Chapitre 3 : L’armure Pagan
Partie 1
Le plus haut clocher de la ville faisait presque 100 mètres de haut. Après avoir monté les escaliers se trouvant à l’intérieur de l’édifice, je pouvais regarder toute la ville en bas.
« Wôw… c’est incroyable… »
Asagiri, qui était montée après moi, avait lâché un soupir devant ce grand panorama.
Nous étions en ce moment à Laguna, la ville de l’eau.
Il s’agissait d’une ville découverte lors des activités d’exploration de la guilde 2A, une ville construite sur la mer. Elle ressemblait beaucoup à Venise que j’avais déjà vue à la télé dans une émission de voyage. Son concepteur l’avait peut-être utilisée comme référence.
Des toits de couleur brique étaient érigés comme s’ils encombraient des îles artificielles de différentes tailles. La terre qui ressemblait à s’y méprendre à une grande île était en vérité un rassemblement de petites îles. D’étroites voies d’eau divisaient la zone, et de petits ponts avaient été construits afin de relier les différentes îles. Ce qui divisait encore plus cette agglomération était un grand canal au centre. Des bateaux de toutes tailles allaient et venaient sur cette voie navigable.
Le paysage de la mer bleue scintillant et de la ville flottante à l’aspect délicat au-dessus d’elle était l’un des plus beaux paysages de tout Exodia Exodus.
« C’est vraiment magnifique ! Je suis contente qu’on ait réalisé qu’on pouvait aller dans un endroit comme ça, » déclara-t-elle.
« Nous avons eu de la chance. Nous l’avons juste repéré en traînant dans le coin. Je ne savais pas où était l’entrée, et je me demandais si tu le savais, Asagiri…, » lui demandai-je.
« Oui, nous avons de la chance. Mais je ne le savais pas que cela existait. Je ne l’avais pas du tout remarqué, » répondit-elle.
Asagiri souriait, l’air heureuse, regardant le beau paysage qui s’étendait devant ses yeux avec des yeux brillants à nouveau.
Je pouvais voir qu’Asagiri avait un sourire heureux après un long moment.
Bien sûr, elle riait lors de ses interactions régulières avec la classe 2 A. Cependant, ce sourire me donnait toujours l’impression que ce n’était qu’une ombre. Plutôt que de sourire comme si elle s’amusait et était heureuse, c’était un sourire qui prenait soin de ne pas inquiéter son entourage à son sujet.
« Alors, personne ne sait qu’on peut monter dans le clocher ? » me demanda-t-elle.
« Probablement… pas. Asagiri, si même toi, tu ne le savais pas, alors je doute que les autres le saches, » lui répondis-je.
« Est-ce ainsi ? Alors, pouvons-nous garder ça entre nous pour un moment ? » me demanda-t-elle timidement.
« Hein ? »
Asagiri avait malicieusement fermé l’un de ses yeux et elle m’avait souri.
« Un secret entre toi et moi, Doumeguri-kun, » continua-t-elle.
Kuh… flotter comme ça sur un nuage ne sert à rien !
Ah, Asagiri avait ajouté quelque chose comme si elle se souvenait d’un point important. « Mais on peut le dire à Nonnon si tu veux ? »
Non, parce que… oublie ça.
« C’est quoi ce bâtiment ? » me demanda-t-elle.
Asagiri avait désigné un bâtiment blanc en forme de dôme rond.
« Je ne sais pas, peut-être que c’est une église ou un palais ? Ne devrait-on pas essayer d’y aller ? » lui demandai-je en réponse.
Asagiri acquiesça avec un grand sourire. Asagiri descendit les escaliers en premier cette fois-ci. Je pensais « combien de temps serons-nous en sécurité dans cette ville ? » en regardant son dos.
L’armée de Satan étendait progressivement son territoire.
Le côté nord des monts Rammel était déjà sous leur contrôle, ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne s’approchent de Sandiano. Là, la guilde 2A s’était déplacée de Sandiano à Laguna à l’extrême ouest du continent.
J’aimais cette ville parce qu’elle était belle et agréable à vivre, et surtout parce qu’elle était loin d’Infermia. Elle était entourée par la mer. L’Armée de Satan ne possédait pas de marine. Même si la ville était attaquée, il serait difficile de l’attaquer en une seule fois.
