Chapitre 3 : L’armure Pagan
Partie 2
« Peut-être êtes-vous intéressé par notre église ? »
« Kyaa ! »
« Ah ! »
J’étais tellement surpris que j’avais même sursauté.
Quand je m’étais retourné, un homme se tenait là sans que je le remarque avant ça.
« Je m’excuse. Ce n’était pas mon intention de vous effrayer, » déclara l’homme.
Son corps tout entier était recouvert d’une robe bleue et son visage portait un masque inspiré d’un oiseau. Il s’agissait de quelque chose de semblable à un masque de peste, ceux que portaient les médecins qui traitaient la peste noire dans l’Europe médiévale.
Bien que la partie des yeux soit creusée, l’expression de ses yeux noirs était illisible. La suspicion créée par l’ensemble de son corps donnait l’illusion de se démarquer des décorations de l’église.
Asagiri avait mis sa main sur sa poitrine afin de réfréner les battements de son cœur.
« Désolée. Nous sommes venus et entrés de notre propre chef, » déclara-t-elle.
L’homme masqué secoua la tête et il répondit d’une voix douce. « Pas du tout. Nous, l’ordre d’Orzelia, ne rejetons pas ceux qui viennent. »
« Ordre… d’Orzelia ? » avais-je demandé.
J’avais incliné ma tête sur le côté. Il y avait même des religions à Exodia Exodus ?
« Oui. L’Orzelianisme est celui qui met ensemble la paix, le bonheur et l’éternité dans ce monde. Je suis aussi un prêtre de cette église. Je prie chaque jour pour sauver le monde, » déclara-t-il.
Oui, oui, juste prier ne va pas aider ou sauver le monde.
« Asagiri, si nous restons trop longtemps…, » déclarai-je.
« Ah, tu as raison. Si vous voulez bien nous excuser, » déclara Asagiri.
« Ne vous inquiétez pas, et revenez nous voir. Si vous en avez l’occasion, venez à notre messe, » déclara le prêtre.
J’avais quitté l’église en poussant un léger soupir. Cette installation religieuse avait quelque chose de bizarre, et j’avais du mal à respirer, ou plutôt, elle présentait un étrange sentiment d’intimidation.
« Quelle église singulière c’était, » déclarai-je.
« Ouais. En laissant ça de côté, trouvons notre destination initiale. »
Après avoir pris de nombreux mauvais virages, nous avions finalement atteint le bâtiment que nous cherchions. C’était un palais, mais c’était plus exactement comme un musée avec diverses œuvres d’art exposées à l’intérieur. Comparé à l’église d’Orzelia où nous nous étions arrêtés peu de temps auparavant, je me sentais étrangement soulagé. Après l’avoir inspecté pendant environ une heure, j’étais allé dans un café avec une terrasse à l’air libre à proximité et j’avais fait face à Asagiri.
« Doumeguri-kun. Merci pour cette journée, » me déclara-t-elle tout d’un coup.
« Hein ? Pourquoi me dis-tu ça ? » lui demandai-je en réponse, surpris par ses paroles.
« Tu as essayé de me remonter le moral, non ? » me demanda-t-elle avec un petit sourire.
C’est un fait, mais ce n’est pas cool de le confirmer.
« N-Non… pas nécessairement. »
J’avais répondu ainsi, mais le visage d’Asagiri affichait toujours un sourire amical.
« De combien de temps est-ce que je dispose ? » me demanda-t-elle tout d’un coup.
« Qu’est-ce que tu dis… ? » lui demandai-je.
Asagiri fixa sa main droite qui semblait porter un gant de dentelle. Avec sa main enveloppée d’un motif rouge, elle détacha le bouton de la veste.
« H-hey, qu’est-ce que tu fais ? » J’avais inconsciemment paniqué et crié.
Asagiri m’avait parlé, en ouvrant sa veste qui enserrait sa poitrine. « Elle est déjà allée si loin, tu sais ? »
« ─ » J’étais resté sans voix.
La malédiction se propageait même sur les gonflements de sa poitrine. On aurait dit qu’elle portait un autre sous-vêtement en dentelle rouge sous ses sous-vêtements.
« Je veux faire bon usage du temps qui me reste. J’aimerais avoir le moins de regrets possible. Alors, combien de temps me reste-t-il ? » me demanda-t-elle, insistant.
