Ecstas Online – Tome 3 – Chapitre 3

+++

Chapitre 3 : L’armure Pagan

+++

Chapitre 3 : L’armure Pagan

Partie 1

Le plus haut clocher de la ville faisait presque 100 mètres de haut. Après avoir monté les escaliers se trouvant à l’intérieur de l’édifice, je pouvais regarder toute la ville en bas.

« Wôw… c’est incroyable… »

Asagiri, qui était montée après moi, avait lâché un soupir devant ce grand panorama.

Nous étions en ce moment à Laguna, la ville de l’eau.

Il s’agissait d’une ville découverte lors des activités d’exploration de la guilde 2A, une ville construite sur la mer. Elle ressemblait beaucoup à Venise que j’avais déjà vue à la télé dans une émission de voyage. Son concepteur l’avait peut-être utilisée comme référence.

Des toits de couleur brique étaient érigés comme s’ils encombraient des îles artificielles de différentes tailles. La terre qui ressemblait à s’y méprendre à une grande île était en vérité un rassemblement de petites îles. D’étroites voies d’eau divisaient la zone, et de petits ponts avaient été construits afin de relier les différentes îles. Ce qui divisait encore plus cette agglomération était un grand canal au centre. Des bateaux de toutes tailles allaient et venaient sur cette voie navigable.

Le paysage de la mer bleue scintillant et de la ville flottante à l’aspect délicat au-dessus d’elle était l’un des plus beaux paysages de tout Exodia Exodus.

« C’est vraiment magnifique ! Je suis contente qu’on ait réalisé qu’on pouvait aller dans un endroit comme ça, » déclara-t-elle.

« Nous avons eu de la chance. Nous l’avons juste repéré en traînant dans le coin. Je ne savais pas où était l’entrée, et je me demandais si tu le savais, Asagiri…, » lui demandai-je.

« Oui, nous avons de la chance. Mais je ne le savais pas que cela existait. Je ne l’avais pas du tout remarqué, » répondit-elle.

Asagiri souriait, l’air heureuse, regardant le beau paysage qui s’étendait devant ses yeux avec des yeux brillants à nouveau.

Je pouvais voir qu’Asagiri avait un sourire heureux après un long moment.

Bien sûr, elle riait lors de ses interactions régulières avec la classe 2 A. Cependant, ce sourire me donnait toujours l’impression que ce n’était qu’une ombre. Plutôt que de sourire comme si elle s’amusait et était heureuse, c’était un sourire qui prenait soin de ne pas inquiéter son entourage à son sujet.

« Alors, personne ne sait qu’on peut monter dans le clocher ? » me demanda-t-elle.

« Probablement… pas. Asagiri, si même toi, tu ne le savais pas, alors je doute que les autres le saches, » lui répondis-je.

« Est-ce ainsi ? Alors, pouvons-nous garder ça entre nous pour un moment ? » me demanda-t-elle timidement.

« Hein ? »

Asagiri avait malicieusement fermé l’un de ses yeux et elle m’avait souri.

« Un secret entre toi et moi, Doumeguri-kun, » continua-t-elle.

Kuh… flotter comme ça sur un nuage ne sert à rien !

Ah, Asagiri avait ajouté quelque chose comme si elle se souvenait d’un point important. « Mais on peut le dire à Nonnon si tu veux ? »

Non, parce que… oublie ça.

« C’est quoi ce bâtiment ? » me demanda-t-elle.

Asagiri avait désigné un bâtiment blanc en forme de dôme rond.

« Je ne sais pas, peut-être que c’est une église ou un palais ? Ne devrait-on pas essayer d’y aller ? » lui demandai-je en réponse.

Asagiri acquiesça avec un grand sourire. Asagiri descendit les escaliers en premier cette fois-ci. Je pensais « combien de temps serons-nous en sécurité dans cette ville ? » en regardant son dos.

L’armée de Satan étendait progressivement son territoire.

Le côté nord des monts Rammel était déjà sous leur contrôle, ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne s’approchent de Sandiano. Là, la guilde 2A s’était déplacée de Sandiano à Laguna à l’extrême ouest du continent.

J’aimais cette ville parce qu’elle était belle et agréable à vivre, et surtout parce qu’elle était loin d’Infermia. Elle était entourée par la mer. L’Armée de Satan ne possédait pas de marine. Même si la ville était attaquée, il serait difficile de l’attaquer en une seule fois.

Et il y avait autre chose. Bien que la cité flottait sur la mer, je pouvais utiliser la téléportation parce qu’elle avait été construite sur un plateau maritime près de la terre.

Mais la situation ne s’était pas améliorée pour autant, bien sûr.

En fin de compte, même Alexar n’avait pas la force militaire nécessaire pour combattre l’armée de Satan. En dernier recours, j’avais décidé de compter sur les relations des quatre Hellzekters, mais…

En conclusion, cela n’avait pas non plus fonctionné.

Forneus ne voulait pas la peine d’être considérée, car elle avait été en premier lieu exilée du paradis. J’avais donc rendu une autre visite à la reine elfe noire Zeragiel. Bien que nous ayons eu une rencontre intime comme d’habitude…,

« Je suis désolée, Maître Hellshaft. Je ne sais pas encore si l’invasion de Satan atteindra le continent de Logress… Pourquoi ne pas prendre un moment pour voir ce que Satan fait ? Vous êtes dans une position délicate à présent… »

Objectivement parlant, c’était la bonne décision à prendre pour elle, comme on l’attendait de la reine Zeragiel. Cependant, pour moi, c’était la chose la plus regrettable qui soit. En disant ceci et cela, je me demandais s’ils allaient finir par coopérer, mais ils n’étaient pas si faciles à persuader.

J’étais même allé au lieu de naissance d’Adra et à la maison de Grasha, mais j’avais eu de mauvais résultats là aussi.

Comme il n’y avait pas de méthode d’attaque efficace contre Satan, je n’avais pas d’autre choix que d’entrer en force. Il faudrait une force militaire considérable pour mettre en déroute l’armée de Satan jusqu’à ce que ce dernier soit seul puis le vaincre. Mais où se trouverait une telle force militaire dans ce monde ?

Nous étions complètement à court d’options.

Après avoir descendu les escaliers et être sortie du clocher, une place se trouvait là. C’était une vaste et belle place entourée sur trois côtés par des piliers, de fenêtres et de bâtiments alignés de façon ordonnée. Après avoir traversé la place avec Asagiri et passé l’arche percée sous un bâtiment, nous nous étions heurtés à un étroit cours d’eau. Nous avions alors suivi la voie d’eau et un bassin d’eau d’environ 25 mètres de large et de petits bateaux appelés gondoles s’étaient trouvés alignés là. Elles agissaient comme des taxis qui attendaient des clients devant une gare.

Le trafic maritime était important ici, et les petits bateaux étaient utilisés comme moyen de transport quotidien. Les gondoles attendaient les clients comme des taxis. Asagiri avait tourné son visage vers moi.

« Alors, est-ce qu’on s’approche de là en gondole ? » me demanda-t-elle.

J’acquiesçai et Asagiri indiqua la destination au batelier qui tenait une longue pagaie. Après que nous soyons tous deux montés à bord du long et étroit bateau noir, la gondole commença à bouger comme si elle glissait.

Elle passa par des canaux étroits avec des murs de pierre des deux côtés. Se déplacer d’un point de vue plus bas que le sol était un peu étrange.

« Hé, regarde ça ! » s’exclama Asagiri.

J’avais regardé dans la direction où Asagiri regardait tandis que la gondole oscillait de gauche à droite. Comme le bateau était fin, il réagissait fidèlement au léger mouvement du poids.

« Ah ! »

À ce moment-là, j’avais senti le poids d’Asagiri s’appuyant sur mon épaule. Couplée à cette douce sensation, la présence du corps d’Asagiri m’était transmise. Inconsciemment, j’avais été excité par cette situation.

Asagiri était tellement absorbée à regarder le paysage qu’elle ne semblait pas du tout le remarquer. Elle regardait les jolis murs colorés des bâtiments et criait « Uwaa ♪. » Les balcons étaient alignés sur les murs, chacun étant orné de fleurs et de plantes. De là, j’avais l’impression de pouvoir voir le quotidien et le mode de vie des habitants de cette ville sans être gêné. Asagiri avait chuchoté d’une voix un peu douce.