Et il y avait autre chose. Bien que la cité flottait sur la mer, je pouvais utiliser la téléportation parce qu’elle avait été construite sur un plateau maritime près de la terre.
Mais la situation ne s’était pas améliorée pour autant, bien sûr.
En fin de compte, même Alexar n’avait pas la force militaire nécessaire pour combattre l’armée de Satan. En dernier recours, j’avais décidé de compter sur les relations des quatre Hellzekters, mais…
En conclusion, cela n’avait pas non plus fonctionné.
Forneus ne voulait pas la peine d’être considérée, car elle avait été en premier lieu exilée du paradis. J’avais donc rendu une autre visite à la reine elfe noire Zeragiel. Bien que nous ayons eu une rencontre intime comme d’habitude…,
« Je suis désolée, Maître Hellshaft. Je ne sais pas encore si l’invasion de Satan atteindra le continent de Logress… Pourquoi ne pas prendre un moment pour voir ce que Satan fait ? Vous êtes dans une position délicate à présent… »
Objectivement parlant, c’était la bonne décision à prendre pour elle, comme on l’attendait de la reine Zeragiel. Cependant, pour moi, c’était la chose la plus regrettable qui soit. En disant ceci et cela, je me demandais s’ils allaient finir par coopérer, mais ils n’étaient pas si faciles à persuader.
J’étais même allé au lieu de naissance d’Adra et à la maison de Grasha, mais j’avais eu de mauvais résultats là aussi.
Comme il n’y avait pas de méthode d’attaque efficace contre Satan, je n’avais pas d’autre choix que d’entrer en force. Il faudrait une force militaire considérable pour mettre en déroute l’armée de Satan jusqu’à ce que ce dernier soit seul puis le vaincre. Mais où se trouverait une telle force militaire dans ce monde ?
Nous étions complètement à court d’options.
Après avoir descendu les escaliers et être sortie du clocher, une place se trouvait là. C’était une vaste et belle place entourée sur trois côtés par des piliers, de fenêtres et de bâtiments alignés de façon ordonnée. Après avoir traversé la place avec Asagiri et passé l’arche percée sous un bâtiment, nous nous étions heurtés à un étroit cours d’eau. Nous avions alors suivi la voie d’eau et un bassin d’eau d’environ 25 mètres de large et de petits bateaux appelés gondoles s’étaient trouvés alignés là. Elles agissaient comme des taxis qui attendaient des clients devant une gare.
Le trafic maritime était important ici, et les petits bateaux étaient utilisés comme moyen de transport quotidien. Les gondoles attendaient les clients comme des taxis. Asagiri avait tourné son visage vers moi.
« Alors, est-ce qu’on s’approche de là en gondole ? » me demanda-t-elle.
J’acquiesçai et Asagiri indiqua la destination au batelier qui tenait une longue pagaie. Après que nous soyons tous deux montés à bord du long et étroit bateau noir, la gondole commença à bouger comme si elle glissait.
Elle passa par des canaux étroits avec des murs de pierre des deux côtés. Se déplacer d’un point de vue plus bas que le sol était un peu étrange.
« Hé, regarde ça ! » s’exclama Asagiri.
J’avais regardé dans la direction où Asagiri regardait tandis que la gondole oscillait de gauche à droite. Comme le bateau était fin, il réagissait fidèlement au léger mouvement du poids.
« Ah ! »
À ce moment-là, j’avais senti le poids d’Asagiri s’appuyant sur mon épaule. Couplée à cette douce sensation, la présence du corps d’Asagiri m’était transmise. Inconsciemment, j’avais été excité par cette situation.
Asagiri était tellement absorbée à regarder le paysage qu’elle ne semblait pas du tout le remarquer. Elle regardait les jolis murs colorés des bâtiments et criait « Uwaa ♪. » Les balcons étaient alignés sur les murs, chacun étant orné de fleurs et de plantes. De là, j’avais l’impression de pouvoir voir le quotidien et le mode de vie des habitants de cette ville sans être gêné. Asagiri avait chuchoté d’une voix un peu douce.
