Comment NE pas invoquer un Seigneur-Démon – Tome 9 – Chapitre 1 – Partie 6

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Chapitre 1 : Invasion de l’armée du Seigneur-Démon Suprême

Partie 6

L’endroit où se dressait jadis fièrement la porte ouest avait complètement changé. La zone à l’intérieur proche de la porte, où se trouvaient les chevaliers de la région, était criblée de fissures. Les chevaliers étaient bien entraînés selon les standards des Races, mais n’étaient même pas de taille lorsqu’il s’agissait de combattre de puissantes bêtes magiques de grande taille et des déchus.

Laminitus se tenait devant eux, armée de son fusil magique, les yeux fixés sur l’ennemi. Émile et ses compagnons d’aventure se trouvaient près de la porte où les décombres jonchaient le sol. Protégeant Laminitus dans leur dos, ils avaient maintenant maintenu un chemin dégagé pour son fusil magique.

Enfin, devant la porte ouest, le trou ouvert par le canon du Seigneur-Démon Suprême était présent. Les décombres de ce qui était autrefois la porte remplissaient l’endroit, ne laissant aucune trace de la grande route magnifiquement entretenue menant à l’entrée de la ville. Au centre de ce site en ruine se trouvait le champ de bataille de Galford, une vue où il n’avait pas encore sorti l’épée qu’il portait à sa taille.

Galford étudia silencieusement l’écart qui les séparait. Dix pas.

« Hmm, on dirait que tu vas être amusant ♪ . » Ryoka, qui se tenait en face de lui, avait plissé ses yeux.

« … Je ne peux pas dire que je suis d’accord… Je n’ai jamais trouvé la bataille agréable, » déclara Galford.

« C’est parce que tu es faible, n’est-ce pas ? Tu ferais mieux de ne pas me déplaire ! » Ryoka avait vigoureusement crié ces mots et avait donné un coup de pied au sol, en chargeant dans la direction de Galford. Elle se déplaçait cependant plus lentement que prévu.

Est-ce que je me suis trop entraîné ? Émile avait réfléchi à cela en la regardant.

Galford pensait qu’il ne serait pas capable d’égaler cette puissante Déchue de front, mais d’une certaine manière, elle ne semblait pas si rapide.

« Yah ! »

Ryoka avait balancé son long sabre chinois. Il y avait encore une certaine distance entre eux, mais sa lame avait soudainement brillé. La frappe avait touché, un pas plus tôt qu’elle ne l’aurait dû.

Une attaque-surprise !?

« Raaah ! » cria Galford alors qu’il dégainait son épée.

Les yeux d’Émile s’étaient élargis. La vitesse de Galford était dans une tout autre dimension que lorsque Émile s’était entraîné avec lui.

Je savais qu’il y allait doucement avec moi, mais je ne pensais pas qu’il serait si rapide !

L’épée de Galford avait dévié la frappe de Ryoka. L’air tremblait alors que le métal frappait contre le métal, et un autre coup suivit bientôt. C’était une combinaison de deux frappes de Galford, si rapide qu’Émile pouvait à peine la suivre de ses yeux.

Le sang avait jailli du dos de la main droite de Ryoka. Ses yeux s’étaient élargis.

« Ai-je été coupée !? » se demanda Ryoka à voix haute.

« Hm. » Galford baissa les yeux vers sa lame. La pointe de son épée avait été fendue.

« Heheheheh... Pas mal. Pas mal. » La blessure de Ryoka avait rapidement disparu. « Accélérons un peu les choses ! »

Elle avait attaqué à nouveau, cette fois-ci beaucoup plus vite qu’auparavant. Elle avait fait un pas en avant, Galford entrant à tous les coups dans la portée de son long sabre chinois.

« Nng... Aaah ! » cria Galford.

Galford avait dévié son épée. Il s’était ensuite déplacé autour d’elle dans un mouvement fluide et circulaire, coupant vers la partie supérieure de son bras. Ça ressemblait à une blessure profonde, mais cela ne l’avait pas vraiment coupée. Sa main gauche s’était baissée, impuissante.

« Comment !? Je suis plus rapide que toi ! » s’écria Ryoka.

C’était simplement une lacune technique. En tant que Déchu, Ryoka avait l’avantage en termes de force physique et d’endurance, mais il y avait une différence fatale dans le niveau de leur maîtrise à l’épée. Le jeu d’épée de Galford était un mélange de défense et d’attaques, il n’y avait aucune différence ou transition entre une attaque et un garde. Chaque fois que vous pensiez qu’il avait dévié un coup, ses mouvements coulaient comme de l’eau et se déplaçaient naturellement en contre-attaque. C’était une belle maîtrise de l’épée qu’on ne pouvait pas attendre de ses traits stricts.

Mais comme la lame n’avait pas coupé l’os, le bras gauche de Ryoka s’était régénéré en un clin d’œil.

Est-elle immortelle ?

