Chapitre 3 : L’armure Pagan
Partie 3
« Ah, Asagiri-san, Doumeguri-kun ! »
« Hein ? Alice-chan. »
Arisugawa, habillé comme d’habitude en Alice au pays des merveilles, s’était précipité vers nous. Lorsqu’il s’était approché de la table, il avait mis ses mains sur sa bouche et s’était incliné vers l’avant comme pour flirter.
« Vous étiez donc dans un endroit comme celui-ci. Tous ceux qui étaient partis enquêter sont revenus, alors on a parlé de dîner ensemble aujourd’hui, » déclara Arisugawa.
« C’est vrai. Alors on se réunit tous ? » demanda Asagiri.
Quand je m’étais levé, j’avais légèrement levé les mains. « Je vais devoir refuser. »
Asagiri avait eu l’air un peu mécontente, mais j’avais refusé de venir, disant qu’il y avait quelque chose que je devais faire sans faute. Nous devions dissiper la bague maudite dès que possible.
Cependant, nous étions maintenant dans une impasse. J’attendais avec impatience les informations d’Aikawa-san…
Je m’étais redressé devant le café et j’avais vu leurs silhouettes s’éloigner.
Maintenant que j’y pense… J’ai l’impression qu’Arisugawa est devenu plus féminin depuis la dernière utilisation d’Enfer et Paradis.
Au contraire, ne serait-il pas mieux pour lui de devenir complètement une femme ? Il y a la chirurgie esthétique à Sandiano. Oh, mais pour changer complètement de sexe, il faut passer en mode adulte ─,
J’étais parti, en regardant fixement la silhouette d’Alice qui s’éloignait.
─ Il doit y avoir un moyen, n’est-ce pas ? Une façon de s’introduire dans Infermia. Cependant ─.
« J’espère que ce n’est pas trop coûteux…, » murmurai-je.
De la sueur froide coulait sur mes joues, alors que je pensais à ça.
+++
Dans le couloir de style gothique aux hauts plafonds, les lumières des flammes vacillaient. Il s’agissait de l’antre du diable dans Exodia Exodus. Une pointe infernale semblait être présente au-dessus du sol. Il s’agissait du château du Roi-Démon Infermia.
Comme j’étais un aventurier moyen, j’étais entré dans le château, ce qui n’avait pas pris plus de trois minutes d’un bon pas.
L’Infermia, je la connais très bien. Quoi qu’il en soit, son apparence par rapport au paysage que je voyais toujours était différente. C’était probablement parce que la position de mon point de vue était plus basse qu’à l’accoutumée. Après tout, maintenant j’avais enlevé l’armure du Roi-Démon pour ne pas être découvert.
J’étais venu ici par téléportation et j’avais marché dans le couloir en feignant l’ignorance. Au début, j’avais eu peur d’être remarqué, mais j’étais passé devant plusieurs bêtes démoniaques et des elfes noirs, et quand j’avais pu confirmer qu’il n’y avait aucun problème, je m’étais senti rassuré.
Cependant, je devais rapidement trouver Aikawa-san.
Le problème était : où est-elle ? J’étais allé dès le départ dans la chambre d’esclave où Aikawa-san dormait toujours, mais elle était complètement vide. Ensuite, j’étais allé à la cuisine, où les chances de la rencontrer étaient élevées, mais elle n’y était pas non plus.
Si elle n’est pas dans la cuisine… alors elle est peut-être en train de nettoyer l’intérieur du château. Si c’est le cas, ça va être difficile de la chercher. En pensant cela, j’avais à peine pu entendre le rire d’une femme.
Cette voix… est-ce Aikawa-san ?
La voix venait de derrière une porte en fer. Elle n’était pas complètement fermée, ils avaient probablement oublié de le faire. Je m’étais approché de la porte et j’avais écouté attentivement. Mais je n’entendais plus la voix.
─ Est-ce mon imagination ?
C’est ce que je pensais, mais je me sentais mal à l’aise. Quand j’avais ouvert la porte et regardé à l’intérieur, un escalier étroit conduisait en bas. Un air froid et humide s’échappait d’en bas.
Comme je sentais une présence étrange, j’avais descendu lentement les escaliers. Après être descendu pendant un moment, j’entendis une voix. Une voix dure et épaisse, la voix d’une femme.
Cette voix… il n’y a aucun doute, c’est Aikawa-san !
Lorsque j’avais fini par descendre complètement l’escalier, j’avais vu qu’il y avait un couloir droit qui s’y raccordait et sur le côté droit, il y avait des portes avec des fenêtres à grilles de fer alignées.
