Chapitre 3 : Coeur de Lion
Partie 2
Le roi Richard Ier, Coeur de Lion.
Hier, après avoir parlé au château de Nijou avec Édouard le Prince Noir, il avait immédiatement quitté Kyoto.
Prenant la même combinaison de voyage terrestre et aérien que son descendant avait utilisé pour se rendre à Kyoto, il était arrivé au fort tutélaire de Fuji dans la préfecture de Shizuoka dans la même journée.
Et aujourd’hui, Richard avait reçu le rapport tant attendu.
Trois cents Kamuys de l’armée provinciale du Tōkaidō s’approchaient du fort tutélaire de Fuji.
« Hohohohohoho. Les choses se déroulent selon Édoua... le plan d’Edward, » déclara Richard.
Richard riait fièrement de lui-même alors qu’il analysait la situation.
« Dans ce cas, ce serait un bref divertissement si j’ajoutais un peu de couleur rouge sang à son plan. Permettons à moi, Richard Coeur de Lion, l’ancêtre avec lequel il partage une lignée commune, de le faire..., » murmura Richard.
Au centre du fort tutélaire de Fuji était construit un donjon protecteur de la nation, tout comme dans le fort tutélaire de Suruga.
Richard était sur le toit, admirant la vue du mont Fuji qui se trouvait à vingt kilomètres au nord. Au sud de cette montagne se trouvait la préfecture de Shizuoka tandis qu’au nord se trouvait la préfecture de Yamanashi. Les deux zones étaient sous la juridiction de Tōkaidō.
Cependant, Shizuoka était tombée sous le contrôle des forces armées britanniques.
En essayant de contre-attaquer, l’armée provinciale de Tōkaidō avait mobilisé trois cents Kamuys venant de la partie la plus méridionale de Yamanashi — le fort tutélaire du Motosu aux Cinq Lacs du Fuji.
Le contingent ennemi volait en formation compacte, envahissant la ville de Fuji par le nord.
À côté de Richard, une fille vêtue d’un costume de marin et d’un béret avait alors déclaré. « Le Prince Noir de l’Empire Britannique reste à Kyoto. On dirait que... cette nouvelle a réussi à atteindre Tōkaidō plus tôt que prévu. »
« Le garçon s’amuse beaucoup à Kyoto, » Richard riait joyeusement alors qu’il annonçait ça.
« Après avoir assisté à la cérémonie dans le château hier, il s’est enfui dans les rues. Aujourd’hui, il a dû aller à une sorte de goûter et il s’est plaint de la difficulté d’attirer l’attention d’une manière naturelle, » déclara Richard.
« Morrigan pense... qu’il aime ça, » déclara-t-elle.
Coeur de Lion parlait à une poupée possédée par un génie.
Il s’agissait de l’unité 2. L’image principale de Morrigan et la poupée « Unité 1 » étaient restées à Hakone. Pour l’instant, elle transmettait des ondes noétiques depuis Hakone pour posséder l’unité 2 présente ici.
De plus, le ciel au-dessus du donjon protecteur de la nation était occupé par un gigantesque globe oculaire et une puissante force noétique.
Elle avait également été présente dans Fuji par l’intermédiaire de l’image principale de Morrigan, Morgane la Fée, pour produire l’effet de chasser les bêtes de rétention ennemi.
« Cependant, c’est grâce à son stratagème que les vieux renards de Tōkaidō ont mordu à l’hameçon, » déclara Richard.
Edward avait intentionnellement parcouru Kyoto, bien conscient que le réseau de renseignement de l’ennemi s’étendait jusqu’à Kyoto, afin donner à Tōkaidō l’impression que la zone de Hakone était affaiblie en matière de défense.
En utilisant cette méthode, il avait attiré l’armée ennemie, qui attendait passivement son heure, pour attaquer.
Le Prince Noir avait posé un piège mortel pour que l’ennemi vienne de sa propre initiative. Puisqu’il avait dû aller à Kyoto de toute façon, il en avait profité pour mettre en place ce stratagème.
« Comme c’est courageux de la part de l’ennemi d’attaquer avec joie pendant l’absence d’Edward. Esprit Morrigan, analysez l’alignement ennemi, » demanda Richard.
« Affirmatif, » répondit Morrigan.
Morrigan exécuta instantanément les ordres de Richard Cœur de Lion.
Elle commandait aux ondes noétiques s’attardant dans l’air au-dessus du donjon protecteur de la nation — c’est-à-dire la noesis tourbillonnant — pour projeter des ondes noétiques pour la détection ennemie. Le pouvoir mystique de Morgane la Fée s’était transformé en vagues, se répandant dans toute la ville de Fuji.