« C’est un peu mignon et sympa, tu ne trouves pas… ? »

« Oui. C’est vraiment comme une ville qui apparaît dans les contes de fées, » lui répondis-je.

C’est une ville qui me donne l’illusion de tomber amoureux de la fille à côté de moi. C’est peut-être la magie de cette ville.

Nous étions passés sous un petit pont au-dessus du canal. Puis, le batelier amena la gondole près de l’extrémité du canal. Il y avait là un escalier, nous informant que nous étions arrivés à destination.

Asagiri paya la facture avant que je n’essaie de la payer. J’étais descendu de la gondole en premier, je m’étais retourné et j’avais essayé de donner un coup de main à Asagiri. Mais il était trop tard, Asagiri avait déjà quitté la gondole d’un mouvement léger. Ma main droite tendue manqua Asagiri.

Calme-toi, bras droit ! Tu as voulu montrer une bonne chose et tu as été trop impertinent ! C’est quand même super gênant de ne pas être remarqué !

« Hmm ? Qu’est-ce qui ne va pas ? » me demanda-t-elle. Asagiri s’était retournée vers moi avec un sourire éclatant.

« Non, ce n’est rien. Allons-y, » répondis-je.

J’avais fait semblant d’essuyer ma main sur ma veste et j’avais marché à côté d’Asagiri.

L’endroit où nous étions descendus était une petite place, mais sa largeur se rétrécissait dès que nous nous étions engagés sur la route. Des deux côtés, de grands bâtiments se dressaient comme s’ils s’imposaient sur la route, et nous avions l’impression de marcher au fond d’une vallée. Quand j’avais levé les yeux, j’avais pu voir la longue et étroite bande de ciel bleu entre les bâtiments.

Avant de nous en rendre compte, nous nous étions perdus en marchant sur la route pavée.

« Hein ? C’était dans cette direction, non ? » me demanda-t-elle.

« Pour être honnête, je ne sais pas où il est…, » répondis-je.

Il y avait des virages et des bifurcations partout, et les routes devenaient très compliquées. Il semblerait que nous nous serions perdus même en regardant une carte.

« Oh, nous sommes sortis dans un petit endroit dégagé, » déclara-t-elle.

Il y avait un canal en face de nous et un petit pont était construit au-dessus. Il avait la forme d’une arche, et le centre du pont était gonflé. Après l’avoir traversé, nous avions vu qu’il y avait une place compacte et un petit bâtiment avec un toit pointu qui ressemblait à une église.

« Ce n’est pas le même que celle que nous avons vue plus tôt, » déclarai-je.

« Oui, c’est évident…, » répondit-elle.

Le bâtiment en lui-même était normal, mais ce qui est étrange, c’était la couleur de ses murs. Ils avaient une couleur bleu vif. C’était une couleur bleue qui m’avait fait croire que je regardais le ciel bleu. Je veux dire, je pense que flotter au milieu de Laguna est même effrayant. Cependant, probablement parce qu’Asagiri était curieuse, elle avait saisi la poignée de l’entrée.

« On essaie d’entrer ? » me demanda-t-elle.

« Eh bien, ce n’est pas quelque chose que l’on voit tous les jours…, » répondis-je.

Asagiri avait ouvert la porte d’entrée en émettant un grincement.

« Quo… incroyable, » déclara-t-elle.

Il y avait des dessins sur le mur. Les fenêtres étaient composées des vitraux, ce qui créait des couleurs lumineuses vers le rouge et le bleu. Quand j’avais regardé le plafond, j’avais pu constater qu’une image y était dessinée.

« Ça semble être des peintures religieuses, » déclarai-je.

Asagiri regarda également le plafond. « Mais elles sont un peu effrayantes… »

Bien qu’il s’agissait de peintures aux couleurs douces et d’une magnifique couleur dorée, les contenus dessinés étaient assez sauvages. Les humains étaient brûlés par le feu ou transpercés par des épées, c’était comme si les démons punissaient les malfaiteurs en enfer. Mais dans les dessins de cet endroit, il s’agissait des anges et non des démons qui le faisaient.

+++

Partie 2

« Peut-être êtes-vous intéressé par notre église ? »

« Kyaa ! »

« Ah ! »

J’étais tellement surpris que j’avais même sursauté.

Quand je m’étais retourné, un homme se tenait là sans que je le remarque avant ça.

« Je m’excuse. Ce n’était pas mon intention de vous effrayer, » déclara l’homme.

Son corps tout entier était recouvert d’une robe bleue et son visage portait un masque inspiré d’un oiseau. Il s’agissait de quelque chose de semblable à un masque de peste, ceux que portaient les médecins qui traitaient la peste noire dans l’Europe médiévale.

Bien que la partie des yeux soit creusée, l’expression de ses yeux noirs était illisible. La suspicion créée par l’ensemble de son corps donnait l’illusion de se démarquer des décorations de l’église.

Asagiri avait mis sa main sur sa poitrine afin de réfréner les battements de son cœur.

« Désolée. Nous sommes venus et entrés de notre propre chef, » déclara-t-elle.

L’homme masqué secoua la tête et il répondit d’une voix douce. « Pas du tout. Nous, l’ordre d’Orzelia, ne rejetons pas ceux qui viennent. »

« Ordre… d’Orzelia ? » avais-je demandé.

J’avais incliné ma tête sur le côté. Il y avait même des religions à Exodia Exodus ?

« Oui. L’Orzelianisme est celui qui met ensemble la paix, le bonheur et l’éternité dans ce monde. Je suis aussi un prêtre de cette église. Je prie chaque jour pour sauver le monde, » déclara-t-il.

Oui, oui, juste prier ne va pas aider ou sauver le monde.

« Asagiri, si nous restons trop longtemps…, » déclarai-je.

« Ah, tu as raison. Si vous voulez bien nous excuser, » déclara Asagiri.

« Ne vous inquiétez pas, et revenez nous voir. Si vous en avez l’occasion, venez à notre messe, » déclara le prêtre.

J’avais quitté l’église en poussant un léger soupir. Cette installation religieuse avait quelque chose de bizarre, et j’avais du mal à respirer, ou plutôt, elle présentait un étrange sentiment d’intimidation.

« Quelle église singulière c’était, » déclarai-je.

« Ouais. En laissant ça de côté, trouvons notre destination initiale. »

Après avoir pris de nombreux mauvais virages, nous avions finalement atteint le bâtiment que nous cherchions. C’était un palais, mais c’était plus exactement comme un musée avec diverses œuvres d’art exposées à l’intérieur. Comparé à l’église d’Orzelia où nous nous étions arrêtés peu de temps auparavant, je me sentais étrangement soulagé. Après l’avoir inspecté pendant environ une heure, j’étais allé dans un café avec une terrasse à l’air libre à proximité et j’avais fait face à Asagiri.

« Doumeguri-kun. Merci pour cette journée, » me déclara-t-elle tout d’un coup.

« Hein ? Pourquoi me dis-tu ça ? » lui demandai-je en réponse, surpris par ses paroles.

« Tu as essayé de me remonter le moral, non ? » me demanda-t-elle avec un petit sourire.

C’est un fait, mais ce n’est pas cool de le confirmer.

« N-Non… pas nécessairement. »

J’avais répondu ainsi, mais le visage d’Asagiri affichait toujours un sourire amical.

« De combien de temps est-ce que je dispose ? » me demanda-t-elle tout d’un coup.

« Qu’est-ce que tu dis… ? » lui demandai-je.

Asagiri fixa sa main droite qui semblait porter un gant de dentelle. Avec sa main enveloppée d’un motif rouge, elle détacha le bouton de la veste.

« H-hey, qu’est-ce que tu fais ? » J’avais inconsciemment paniqué et crié.

Asagiri m’avait parlé, en ouvrant sa veste qui enserrait sa poitrine. « Elle est déjà allée si loin, tu sais ? »

« ─ » J’étais resté sans voix.

La malédiction se propageait même sur les gonflements de sa poitrine. On aurait dit qu’elle portait un autre sous-vêtement en dentelle rouge sous ses sous-vêtements.

« Je veux faire bon usage du temps qui me reste. J’aimerais avoir le moins de regrets possible. Alors, combien de temps me reste-t-il ? » me demanda-t-elle, insistant.

J’avais serré mon poing sous la table.

