Chronicle Legion – La Route de la Conquête – Tome 3 – Chapitre 4 – Partie 3

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Chapitre 4 : Le Siège d’Hakone

Partie 3

Après que Masatsugu ait parlé à Rikka du secret du réapprovisionnement, suivi par le conseil de guerre comme prévu… il était allé à la mer.

Il s’agissait du port de Tagonoura dans la cité de Fuji et aussi le même endroit qu’il avait visité il y a vingt jours. La dernière fois, il avait mis en scène de troubles ici pour sauver trois Chevaliers qui avaient été capturés par les Britanniques…

Le soleil se couchait progressivement à l’ouest.

Sous les rayons du crépuscule, un sentiment indescriptible de beauté dans la vue du soir sur la baie de Suruga pouvait être ressenti.

Cependant, Masatsugu n’était pas venu ici pour profiter du paysage.

« C’est un navire britannique, n’est-ce pas ? C’est Jingle Bell ou alors, quelque chose comme ça, » demanda Hatsune.

« Si je me souviens viens, le navire s’appelle le Tintagel, » répondit Masatsugu.

Masatsugu discutait avec Hatsune, qui conduisait.

Sur la jetée de Tagonoura, un grand navire militaire étranger était amarré.

Le destroyer Tintagel — lorsque l’armée du Tōkaidō avait repris la Cité de Fuji à l’Alliance pour la Restauration, elle avait capturé non seulement des soldats britanniques dans la ville, mais aussi ce navire au port.

La longueur totale du navire était de 183 m avec un déplacement à pleine charge de 15 000 tonnes.

À la place d’être vu comme un navire militaire aérodynamique, il ressemblait davantage à un mobilier scandinave minimaliste et avant-gardiste. Cependant, Masatsugu avait entendu dire que c’était le résultat de l’application d’une conception basée sur la furtivité.

La source d’énergie était un réacteur à fluide utilisant du fluide ectoplasmique artificiel.

Dans une certaine mesure, un réacteur à fluide avait permis de reproduire certaines des fonctions d’un sanctuaire de l’eau.

Comme le navire était utilisable comme base mobile d’opérations pour les soldats géants ailés, on pourrait aussi le voir comme une sorte de porte-avions.

« Pourquoi es-tu venu jusqu’ici, Onii-sama ? » demanda Hatsune.

« J’étais un peu curieux après avoir entendu son nom mentionné pendant le conseil de guerre. Il y a une chance que ce soit utile, » déclara Masatsugu.

« Ce serait cool de naviguer sur ce vaisseau pour attaquer le Point de Contrôle d’Hakone, » déclara Hatsune.

« Sans aucun doute, mais cela ne serait possible que si Hakone se trouvait au bord de la mer, » répondit Masatsugu.

« Le lac Ashi n’est-il pas une sorte de mer… ? J’ai entendu dire qu’il y avait de la truite arc-en-ciel et de l’éperlan dans ses eaux, » déclara Hatsune.

« Il y a aussi du bar noir, mais c’est un lac d’eau douce qui est totalement coupé de la mer, » déclara Masatsugu.

Le navire britannique était censé être interdit, mais Masatsugu avait demandé aux gardes d’ouvrir la porte d’embarquement. Cela pourrait être considéré comme l’un des privilèges accordés aux Chevaliers.

Tout en bavardant, le frère et la sœur se promenèrent dans le bateau.

Le pont. Le hangar pour hélicoptères. L’entrepont du navire. La salle polyvalente. Le réfectoire. La cuisine. La salle de récréation. La salle de douche. L’infirmerie — .

Ils n’avaient pas rencontré un seul soldat Tōkaidō, et encore moins un individu venant de la Grande-Bretagne.

Le navire avait été complètement déserté après avoir été scellé. À l’intérieur de l’infirmerie, où il n’y avait personne d’autre, Hatsune déclara. « Le navire devrait pouvoir se déplacer une fois que le réacteur à fluide sera allumé… Quant au contrôle des armes et à la détection ennemie, ils ne peuvent pas être utilisés sans le pouvoir d’un esprit, n’est-ce pas ? »

« On dirait bien. C’est aussi celui utilisé par Morgane la Fée, » déclara Masatsugu.

Le destroyer Tintagel était le navire militaire de pointe de l’Empire Britannique.

Son système de contrôle des armes antiaériennes était lié au génie qui gérait le navire, conférant ainsi un pouvoir mystique à l’artillerie du navire.

Tous les systèmes noétiques, y compris le contrôle des armes, avaient été solidement scellés.

