Comment NE pas invoquer un Seigneur-Démon – Tome 9 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : Invasion de l’armée du Seigneur-Démon Suprême

Partie 2

Le même jour, à 11 heures du matin.

« … Allez, Boris, » chuchota Massa, l’ami de l’homme, d’une voix fine. « Tout ira-t-il vraiment bien ici ? »

« Ça devrait l’être. Garde la tête baissée, et cela, quoiqu’il arrive. Et je t’en supplie, ne fais pas de bruit si quelque chose se produit, » déclara Boris.

« Je sais, je sais… C’est pourquoi nous avons choisi les deux chevaux les plus silencieux que nous avons pu trouver. »

Les chevaux des hommes étaient plaqués à l’ombre d’une grange à une courte distance de là. C’était une position qu’on ne pouvait pas voir de l’autre côté de la rivière. Boris et Massa eux-mêmes rampaient contre le sol, se cachant à la vue de tous.

Le pont Ulug… Boris s’était porté volontaire pour partir en éclaireur dans son ancienne zone, ce qui signifiait que lui et son ami d’enfance Massa restaient seuls pendant que les autres battaient en retraite. Leur travail consistait à surveiller les mouvements de l’armée du Seigneur-Démon. Ils seraient forcés de se battre une fois que les Déchus auraient marché sur la ville, mais connaître les effectifs et le potentiel de guerre de l’ennemi pourrait leur donner un certain avantage… ou, au moins, les aider à se préparer mentalement pour ce qui allait venir. Cela soulagerait les soldats de la peur et du stress de ne pas savoir ce qui s’en vient et quand cela pourrait se produire. L’information était cruciale à cette époque.

Cependant, la collecte de ces informations signifiait aussi que l’armée du Seigneur-Démon se trouvait à portée de vue. C’était une perspective exceptionnellement dangereuse.

« Ils arrivent ! » Boris serra la main sur la bouche de Massa, qui allait crier. Les doigts de Boris atteignirent le nez de Massa, et il avait l’air de pleurer. Mais ce n’était pas le moment d’y faire attention.

Les yeux de Boris s’étaient élargis.

L’armée du Seigneur-Démon !

Les silhouettes qui apparaissent de l’autre côté de la rivière étaient sans aucun doute les forces du Seigneur-Démon. La première chose qui était entrée dans leur champ de vision avait été des bêtes magiques géantes en forme de tortues, connues sous le nom de grandes tortues. Il s’agissait essentiellement de forteresses mobiles. Sur leur dos se trouvaient les formes déformées des Déchus.

D’autres Déchus marchaient autour d’eux, semblant exceptionnellement petits par rapport aux grandes tortues, malgré le fait que les Déchus étaient plusieurs fois plus grands qu’un membre des Races. Il y avait aussi d’autres bêtes magiques de taille moyenne qui rôdaient, allant au rythme qu’elles voulaient, sans aucun semblant d’ordre ou de discipline.

Qu’est-ce que c’est ? se demanda Boris. Une boîte ?

Enchaînée au sommet de la carapace de la grande tortue en tête se trouvait ce qui ressemblait à un dé carré à quatre faces. Il était fixé avec quelque chose qui ressemblait aux chaînes utilisées pour ancrer les navires. La boîte était noire, et il y avait des lettres gravées sur sa surface qui faisaient se tortiller l’estomac de Boris juste en les regardant. Les races nourrissaient un certain dégoût instinctif à la vue même du grotesque Déchu, mais c’était encore plus fort que cela…

« Argh…, » Massa frissonna à côté de Boris. « Je me sens mal… »

« Tu ne devrais pas regarder, » déclara Boris.

« … Ça devrait suffire… Retournons en arrière, Boris, » déclara Massa.

« Pas encore. Regarde ailleurs et pense à ta copine en ville, » déclara Boris.

« … Mais je n’en ai pas, » déclara Massa.

« Alors, pense à ta mère, » déclara Boris.