« … Même si je pouvais le prédire, ça n’a aucun sens. Cela ne prolongera pas le temps dont tu disposes et c’est une perte de temps. Si j’avais le temps de penser à ça, il vaudrait mieux penser à comment te sauver, Asagiri, » répondis-je.

Asagiri m’avait regardé avec perplexité pendant un moment puis elle avait ri, l’air amusé.

Eh ? Qu’est-ce qui était drôle ?

« Désolée, désolée. C’est juste que Doumeguri-kun, tu as dit quelque chose que Hellshaft aurait dit, » déclara-t-elle.

!?

Une sueur froide avait inondé mon cœur tout d’un coup.

J’avais désespérément fait un sourire en coin, et j’avais crié dans ma tête « Calme-toi ! »

« Vraiment ? Non pas que ce soit une opinion sans surprise…, » essayais-je de la persuader.

« Oui, c’est peut-être vrai. Sa façon de parler est plus prétentieuse, mais je suppose que le contenu et l’ordre d’explication étaient exactement les mêmes, non ? » déclara-t-elle.

« Je… est-ce donc… ? » balbutiai-je, incapable de répondre correctement.

Merde, ma voix tremble. Non, ne fais pas de contact visuel ! Tes yeux te trahissent, Doumeguri Kakeru !

« M-Mais Asagiri, as-tu eu une conversation agréable… avec Hellshaft ? De plus, il semblerait qu’il t’ait encouragée d’après ce que tu dis, non ? Cependant, tu avais dit que tu n’avais pas trop parlé avec lui avant ça. »

« Ah… ! »

Asagiri avait affiché une tête qui disait « oups ». Après avoir croisé les bras et gémi avec un « humm », elle s’était penchée en avant sur la table et avait placé ses lèvres près de mes oreilles. Les cheveux d’Asagiri sentaient bon.

Uwa ! Hé, Asagiri ! Tu es un peu trop imprudente ! Être franc, c’est bien, mais si tu ne durcis pas un peu plus ta garde, l’autre personne se fera de fausses idées !

Sans savoir ce qu’il y avait dans mon cœur, Asagiri avait envoyé une puissante attaque de chuchotement à une distance super proche.

« Je ne le dirai qu’à toi, Doumeguri-kun. Personne ne doit savoir, d’accord ? »

Nos visages étaient si proches que nous étions sur le point de nous toucher. J’avais acquiescé docilement tout en ressentant l’illusion de sentir la température corporelle d’Asagiri.

« La vérité est que… j’ai eu une conversation agréable avec Hellshaft. D’ailleurs, il m’a aidée de bien des façons et j’ai aussi coopéré avec lui. Quand je disais que j’étais une prisonnière de guerre, c’était peut-être vrai, mais j’ai aussi eu l’impression de voyager avec lui, » murmura-t-elle.

C’est vrai. Parce que l’affaire de l’anneau maudit est arrivée, c’est devenu un voyage difficile… mais pour moi, voyager avec Asagiri a été un moment irremplaçable.

J’avais regardé autour de moi, anormalement inquiet de mon environnement, et j’avais demandé à voix basse.

« Eh ? V-vraiment ? Avec cet Hellshaft ? »

Asagiri avait touché son menton et avait hoché la tête.

« Nous avions tous deux des problèmes, alors c’était comme si… on travaillait ensemble, » répondit-elle.

« Oh, je vois. »

« À l’époque, je me suis aussi demandé si Hellshaft n’était pas totalement diabolique et s’il avait une part d’humanité en lui. Mais… »

Asagiri avait éloigné son corps de moi, et en s’adossant à la chaise, elle avait pris une tasse avec du cappuccino dedans. Elle avait ensuite pris une gorgée et avait dit.

« Au final, c’était un type terrible. »

Je me sentais vaincu dans mon cœur.

« Asagiri, » déclarai-je.

« Oui ? »

Je fixais la bague maudite posée sur la main gauche d’Asagiri.

« La malédiction sera sans doute brisée. Alors, ne t’inquiète pas pour le temps dont tu disposes, » déclarai-je.

Asagiri m’avait regardé fixement. Elle avait fermé les yeux comme pour acquiescer, puis elle avait souri pour me rassurer.

« Oui… tu as raison. »

Ses yeux joyeux étaient légèrement humides. Ses joues étaient teintées d’écarlate. Le visage souriant d’Asagiri était aussi bien que la beauté de cette ville.

Il n’y a pas de temps à perdre.

Même si je dois utiliser quelques moyens excessifs, j’infiltrerai Infermia et entrerai en contact avec Aikawa-san. Et le mystère sur Satan et le Santa-X.. ,

« Qu’est-ce qu’il y a ? » me demanda-t-elle tout d’un coup.

« Hein ? »

Asagiri m’avait regardé en face, semblant s’inquiéter pour moi.

« Ah ! Non, j’étais un peu perdu dans mes pensées ! » m’excusai-je.

Quoi ?

« Si quelque chose te préoccupe, j’aimerais que tu me le dises, » déclara-t-elle.

Non, je ne peux pas le dire.

« E-euh…, ce secret sur Hellshaft… même pour Ichinomiya ? » lui demandai-je.

« Eh ? Ah… c’est vrai. Même pour Akira-kun, » me répondit-elle.

« Vraiment ? J’étais sûr que tu le dirais à Ichinomiya, » répondis-je.

Asagiri avait eu l’air un peu troublée. Ah oui. C’est trop difficile de parler de ça avec l’homme que tu aimes.

Désolé. J’ai été inconsidéré. S’il te plaît, oublie ce que j’ai dit. Ne t’inquiète pas, je ne le dirai à personne.

J’avais pris une posture de prière avec une main et m’étais légèrement incliné. Asagiri avait souri, l’air troublé.

« Ce n’est pas comme si je devais parler de tout et de rien avec Akira-kun, » déclara Asagiri.

« Oh, c’est comme ça… Je suis vraiment insensible…, » m’excusais-je.

« Je préférerais plutôt demander conseil à toi, Doumeguri-kun, » déclara-t-elle avec le sourire.

Hein !? Non non, tu dois juste me taquiner là.

« Pour être franche, Doumeguri-kun, tu donnais toujours l’impression qu’on faisait face à un mur avant… mais après que tu sois venu dans ce monde, nous avons réellement commencé à parler, j’ai été surprise de voir à quel point il était facile de parler avec toi. Et tu es un acteur caché. Tu soutiens secrètement Akira-kun, » déclara-t-elle.

J’étais troublé. Je n’avais pas l’habitude d’être félicité, alors je n’avais pas su comment réagir.

Asagiri goûta le cappuccino et posa la tasse sur la soucoupe. Puis Asagiri demanda comme un murmure, en regardant les bulles tourbillonnantes.

« Qu’est-il arrivé à Akira-kun récemment ? Il a changé d’une manière ou d’une autre… »

« Ichinomiya ? Hmm… Je suppose que oui ? » répondis-je.

Je ne comprenais pas l’intérêt de la question d’Asagiri. Récemment… ? J’ai l’impression qu’il n’a pas beaucoup changé… Ah.

« Alors il l’a fait ? » me demanda-t-elle.

« Ah… non. »

Bien que je le ressente un peu, je pense qu’Ichinomiya se soucie trop de Shizukuishi. Peut-être que c’est… ce qu’Asagiri peut percevoir.

Se pourrait-il qu’elle essaie de me brancher avec Shizukuishi ? Dans ce cas, si je dis que je suis en bons termes avec Shizukuishi, alors cette condition devrait la satisfaire.

« … Je vais discrètement le surveiller, » déclarai-je.

« OK. Mais ce n’est pas comme si tu devais faire quelque chose, compris ? Si tu remarques quelque chose…, » répondit-elle.

« Je ferai en sorte de ne pas être soupçonné, » répondis-je en souriant légèrement. « Même si la personne que tu aimes est un bel homme, cette même chose doit t’inquiéter à mort, non ? »

Asagiri avait souri légèrement et elle avait détourné le regard. Elle plaça ses mains sur ses joues et regarda le paysage urbain de Laguna vu de la terrasse sans toit.

Son visage vu de côté avec sa bouche cachée par sa main et son expression faciale était difficile à lire. Cependant, le regard qui fixait le paysage urbain était étrangement vif.

Parler d’amour et de ce genre de choses était quelque chose de risible. Cependant, j’avais trouvé que le regard d’Asagiri était un peu différent de l’humeur d’une jeune fille amoureuse qui pensait à l’homme dont elle est amoureuse.