Ces vagues avaient touché l’armée de Kamuys volants dans le ciel au-dessus de la périphérie de la ville de Fuji.
« Kamuys ennemis... Total de 307. Chevaliers, six. Chevaliers de la région de Yamanashi sur Tōkaidō, soit un total estimé de dix à douze. Presque la moitié a été déployée dans cette opération, » déclara Morrigan.
« Excellent, alors j’enverrai la moitié de leur nombre, » déclara Richard.
« Euh, la moitié ? Trop peu, » déclara Morrigan.
« Je m’en fiche. C’est ma première bataille au Japon. Il est impératif de faire savoir aux Japonais que je suis un héros courageux qui triomphe malgré des désavantages numériques. Rassemblez-vous sous mon nom de Richard Coeur de Lion —, » déclara Richard.
Sur le toit du donjon protecteur de la nation, le roi anglais d’autrefois avait déplacé sa cape cramoisie.
« Octroyons le nom de l’épée royale Escalibor à mes Légionnaires ! » continua Richard.
De nombreux Légionnaires étaient apparus au-dessus de Richard et Morrigan.
Ils ressemblaient aux Croisés, mais pas exactement. Les noesis de l’écrasante Force de Chevalier de Richard, un trait de fierté, avaient donné naissance à une grande armée de Légionnaires britanniques en rouge.
« Maintenant, mes chevaliers. Sautons dans les cieux avec moi ! » déclara Richard.
Et ainsi, la bataille du lion commença.
☆☆☆
Le chef de l’ennemi, le Prince Edward, était absent de Hakone.
Les échelons supérieurs de Tōkaidō avaient donné l’ordre d’utiliser cette opportunité pour reprendre le fort tutélaire de Fuji. Si possible, ils utiliseraient leur succès pour capturer par la suite la zone d’Hakone.
Après avoir reçu ces ordres, six Chevaliers du Fief de Tōkaidō étaient sortis de la région de Motosu dans la zone des Cinq Lacs du Fuji pour entrer dans l’espace aérien de la ville de Fuji — c’était pour ainsi dire la situation actuelle.
« Quoi !? »
Le chef des forces de Tōkaidō, le Chevalier Ogura, doutait de ses yeux. La périphérie de la ville de Fuji se composait principalement de vastes parcs naturels ou de terrains de golf. Les 307 Kamuys volaient actuellement au-dessus de cette zone.
Les six Chevaliers étaient également sur des wyvernes bleues utilisées pour les transporter.
Le réapprovisionnement quotidien en fluide ectoplasmique avait également renforcé les corps des Chevaliers. Le vent froid qui soufflait à plusieurs centaines de mètres d’altitude ne leur semblait que légèrement froid. Ils étaient approchés par une armée britannique.
Les 150 Croisés étaient colorés d’un cramoisi ardent.
Les Chevaliers japonais n’avaient pas seulement été surpris par la couleur, mais aussi par le lieu de la rencontre.
Les Légionnaires n’avaient besoin que d’un jour pour renaître lorsqu’elles avaient été tuées au combat près du fort tutélaire servant de forteresse — .
En raison de cela, le côté défensif essayait autant que possible d’engager l’ennemi près de leur forteresse. C’était le bon sens en temps de guerre. Il était donc incroyable que cette armée se fût aventurée loin du fort tutélaire de Fuji pour se battre en banlieue !
« À quoi pense le commandant ennemi... ? » se demanda Ogura.
Alors qu’il voyait l’adversaire renoncer de lui-même à l’avantage du terrain, Chevalier Ogura avait été stupéfait.
Y avait-il un stratagème sournois ? Ou bien était-il un idiot sans cervelle qui voulait simplement attirer l’attention ? Il y avait encore un kilomètre entre les deux armées.
Puis, peu de temps après ça...
Une centaine de Croisés pourpres commencèrent à s’accélérer férocement, chargeant l’armée de Tōkaidō à une vitesse effrayante !
Les 307 Kamuys volaient en formation sphérique, prêts au combat.
Pendant ce temps, l’armée rouge de Croisés n’en avait envoyé qu’une centaine pour cette charge. Ils avaient formé une formation en forme de V pour attaquer un ennemi trois fois plus nombreux qu’eux.
« Après tout, c’est un imbécile ! » cria Ogura.