« On dirait que tu n’es pas un perdant d’avorton ! » dit Ryoka, ses lèvres s’enroulant vers le haut dans un sourire extatique. « C’est ça, la bataille ! »

Elle avait encore une fois attaqué. Pensait-elle que la contre-attaque de tout à l’heure était un coup de chance ? C’était le même type d’attaque qu’avant. Galford l’avait encore une fois facilement repoussé, sa contre-attaque coupant l’épaule gauche de Ryoka cette fois-ci.

Les attaques de la Déchue avaient pris de l’ampleur, et Galford s’était empressé de s’adapter au changement. Leurs attaques s’entrechoquaient à maintes reprises, le son du métal se faisant entendre autour d’eux comme une cacophonie.

Leur combat était à un autre niveau. Les sons n’étaient pas des clics légers, mais plutôt des gongs et des coups lourds et retentissants. À chaque échange, l’épée de Galford était déchiquetée. Le long sabre chinois de Ryoka, en revanche, était enchanté et n’avait même pas une égratignure. Il la battait quand il s’agissait de l’épée, mais il y avait une différence entre leurs armes. Émile pouvait-il faire quelque chose face à ça ?

« Tch… » Ryoka avait soudain reculé.

« Hm ? » Galford, en restant prudemment sur ses gardes, ne l’avait pas pourchassée.

« J’abandonne. » Ryoka abaissa son long sabre chinois.

« Hmph… Si vous partez, les Races n’ont aucun intérêt à vous retenir, » déclara Galford.

« Vous ne me combattez pas sérieusement, n’est-ce pas ? » demanda Ryoka.

« Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? » demanda Galford.

« Vous me suivez, toujours à la bonne vitesse. Et quand je laisse une ouverture, vous n’essayez pas de la percer, » déclara Ryoka.

« … Je suis un homme prudent. Je ne vois que des ouvertures trop évidentes comme des pièges, » répondit Galford.

« Vraiment… Je suppose alors que je vais devoir vous faire jouer pour de bon, » déclara Ryoka.

Ryoka avait déplacé son regard derrière Galford, le fixant sur Émile et son groupe.

Quoi... Quoi !?

Bien sûr, ils n’avaient pas été pris au dépourvu. Ils étaient exceptionnellement prudents, ou du moins ils le pensaient… Les yeux de Ryoka brillaient dangereusement.

« Esquivez ! » cria Laminitus.

« Gah !? » Eristoff l’enchanteur avait craché du sang. Un trou lui ouvrit le côté gauche de son torse, et il tomba face contre terre.

« Eristoff ! » Émile s’agenouilla à côté de lui, criant son nom comme s’il souffrait.

« Gragh… » En réponse, ce qui sortait de sa bouche n’était pas des mots, mais plus de sang.

« E-Eristoff ! » Turon, le guérisseur, agita son bâton sur l’enchanteur blessé, offrant ses prières à Dieu. Une faible lumière enveloppa Eristoff, qui resta simplement allongée là en silence.

« Mon Dieu ! Que ta miséricorde soit sur nous ! » déclara Turon.

Seul le silence…

« Guérissez ses blessures, Dieu ! S’il vous plaît, mon Dieu ! » déclara Turon.

Turon tissa sérieusement son sort de guérison, mais Eristoff ne bougea pas. L’homme n’avait pas repris son souffle.

« Uuuu... Kuh... » Turon était tombé à genoux.

« E... Est-il mort !? » Émile n’arrivait pas à reconnaître sa propre voix quand ces mots lui échappaient. Son camarade venait de mourir sous ses yeux.

« Eh bien ? » demanda Ryoka, ses lèvres se tortillant en un sourire impitoyable. « Si tu n’es pas sérieux avec moi, je t’en tus un. Vous, les Races, vous détestez ça, n’est-ce pas ? Je parle de voir vos amis mourir. »

« Ne faites rien de stupide ! » Galford avait averti Émile — .

Mais le soldat en deuil s’était déjà lancé dans un sprint.

« Je vous maudiiiiiiiiiiitttt ! » cria Émile.

Le sang d’Émile bouillait dans ses veines. Il s’était précipité à Ryoka, son épée avait basculé vers le haut.

« Idiot… » Laminitus fit claquer sa langue et elle tira avec son fusil magique.

« Ah !? » Ryoka avait reculé alors que le coup de feu grondait dans les oreilles de tout le monde.

Elle l’a frappée ! Elle ne l’a pas évité !? Elle n’a pas pu répondre à temps !? Ou peut-être qu’elle a été négligente ! Peu importe, c’est ma chance !

« Frappe à l’Épée III ! » Émile s’était précipité, utilisant la capacité martiale de la classe de guerrier pour combler l’écart entre eux d’un seul bond.

« Ne vous approchez pas d’elle si négligemment ! » cria Galford.

Mais l’esprit d’Émile était trop taché de colère pour s’en soucier. Ryoka, dont la position avait été perturbée, balança d’une main son long sabre chinois sur sa tête. Leurs épées s’affrontèrent férocement.

Puis, la lame massive de Ryoka s’approcha des yeux d’Émile.

« Hah ! » Il avait dévié le long sabre chinois avec son épée. Il avait ensuite interrompu son élan horizontal au milieu de la ruée et avait libéré un autre talent martial.