+++

Partie 3

« Ah, Asagiri-san, Doumeguri-kun ! »

« Hein ? Alice-chan. »

Arisugawa, habillé comme d’habitude en Alice au pays des merveilles, s’était précipité vers nous. Lorsqu’il s’était approché de la table, il avait mis ses mains sur sa bouche et s’était incliné vers l’avant comme pour flirter.

« Vous étiez donc dans un endroit comme celui-ci. Tous ceux qui étaient partis enquêter sont revenus, alors on a parlé de dîner ensemble aujourd’hui, » déclara Arisugawa.

« C’est vrai. Alors on se réunit tous ? » demanda Asagiri.

Quand je m’étais levé, j’avais légèrement levé les mains. « Je vais devoir refuser. »

Asagiri avait eu l’air un peu mécontente, mais j’avais refusé de venir, disant qu’il y avait quelque chose que je devais faire sans faute. Nous devions dissiper la bague maudite dès que possible.

Cependant, nous étions maintenant dans une impasse. J’attendais avec impatience les informations d’Aikawa-san…

Je m’étais redressé devant le café et j’avais vu leurs silhouettes s’éloigner.

Maintenant que j’y pense… J’ai l’impression qu’Arisugawa est devenu plus féminin depuis la dernière utilisation d’Enfer et Paradis.

Au contraire, ne serait-il pas mieux pour lui de devenir complètement une femme ? Il y a la chirurgie esthétique à Sandiano. Oh, mais pour changer complètement de sexe, il faut passer en mode adulte ─,

J’étais parti, en regardant fixement la silhouette d’Alice qui s’éloignait.

Il doit y avoir un moyen, n’est-ce pas ? Une façon de s’introduire dans Infermia. Cependant ─.

« J’espère que ce n’est pas trop coûteux…, » murmurai-je.

De la sueur froide coulait sur mes joues, alors que je pensais à ça.

 

+++

Dans le couloir de style gothique aux hauts plafonds, les lumières des flammes vacillaient. Il s’agissait de l’antre du diable dans Exodia Exodus. Une pointe infernale semblait être présente au-dessus du sol. Il s’agissait du château du Roi-Démon Infermia.

Comme j’étais un aventurier moyen, j’étais entré dans le château, ce qui n’avait pas pris plus de trois minutes d’un bon pas.

L’Infermia, je la connais très bien. Quoi qu’il en soit, son apparence par rapport au paysage que je voyais toujours était différente. C’était probablement parce que la position de mon point de vue était plus basse qu’à l’accoutumée. Après tout, maintenant j’avais enlevé l’armure du Roi-Démon pour ne pas être découvert.

J’étais venu ici par téléportation et j’avais marché dans le couloir en feignant l’ignorance. Au début, j’avais eu peur d’être remarqué, mais j’étais passé devant plusieurs bêtes démoniaques et des elfes noirs, et quand j’avais pu confirmer qu’il n’y avait aucun problème, je m’étais senti rassuré.

Cependant, je devais rapidement trouver Aikawa-san.

Le problème était : où est-elle ? J’étais allé dès le départ dans la chambre d’esclave où Aikawa-san dormait toujours, mais elle était complètement vide. Ensuite, j’étais allé à la cuisine, où les chances de la rencontrer étaient élevées, mais elle n’y était pas non plus.

Si elle n’est pas dans la cuisine… alors elle est peut-être en train de nettoyer l’intérieur du château. Si c’est le cas, ça va être difficile de la chercher. En pensant cela, j’avais à peine pu entendre le rire d’une femme.

Cette voix… est-ce Aikawa-san ?

La voix venait de derrière une porte en fer. Elle n’était pas complètement fermée, ils avaient probablement oublié de le faire. Je m’étais approché de la porte et j’avais écouté attentivement. Mais je n’entendais plus la voix.

Est-ce mon imagination ?

C’est ce que je pensais, mais je me sentais mal à l’aise. Quand j’avais ouvert la porte et regardé à l’intérieur, un escalier étroit conduisait en bas. Un air froid et humide s’échappait d’en bas.

Comme je sentais une présence étrange, j’avais descendu lentement les escaliers. Après être descendu pendant un moment, j’entendis une voix. Une voix dure et épaisse, la voix d’une femme.

Cette voix… il n’y a aucun doute, c’est Aikawa-san !

Lorsque j’avais fini par descendre complètement l’escalier, j’avais vu qu’il y avait un couloir droit qui s’y raccordait et sur le côté droit, il y avait des portes avec des fenêtres à grilles de fer alignées.

En y réfléchissant, j’ai entendu dire qu’il y avait une salle de torture, mais… est-ce ici ?

Je m’étais approché de la porte d’où venait la voix et j’avais jeté un coup d’œil furtif à l’intérieur par la fenêtre.

« Fuhihihi, quelle belle femme ! »

« H-hey, je suis le prochain. »

Deux petits gobelins verts affichaient des sourires vulgaires. Une femme dont les bras étaient pendus haut se trouvait devant eux. C’était la silhouette de ma patronne et esclave et celle que je voyais pour la première fois depuis longtemps.

Aikawa-san ! Je suis heureux… que tu sois saine et sauve.

Ses cheveux noirs étaient ébouriffés et son visage et son corps étaient vraiment sales. Les vêtements qui étaient à l’origine déjà limités étaient sévèrement déchirés, et il ne restait presque rien de la veste qu’elle portait autour de la taille. La chemise sur la moitié supérieure de son corps avait disparu, seul le collier noir était resté. Ces seins blancs tremblaient à chaque fois qu’elle se débattait, alimentant les désirs sadiques des gobelins.

Ses pieds touchaient le sol, mais les chaînes qui s’étendaient du plafond retenaient ses bras, il lui était impossible de s’échapper par elle-même. Pourtant, elle tirait sur les menottes comme si elle essayait de s’enfuir désespérément, mais les chaînes reliées au plafond ne faisaient que du bruit.

« A-Arrêtez ça maintenant… Si vous allez plus loin, je vais devenir folle. »

La séduction courait sur le visage qui implorait et elle fronçait douloureusement les sourcils. Elle était plus belle que d’habitude, bien qu’elle soit couverte de suie et sale.

« Héhé… ça n’arrivera pas. Il se trouve que nous pouvons utiliser une esclave comme bon nous semble. Et c’est notre tour. »

« Grâce à cela, nous allons nous amuser. »

Les gobelins écartèrent leurs mains et firent se tortiller leurs doigts de manière dégoûtante.

« *Eek*… s-stop… s’il vous plaît… »

Aikawa-san se tordit le corps pour tenter de s’échapper. Cependant, ses bras étaient enchaînés, elle ne pouvait même pas cacher son corps.

Bon sang ! Qu’est-ce qu’ils vont faire ?

J’avais regardé le visage d’Aikawa-san, qui tremblait de peur. Quel genre de torture lui a-t-on fait subir jusqu’à présent ? Pas possible, ça ressemble à un doujin ero…

Un gobelin s’était approché du corps d’Aikawa-san comme pour confirmer mes attentes.

« Nooooooooooooooooooooon ! »

Il avait alors commencé à la chatouiller.

Quoi ?

« Kyahahahahahaha ! Non ! Ça chatouille ! Ahahahahahahahahahahahahi, hihi, je ne peux pas, je ne peux pas respirer ! Noooo hahaha ! »

Aikawa-san bougeait son corps avec fougue en riant et en versant des larmes.

Était-ce la première fois que j’entendais son rire… ?

« N — non ! Mes côtés sont ma faiblesse ! Pas ici. »

Les gobelins rougirent, fascinés par Aikawa-san qui suppliait alors que ses cheveux se balançaient dans tous les sens. Chaque fois qu’elle se débattait, ses seins dansaient de haut en bas, de gauche à droite avec de brusques secousses, et sa partie importante transparaissait à travers le vieux tissu enroulé autour de sa taille.

Quelle horrible torture ! Et vous, gobelins, vous êtes trop enthousiastes.

Mais à ce rythme, ne va-t-elle pas être en dyspnée ?

Alors que je pensais à ça, le gobelin retira sa main. Un timing exquis.

Aikawa-san s’accrocha à la chaîne et respira fortement encore et encore.

« … Arrêtez ça tout de suite… ou je vais aller dire ce que vous avez fait à votre patron ! » déclara-t-elle.