Le chevalier Ogura avait maudit son adversaire depuis la selle de sa wyverne. Cet ennemi était soit un imbécile, soit quelqu’un avec une bravoure excessive, soit un rêveur à la recherche de romantisme au combat, soit un personnage problématique trop confiant dans ses talents de général.
... Cependant, le Chevalier Ogura n’était pas au courant de l’horrible vérité.
Le général ennemi était un monstre pour lequel tout ce qui précédait s’appliquait, y compris l’étiquette de « fou ».
« Une charge chevaleresque est l’essence de la guerre..., » murmura son adversaire.
Les cent Escalibors à l’avant-garde avançaient comme un « coin rouge ».
Sur sa wyverne blanche, Richard regardait ses troupes charger l’ennemi pendant qu’il restait avec ses cinquante autres Légionnaires qui planaient dans les airs en attente.
Devant l’avant-garde de la charge, les 307 Kamuys de Tōkaidō attendaient.
Les Légionnaires impériaux japonais étaient vêtus d’armure et d’uniformes bleus. Leurs silhouettes étaient minces et bien ajustées, une taille plus petite que les imposants Légionnaires britanniques.
Les Kamuys étaient trop maigres, selon la sensibilité de Richard...
Ces Kamuys s’étaient placés dans une formation sphérique bondée et avaient continué à tirer avec leurs fusils à baïonnette. La pluie de lumière brève avait attaqué la formation en coin des Escalibors.
307 contre 100. La victoire semblait impossible. Cependant, Coeur de Lion avait continué à sourire.
« Hohohohohohoho. Vous êtes trop négligents, chevaliers d’Orient, » déclara Richard.
Au moment où il avait ordonné aux cent Escalibors de charger, Richard I était déjà certain de sa victoire. Dès qu’il avait senti de la complaisance dans les rangs ennemis, il avait su qu’il pouvait profiter de l’état d’esprit des généraux de Tōkaidō.
Il était vrai qu’ils étaient entrés en formation et se rendaient sur le champ de bataille, mais ils étaient encore assez loin du fort tutélaire de Fuji.
Le nez de Richard tel une bête avait senti l’insouciance des samouraïs dans leur idée préconçue que les ennemis n’attaqueraient pas à une telle distance.
« Ceux qui ne peuvent pas distinguer la confiance et l’insouciance sont inaptes à être les adversaires au Cœur de Lion ? » déclara Richard.
Les Escalibors avaient foncé sur les Kamuys qui les attendaient.
Les deux armées avaient activé les barrières de protection. L’éclat de chaque barrière était proportionnel à l’effectif de l’armée. Dans une fusillade avec des fusils, les forces de Tōkaidō avaient vraiment un avantage écrasant.
« Hohoho, vous pouvez célébrer votre avantage maintenant, tant que vous le pouvez encore, » déclara Richard.
Les particules de lumière autour des Kamuys bloquaient pratiquement tous les tirs britanniques.
En revanche, la pluie de la lumière avait percé la barrière protectrice des cent Escalibors, frappant leur corps rouge à plusieurs reprises, embrochant leurs épaules, leur abdomen et leur tête.
Ce barrage de tirs était certainement suffisant pour anéantir l’armée britannique qui chargeait.
Malgré cela, les Escalibors avaient poursuivi leur combat. Même avec des trous massifs dans l’abdomen, des membres amputés, des têtes cassées et des casques — .
Il était comme les morts vivants, alors que l’armée britannique n’avait pas cessé d’avancer.
Non seulement cela, mais la centaine de Légionnaires accélérait en une seule unité.
En une dizaine de secondes, leur charge avait dépassé les 500 kilomètres à l’heure. Les Escalibors à grande vitesse s’étaient dirigés tout droit vers la formation sphérique de 307 Kamuys.
On aurait dit qu’un coin cramoisi s’enfonçait dans une gigantesque sphère bleue.
« Ô, Escalibors, j’assurerai la victoire en enjambant vos glorieux cadavres. Bataille implacable, » déclara Richard.
Alors qu’il regardait ses troupes se battre courageusement, la voix de Richard était émotive et extatique.
Pendant ce temps, les cent Escalibors avaient continué à charger malgré leurs blessures graves. Ils s’écrasèrent avec violence dans la formation des Kamuys !
Les fusils levés, ils plantèrent leurs baïonnettes dans la chair des Légionnaires bleues.
Associée à des lames, l’attaque de charge infligeait des dégâts équivalents à ceux d’un coup mortel. Plus de 90 % des Kamuys qui avaient encaissé un coup étaient morts sur place, s’écrasant sur le sol.
Actuellement, la cale cramoisie avait réussi à perforer la sphère bleue et était sur le point de percer l’autre côté.
