Chapitre 1 : Les deux fiancées
Partie 3
« A-Attendez un peu. Je pense que vous abusez de cette expression ! Et “affaire” !? C’était juste un accident ! » s’écria Alnoa.
« Une mésaventure !? Comment osez-vous ! Vous..., » s’écria Sharon.
« Oh, on est arrivé. Suivez-moi, s’il vous plaît, » Cécilia interrompit Sharon juste avant qu’une autre longue dispute n’éclate.
« D’accord, Cécilia, » déclara Alnoa.
En entrant dans le salon, les yeux de Lesfina avaient rencontré ceux d’Alnoa pendant un moment. Elle avait couvert son visage en raison de son embarras avant de se précipiter à l’intérieur de la pièce.
« Quand est-ce que vous deux... Argh ! Vous être le pire ! Vous n’êtes qu’une ordure ! » Sharon avait laissé échapper sa frustration sur un Alnoa sidéré et avait ensuite suivi Lesfina dans la pièce.
Ils avaient tous été conduits dans le salon le plus extravagant du château. La salle était remplie de la collection personnelle de meubles exquis de feu le Roi-Sorcier, rassemblés dans le monde entier. Deux beaux canapés étaient placés à côté d’une cheminée réalisée par un maître, apportée du royaume de Girlgon. Les meubles avaient été agencés et avaient été choisis de façon experte, donnant un air sophistiqué à la pièce.
« S’il vous plaît, asseyez-vous. » Alnoa avait offert aux filles l’un des canapés, et il s’était assis sur le canapé opposé.
« Merci, mon chéri, » murmura Lesfina.
Cécilia en avait profité pour préparer du thé, l’un de ses passe-temps.
Alnoa avait alors réfléchi à la façon dont il devait entamer la conversation embarrassante qu’il devait avoir avec les deux Divas assises en face de lui. Mais avant qu’il n’ait pu terminer ses pensées, il s’était retrouvé face à une lame.
« Je vous ai eu ! » cria Sharon.
« Wooooawww ! » cria Alnoa.
La princesse aux cheveux rouges venait de lancer sa troisième attaque sur le roi Alnoa.
N’a-t-elle pas donné ses armes à Lilicia ?
Alnoa écarta la tête juste avant que son visage ne soit touché.
« Tch. » Sharon fit claquer sa langue en raison de sa frustration.
Et ainsi, un nouveau duel de regards avait commencé.
« Quoi !? Pensiez-vous vraiment que mon épée était la seule arme présente sur moi ? » demanda Sharon.
Sharon avait fait tournoyer son couteau et avait raillé Alnoa avec un regard plein de suffisance.
« Pourquoi avez-vous un couteau sur vous !? » Alnoa avait interrogé Sharon tout en regardant l’arrière du canapé sur lequel il était assis avant ça.
« Voulez-vous vraiment le découper ? » demanda Alnoa.
« Avec plaisir ! » répondit Sharon.
« Wôw ! » s’écria Alnoa.
Sharon s’était jetée sur Alnoa qui était maintenant derrière le canapé. Il avait évité de justesse son attaque.
Elle va beaucoup trop loin ! Il est temps de mettre un terme à tout ça.
« Ne me sous-estimez pas ! Croyiez-vous que je vais m’enfuir pour toujours !? » s’écria Alnoa.
« Trop lent ! » répliqua Sharon.
La tentative de contre-attaque d’Alnoa avait été contrecarrée par Sharon, qui avait anticipé une telle manœuvre.
« Prends ça ! » cria Sharon.
« Wahh ! » s’écria Alnoa.
Alnoa n’avait pas pu réagir à son attaque rapide. Il avait perdu l’équilibre et s’était effondré sur le canapé.
Sharon se tenait au-dessus d’un Alnoa sans défense. Elle avait souri victorieusement. Certaine de sa victoire, elle leva son couteau et s’élança de toutes ses forces. Cependant...
La lame du couteau se brisa en deux avant d’arriver jusqu’à lui. Même avec toute sa force placée dans une attaque, elle n’arrivait toujours pas à l’atteindre.
« Encore !? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi ne puis-je pas vous frapper ? » demanda Sharon.
Enragée, Sharon avait déplacé sa main droite vers sa poitrine avant de sortir un autre couteau de là. On disait que le corps d’une femme détenait de nombreux secrets, mais personne ne s’attendrait à ce que ses secrets soient aussi mortels.
« Arrêtez de résister, sale chien ! » cria Sharon.
Sharon était encore une fois en train d’essayer de commettre un meurtre sans même essayer de cacher ses intentions.
*Clang !*
Cette fois-ci, ce ne fut pas son astuce habituelle qui l’avait sauvé. Il avait reçu de l’aide sous la forme d’une boule de glace projetée depuis le côté et frappant le couteau placé dans la main de Sharon.