J’avais serré mon poing sous la table.
« … Même si je pouvais le prédire, ça n’a aucun sens. Cela ne prolongera pas le temps dont tu disposes et c’est une perte de temps. Si j’avais le temps de penser à ça, il vaudrait mieux penser à comment te sauver, Asagiri, » répondis-je.
Asagiri m’avait regardé avec perplexité pendant un moment puis elle avait ri, l’air amusé.
Eh ? Qu’est-ce qui était drôle ?
« Désolée, désolée. C’est juste que Doumeguri-kun, tu as dit quelque chose que Hellshaft aurait dit, » déclara-t-elle.
─ !?
Une sueur froide avait inondé mon cœur tout d’un coup.
J’avais désespérément fait un sourire en coin, et j’avais crié dans ma tête « Calme-toi ! »
« Vraiment ? Non pas que ce soit une opinion sans surprise…, » essayais-je de la persuader.
« Oui, c’est peut-être vrai. Sa façon de parler est plus prétentieuse, mais je suppose que le contenu et l’ordre d’explication étaient exactement les mêmes, non ? » déclara-t-elle.
« Je… est-ce donc… ? » balbutiai-je, incapable de répondre correctement.
Merde, ma voix tremble. Non, ne fais pas de contact visuel ! Tes yeux te trahissent, Doumeguri Kakeru !
« M-Mais Asagiri, as-tu eu une conversation agréable… avec Hellshaft ? De plus, il semblerait qu’il t’ait encouragée d’après ce que tu dis, non ? Cependant, tu avais dit que tu n’avais pas trop parlé avec lui avant ça. »
« Ah… ! »
Asagiri avait affiché une tête qui disait « oups ». Après avoir croisé les bras et gémi avec un « humm », elle s’était penchée en avant sur la table et avait placé ses lèvres près de mes oreilles. Les cheveux d’Asagiri sentaient bon.
Uwa ! Hé, Asagiri ! Tu es un peu trop imprudente ! Être franc, c’est bien, mais si tu ne durcis pas un peu plus ta garde, l’autre personne se fera de fausses idées !
Sans savoir ce qu’il y avait dans mon cœur, Asagiri avait envoyé une puissante attaque de chuchotement à une distance super proche.
« Je ne le dirai qu’à toi, Doumeguri-kun. Personne ne doit savoir, d’accord ? »
Nos visages étaient si proches que nous étions sur le point de nous toucher. J’avais acquiescé docilement tout en ressentant l’illusion de sentir la température corporelle d’Asagiri.
« La vérité est que… j’ai eu une conversation agréable avec Hellshaft. D’ailleurs, il m’a aidée de bien des façons et j’ai aussi coopéré avec lui. Quand je disais que j’étais une prisonnière de guerre, c’était peut-être vrai, mais j’ai aussi eu l’impression de voyager avec lui, » murmura-t-elle.
─ C’est vrai. Parce que l’affaire de l’anneau maudit est arrivée, c’est devenu un voyage difficile… mais pour moi, voyager avec Asagiri a été un moment irremplaçable.
J’avais regardé autour de moi, anormalement inquiet de mon environnement, et j’avais demandé à voix basse.
« Eh ? V-vraiment ? Avec cet Hellshaft ? »
Asagiri avait touché son menton et avait hoché la tête.
« Nous avions tous deux des problèmes, alors c’était comme si… on travaillait ensemble, » répondit-elle.
« Oh, je vois. »
« À l’époque, je me suis aussi demandé si Hellshaft n’était pas totalement diabolique et s’il avait une part d’humanité en lui. Mais… »
Asagiri avait éloigné son corps de moi, et en s’adossant à la chaise, elle avait pris une tasse avec du cappuccino dedans. Elle avait ensuite pris une gorgée et avait dit.
« Au final, c’était un type terrible. »
Je me sentais vaincu dans mon cœur.
« Asagiri, » déclarai-je.
« Oui ? »
Je fixais la bague maudite posée sur la main gauche d’Asagiri.
« La malédiction sera sans doute brisée. Alors, ne t’inquiète pas pour le temps dont tu disposes, » déclarai-je.
Asagiri m’avait regardé fixement. Elle avait fermé les yeux comme pour acquiescer, puis elle avait souri pour me rassurer.