« Geh ? » Le gobelin avait reculé avec un visage effaré.

Aikawa-san avait souri avec un visage qui disait « Je t’ai eu ! »

« Si vous continuez à le faire, je ne serai pas simplement en colère. Mais si vous me libérez tout de suite, je ne dirai rien. Qu’allez-vous faire ? » leur demanda-t-elle.

Le gobelin s’était approché d’elle et il lui avait dit à voix basse. « Compris. »

Aikawa-san avait soupiré alors qu’elle semblait soulagée.

« Oui. Je suis heureuse que nous puissions nous comprendre. Alors, pouvez-vous me détacher ? » leur demanda-t-elle.

Cependant, après que le gobelin ait tourné le dos à Aikawa-san, il ramassa une épée rouillée appuyée contre le mur.

Hein ? Attends un peu…

« Je comprends que c’est la meilleure méthode, » annonça le gobelin.

Le gobelin s’approcha d’Aikawa-san, traînant l’épée sale.

« Tu devrais être morte, » annonça-t-il.

« C’est la meilleure solution, » annonça le deuxième gobelin.

Le teint d’Aikawa-san devient pâle.

« Non… ne faites rien de stupide… non, non ! » s’écria-t-elle.

Le gobelin avait pointé son épée sur Aikawa-san.

« Nooooooon ! Au secours ! Que quelqu’un m’aide ! »

Les gobelins, c’est trop soudain !

Puis-je le faire ?

Heureusement, les gobelins sont de bas niveau. Ils sont de niveau 3, donc ça va.

Cela dit, ma force est inférieure à la leur. Moi, qui ai enlevé l’armure du Roi-Démon, je suis niveau 1. Mais comme ce sont mes adversaires, je peux utiliser la même astuce que quand je rejoins la guilde 2 A.

J’avais ouvert la liste des articles dans le menu.

Objet facturé « Renforcement corporel »

Si j’utilise ce truc, ma puissance d’attaque augmentera de 1. Ma puissance d’attaque par défaut est de 20, mais la puissance d’attaque nécessaire pour combattre ces types est d’environ 30. J’avais appuyé sur le bouton à plusieurs reprises et j’avais consommé 10 charges de « Renforcement corporel ». L’une d’elles coûtait 500 yens, donc la facture totale montait à 5 000 yens.

Qu’est-ce que je peux acheter avec 5 000 yens ?

Cette pensée m’avait traversé l’esprit l’espace d’un instant, mais il était impossible de comparer ça avec la vie d’Aikawa-san.

Après avoir confirmé que ma puissance d’attaque avait bel et bien augmenté, j’avais ouvert la porte et j’avais bondi à l’intérieur de la pièce. J’avais effectué un coup dans le dos du gobelin à ma gauche avant que je ne sois remarqué.

« Gugyaaaaaaa ! »

L’attaque-surprise est la base des bases. J’avais percuté mon épée contre son dos plusieurs fois de suite. Il s’était retourné vers moi et je l’avais frappé une dernière fois à cet endroit. Le gobelin était tombé en poussant un dernier cri d’agonie. Le gobelin restant m’avait alors regardé avec des yeux emplis de surprise.

« Qu… quoi, tu… »

Le gobelin tourna son épée vers moi. Cependant, sa réaction était bien trop lente. J’avais pris l’initiative et le gobelin ne faisait que riposter. J’avais ainsi repoussé l’attaque du gobelin puis j’avais effectué le chemin inverse avec mon épée. Le gobelin vacilla, une occasion avait ainsi été créée. Je déplaçai après ça l’épée comme si je le pressais pour une réponse.

Le gobelin contre-attaqua à nouveau, mais ses points de vie avaient été diminués par moi depuis le début. Même si nous continuions ce concours d’attaque et de défense, la différence ne sera pas réduite. Finalement, le gobelin était tombé et avait arrêté de bouger après que nous ayons répété ça quatre ou cinq fois. J’avais alors poussé un profond soupir et rengainé mon épée.

Aikawa était stupéfaite, observant le déroulement des événements. Après avoir volé la clé au gobelin, j’avais tendu la main pour enlever les chaînes auxquelles Aikawa-san était suspendue. Aikawa-san murmura, en fixant mon visage vu de côté.

« Est-ce que… Doumeguri-kun ? »

Les chaînes enlevées, Aikawa-san, devenue une femme libre, avait levé les yeux vers moi.

C’est normal d’être perplexe. Je ne porte pas l’armure du Roi-Démon maintenant ─ mais je ne ressemblais pas non plus à Doumeguri Kakeru.

Pour parler au sens figuré, mes cheveux étaient de couleur argentée avec une longueur qui atteignait mes épaules. Mon œil droit était bleu et mon œil gauche était rouge. Je portais sur la tête un chef-d’œuvre fait sur mesure et il en était de même du reste de ma tenue. Le long manteau de cuir et l’épée portée sur mon dos étaient uniques dans ce monde. Il y avait une pièce d’armure en argent qui ressemblait à une prothèse sur mon bras gauche. Un motif et une belle pierre précieuse étaient placés sur le dos de ma main gauche.

+++

Partie 4

J’avais ouvert le menu et j’avais choisi de désactiver les éléments nouvellement ajoutés à mon apparence.

Un instant après l’avoir fait, mon apparence était redevenue celle de l’habituel Doumeguri Kakeru.

« Je suis désolé d’être en retard. Vas-tu bien ? » lui demandai-je.

« Doumeguri-kun… »

Aikawa-san m’avait regardé longuement avec stupéfaction.

« … Aikawa-san ? » lui demandai-je.

De longues larmes coulaient sur les joues d’Aikawa-san qui ne bougeaient pas comme si elle était figée.

Puis, Aikawa-san m’avait serré dans ses bras tout d’un coup.

Hein ─ !?

Et, elle m’avait donné un baiser sans prévenir.

Quoi !?

Que s’est-il passé ?

Les douces lèvres d’Aikawa-san.

Une chose gluante entre mes lèvres.

A- Aikawa-san !?

Les bras d’Aikawa-san étaient remplis de force comme s’ils ne voulaient plus me lâcher.

Elle s’était raidie, je n’avais pas pu la repousser ou éloigner mon corps.

Nos langues se touchaient et elles bougeaient comme si elles étaient enchevêtrées. Les parties les plus lisses des langues se léchaient l’une et l’autre comme si elles confirmaient la présence de l’autre. Un doux engourdissement parcourait mon corps de ma taille jusqu’à mon dos.

Combien de temps allons-nous faire ça ?

Alors que j’avais déjà oublié le temps, nos lèvres s’étaient séparées.

J’avais fixé la femme en face de moi, comme si j’étais dans les vapes.

Qui est cette femme ?

Elle est très belle et délicate.

Une femme beaucoup plus âgée que moi.

Embrasser… alors elle l’a fait comme ça.

C’était clairement un baiser qui donnait l’impression de transmettre une émotion.

La force dans ses bras qui s’étaient accrochés à moi dans l’extase était agréable.

Ses yeux humides me fixaient, vacillants.

Ils me faisaient même me demander si cette femme était bien celle que je connaissais.

 

 

« A-Aikawa-san… » J’avais prononcé son nom pour m’en assurer.

La femme ouvrit alors les yeux comme si elle avait repris ses esprits.

À ce moment précis, j’avais été giflé.

« Trop tard ! Tu es stupide ! Comment n’as-tu pas pu venir me sauver plus tôt !? » s’écria-t-elle.

Je m’étais excusé en me frottant la joue. « Je suis désolé. Il s’est passé toute sorte de choses… »

« Bon sang, tu es inutile ! Le travail doit être rapide, mais l’important c’est… »

Aikawa-san s’était alors couvert ses seins, croisant les bras comme si elle s’en était souvenue. Puis elle avait parlé, comme pour donner une excuse, sans me regarder dans les yeux. « Et, ce que je viens de faire à l’instant… c’était une impulsion, je l’ai fait sans réfléchir… alors, oublie ça, d’accord ? Compris ? »

« Fait à l’instant… Le bais…, » balbutiai-je.

Le visage d’Aikawa était devenu rouge comme s’il était en feu.

« Je t’ai dit que ce n’était rien ! Je l’ai dit, n’est-ce pas !? Espèce d’enfant rebelle ! Il n’y a rien, nada ! Est-ce clair ? » s’écria-t-elle.