« Ce n’est pas comme ça qu’une princesse... Ce n’est pas comme ça qu’une Diva devrait agir, » déclara Lesfina.
Lesfina, qui observait tranquillement jusqu’à présent, avait sorti sa baguette et elle avait tracé un cercle magique devant elle.
« Et... ce serait un problème si vous tuiez mon futur mari avant que notre mariage soit conclu, » déclara Lesfina.
Un « problème » ? C’est tout ? Quoi !? Ma mort est au même niveau que si elle perdait les clés de sa maison !?
Les deux filles avaient ignoré le mécontentement d’Alnoa, préférant plutôt faire face à l’autre avec colère.
« Attendez une seconde ! Vous ne pouvez pas vous battre ici ! » cria Alnoa.
« C’est bon, chérie. J’ai également lu une fois que vous deviez protéger votre bien-aimé à tout prix, » déclara Lesfina, faisant référence à sa grande culture provenant de livres.
« Oubliez ce livre. Écoutez-moi une seconde ! » cria Alnoa.
Mais le cri désespéré d’Alnoa ne pouvait pas pénétrer l’épais voile de tension qui entourait les deux Divas étrangères.
Lesfina avait mis en avant ses bras, et une boule de feu commençant à se former dans ses paumes. Les rumeurs étaient vraies. Elle était capable d’utiliser la magie sans avoir besoin de faire la moindre incantation.
Je suppose que c’est le pouvoir d’une Diva. Attends. Elle a l’intention de faire exploser toute la pièce !?
« Haha ! Croyez-vous que c’est assez pour me faire peur ? » Sharon avait souri tandis que la boule de flammes se refermait sur elle. « C’est assez rare que je puisse combattre une autre Diva ! »
Elle avait dévié la boule de feu avec une frappe habile de son couteau.
« Attendez ! Comment est-ce possible !? » Alnoa avait été choqué par le spectacle, bien trop abasourdi pour s’écarter de la boule de feu qui arrivait sur lui après avoir été déviée.
*Kaboom !*
L’explosion l’avait fait tournoyer dans les airs.
Hein ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
Du point de vue d’Alnoa, l’explosion n’avait pas été très chaude ou douloureuse.
Cependant, les meubles joliment disposés n’avaient pas eu autant de chance. Ce qui avait été pris dans l’explosion avait été la fierté et la joie de la famille royale.
« Nooon ! Cette horloge était la préférée de mon père !? Avez-vous la moindre idée de ce que ça coûte ? » déclara Alnoa.
« Ne vous inquiétez pas. Je me suis assurée que vous ne seriez pas blessée, mon chéri, » répondit Lesfina.
Alnoa pouvait voir que Lesfina se concentrait sur la menace devant elle alors qu’il s’élançait dans les airs.
Cette horloge était un trésor national. Ça vous tuerait de ressentir au moins un peu de remords !?
« Je vais bien, mais ça ne veut pas dire... Gahh ! » cria Alnoa avant de toucher le sol au milieu de sa phrase. L’impact avait fait plus mal que l’explosion.
« Est-ce que ça va !? Cette boule de feu a explosé devant vous ! » Celle qui tentait de tuer Alnoa avait demandé des informations sur son état de santé sur un ton inquiet.
« Je viens de mettre le thé dans l’eau chaude. Pourriez-vous attendre encore quelques minutes ? » demanda Cécilia.
Alnoa avait affronté la douleur qui l’assaillait et avait regardé sur le côté. Là, il avait vu Cécilia qui préparait paisiblement le thé avec son service à thé personnel.
C’est vrai. Cécilia est également une Diva. C’en est presque impressionnant comme elle n’est pas perturbée par tout ce vacarme.
« Q-Quoi qu’il en soit... Recommençons à tenter d’assassiner Alnoa ! » déclara Sharon.
« C’est vraiment quelque chose que vous ne devriez jamais dire à voix haute !? » s’écria Alnoa.
En tant que roi, d’innombrables assassins avaient tenté de le tuer. L’assassinat était un acte méprisable et lâche qu’il ne respecterait jamais.
« Taisez-vous, oui, taisez-vous ! C’est la première fois que je fais ça ! » s’écria Sharon.
Elle est terriblement lunatique pour un assassin...
Même Sharon avait réalisé que sa tentative de meurtre flagrante la plaçait du côté des agresseurs.
« Moi aussi, je souhaite avoir ma première fois avec le roi Alnoa... »
« ... »
Lesfina avait lâché une remarque inattendue depuis les coulisses.
« Lesfina, que voulez-vous dire par là ? En fait, désolé. Oubliez ce que j’ai demandé, » déclara Alnoa.