Selon l’analyse de l’équipe d’officiers noétiques de Tōkaidō, cela avait probablement été fait par l’esprit dirigeant le navire, la Morgane la Fée.

Apparemment, même l’accès à des informations importantes de la base de données du navire était impossible.

Mis à part le Prince Noir et le Coeur de Lion, il était assez surprenant de découvrir que les Britanniques avaient des forces aussi puissantes en embuscade.

Une fois de plus, Masatsugu fut confronté à la force de l’ennemi.

« Au fait, Onii-sama, étais-tu sérieux à propos de ce que tu as dit plus tôt ? » demanda soudainement Hatsune. « P-Pour résumer, le fait de prendre du liquide ectoplasmique aux hommes ! »

« J’étais vraiment sérieux. Qui plaisanterait avec un truc comme ça ? »

Masatsugu s’y opposa calmement comme d’habitude, mais la petite sœur parla maladroitement. Elle était loin de son attitude joyeuse habituelle. « Mais, cela signifie — le fait d’avoir un contact peau à peau avec des hommes, pour réchauffer ton corps… Comment puis-je dire ça ? Ne trouves-tu pas ce genre de comportement désagréable ? »

« Hmm, non, » répondit Masatsugu.

« Ehhh!? » s’exclama Hatsune.

« Penses-y comme une visite en Arctique. Lorsque l’on fait face au froid rigoureux des hivers extrêmes, le fait de se blottir avec ses camarades pour se réchauffer est un comportement tout à fait normal. Le genre n’a pas d’importance, » déclara Masatsugu.

« Même les hommes nus se serrent dans les bras de l’autre !? » s’exclama Hatsune.

« Ça ne me dérange pas de me déshabiller par nécessité, » déclara Masatsugu.

« Arrête de parler comme si tu étais un acteur, d’accord ? E-Euh, Onii-sama, ça ne t’est jamais venu à l’esprit ? Que se passe-t-il si un homme est attiré par toi après avoir été en contact peau à peau et qu’il développe des sentiments pour toi… ? » demanda Hatsune.

« Parles-tu d’un homme qui tombe amoureux de moi ? » demanda Masatsugu.

Masatsugu fixa solennellement Hatsune, faisant en sorte que la petite sœur lui fasse un faux sourire dans un moment rare.

« C-Ce n’est qu’une hypothèse, d’accord ? Mais Onii-sama, aussi audacieux que tu sois, je suis sûre que tu dois te sentir un peu réticent face à ce genre de choses…, » déclara Hatsune.

« Non, en fait, c’est bon, » déclara Masatsugu.

« Hein ? » s’exclama Hatsune.

Hatsune s’exclama d’une voix ridicule et Masatsugu parla de façon hésitante. « Même si l’autre partie est un homme, tant que les sentiments sont sincères, je réfléchirais quand même sérieusement à accepter ou non ce fait. En fin de compte, l’amour mutuel n’est pas hors de question… »

« Onii-sama, n’as-tu pas de problèmes à tomber amoureux d’un homme !? » demanda Hatsune en criant presque.

« Je ne peux pas le dire avec certitude puisque je n’ai pas ce genre d’expérience, » répondit Masatsugu. « Maintenant que j’y pense, cela concerne depuis que j’ai perdu mes souvenirs. Si dans ma vie antérieure, c’est ainsi que j’agissais… alors je pense que ce n’est pas grand-chose. »

« Bien sûr que c’est important. Je te l’interdis personnellement ! » s’écria Hatsune.

« … Pourquoi ? » demanda Masatsugu.

« Il n’y a pas de pourquoi ! » cria Hatsune. « A-Alors, arrête de dire que tu vas te réapprovisionner avec des hommes, d’accord… ? »

Jusqu’à présent, Hatsune avait été très agitée pendant la conversation.

Soudain, elle avait baissé la force de sa voix et elle avait enroulé son bras autour du bras de Masatsugu avec un regard attristé présent sur son visage. Elle avait l’air d’une enfant inquiète, cherchant le réconfort d’un parent — il était difficile d’imaginer une femme forte comme Tachibana Hatsune agissant de cette façon.

De plus, Hatsune jeta un coup d’œil au lit. Ce n’est qu’alors que Masatsugu s’était vu souvenu qu’ils étaient à l’infirmerie.

« Je sais que je fais une demande égoïste… mais je vais travailler encore plus durement, » déclara Hatsune.

Ces paroles évocatrices impliquaient qu’elle allait travailler plus fort pour s’offrir à lui à partir de maintenant.