« Quadruple frappe ! »

C’était un talent martial qui exigeait prétendument d’être un guerrier de niveau 80 ou plus. C’est une capacité qui allait libérer quatre attaques simultanées effectuées par un guerrier surhumain capable de manier une épée avec aisance. Ryoka avait bloqué l’une des entailles, mais les trois autres avaient touché leur cible et l’avaient fait voler.

« Kah !? Espèce de petit avorton insolent ! » s’écria Ryoka.

« Je n’en ai pas fini avec toi ! » s’écria Émile.

C’était l’effet de sa longue formation. Ryoka était beaucoup plus fort que Gregore, le Déchu qui avait attaqué Faltra la dernière fois, mais Émile était là, repoussant un adversaire si puissant dans cette bataille violente.

Une partie du mérite revenait aux enchantements d’Eristoff. L’épée magique d’Émile n’avait pas craqué en frappant contre le long sabre chinois, pas plus qu’elle ne s’était fracturée en frappant contre le corps solide de Ryoka.

Je te vengerai, Eristoff !

Son épée avait frappé contre le flanc de la déchue, et son corps s’était plié dans une direction contre nature. Si elle avait été de l’une des Races, elle aurait été coupée en deux.

Je peux gagner !

Émile avait pris position avec son épée visant vers le haut : le talent martial, Chute Montagneuse III. Il avait une puissance exceptionnelle, mais il fallait beaucoup de temps pour le déclencher. Dans la plupart des situations, essayer de l’utiliser ne ferait que vous faire frapper en premier. Quand Émile avait combattu Diablo une fois auparavant, il avait été frappé avant d’avoir pu activer son talent martial et avait été projeté en arrière dans un mur.

Mais Émile croyait de tout son cœur que ce talent martial soi-disant inutile était le plus approprié pour lui. Pour cette seule raison, il avait même étendu sa maîtrise à la compétence spéciale « Activation Instantanée » qui avait raccourci son temps d’activation. Ainsi, lorsqu’il était utilisé contre un adversaire ayant perdu son équilibre, la Chute Montagneuse III se faisait dans le temps.

« Prends-le ! » cria Émile.

Le visage de Ryoka était entré dans sa ligne de mire. Elle avait des cornes ainsi que des ailes et une queue de dragon. C’était une Déchue, avec le sang des Races sur les mains. Mais son visage… était celui d’une femme.

*

Je m’appelle Émile Bichelberger. Protecteur de toutes les femmes !

*

« Kuh ! » Contre son gré, Émile hésita un instant.

Ryoka avait affiché ses crocs. « Tu es une déception, petit avorton ! »

L’épée qui s’était écrasée sur la tête de Ryoka avait été brisée par un coup porté par son long sabre chinois.

« Quoi !? »

Une aura noire qui ne pouvait être décrite que comme des flammes répugnantes s’était échappée de la lame de son ennemi. Alors même qu’elle était submergée d’attaques, Ryoka avait gardé caché son atout le plus fort. Y allait-elle doucement avec eux ?

« Deuxième meurtre ! » Le long sabre chinois enveloppé de flammes noires s’abattit sur Émile, qui avait maintenant perdu son épée.

« Émiiiiiiiile ! » Quelqu’un s’était placé entre les deux combattants, bloquant le long sabre chinois de la Déchue avec son énorme bouclier.

… Ou du moins, il avait tenté de le bloquer.

« Gaaah !? » Grutas le défenseur avait été sommairement coupé en deux avec son bouclier.

« Gru… Aaah... !? » La vision d’Émile était peinte en rouge.

Malgré la frappe à travers un bouclier épais et l’homme massif qui le tenait, l’épée de Ryoka s’était encore déplacée avec un élan terrifiant, déchirant l’armure d’Émile. C’était comme si une tige de métal chaud avait été pressée contre sa poitrine. Ce n’était pas tant douloureux que terriblement chaud.

« Aaaaaaaaaaaahh !? »

Émile était tombé par terre. Seule la douleur l’avait dépouillé de toute sa force.

« On dirait que mon deuxième meurtre a été un autre petit avorton, » dit Ryoka, regardant Émile comme un insecte. « Eh bien, quoi qu’il en soit. Qu’est-ce qu’on dit maintenant ? As-tu toujours envie de te retenir ? »

Elle ne considérait plus l’existence d’Émile. Son intérêt s’était déplacé de nouveau à Galford.

« … Ignorer l’ordre d’attaquer à l’aveuglette, pour finir hors service…, » il soupira en réponse à sa question. « Je savais qu’on ne pouvait pas compter sur les aventuriers. Vous n’avez même pas été utile pour nous faire gagner du temps. »

Leur faire gagner du temps… Galford attendait — il attendait quelqu’un qui pourrait renverser la vapeur. Mais à en juger par ses paroles, il avait décidé d’abandonner cet espoir non fondé. Il avait jeté son épée usée de côté.

« Je n’avais pas l’intention de l’utiliser jusqu’à ce que je combatte le Seigneur-Démon, mais vous ne me laissez pas le choix…, » déclara Galford.

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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