À l’aide du précieux télescope qu’il avait emprunté à son capitaine, Boris regarda au loin. Quelqu’un se tenait devant la boîte. Leur commandant, peut-être ? Est-ce que c’était le Seigneur-Démon Suprême Modinaram… ?

Il ressemble… à un hibou ?

La boîte était fixée sur le dos de la grande tortue. La carapace épaisse était traitée comme le pont d’un navire, avec d’épais pieux enfoncés dedans. Des chaînes étaient reliées à ces piquets et tendues vers la boîte, la liant en place. À chaque pas lent de la grande tortue, les chaînes grinçaient.

La boîte était assez grande pour contenir la maison d’un noble. Si la grande tortue devait être comparée à un château en mouvement, la boîte était comme sa citadelle intérieure.

Devant la boîte se tenait un Déchu avec la tête d’un hibou. Son corps avait des membres, comme les Races, et avait des muscles épais et développés.

« C’est en vue ! Le territoire des Races ! »

Il y avait quelques autres Déchus à genoux près de lui. L’un d’eux était revêtu d’un tissu lâche et d’un chapeau ovale entouré d’une broderie dorée. Ils avaient la tête de grenouille, et même si son corps robuste n’était pas inhabituel chez les Déchus, le fait que son intestin était en saillie l’était certainement.

« Commandant Eulerex, le pont Ulug est en vue. Les armées des Races pourraient très bien être là. »

« Nous allons de l’avant ! » Le hibou déchu répondit en tendant la main. « Et on les écrase ! L’extermination complète des races est la volonté du Seigneur-Démon Suprême Modinaram ! »

« Il sera fait selon votre volonté…, » la tête de grenouille s’était baissée, avait frappé son ventre rond et s’était inclinée.

Le prêtre déchu, Lazpuras. Dans le passé, il avait été un conseiller auprès d’Edelgard, Edelgard, qui avait des liens avec les dragons, mais elle avait depuis perdu sa réputation à cause de ses échecs. Il était maintenant officier d’état-major d’Eulerex.

Lazpuras tourna son regard vers la fille qui se tenait à côté de lui, Manuela. Elle était la moitié de la taille de l’autre Déchu qui avait le physique d’Eulerex, la mettant à peu près à la taille des Races. Ses membres et son torse étaient minces comme des brindilles, et étaient si délicats qu’il semblait que, si on leur appliquait une pression, ils se briseraient… comme un squelette.

Alors que Manuela manquait de prouesses physiques, elle était une habile utilisatrice de bêtes magiques. Elle aussi, une fois, avait servi un autre maître. Elle était autrefois officière et épouse de Varakness, un Déchu de type vampire. Varakness avait déjà occupé le poste de commandant en chef de l’armée, mais… dans ce que les Déchus pourraient appeler « regrettable », il avait été battu par un sorcier-démon.

Manuela était actuellement sous le commandement d’Eulerex et avait aidé à diriger l’armée aux côtés de Lazpuras. C’était, en fait, sa magie qui avait subjugué les bêtes magiques, qui normalement n’obéiraient même pas à un Seigneur-Démon, et leur avait fait renforcer les forces de l’armée.

« Comme c’est méprisable…, » murmura Eulerex comme s’il disait une malédiction. « Depuis combien d’années avons-nous désiré traverser ce pont minable et maudit… ? »

« Ce pont a déjà été à moitié détruit, n’est-ce pas ? » Lazpuras jeta un regard vers le pont de pierre.

« Hmm… Edelgard a affronté un sorcier des Races ici, et il a jeté un sort de Nova blanche, » répondit Eulerex.

« C’est ce que j’ai entendu dire… Mais j’ai du mal à le croire. L’une des Races les plus minables étant capables de jeter un sort aussi avancé… »

« C’est d’autant plus méprisable. Il se fait appeler Diablo… et avec ses prouesses magiques, cela va de soi. »

« Diablo !? » Manuela, qui manipulait silencieusement les bêtes magiques à leurs côtés jusqu’à présent, hurla soudain. « Aaaaaaaah ! Diaaaaaaaaabloooooooo ! »

Maintenant que j’y pense, c’est l’homme qui a tué son ancien maître.

