Gakusen Toshi Asterisk – Tome 1 – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : Ses Yeux Nobles

Partie 3

Il faisait complètement noir quand Ayato était arrivé au dortoir des garçons, qui était situé sur le côté opposé des bâtiments scolaires par rapport au dortoir des filles. L’immeuble des filles arborait une façade européenne classique, mais celle-ci ressemblait à une tour d’habitation conventionnelle.

« Voyons voir, chambre 211..., » cette fois, Ayato s’était assuré de vérifier sur la carte avant de se diriger vers la chambre.

Alors qu’ils étaient divisés en ailes séparées, les élèves des lycéens et des collégiens partageaient les mêmes étages que les primaires. Ayato avait trouvé cela quelque peu rafraîchissant. Chaque étudiant qui l’avait vu passer lui avait jeté un regard interrogatif et surpris, mais il avait décidé de ne pas se laisser déranger par ça et avait retourné leur attention avec des sourires et des gestes.

La chambre 211 était une chambre d’angle au deuxième étage. Une nouvelle plaque signalétique portait le nom AYATO AMAGIRI. Il frappa prudemment avant d’entrer.

« Hé, te voilà. Tu en as mis du temps, » Eishirou, allongé sur son lit, le salua paresseusement.

« Oui, j’ai eu beaucoup de choses qui me sont arrivées les unes après les autres... C’est plus grand que je ne le pensais, » sa chambre faisait environ deux cents pieds carrés et était équipée d’un lit et d’un bureau. Un seul sac était placé négligemment sur les draps flambant neufs. Il contenait les quelques effets personnels qu’Ayato s’était arrangé pour faire envoyer ici.

« C’est tout ce que tu as ? Tu n’as pas apporté grand-chose, » déclara Eishirou.

« Oui, c’est juste assez pour m’habiller. Tu n’as pas non plus l’air d’en avoir beaucoup, » déclara Ayato.

Il y avait des notes manuscrites et des piles de papiers sur le bureau d’Eishirou, mais à part cela, il était pratiquement vide.

« Je n’ai pas beaucoup de passe-temps. J’ai juste mon travail avec le journal, » répondit Eishirou.

« Oh, ça me fait penser à un truc, » avait dit Ayato. « J’ai une question pour toi, Monsieur le grand Reporter. Il y a un étudiant qui s’appelle Lester. — Quel genre d’homme est-il ? »

« Lester ? Lester MacPhail ? » demanda-t-il.

« Cela sonne correct... Quelqu’un disait qu’il était classé neuvième, » répondit Ayato.

« Ça doit être lui, » déclara Eishirou. « Lester, La Hache du Rugissement Lointain, » Eishirou s’était assis et avait touché son portable pour faire venir une fenêtre dans les airs. Elle affichait le même grand et robuste étudiant masculin qu’Ayato avait rencontré plus tôt.

« Lester MacPhail. Première année à l’Académie Seidoukan, Section Lycée, Première Page, neuvième place, » continua Eishirou. « Il excelle au combat physique qui lui permet d’utiliser pleinement son corps, et il n’a pas d’égal au combat rapproché. Mais il a tendance à lutter contre des adversaires aux pouvoirs spéciaux comme les Stregas et les Dantes. Il manie un Lux en forme de hache, le Bardiche-Leo. »

« Wôw, tu es plutôt bon ! » s’exclama Ayato.

« C’est tout ce qu’on peut trouver sur le Net. Si tu veux quelque chose de plus, c’est une autre histoire, » déclara Eishirou.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda Ayato.

« Je veux dire ça, » Eishirou avait frotté son pouce et ses doigts ensemble.

« Vas-tu me faire payer !? » s’exclama Ayato.

« Allez, à quoi t’attendais-tu ? Les élèves de cette école — en fait, les autres sont à peu près les mêmes, donc les élèves d’Asterisk — se répartissent en deux catégories. La première comprend ceux qui vont tous se battre dans la Festa, comme la Princesse. Et l’autre, ce sont des gens qui ont depuis longtemps renoncé à la Festa — comme moi, » déclara Eishirou.

« Yabuki, ne vas-tu même pas essayer ? » demanda Ayato.

« Non. Ce n’est pas comme si n’importe quel Genestella pouvait gagner ici, » répondit Eishirou. « Si tu as été ici pendant un certain temps, tu ne peux pas t’empêcher de remarquer les différences dans la force des individus. Et tu réalises qu’il y a des obstacles que tu ne peux pas surmonter. La question est donc de savoir ce que font les gens qui ont abandonné la compétition. »

« Que font-ils ? Je n’en sais rien, » répondit Ayato.