─ En y réfléchissant, j’ai entendu dire qu’il y avait une salle de torture, mais… est-ce ici ?
Je m’étais approché de la porte d’où venait la voix et j’avais jeté un coup d’œil furtif à l’intérieur par la fenêtre.
« Fuhihihi, quelle belle femme ! »
« H-hey, je suis le prochain. »
Deux petits gobelins verts affichaient des sourires vulgaires. Une femme dont les bras étaient pendus haut se trouvait devant eux. C’était la silhouette de ma patronne et esclave et celle que je voyais pour la première fois depuis longtemps.
─ Aikawa-san ! Je suis heureux… que tu sois saine et sauve.
Ses cheveux noirs étaient ébouriffés et son visage et son corps étaient vraiment sales. Les vêtements qui étaient à l’origine déjà limités étaient sévèrement déchirés, et il ne restait presque rien de la veste qu’elle portait autour de la taille. La chemise sur la moitié supérieure de son corps avait disparu, seul le collier noir était resté. Ces seins blancs tremblaient à chaque fois qu’elle se débattait, alimentant les désirs sadiques des gobelins.
Ses pieds touchaient le sol, mais les chaînes qui s’étendaient du plafond retenaient ses bras, il lui était impossible de s’échapper par elle-même. Pourtant, elle tirait sur les menottes comme si elle essayait de s’enfuir désespérément, mais les chaînes reliées au plafond ne faisaient que du bruit.
« A-Arrêtez ça maintenant… Si vous allez plus loin, je vais devenir folle. »
La séduction courait sur le visage qui implorait et elle fronçait douloureusement les sourcils. Elle était plus belle que d’habitude, bien qu’elle soit couverte de suie et sale.
« Héhé… ça n’arrivera pas. Il se trouve que nous pouvons utiliser une esclave comme bon nous semble. Et c’est notre tour. »
« Grâce à cela, nous allons nous amuser. »
Les gobelins écartèrent leurs mains et firent se tortiller leurs doigts de manière dégoûtante.
« *Eek*… s-stop… s’il vous plaît… »
Aikawa-san se tordit le corps pour tenter de s’échapper. Cependant, ses bras étaient enchaînés, elle ne pouvait même pas cacher son corps.
Bon sang ! Qu’est-ce qu’ils vont faire ?
J’avais regardé le visage d’Aikawa-san, qui tremblait de peur. Quel genre de torture lui a-t-on fait subir jusqu’à présent ? Pas possible, ça ressemble à un doujin ero…
Un gobelin s’était approché du corps d’Aikawa-san comme pour confirmer mes attentes.
« Nooooooooooooooooooooon ! »
Il avait alors commencé à la chatouiller.
─ Quoi ?
« Kyahahahahahaha ! Non ! Ça chatouille ! Ahahahahahahahahahahahahi, hihi, je ne peux pas, je ne peux pas respirer ! Noooo hahaha ! »
Aikawa-san bougeait son corps avec fougue en riant et en versant des larmes.
Était-ce la première fois que j’entendais son rire… ?
« N — non ! Mes côtés sont ma faiblesse ! Pas ici. »
Les gobelins rougirent, fascinés par Aikawa-san qui suppliait alors que ses cheveux se balançaient dans tous les sens. Chaque fois qu’elle se débattait, ses seins dansaient de haut en bas, de gauche à droite avec de brusques secousses, et sa partie importante transparaissait à travers le vieux tissu enroulé autour de sa taille.
… Quelle horrible torture ! Et vous, gobelins, vous êtes trop enthousiastes.
Mais à ce rythme, ne va-t-elle pas être en dyspnée ?
Alors que je pensais à ça, le gobelin retira sa main. Un timing exquis.
Aikawa-san s’accrocha à la chaîne et respira fortement encore et encore.
« … Arrêtez ça tout de suite… ou je vais aller dire ce que vous avez fait à votre patron ! » déclara-t-elle.
« Geh ? » Le gobelin avait reculé avec un visage effaré.
Aikawa-san avait souri avec un visage qui disait « Je t’ai eu ! »
« Si vous continuez à le faire, je ne serai pas simplement en colère. Mais si vous me libérez tout de suite, je ne dirai rien. Qu’allez-vous faire ? » leur demanda-t-elle.
Le gobelin s’était approché d’elle et il lui avait dit à voix basse. « Compris. »
Aikawa-san avait soupiré alors qu’elle semblait soulagée.
« Oui. Je suis heureuse que nous puissions nous comprendre. Alors, pouvez-vous me détacher ? » leur demanda-t-elle.