« C’est un peu mignon et sympa, tu ne trouves pas… ? »
« Oui. C’est vraiment comme une ville qui apparaît dans les contes de fées, » lui répondis-je.
C’est une ville qui me donne l’illusion de tomber amoureux de la fille à côté de moi. C’est peut-être la magie de cette ville.
Nous étions passés sous un petit pont au-dessus du canal. Puis, le batelier amena la gondole près de l’extrémité du canal. Il y avait là un escalier, nous informant que nous étions arrivés à destination.
Asagiri paya la facture avant que je n’essaie de la payer. J’étais descendu de la gondole en premier, je m’étais retourné et j’avais essayé de donner un coup de main à Asagiri. Mais il était trop tard, Asagiri avait déjà quitté la gondole d’un mouvement léger. Ma main droite tendue manqua Asagiri.
Calme-toi, bras droit ! Tu as voulu montrer une bonne chose et tu as été trop impertinent ! C’est quand même super gênant de ne pas être remarqué !
« Hmm ? Qu’est-ce qui ne va pas ? » me demanda-t-elle. Asagiri s’était retournée vers moi avec un sourire éclatant.
« Non, ce n’est rien. Allons-y, » répondis-je.
J’avais fait semblant d’essuyer ma main sur ma veste et j’avais marché à côté d’Asagiri.
L’endroit où nous étions descendus était une petite place, mais sa largeur se rétrécissait dès que nous nous étions engagés sur la route. Des deux côtés, de grands bâtiments se dressaient comme s’ils s’imposaient sur la route, et nous avions l’impression de marcher au fond d’une vallée. Quand j’avais levé les yeux, j’avais pu voir la longue et étroite bande de ciel bleu entre les bâtiments.
Avant de nous en rendre compte, nous nous étions perdus en marchant sur la route pavée.
« Hein ? C’était dans cette direction, non ? » me demanda-t-elle.
« Pour être honnête, je ne sais pas où il est…, » répondis-je.
Il y avait des virages et des bifurcations partout, et les routes devenaient très compliquées. Il semblerait que nous nous serions perdus même en regardant une carte.
« Oh, nous sommes sortis dans un petit endroit dégagé, » déclara-t-elle.
Il y avait un canal en face de nous et un petit pont était construit au-dessus. Il avait la forme d’une arche, et le centre du pont était gonflé. Après l’avoir traversé, nous avions vu qu’il y avait une place compacte et un petit bâtiment avec un toit pointu qui ressemblait à une église.
« Ce n’est pas le même que celle que nous avons vue plus tôt, » déclarai-je.
« Oui, c’est évident…, » répondit-elle.
Le bâtiment en lui-même était normal, mais ce qui est étrange, c’était la couleur de ses murs. Ils avaient une couleur bleu vif. C’était une couleur bleue qui m’avait fait croire que je regardais le ciel bleu. Je veux dire, je pense que flotter au milieu de Laguna est même effrayant. Cependant, probablement parce qu’Asagiri était curieuse, elle avait saisi la poignée de l’entrée.
« On essaie d’entrer ? » me demanda-t-elle.
« Eh bien, ce n’est pas quelque chose que l’on voit tous les jours…, » répondis-je.
Asagiri avait ouvert la porte d’entrée en émettant un grincement.
« Quo… incroyable, » déclara-t-elle.
Il y avait des dessins sur le mur. Les fenêtres étaient composées des vitraux, ce qui créait des couleurs lumineuses vers le rouge et le bleu. Quand j’avais regardé le plafond, j’avais pu constater qu’une image y était dessinée.
« Ça semble être des peintures religieuses, » déclarai-je.
Asagiri regarda également le plafond. « Mais elles sont un peu effrayantes… »
Bien qu’il s’agissait de peintures aux couleurs douces et d’une magnifique couleur dorée, les contenus dessinés étaient assez sauvages. Les humains étaient brûlés par le feu ou transpercés par des épées, c’était comme si les démons punissaient les malfaiteurs en enfer. Mais dans les dessins de cet endroit, il s’agissait des anges et non des démons qui le faisaient.
merci pour le chapitre