Alors qu’Ayato commençait à se perdre dans ses pensées, Eishirou avait ri et avait gonflé sa poitrine. « C’est simple ! Nous trouvons des choses que nous voulons faire et des moyens de gagner de l’argent sans se battre dans la Festa. Pour moi, c’est le journal de l’école. »

« Je n’avais aucune idée qu’être dans le club des journaux était si lucratif, » gagner de l’argent pour un gain personnel n’était pas une activité que l’on associe habituellement aux clubs étudiants.

« Hé, un peu de respect. Je ne veux pas me vanter, mais on s’en sort plutôt bien, tu sais. Tu as dû voir des images d’Asterisk sur le Net ou à la télévision. S’il s’agit d’une photo prise sur un campus, tu peux parier qu’elle provient de l’un des clubs de journalisme étudiants. Il y a une convention contre la présence de médias extérieurs sur le campus. »

Maintenant, c’était logique. « Ha-ha, j’ai compris... Ainsi, toi et tes collègues journalistes vendez ce genre d’images et d’informations à des sociétés de médias, » déclara Ayato.

« Bingo ! » Eishirou avait souri et il leva le doigt. « Il y en a beaucoup d’autres qui dirigent un commerce. Comme la Société pour l’étude de l’ingénierie météorique... Ils se chargent de la personnalisation des Luxs, et ils sont bien meilleurs que le département Matériel. Eh bien, ce n’est pas comparable avec ceux d’Allekant — ils sont les meilleurs en technologie sur les six écoles — mais quand même. Et ne le dis pas trop fort. Mais une grande partie des paris autour des duels scolaires est créée par des étudiants en tant que preneur de paris. »

« L’école ne sévit-elle pas contre ce genre de choses ? » Il semblait aux yeux d’Ayato que les jeux de hasard et la réalisation de paris s’éloignaient du domaine des activités étudiantes.

Mais Eishirou remua son doigt levé et fit claquer sa langue. « Qui va soulever une objection ces jours-ci à l’échange d’argent ? En premier lieu, les FEIs gèrent toutes les écoles. »

Les Fondations d’Entreprises Intégrées avaient toujours donné la priorité à la stimulation et au développement de l’activité économique. Le flux d’argent liquide était essentiel à cet objectif, et le consommateurisme avait été encouragé en tant que tendance mondiale. Asterisk, aussi, avait été construite avec tout cela à l’esprit.

« Et quoi d’autre... ? » Eishirou continua à parler. « Oh, c’est vrai, il y en a qui rejoignent l’entourage d’étudiants plus forts. Surtout des élèves de Première Page. Il y a beaucoup d’avantages à être proche d’eux. »

« Oh ? Est-ce que c’est... Est-ce que Lester a des personnes comme ça autour de lui ? » Ayato se souvient des deux étudiants debout derrière Lester.

« Veux-tu dire ces types ? » Eishirou avait ouvert deux autres fenêtres dans les airs, l’une montrant le garçon mince et l’autre le garçon rondouillard. Alors que leurs traits physiques offraient un contraste saisissant, ils avaient le même regard obséquieux dans les yeux.

« Oui, c’est eux, » répondit Ayato.

« Le maigre est Silas Norman. C’est un Dante, mais il n’a pas grand-chose d’utile. Quelques pouvoirs télékinétiques. Le gros, c’est Randy Hooke. Il a été dans le Tableau Nominatif une fois, mais plus maintenant. Il utilise un Lux de type arc, » répondit Eishirou.

« Tu es vraiment bon quand il s’agit de renseignements..., » Ayato était franchement abasourdi. C’était une chose de garder une trace des élèves les plus forts — mais avoir une bonne connaissance de leurs acolytes en plus, c’était à un autre niveau.

« Heh. Je t’ai impressionné, n’est-ce pas ? » En riant, Eishirou ferma les fenêtres aériennes et sauta du lit. « D’accord, alors. Allons manger quelque chose. Je vais te montrer la cafétéria. »

« Avant de partir, j’ai encore une question à propos de Lester, » déclara Ayato.

« Oh ? » s’interrogea Eishirou.

« Y a-t-il... quelque chose entre lui et Julis ? » demanda Ayato.

Eishirou avait souri face à la question. « Oh, j’ai compris. Je me demandais pourquoi tu voulais en savoir autant sur ce type tout d’un coup. Tu en pinces vraiment pour la Princesse, hein ? »

« Ce n’est pas ça du tout..., » cependant, c’était vrai que la jeune fille était souvent dans son esprit, pour des raisons qu’Ayato ne pouvait pas expliquer.