« O-Oui, Madame…, » Accablé par son terrible regard menaçant, j’avais répondu en reculant. Oui, il n’y a aucun doute. Cette personne est l’Aikawa-san que je connais.

« On bouge pour l’instant ? Si nous nous emportons, les gobelins nous retrouveront, » déclara-t-elle.

Même si tu me dis ça… Même si nous retournons à la salle des esclaves, j’ai l’impression que je vais revivre la même chose. Y a-t-il un endroit un peu… sûr ?

« C’est un peu inconfortable, mais il y a probablement une pièce que Satan ne connaît pas, » répondis-je.

« C’est bien. Allons-y, » déclara-t-elle.

J’avais ouvert le menu et j’avais changé à nouveau d’apparence. Lorsque je quittai la salle de torture avec Aikawa-san, je fis semblant de traîner un esclave et je descendis dans les souterrains du château. L’endroit où j’étais descendu était, à première vue, un cul-de-sac. Cependant, lorsque j’appuyai sur une partie du mur, le mur du fond s’ouvrit horizontalement.

J’invitai Aikawa-san à entrer et j’appuyai à nouveau sur un bouton du mur. Puis le mur de pierre s’était à nouveau déplacé horizontalement et avait fermé l’entrée.

« Qu’est-ce que c’est ? » me demanda-t-elle.

« C’est une pièce nouvellement construite au sous-sol. C’est pourquoi je pense que même Satan ne la connaît pas. L’entrée est difficile à saisir, et elle peut être verrouillée de l’intérieur, » répondis-je.

C’était une pièce vide construite récemment, mais il y avait pour l’instant un bureau, une chaise et un lit.

« Je vois… c’est comme une pièce cachée. Pourquoi as-tu fait quelque chose comme ça ? » me demanda-t-elle.

Quand j’étais dans ma chambre de la tour du Roi-Démon, les Hellzekters venaient souvent et je n’arrivais pas à me calmer, alors j’avais fait ma propre chambre inaperçue de tous. Au fait, la figurine d’elfe et les autres que j’ai vues à Sandiano, je peux les acheter et décorer la chambre ─ non, oublie ça.

J’étais sorti un moment et j’avais apporté de la nourriture qui semblait durer longtemps et des vêtements pour les esclaves. Aikawa-san était redevenue l’esclave habituelle, et j’avais pris une profonde inspiration. Elle s’était plainte que je devais apporter des vêtements corrects si possible, mais c’était la seule chose que j’avais obtenue rapidement, alors, laisse-moi tranquille et n’en demande pas trop.

« Hmm ? »

Aikawa-san, qui était assise sur la chaise, avait fait passer ses yeux du sommet de ma tête au bout de mes orteils à plusieurs reprises.

« Qu… quoi ? » avais-je demandé.

« Il y a beaucoup de choses dont je veux parler… mais à part ça, je me demande depuis un moment… c’est quoi cette apparence ? » me demanda-t-elle.

« Oh, ça ? » répondis-je.

Aikawa-san regarda fixement cette apparence qui devrait être trop cool, même si je le disais moi-même, comme si elle fixait quelque chose de bizarre.

« Est-ce que ça pourrait être ce qu’ils appellent le cosplay ? » me demanda-t-elle.

« C’est faux ! Le cosplay ne peut pas tromper Satan et les Hellanders ! C’est vraiment une transformation, » répondis-je.

« Une transformation ? Quoi ? » me demanda-t-elle.

« Je suis un humain bien que surpassant les humains, je suis le grand héros qui a mis le pied en terre sainte. C’est mon apparence actuelle. Bien qu’étant une personne qui protège Dieu, afin de protéger le monde et la princesse (amoureuse), je suis le plus fort et l’invincible épéiste qui est délibérément tombé sur le chemin du mal et ─, » déclarai-je d’un ton majestueux.

« Désolée, mais ça suffit. »

Aikawa-san avait levé les mains comme pour dire « j’abandonne » et elle avait arrêté la mise en place de ce personnage qui tenait sur 3 feuilles A4.

« En bref, on peut dire que c’est le “moi idéal” qui était écrit dans les sombres cahiers d’histoire de Doumeguri-kun ? » déclara-t-elle.

« Tu as tort ! C’est lui ! Le personnage du jeu auquel je jouais en privé en dehors d’Exodia Exodus ! C’est mon avatar ! » répondis-je.

« C’est la même chose, » répliqua-t-elle.

« … Grrr. »

« Alors comment un avatar d’un jeu différent se retrouve-t-il dans Exodia Exodus ? » me demanda-t-elle.

« Eh bien… c’est vrai… il y avait un objet payant dans une boutique de Sandiano qui vous permet de personnaliser entièrement votre apparence. Quand je l’ai utilisé, il était possible de changer de race, alors je suis passé d’humain à démon. Grâce à cela, je peux me promener dans Infermia sans être suspecté par les Hellanders. Quant à l’apparence… J’ai toujours voulu…, » expliquai-je.

« “Le plus fort auquel je puisse penser” ? » me demanda-t-elle.

Mes joues brûlaient. Pourquoi ai-je choisi ce style ? Au début, je pensais faire un monstre puissant ou quelque chose comme ça, tu vois ? C’est la vérité, tu sais ? Mais le ticket de transformation est cher. Si c’est le cas, est-ce que j’aurai l’air cool ? C’était ce que j’avais pensé.

« Mais ton visage et ton corps n’ont pas tellement changé, » déclara-t-elle.

« J’ai pensé à : “Si Aikawa-san ne me reconnaît pas, je serai troublé et j’aurai le cœur brisé”, alors je les ai laissés tels quels, » répondis-je.

Le visage d’Aikawa-san qui me regardait comme ça était clairement désespéré.

« Alors, ta force de combat est-elle vraiment la plus forte ? » me demanda-t-elle.

« Non, je suis toujours comme un humain avec un niveau 1 comme d’habitude, » répondis-je.

Les épaules d’Aikawa-san s’étaient abaissées, perdant leur force.

« Mais bon, tu es venu me sauver. Je t’en suis reconnaissante, » répondit-elle.

Aikawa-san avait souri doucement en me remerciant. Son sourire n’était pas celui de ma patronne démoniaque, mais celui d’une tendre Onee-san.

« … Aikawa-san. Nous n’avons pas de temps à perdre, » déclarai-je.

« Oui. Échangeons d’abord des informations, » déclara-t-elle.

Le visage d’Aikawa-san avait complètement changé. J’avais expliqué ce qui s’était passé, depuis l’arrivée de Satan jusqu’à aujourd’hui, d’une manière simple et facile à comprendre.

« Et voilà tout ce qui m’est arrivé. Quant à toi, Aikawa-san… c’est finalement quoi le truc avec Santa-X ? » lui demandai-je.

Aikawa-san avait affiché une expression sérieuse et avait ouvert la bouche, apparemment mal à l’aise.

« Selon le contenu du courriel que j’ai reçu, Santa-X présente une difficulté conforme à leurs attentes, mais il y a quand même quelques insuffisances. Et apparemment, les corrections se déroulent favorablement. »

Quoi,

Que dit-elle ?

« Alors… es-tu en train de me dire que Satan n’a aucun lien avec Santa-X ? » lui demandai-je.

« Soit le renouveau de Satan est la bonne solution, soit c’est un obstacle quant à leurs attentes, » répondit-elle.

C’est tellement stupide.

« Pourquoi la renaissance d’un personnage Hors-Jeu serait-elle la bonne solution ? Et qu’en est-il de la fonction de communication avec le monde extérieur qui était censée être mise en place ? » lui demandai-je.

« Ils ont écrit ceci en complément. “Nous ne pouvons pas assumer la responsabilité des événements qui ne peuvent pas être pris gérés par l’équipe de développement en ce qui concerne les phénomènes qui produisent des changements de manière dynamique, telle que les changements effectués par le jeu ou par des programmes autonomes. Nous ferons de notre mieux pour réparer ça, mais c’est le mieux que nous puissions faire”. »

Hein ?

« Qu’est-ce que c’est que ça ? Ils le disent d’une manière détournée, mais ils disent juste qu’ils ne sont pas responsables, mais qu’ils feront des efforts pour enquêter sur ça ! C’est…, » criai-je.

« Une simple excuse pour leur propre intérêt, » répondit-elle.

Aikawa-san avait affiché un sourire sarcastique. J’avais compris que ses yeux étaient chargés de force, et qu’elle retenait sa colère.