« Oui… tu as raison. »
Ses yeux joyeux étaient légèrement humides. Ses joues étaient teintées d’écarlate. Le visage souriant d’Asagiri était aussi bien que la beauté de cette ville.
Il n’y a pas de temps à perdre.
Même si je dois utiliser quelques moyens excessifs, j’infiltrerai Infermia et entrerai en contact avec Aikawa-san. Et le mystère sur Satan et le Santa-X.. ,
« Qu’est-ce qu’il y a ? » me demanda-t-elle tout d’un coup.
« Hein ? »
Asagiri m’avait regardé en face, semblant s’inquiéter pour moi.
« Ah ! Non, j’étais un peu perdu dans mes pensées ! » m’excusai-je.
Quoi ?
« Si quelque chose te préoccupe, j’aimerais que tu me le dises, » déclara-t-elle.
Non, je ne peux pas le dire.
« E-euh…, ce secret sur Hellshaft… même pour Ichinomiya ? » lui demandai-je.
« Eh ? Ah… c’est vrai. Même pour Akira-kun, » me répondit-elle.
« Vraiment ? J’étais sûr que tu le dirais à Ichinomiya, » répondis-je.
Asagiri avait eu l’air un peu troublée. Ah oui. C’est trop difficile de parler de ça avec l’homme que tu aimes.
Désolé. J’ai été inconsidéré. S’il te plaît, oublie ce que j’ai dit. Ne t’inquiète pas, je ne le dirai à personne.
J’avais pris une posture de prière avec une main et m’étais légèrement incliné. Asagiri avait souri, l’air troublé.
« Ce n’est pas comme si je devais parler de tout et de rien avec Akira-kun, » déclara Asagiri.
« Oh, c’est comme ça… Je suis vraiment insensible…, » m’excusais-je.
« Je préférerais plutôt demander conseil à toi, Doumeguri-kun, » déclara-t-elle avec le sourire.
─ Hein !? Non non, tu dois juste me taquiner là.
« Pour être franche, Doumeguri-kun, tu donnais toujours l’impression qu’on faisait face à un mur avant… mais après que tu sois venu dans ce monde, nous avons réellement commencé à parler, j’ai été surprise de voir à quel point il était facile de parler avec toi. Et tu es un acteur caché. Tu soutiens secrètement Akira-kun, » déclara-t-elle.
J’étais troublé. Je n’avais pas l’habitude d’être félicité, alors je n’avais pas su comment réagir.
Asagiri goûta le cappuccino et posa la tasse sur la soucoupe. Puis Asagiri demanda comme un murmure, en regardant les bulles tourbillonnantes.
« Qu’est-il arrivé à Akira-kun récemment ? Il a changé d’une manière ou d’une autre… »
« Ichinomiya ? Hmm… Je suppose que oui ? » répondis-je.
Je ne comprenais pas l’intérêt de la question d’Asagiri. Récemment… ? J’ai l’impression qu’il n’a pas beaucoup changé… Ah.
« Alors il l’a fait ? » me demanda-t-elle.
« Ah… non. »
Bien que je le ressente un peu, je pense qu’Ichinomiya se soucie trop de Shizukuishi. Peut-être que c’est… ce qu’Asagiri peut percevoir.
Se pourrait-il qu’elle essaie de me brancher avec Shizukuishi ? Dans ce cas, si je dis que je suis en bons termes avec Shizukuishi, alors cette condition devrait la satisfaire.
« … Je vais discrètement le surveiller, » déclarai-je.
« OK. Mais ce n’est pas comme si tu devais faire quelque chose, compris ? Si tu remarques quelque chose…, » répondit-elle.
« Je ferai en sorte de ne pas être soupçonné, » répondis-je en souriant légèrement. « Même si la personne que tu aimes est un bel homme, cette même chose doit t’inquiéter à mort, non ? »
Asagiri avait souri légèrement et elle avait détourné le regard. Elle plaça ses mains sur ses joues et regarda le paysage urbain de Laguna vu de la terrasse sans toit.
Son visage vu de côté avec sa bouche cachée par sa main et son expression faciale était difficile à lire. Cependant, le regard qui fixait le paysage urbain était étrangement vif.
Parler d’amour et de ce genre de choses était quelque chose de risible. Cependant, j’avais trouvé que le regard d’Asagiri était un peu différent de l’humeur d’une jeune fille amoureuse qui pensait à l’homme dont elle est amoureuse.
merci pour le chapitre