« C’est bon, je m’en fiche. Mais comme je l’ai déjà dit, ça va te coûter cher, » déclara Eishirou.

Eishirou avait attendu qu’Ayato acquiesce, puis il avait ouvert une autre fenêtre dans l’air.

Celle-ci montrait une vidéo. Une jeune fille brandissant des gerbes de flammes dansait de façon impressionnante sur l’écran. Son adversaire était un homme, un géant. Il se trimballait avec une hache aussi grosse que son corps, mais il était clair qu’il perdait le combat.

« Il s’agit des matchs de classement officiel de l’année dernière. Lester était classé cinquième à l’époque. La princesse avait dix-sept ans, » déclara Eishirou.

« Tu veux dire que..., » commença Ayato.

« Ouais. Elle a gagné. C’est ce combat qui a fait d’elle une Première Page. Un match à ne pas oublier, » déclara Eishirou.

« Et pour Lester, un match qu’il préférerait oublier, » déclara Ayato.

« On peut dire ça. En fait, Lester a défié la Princesse dans deux autres matchs officiels, et il a perdu de façon spectaculaire, » raconta Eishirou.

Les matchs officiels étaient des examens sélectifs organisés une fois par mois par l’école. Comme le consentement des deux parties était nécessaire pour un duel, on pouvait refuser indéfiniment. Afin d’empêcher les étudiants de haut rang d’utiliser cela comme échappatoire pour conserver leur position, ils devaient se battre au moins une fois par mois. En règle générale, lors d’un match officiel, un étudiant de haut niveau n’avait pas le droit de refuser une contestation d’un étudiant de rang inférieur.

« Pourtant, on ne peut défier le même élève que deux fois, » expliqua Eishirou. « Sinon, tu pourras avoir des gens qui effectueraient à la chaîne des duels. »

« Ça veut dire que Lester ne peut plus défier Julis dans un match officiel, » déclara Ayato. C’est pourquoi il est si obsédé par le duel avec elle, pensa Ayato.

« Lester a beaucoup de fierté et de tempérament. Cela doit vraiment le rendre fou de ne pas pouvoir se venger d’elle. Mais je ne pense pas qu’il ait une chance, » déclara Eishirou, empochant son portable. « Qu’en penses-tu ? »

Dans ce match, Lester était désavantagé, mais il avait beaucoup de talent. La chance allait également compter comme une variable présente dans un combat, et donc, rien n’était certain dans un duel.

« En regardant juste cette vidéo, je ne pense pas que ce soit impossible pour lui, » avait répondu Ayato. « Mais... leurs regards sont clairement différents. »

« Hmm, » s’interrogea Eishirou.

Les yeux de Julis ne regardaient pas Lester dans cette vidéo — ils étaient fixés sur quelque chose de loin, au-delà de son adversaire. En revanche, les yeux de Lester étaient concentrés que sur Julis. À ce rythme, Lester ne pouvait pas tenir une dragée à Julis.

Mais son regard lointain... Ayato avait déjà vu quelque chose comme ça avant.

« Merci, Yabuki. Alors, quel coût serait demandé pour ces renseignements ? » En tant qu’étudiant boursier, Ayato n’avait pas eu à payer de frais de scolarité ou d’inscription. Mais il n’avait pas vraiment beaucoup d’argent. En fait, le dojo de sa famille était sur le point de fermer ses portes. Il avait de l’argent de poche économisé grâce à des emplois à temps partiel, mais s’il n’était pas frugal avec cela, cela pourrait s’épuiser rapidement.

« D’accord ! C’est l’heure de manger ! Allons-y, Amagiri ! » Eishirou avait drapé de force son bras autour du cou d’Ayato et l’avait plus ou moins traîné hors de la pièce. « On a le choix entre le repas japonais et le repas occidental. Qu’est-ce que ce sera ? »

« Euh, euh, alors japonais, je suppose... ? » répondit Ayato.

« L’option japonaise d’aujourd’hui est le maquereau espagnol mariné et grillé, le tofu frit, le ragoût de radis daikon et la pâte de poisson... D’accord, je vais prendre ton tofu frit, » annonça Eishirou.

« ... Hein ? » s’exclama Ayato.

« C’est mon tarif pour cette fois-ci. Considère cela comme un rabais pour un nouvel étudiant, » Eishirou avait souri, puis avait retiré son bras du cou d’Ayato et l’avait frappé dans le dos. « Tu vois ? Ne suis-je pas un mec génial ? »

« Je pourrais le penser... si tu ne l’avais pas dit sur toi-même, » Ayato avait souri et avait rendu une tape à son colocataire.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chap ^^

  2. Merci pour le chapitre !

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