« En fait, de nouveaux problèmes surviennent souvent lorsque les bogues se succèdent en raison de la suppression partielle de données et de dysfonctionnements, et lorsque l’intégrité du code écrit par plusieurs programmeurs présente des faiblesses, de sorte que cette situation est trop difficile à gérer pour eux. Malgré la situation du développement et la perte de budget, ils ont fait l’impossible pour respecter le planning, » déclara-t-elle.

« Alors, ce Santa-X... qu’en est-il ? » lui demandai-je.

Aikawa-san avait croisé les bras et avait réfléchi pendant un petit moment.

« D’une manière positive, s’ils se sont efforcés de faire quelque chose à la hâte au milieu d’une situation difficile, et le résultat pourrait provoquer de nouveaux troubles. Ou bien, il y a des problèmes plus graves dont nous ne savons rien, et malgré qu’ils s’en soient occupés, un dysfonctionnement un peu plus important et nouveau s’est produit. D’une manière négative… ils veuillent juste feindre que les corrections des problèmes progressent. Par exemple, comme livrer une version alpha vide, » expliqua-t-elle.

Merde ! Non, calme-toi. C’est juste notre avis… c’est une crise. La vie des gens est en danger. Comme prévu, il est impossible de prendre des mesures appropriées comme ça.

Affichant un rire sec, Aikawa-san avait haussé les épaules.

« Peut-être qu’à l’extérieur, ils se rejettent mutuellement la responsabilité. J’ai l’impression que la rédaction de l’email est un peu différente de la précédente, » continua-t-elle.

+++

Partie 5

En prenant une profonde inspiration, je m’étais dit que je devrais me reprendre en main. Si j’étais imprudent, Aikawa-san allait déverser sa colère sur moi.

« Aikawa-san… que penses-tu que nous devrions faire ? » lui demandai-je.

« Voyons voir… par exemple, courir d’un endroit à l’autre sans faire de remous autant que possible, ne pas avoir d’ennuis avec Satan et attendre le prochain patch, » répondit-elle.

« Et si le correctif est à nouveau plein de bogues ? » lui demandai-je.

« Nous n’avons aucune idée des données attendues pour le prochain patch, » répondit-elle.

« C’est… certainement vrai, » déclarai-je.

« La seule chose que nous devons faire est de résoudre le problème urgent, » déclara-t-elle.

Oui. C’est la seule chose que nous pouvons faire maintenant.

Il nous faut défaire Satan et sauver Asagiri.

« Aikawa-san, je vais te donner ceci, » déclarai-je alors que je sortais la gemme de communication de la liste de mes objets et je la tendais à Aikawa-san.

« C’est… »

« C’est un objet qui permet de discuter même quand on est séparé. Il y a un gâcha dans la ville nouvellement développée, » répondis-je.

Ah, dit Aikawa-san, en réagissant en affichant un sourire subtil.

« Mais cela nous mettra dans une bonne position. Cela rendra la capture d’Infermia beaucoup plus facile, » continuai-je.

Après avoir testé les gemmes de communication, j’avais décidé de me promener à nouveau dans le château pour obtenir des informations sur Satan. J’étais inquiet à l’idée de laisser Aikawa-san seule, mais c’était inévitable. Si quelque chose arrivait, nous avions décidé qu’elle devait m’appeler via les gemmes de communication.

J’avais traversé l’Infermia, excessivement spacieux, en me demandant où aller.

Quand même, je me demande ce que Satan compte faire. Il a dit quelque chose à propos du fait qu’il voulait combattre Dieu et aussi sacrifier tous les êtres vivants afin d’obtenir la victoire…

Comme prévu, c’est trop risqué d’aller dans ma chambre. Alors, la salle du conseil, peut-être pendant une audience.

J’avais décidé de m’y rendre pendant une audience, qui semblait être le moins risquée.

J’avais traversé un long couloir, j’avais monté les escaliers, et j’étais finalement arrivé dans la salle d’audience.

Que se passe-t-il ? Il y a trop d’individus, je veux dire, de démons.

L’entrée du public était ouverte, un grand nombre d’Hellanders, de vampires et de bêtes magiques étaient rassemblés à l’intérieur. Au centre de la pièce entourée de Hellanders, il y avait une silhouette qui semblait appartenir à un visiteur. La silhouette portant une robe bleue avec une capuche sur la tête s’agenouillait, inclinant sa tête vers les escaliers. Le trône du Roi se trouvait au bout des escaliers qui montaient. Et quelque chose d’inoubliablement se trouvait là — .

─ Satan !

Je m’étais frayé un chemin à travers les Hellanders pour aller au centre. Cependant, lorsque j’avais atteint la première rangée du public, j’avais été arrêté par des chevaliers noirs peu familiers.

Plutôt que d’être arrêté, il est plus correct de dire que je ne pouvais pas avancer, car j’étais submergé par l’aura intimidant des chevaliers noirs. Les autres Hellanders étaient dans la même situation. Les armures des chevaliers noirs étaient pleines de bosses et rouillées comme si elles avaient été abandonnées pendant des décennies. Il s’agissait sûrement des cadavres en armure. J’avais ressenti un miasme semblable à un air fantomatique inquiétant et ma respiration était douloureuse quand je me trouvais à côté des chevaliers.

Peut-être que ces gars-là sont aussi des personnages Hors-Jeu. Et ils sont considérablement haut niveau.

Six chevaliers noirs entouraient le visiteur, formant un cercle. Le visage toujours tourné vers le bas, le visiteur parla comme s’il chantait.

« Grand Roi-Démon Satan. Nous, l’ordre d’Orzelia, sommes ravis du fond du cœur de votre retour. »

Orzelia ? Quelque part…,

En disant cela, le visiteur avait relevé son visage.

─ Ce type !!

Un visage portant un masque de peste était apparu sous la capuche de la robe bleue.

Ce type… est certainement celui qui était dans l’église que j’ai inspectée avec Asagiri à Laguna.

Satan répondit avec une voix qui résonna depuis les profondeurs de la terre. « L’Orzelia, hein ? … Un groupe hérétique qui hante les rues. Vous avez un peu de mon temps. Si c’est une affaire ennuyeuse, votre secte saura qu’aujourd’hui sera votre dernier jour. »

Le prêtre de l’Ordre d’Orzelia avait écarté ses mains de manière exagérée et avait élevé une voix ravie.

« Merveilleux ! Pour cette raison, nous offrons un cadeau approprié pour vous ! »

« Un cadeau ? » demanda Satan.

Lorsque le prêtre claqua des doigts, un chariot chargé d’une grande caisse fit son apparition par l’entrée.

Qu’est-ce que c’est que ça ?

Un grand tissu le recouvrait, et je ne savais pas ce qu’il y avait en dessous. Ceux qui étaient venus pousser le chariot étaient deux individus vêtus de la même robe que le prêtre. Contrairement au prêtre, ces deux hommes portaient des masques qui ressemblaient à des visages humains. Le prêtre attrapa le tissu posé sur la caisse alors qu’il semblait de bonne humeur.

« C’est un nouveau bouclier pour le maître du monde, Satan-sama ! »

« Nu !? C’est… » Satan avait gémi.

Ce qui était apparu de sous le tissu était une ─ armure. Une armure agressive avec une silhouette acérée.

Sa couleur était principalement celle de l’or foncé.

L’armure, qui présentait une étrange impression, dégageait un esprit combatif comme si elle était un monstre possédant une force redoutable.

Une armure pour se défendre, mais elle recelait une agressivité qui donnait l’impression qu’elle était sur le point de dévorer complètement un ennemi, en s’abattant sur lui à tout moment. Les Hellanders, réunis pour l’audience ─ avaient haleté devant cette existence au même moment.

Satan, lui aussi, se leva inconsciemment du trône.

« Cette armure n’est pas une armure ordinaire, » déclara Satan.

Le prêtre s’était incliné respectueusement. « Tout à fait. C’est un trésor et une relique sainte transmis à notre organisation religieuse. Le réceptacle du corps d’un Dieu, à savoir, c’est notre Dieu lui-même. »

« Est-ce votre Dieu ? »

Quand Satan s’était avancé, le sol avait tremblé. Avec un bruit de pas et des vibrations semblables à des tremblements, il s’approcha de l’armure. Le prêtre tourna ses mains vers l’armure pour l’encourager.