Cependant, après que le gobelin ait tourné le dos à Aikawa-san, il ramassa une épée rouillée appuyée contre le mur.
─ Hein ? Attends un peu…
« Je comprends que c’est la meilleure méthode, » annonça le gobelin.
Le gobelin s’approcha d’Aikawa-san, traînant l’épée sale.
« Tu devrais être morte, » annonça-t-il.
« C’est la meilleure solution, » annonça le deuxième gobelin.
Le teint d’Aikawa-san devient pâle.
« Non… ne faites rien de stupide… non, non ! » s’écria-t-elle.
Le gobelin avait pointé son épée sur Aikawa-san.
« Nooooooon ! Au secours ! Que quelqu’un m’aide ! »
Les gobelins, c’est trop soudain !
Puis-je le faire ?
Heureusement, les gobelins sont de bas niveau. Ils sont de niveau 3, donc ça va.
Cela dit, ma force est inférieure à la leur. Moi, qui ai enlevé l’armure du Roi-Démon, je suis niveau 1. Mais comme ce sont mes adversaires, je peux utiliser la même astuce que quand je rejoins la guilde 2 A.
J’avais ouvert la liste des articles dans le menu.
─ Objet facturé « Renforcement corporel »
Si j’utilise ce truc, ma puissance d’attaque augmentera de 1. Ma puissance d’attaque par défaut est de 20, mais la puissance d’attaque nécessaire pour combattre ces types est d’environ 30. J’avais appuyé sur le bouton à plusieurs reprises et j’avais consommé 10 charges de « Renforcement corporel ». L’une d’elles coûtait 500 yens, donc la facture totale montait à 5 000 yens.
Qu’est-ce que je peux acheter avec 5 000 yens ?
Cette pensée m’avait traversé l’esprit l’espace d’un instant, mais il était impossible de comparer ça avec la vie d’Aikawa-san.
Après avoir confirmé que ma puissance d’attaque avait bel et bien augmenté, j’avais ouvert la porte et j’avais bondi à l’intérieur de la pièce. J’avais effectué un coup dans le dos du gobelin à ma gauche avant que je ne sois remarqué.
« Gugyaaaaaaa ! »
L’attaque-surprise est la base des bases. J’avais percuté mon épée contre son dos plusieurs fois de suite. Il s’était retourné vers moi et je l’avais frappé une dernière fois à cet endroit. Le gobelin était tombé en poussant un dernier cri d’agonie. Le gobelin restant m’avait alors regardé avec des yeux emplis de surprise.
« Qu… quoi, tu… »
Le gobelin tourna son épée vers moi. Cependant, sa réaction était bien trop lente. J’avais pris l’initiative et le gobelin ne faisait que riposter. J’avais ainsi repoussé l’attaque du gobelin puis j’avais effectué le chemin inverse avec mon épée. Le gobelin vacilla, une occasion avait ainsi été créée. Je déplaçai après ça l’épée comme si je le pressais pour une réponse.
Le gobelin contre-attaqua à nouveau, mais ses points de vie avaient été diminués par moi depuis le début. Même si nous continuions ce concours d’attaque et de défense, la différence ne sera pas réduite. Finalement, le gobelin était tombé et avait arrêté de bouger après que nous ayons répété ça quatre ou cinq fois. J’avais alors poussé un profond soupir et rengainé mon épée.
Aikawa était stupéfaite, observant le déroulement des événements. Après avoir volé la clé au gobelin, j’avais tendu la main pour enlever les chaînes auxquelles Aikawa-san était suspendue. Aikawa-san murmura, en fixant mon visage vu de côté.
« Est-ce que… Doumeguri-kun ? »
Les chaînes enlevées, Aikawa-san, devenue une femme libre, avait levé les yeux vers moi.
C’est normal d’être perplexe. Je ne porte pas l’armure du Roi-Démon maintenant ─ mais je ne ressemblais pas non plus à Doumeguri Kakeru.
Pour parler au sens figuré, mes cheveux étaient de couleur argentée avec une longueur qui atteignait mes épaules. Mon œil droit était bleu et mon œil gauche était rouge. Je portais sur la tête un chef-d’œuvre fait sur mesure et il en était de même du reste de ma tenue. Le long manteau de cuir et l’épée portée sur mon dos étaient uniques dans ce monde. Il y avait une pièce d’armure en argent qui ressemblait à une prothèse sur mon bras gauche. Un motif et une belle pierre précieuse étaient placés sur le dos de ma main gauche.
merci pour le chapitre