Masatsugu avait été assez surpris. Il n’avait jamais vu sa petite sœur se comporter ainsi.

« Je suis prête à te consacrer toute ma force et mon âme, Onii-sama. Ne t’inquiète pas, je suis en meilleure santé et plus persévérante que le gars moyen. Je ne perdrai pas contre ces Chevaliers…, » déclara Hatsune.

Tout à l’heure, Masatsugu avait demandé à Hatsune pourquoi elle s’y opposait.

Il n’était plus nécessaire de reposer la question. Il l’avait compris dès qu’il avait vu la réaction de Hatsune. Qui aurait cru qu’Hatsune serait jalouse de quelque chose d’aussi mineur — ?

Alors qu’il trouvait son innocence très adorable, Masatsugu jeta aussi un coup d’œil au lit.

Ils s’étaient assis tous les deux sur les draps blancs après ça, se chuchotant à l’oreille.

« Tu as déjà partagé du fluide ectoplasmique avec moi ce matin. Je ne veux pas que tu te fatigues trop, » chuchota Masatsugu.

« Ne me sous-estime pas, Onii-sama. Ce matin, c’était déjà il y a une demi-journée. D-D’accord, tourne-toi d’abord. Je… dois me préparer, » déclara Hatsune.

Masatsugu tourna le dos à Hatsune et fixa le mur de l’infirmerie.

Il pouvait entendre le bruit de la fille qui se déshabillait derrière lui.

Leur relation d’intimité physique durait depuis une dizaine de jours. Cependant, Hatsune était encore timide quand il s’agissait de montrer sa peau devant Masatsugu.

Normalement joyeuse et énergique, Hatsune ne se comportait innocemment que lorsqu’elle était seule avec Masatsugu.

Ce contraste était aussi très mignon.

« C-C’est bon, » murmura Hatsune.

« …, » avec la permission de Hatsune, Masatsugu tourna la tête sans dire un mot.

Hatsune avait enlevé son kimono et son hakama de style Haikara-san, et même les sous-vêtements spécialisés pour s’assortir aux vêtements japonais avaient été retirés. Elle n’avait qu’une couverture qui la recouvrait.

Utilisant son bras gauche pour couvrir intelligemment ses seins, elle ne se dénudait pas complètement.

Hatsune avait l’air extrêmement embarrassée.

« Hatsune, » murmura Masatsugu.

« Hm-Hmm. Cela peut paraître un peu impudent de ma part, Onii-sama, mais je veux que tu prennes le plus de chaleur possible — c’est pourquoi je me suis dit qu’il serait peut-être mieux si je me déshabillais davantage. P-Peut-être qu’il n’est pas nécessaire d’aller aussi loin…, » balbutia Hatsune.

« Non, c’est formidable ainsi, » répondit Masatsugu.

Masatsugu enroula ses bras autour des épaules de Hatsune et l’attira contre sa poitrine.

Ils s’étaient tous les deux étreints sur le lit et Hatsune avait fini sur le dessus. Face à face, de près, ils se souriaient.

Normalement, les sourires de Masatsugu n’étaient que des contractions mineures de ses joues sans grande expression sur ses lèvres.

Cependant, il avait toujours eu le sentiment que c’était dans des moments comme ceux-ci qu’il souriait naturellement.

« Onii-sama…, » chuchotant, Hatsune appuya ses lèvres contre le cou de Masatsugu.

Le baiser était tendre et romantique. Avec Hatsune au sommet, Masatsugu pouvait sentir un poids agréable contre lui.

Leurs jambes s’entremêlèrent tout naturellement.

Pendant ce temps, Hatsune avait soudainement réagi en s’inquiétant de ce qu’elle avait fait, réalisant qu’elle avait embrassé son frère. C’était de toute évidence un acte inconscient.

« D-Désolée, Onii-sama. Tu fais ça de temps en temps, donc je…, » balbutia Hatsune.

« Est-ce que j’ai déjà fait ça ? » demanda Masatsugu.

« Oui… Oui, mais pas chaque fois, » répondit Hatsune.

« N’aimes-tu pas ça ? » demanda Masatsugu.

« E-Eh bien, ce n’est pas comme si je ne… Euh, c’est pourquoi je me suis…, » balbutia Hatsune.

Les paroles de Hatsune étaient beaucoup trop mignonnes. Masatsugu se sentit obligé de serrer cette magnifique silhouette dans ses bras. Hatsune avait souri joyeusement et avait embrassé Masatsugu sur le cou à nouveau.

Les deux frères et sœurs s’étaient serrés dans leurs bras pendant un moment — .