« S’il vous plaît, portez-la. »

« … »

L’instant d’après, les pièces de l’armure s’élevèrent devant Satan. Une agitation se propagea dans les rangs des Hellanders. Et l’armure se posa sur le corps de Satan comme si elle avait sa propre volonté. Comme si une main invisible avait posé l’armure sur Satan.

Des pièces d’armure en or étaient placées sur les jambes, les bras et le torse, et enfin le casque s’abattit pour couvrir le visage de Satan. L’apparence vivante de Satan avait complètement disparu, et un nouveau Roi-Démon avec son corps entier enveloppé d’une armure de métal était apparu.

Son apparence était similaire à celle du géant Hellshaft. Non, elle était bien plus diabolique que l’Armure du Roi-Démon d’Hellshaft. C’était une armure comme si elle avait la forme de l’atrocité cachée en elle. Elle était massive et tranchante. Et elle émettait un miasme et même une aura fantomatique bizarre.

Ce type…

Un frisson avait parcouru mon cœur.

C’était l’instinct et non la raison qui me le disait.

Il est dangereux.

Le personnage qui était le Roi-Démon avant Hellshaft, le Roi-Démon qui était devenu un personnage rejeté… cependant, il n’était plus un être dans cette dimension.

Je m’étais alors demandé s’il y avait une méthode de conquête efficace contre lui.

Même là, il était le remplaçant du Roi-Démon. Il était pratiquement l’égal d’Hellshaft.

Sa présence ou l’absence de magie était la différence entre les deux Rois-Démons.

J’avais pensé que si je pouvais le compenser, je pourrais y arriver.

Mais qu’en est-il de ce qui est en face de moi ?

Il s’agissait là d’une existence sans égal qui ignorait complètement l’équilibre du jeu.

De la sueur froide suinta de tout mon corps.

Une lumière bleue traversait en ce moment l’armure de Satan. C’était la même couleur que la robe de l’ordre d’Orzelia. Cette couleur traversait toute l’armure. Une ligne de lumière bleue brillait dans les espaces gravés dans l’armure d’or. Lorsqu’elle atteignait le casque, une lumière bleue s’illuminait au niveau des trous des yeux semblables aux ténèbres.

« Hmm… ça me va. » Satan avait fixé sa main et avait marmonné. « En me présentant cela, cela signifie-t-il que vous abandonnez votre dieu ? »

Le prêtre avait agité ses mains, l’air satisfait. « Non non, c’est impensable ! C’est plutôt le contraire. Nous avons obtenu un nouveau Dieu. »

« Un nouveau Dieu ? » demanda Satan.

« Jusqu’à présent, nous avons adoré un Dieu sans forme à travers des reliques sacrées. Cependant, il est ici maintenant ! » déclara le prêtre.

Le prêtre avait tourné ses mains vers Satan. « La descente en ce monde du grand et suprême être, Satan-sama ! »

Satan avait haussé la voix comme s’il gémissait. « C’est donc ça que vous voulez dire. Vous moquez-vous de moi ? »

Un vent chaud et puissant avait soufflé violemment du corps de Satan.

« Uwaaa ! Vous vous trompez. Ne connaissez-vous pas notre doctrine ? » En disant cela, le prêtre avait écarté les bras. « Il y a trop de vies inutiles dans ce monde. Notre mission est de soulager les âmes inutiles et de ne laisser que les âmes nécessaires dans ce monde. Et ce que Satan-sama est sur le point de faire maintenant est notre mission. C’est ce que notre Dieu est devenu. »

Quoi !?,

Qu’est-ce qu’il a lâché ? Ce type.

J’avais l’impression que Satan riait sous le casque. « Je vois. Alors vous me considérez comme votre Dieu ? »

« J’en suis convaincu. Pour le prouver, notre Dieu est exactement tel que Satan-sama, » déclara le prêtre.

« Fu… vous me complimentez, » déclara Satan.

« Lorsque vous défierez le Dieu des cieux dans un combat, cette armure sera utilisée afin d’amplifier votre pouvoir, Satan-sama. L’armure bloque toute sorte de magie. Et elle annule complètement la lumière divine, » déclara le prêtre.

De nouveau, l’agitation s’était élevée des Hellanders.

Lumière divine ? Cela ne veut-il pas dire que les pouvoirs sacrés de Forneus ne fonctionneront pas !?

« De plus, en ce qui concerne les attaques physiques, elle a pour effet d’augmenter la défense de Satan-sama proportionnellement à l’attaque reçue. Même si l’armure se brise, Satan-sama aura encore plus de défense ! » déclara le prêtre.

Qu’est-ce que c’est que ça ? Avec un truc pareil, quoi que je fasse, je ne peux pas gagner !

« Fufu, ça devient de plus en plus intéressant. Allez-vous prier pour que je tue un autre Dieu ? » lui demanda Satan.

« S’il vous plaît, tuez-les tous ! Tous les dieux sauf Satan-sama ! Le seul Dieu et l’unique Roi-Démon dans ce monde. Seul le maître Satan portera le monde sur ses épaules ! »

« Fuhahahahaha ! Je suis content. Très bien. Je vais devenir votre Dieu. Roi-Démon et Dieu. Dieu et Roi-Démon. Je suis donc le Dieu Roi-Démon Satan ! »

Le prêtre s’était frotté le front sur le sol.

« Je vous suis terriblement reconnaissant ! En effet, notre Dieu Démon-Roi Satan ! »

« Mais êtes-vous d’accord avec ça ? À partir de maintenant, j’ai l’intention de détruire tous les humains du continent Balgaea. Tous les êtres humains seront sacrifiés pour le rituel magique et la préparation de la bataille contre Dieu. Si cela arrive, vous mourrerez bientôt. »

Qu’est-ce qu’il vient de dire ? Ce type… va sacrifier tous les humains… !?

Cependant, je pense que si cela dérangeait le prêtre, il devrait lui retirer l’armure.

Mais le prêtre afficha un sourire de plaisir sur ses lèvres et éleva une voix de grande joie.

« Merveilleux ! Magnifique ! Être un martyre est le plus grand plaisir pour nous, les croyants. Nous vivons selon notre doctrine et mourons selon notre doctrine. Nous ferons partie de l’Orzelianisme et deviendrons éternels avec Satan-sama ! »

Satan avait poussé un grand rire en entendant le cri de joie du prêtre.

« Fuhahahahaha ! J’aime cette folie ! J’aime ça, cet Orzelianisme. »

J’étais partiellement confus. Qui est ce type, bon sang ?

Je n’ai jamais vu un PNJ comme lui.

Les PNJs humains que j’avais vus jusqu’à présent étaient des êtres simples, mais avec quelques différences.

D’une certaine manière, ils sont bien plus que ça.

L’excellente IA d’Exodia Exodus m’avait même donné l’impression qu’il s’agissait de personnes vivantes, mais de personnes normales vivant dans les villes.

Mais ce type était différent.

Il était différent de ceux qu’on appelait les chefs religieux.

Et ses pensées et ses actions le rendaient également différent des autres PNJs.

Qui,

Qui est-ce ?

« Dieu Roi-Démon Satan-sama. Dans cette optique, j’ai quelque chose à vous demander, » déclara le prêtre.

« C’est quoi ? Dis-le-moi, » ordonna Satan.

« Puis-je profiter de cette occasion pour vous demander de reconnaître notre Ordre comme religion nationale ? » lui demanda-t-il.

Q-Quoi ?

« Fufu, très bien. Vous pouvez faire ce que vous voulez, » répondit Satan.

Le prêtre avait apposé un mince sourire sur la bouche du masque.

« Je suis incroyablement heureux. »

J’avais tourné les talons et j’avais quitté le public comme si je me frayais un chemin à travers les rangs des Hellanders.

Une religion d’État en Hellandia, dans ce monde ?

Des émotions incontrôlables comme l’anxiété, la colère et la frustration avaient surgi en moi.

─ L’Orzelianisme.

C’était certainement une religion nuisible.

Mais ce n’était pas seulement une sensation désagréable.

J’avais secoué la tête en marchant dans le hall.

Calme-toi, Doumeguri Kakeru. Ne te trompe pas dans tes priorités. Qu’est-ce qui est important maintenant ?

Tout ce qui venait d’arriver allait accélérer l’invasion de l’armée de Satan. Et ─,

Satan est devenu invincible. C’était ça les points importants.

+++

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire