai pas encore eu. Qu’en est-il ? » demanda Saya.

« Oh, rien du tout. Je me demandais juste si tu en avais encore besoin —, » souriant, Eishirou avait presque fini la phrase avant de se taire soudainement. Le canon de l’arme de Saya s’enfonçait dans sa gorge.

« ... C’est assez de tes conjectures maladroites, » déclara Saya.

« D’accord. Compris. Désolé. Pardon..., » Eishirou leva les deux mains en se rendant alors que Saya forçait son menton vers le haut, en enfonçait le canon plus profondément.

« Je ne suis pas sûr de comprendre ce dont tu parles, » déclara Ayato, « mais sache que Saya est plus violente qu’elle n’en a l’air. Alors, fais attention à toi. »

« Tu aurais pu me le dire plus tôt..., » déclara Eishirou.

« Yo ! Posez vos fesses à vos places. C’est l’heure du cours, » Kyouko était entrée dans la classe, en bougeant d’une manière léthargique. Elle n’avait même pas tenu en l’air son bâton à clous, et elle l’avait tout simplement laissé traîner sur le sol, mais le bruit de râpage qu’il faisait était suffisamment intimidant. « Hé ! Vous, n’agitez pas votre arme dans ma classe... Oh, c’est vous, Sasamiya. »

« Bonjour, m’dame, » répondit Saya.

« Où diable étiez-vous hier ? Allez, je suis tout ouïe, » Kyouko se dirigea vers Saya, puis elle croisa les bras et la fixa du regard noir.

« ... J’ai juste trop dormi, » répondit Saya.

« Ha-Ha. Je vous ai eu. Vous ne vous êtes pas réveillée, » déclara-t-elle. Clong.

« ... Outch, » s’écria Saya.

« Espèce d’abrutie ! Combien de fois cela fait-il !? Demain, vous allez poser votre petit cul dans les cours de rattrapage pour la peine ! » cria leur professeur.

Même après avoir pris un poing sur la tête, le visage de Saya était resté sans expression — à l’exception d’un petit soupçon de larmes présente dans ses yeux.

« Tu n’es toujours pas une personne du matin, hein ? » déclara Ayato, en riant.

« ... C’est juste que mon lit gagne toujours, » déclara Saya.

Depuis son siège de l’autre côté d’Ayato, Julis les regardait tous les deux, sans s’amuser le moins du monde.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre !

  2. Merci pour le chap ^^

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