Le mal de tête d’Alnoa devenait la partie la plus douloureuse de cette épreuve.
« Roi Alnoa, appelez-moi Feena. C’est comme ça que mes proches m’appellent, » déclara Lesfina.
« Ah, d’accord ! Alors, appelez-moi Al ! » répondit-il.
« Al.. D’accord, » déclara Lesfina.
Feena hocha la tête en signe d’accord. Si vous regardiez de plus près, vous pourriez alors voir une légère trace de bonheur digne d’une adolescente sur son visage. Pendant un moment, Alnoa avait été captivé par la belle princesse aux sourires timides.
Feena avait mis en valeur sa poitrine (espérons-le) en cours de développement et avait lancé un regard glacial vers Sharon, qui se tenait à côté d’Alnoa.
« Et à la brute là-bas. N’oubliez pas de vous adresser à moi en tant que “Madame Lesfina” ! » déclara Feena.
« Qui êtes-vous en train d’appeler une brute ? » demanda Sharon
Sharon rencontra le regard froid de Lesfina avec un éclat de feu. Son expression était celle d’une bête sauvage, prête à attaquer.
« Désolée... Je voulais dire “monstre”, » Feena continua sans même broncher devant le regard féroce de Sharon.
« Oh, vraiment ? Ne croyez pas que je vous laisserai vous en tirer comme ça ! » Sharon était furieuse, grinçant des dents en raison de la frustration. Une aura rouge avait commencé à émaner d’elle.
« Hé-Hé, calmez-vous..., » cria Alnoa.
« Al. Faites attention, » cria Feena.
Reconnaissant la gravité de la situation, Feena avait sauté pour se placer devant Alnoa afin de le protéger.
« Oh mon Dieu. Désolée de vous avoir fait attendre. Le thé est prêt, » Cécilia désamorça la bombe qui était sur le point d’exploser avec une seule remarque anodine.
« Allez, assieds-toi ! » déclara-t-elle vers son frère.
Elle avait dirigé son doux sourire à Alnoa et l’avait poussé précipitamment vers la table. Les nerfs d’Alnoa s’étaient un peu calmés, mais il avait quand même ressenti le besoin d’avertir sa sœur au sujet de la tempête qui se préparait.
« Cécilia, ce n’est pas le moment ! » déclara-t-il.
« Je comprends que vous vous méfiez tous les uns des autres puisque vous venez de vous rencontrer, mais pourriez-vous vous joindre à moi pour une tasse de thé relaxante ? S’est-il passé quelque chose ? » demanda Cécilia.
Cécilia avait incliné la tête en raison de la surprise, comme si elle n’avait aucune idée de la situation dans laquelle elle venait d’entrer. Qu’elle l’ait planifié depuis le début ou qu’elle ait été simplement inconsciente de tout ça, la Diva d’Althos était un maître tacticien qui ordonnait avec un grand sens de l’autorité.
« Voulez-vous vous joindre à moi pour boire une tasse ? » demanda Cécilia.
Ne prêtant pas attention à l’intense épreuve de force, Cécilia se tenait entre les deux filles et offrait à chacune une tasse de thé.
« La ferme ! Je ne suis pas venue ici pour... Ah ! » cria Sharon.
Un léger cliquetis métallique résonnait dans la pièce. Le couteau de Sharon avait frappé contre la belle tasse de thé offerte et quelques gouttes s’étaient répandues sur le sol.
Il s’agissait d’un véritable accident, mais le sourire de Cécilia était passé de chaleureux à inquiétant. Elle était restée plantée là, tenant tranquillement la tasse de thé à Sharon.
« Ah, euh, je ne voulais pas..., » Sharon s’empressa de prendre la tasse de la main de Cécilia.
A-t-elle peur de Cécilia ? Je ne serais pas surpris. Ça pourrait devenir moche.
« Merci, Mademoiselle Cécilia, » Feena avait comprit le message et avait aussi pris sa tasse.
« Je suis honorée de..., » commença Cécilia.
Quelque chose s’était écrasé sur le sol.
« Ah... Je suis... désolée..., » balbutia Feena.
Feena devint pâle en un instant. Cécilia se tenait encore une fois tranquille, avec un sourire troublant.
Feena avait compris la situation après que Sharon ait effleuré la coupe avec son couteau, mais elle était peut-être trop tendue. Ses doigts tremblants avaient fait tomber la tasse pendant qu’elle la prenait, et elle s’était écrasée sur le sol.
D’accord. Ça va devenir vraiment moche là.
La tension dans la pièce était palpable. On pouvait presque voir la colère s’échapper hors de Cécilia. Si vous vous étiez trop approché d’elle, alors cela vous aurait très certainement déchiqueté.