Le corps froid de Masatsugu commença lentement à se réchauffer.

Au même moment, des soupirs envoûtants s’échappèrent des lèvres d’Hatsune.

« Hmmm… Hmmmmmm… Huah. Ah — c’est plus chaud que d’habitude, Onii-sama…, » gémit Hatsune.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda Masatsugu.

« J’essaie de te réchauffer, Onii-sama — et maintenant mon propre corps est devenu très chaud… Mon esprit est pris de vertiges, c’est difficile de réfléchir…, » répondit Hatsune.

« As-tu tout ça fait pour moi ? » demanda Masatsugu.

« O-Oui… Mmmm. Huah — , » répondit Hatsune.

Masatsugu s’était alors assis avec Hatsune assise sur ses genoux. Ils étaient sur le lit, face à face, se serrant dans les bras.

« Hatsune, » murmura Masatsugu.

Cette fois, c’était au tour de Masatsugu de se mettre contre le cou pâle d’Hatsune.

Le corps de son adorable petite sœur était vraiment brûlant. Masatsugu suça son cou, essayant d’absorber la chaleur de ce corps. Alors qu’il était chaud que de l’eau bouillante, son corps s’était légèrement refroidi.

« Onii-sama ! » Hatsune appela Masatsugu en criant, alors que ses émotions atteignaient leur apogée.

Ce n’est qu’après être resté enlacé pendant plusieurs minutes que sa température corporelle en ébullition s’était finalement abaissée. Masatsugu était sur le point de relâcher la fille devant lui qui n’était enveloppée que dans une couverture.

Cependant, Hatsune l’avait à la place serré dans ses bras de son propre chef.

« Non, Onii-sama… J’ai pris ma décision, je dois travailler plus durement que d’habitude aujourd’hui. Prends-en de moi autant que tu le peux…, » déclara Hatsune.

Bien sûr, sa petite sœur avait déjà travaillé si dur, et Masatsugu ne voulait pas alourdir inutilement son fardeau. Cependant, le charme attachant de Hatsune avait réveillé la passion de Masatsugu et il l’avait enlacée de nouveau avec force.

Finalement, la température corporelle de Hatsune avait atteint son paroxysme à deux autres reprises.

Chaque fois, Masatsugu avait obtenu une quantité importante de liquide ectoplasmique et de chaleur corporelle.

Après la troisième fois, même Hatsune, avec son endurance exceptionnelle, avait été épuisée. Masatsugu pouvait entendre la respiration de son doux sommeil sur le lit.

Couvrant le corps nu de Hatsune avec la couverture, Masatsugu avait admiré son visage endormi pendant un moment.

Puis il avait quitté discrètement l’infirmerie.

Sa visite du destroyer Tintagel n’était qu’à moitié terminée.

Masatsugu avait prévu de finir sa tournée avant d’inciter Hatsune à partir ensemble. Il était d’abord sorti de l’intérieur du navire, puis il avait traversé le pont vers la section du pont qui ressemblait à une tour.

C’était là que se réunissaient le capitaine du navire, les officiers responsables de la barre et le commandant de la flotte.

On pourrait l’appeler la tour de commandement du destroyer Tintagel.

« Un navire militaire, hein ? » murmura Masatsugu

Près de la fenêtre, Masatsugu regardait « dehors ».

Debout sur le pont, la passerelle en forme de tour avait la hauteur d’un petit bâtiment. Sur les voiliers d’antan, on n’avait ce genre de vue qu’à partir du nid de pie qui se trouvait en haut du mât.

La nuit était tombée.

Comme le navire était amarré à la jetée, Masatsugu pouvait avoir une vue complète de la baie de Suruga qui entourait le port de Tagonoura.

Le doux clair de lune et les constellations du début de l’hiver illuminaient la surface de l’eau. Aujourd’hui, la mer était assez calme. Il y avait une atmosphère sereine dans ce paysage marin nocturne. Cependant, Masatsugu ne ressentait rien de spécial.

D’un autre côté, la première fois qu’il était monté une wyverne, il s’était senti nostalgique.

« Ma vie passée n’a rien à voir avec les bateaux, » déclara Masatsugu pour lui-même.

« Êtes-vous venu ici juste pour confirmer ça ? »

… Quelqu’un avait parlé à Masatsugu depuis derrière lui.

Masatsugu n’était pas vraiment surpris puisqu’il avait déjà remarqué sa présence. Calmement, il déclara. « Se promener seule sans garde du corps est très imprudent, Princesse. »

Il avait regardé derrière lui, pour voir Shiori Fujinomiya juste là.

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