« Calme-toi, » lui dit Lazpuras. « Concentre-toi sur ta magie… Tout se passera bien. Maître Modinaram détruira tout. »

« Aaah... Aaah… Aaah..., » Manuela fit un signe de tête tremblant, ses dents cliquaient et grinçaient nerveusement.

Ce serait différent cette fois-ci. Ils ne peuvent pas perdre. Ils avaient huit grandes tortues et une armée de 1000 bêtes magiques et des Déchus, le pouvoir leur ayant été donné par le Seigneur-Démon Suprême.

Ils traversèrent la rivière, alors qu’un plan d’eau de cette profondeur ne pouvait pas se mettre en travers du chemin des grandes tortues. Ils avaient franchi le pont de pierre comme si la structure n’était même pas là alors qu’ils marchaient dans les plaines, écrasant le pont dans leur sillage.

*

Eulerex sourit. « Heheheheheheh... Voyez la puissance écrasante de notre armée ! »

*

Le bruit du vent qui se coupait avait retenti soudainement autour d’eux. Un autre Déchu descendit sur le dos de la grande tortue, battant des ailes de dragon. C’était une fille mince et bien proportionnée qui portait une robe chinoise, ouverte du bas de sa poitrine jusqu’à son nombril. Ses longs cheveux étaient attachés à l’arrière. Elle avait une longue épée chinoise accrochée à sa taille.

« N’était-ce pas juste une des forteresses des Races qu’on a écrasées ? Où sont-ils !? » La queue écailleuse qui poussait sur les fesses de cette belle fille se balançait de haut en bas avec excitation.

« Il n’y avait aucune présence des Races. » Le cou d’Eulerex tournait horizontalement. « Je pense que c’est une forteresse vide. »

« Huuuh ? Qu’est-ce que ça veut dire !? »

« Je parie que les Races ont eu vent de notre avance et l’ont abandonnée. »

« Donc c’était juste un tas de cailloux ? Ag-aç-ant ! » déclara Ryoka.

« Lady Ryoka, calmez-vous…, » Lazpuras avait fait ce reproche à la fille. « Nous sommes en présence du Seigneur-Démon Suprême. »

« Hmm… B-Bien, j’ai compris. Mais quand est-ce qu’on va se battre ? Cette stupide tortue ne peut-elle pas aller plus vite ? Si ça va plus lentement, je me dessécherais et je me transformerais en fossile de dragon avant qu’on y arrive, » déclara Ryoka.

« … Stupide… tortue ? » La colère commença à remplir l’expression de Manuela.

Les utilisateurs de bêtes magiques avaient tendance à s’attacher à leurs bêtes magiques. Ryoka, d’autre part, était une Déchue qui utilisait des armes, et montrait seulement de l’affection pour son épée.

Les Déchus étaient intrinsèquement agressifs. Alors que Lazpuras se creusait les méninges sur la façon d’arbitrer les deux femmes, Ryoka avait soudainement déplacé son regard vers la route à suivre. Un seul cheval galopait sur la route, avec un soldat seul sur le dos.

« Les Races !? » s’écria Ryoka.

Aussitôt après, et avant que l’officier Lazpuras ou même le commandant en chef Eulerex n’ait dit un mot, Ryoka avait décollé comme une flèche après lui.

« … C’est un leurre, » dit Lazpuras en regardant devant lui.

Ryoka avait rattrapé le cheval qui courait le long de la route et avait balancé sa longue épée chinoise. Sa frappe avait touché à la fois le soldat et le cheval, les coupant en deux et creusant dans le sol en dessous d’eux. Le sang et les viscères avaient coulé sur la route.

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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