« Seul un tel esprit de combat serait digne du Fait d’Armes du Cœur de Lion ! » déclara Richard.
Voyant la charge réussir, Richard était satisfait du fond du cœur.
De plus, l’offensive de l’avant-garde ne s’arrêtait pas là. Restant proprement en forme de « coin », les Escalibors avaient fait demi-tour et avaient éperonné à nouveau la formation sphérique des Kamuys.
... La même scène avait été reconstituée.
Le côté défensif avait tenté d’utiliser le tir rapide pour arrêter la charge de l’ennemi. L’équipe attaquante avait continué à charger à pleine puissance.
Les Légionnaires japonais étaient devenus des victimes de la charge. Les forces du côté de Tōkaidō avaient subi de graves pertes avec des cadavres bleus s’écrasant les uns après les autres.
La deuxième charge des Escalibors avait réussi. Richard hocha la tête puis il déclara. « Je vois que vous avez fait bon usage du Coeur de Lion que j’ai accordé ! »
« Coeur de Lion » était français, signifiant « Heart of the Lion » en anglais.
Un soi-disant Cœur de Lion faisait référence à une âme remplie de courage, de combativité et d’une persévérance indomptable. Le Fait d’Armes — Coeur de Lion était précisément la capacité de Richard I à conférer une telle force d’âme héroïque à ses Légionnaires.
... En invoquant ce Fait d’Armes, les Légionnaires sous son commandement devenaient des guerriers non intimidés par la mort elle-même.
Et même s’ils étaient déjà morts, ils avaient continué à charger jusqu’à la fin du pouvoir.
En vérité, après cette attaque, les cent Escalibors à l’avant-garde avaient finalement succombé. Le feu de la vie s’était éteint, alors qu’ils s’écrasèrent l’un après l’autre depuis les airs.
Perforés à plusieurs reprises par les coups de feu des Kamuys plus tôt, ils étaient déjà morts avant même d’arriver au corps à corps.
Après l’assaut féroce des deux charges suicidaires de l’armée britannique, les forces du côté de Tōkaidō étaient descendues à moins d’une centaine de Légionnaires.
« Une ouverture triomphale. La victoire est proche, » déclara Richard.
Richard avait encore cinquante Légionnaires à ses côtés.
Bien qu’il soit sûr de pouvoir gagner avec ce nombre, quelque chose d’autre avait pris une plus grande priorité.
« Rassemblez vous, mes épées royales. Il est impératif de démontrer une fois de plus la majesté d’un roi, » déclara Richard.
Après avoir dit cela, Richard avait regardé vers le sud-est.
Il avait souri. Parmi les soldats ailés géants en rouges qu’il avait convoqués au fort tutélaire plus tôt — les autres s’approchaient lentement. Il les avait appelés un peu plus tôt en utilisant des ondes noétiques.
Ces Escalibors étaient au nombre de 867.
Il s’agissait sans aucun doute d’une armée massive, et il venait rejoindre les 150 soldats sur le champ de bataille... En effet, la Force de Chevalier de Richard Ier avait atteint les 1017 !
« Maintenant, j’écraserai l’ennemi avec la puissance d’une armée massive. Mes chevaliers, suivez-moi ! » déclare majestueusement Richard.
Puis, sur sa wyverne, il avait personnellement mené la charge vers les Kamuys restants.
Les quelque neuf cents Escalibors qui l’accompagnaient s’étaient organisés en une formation sphérique autour du Coeur de Lion, commençant à charger telle une balle volante !
« Informez le fort tutélaire d’envoyé des escadrons. Tous les Chevaliers japonais trouvés sur le champ de bataille doivent être capturés vivants. Je vais mettre fin à cette bataille ici ! » déclara Richard.
Ce message avait été envoyé à une bête utilisée pour relayer ses ordres.
Pendant ce temps, les restes des troupes de Tōkaidō avaient commencé à battre en retraite et à fuir la grande armée du Cœur de Lion.
Ils s’étaient déplacés vers le nord aussi vite qu’ils avaient pu, vers le mont Fuji. Il était tout à fait louable que, même à ce stade, les Kamuys soient restés dans une sphère prêts à craquer sans sortir de la formation.
Le lion ne pensait pas qu’il était acceptable de laisser partir l’ennemi simplement parce qu’ils étaient moins d’une centaine.
« Poursuivez-les ! Mordez leurs queues ! » cria Richard.
Richard avait entièrement libéré la nature et la faim d’un prédateur carnivore quand il s’agissait de chasser la proie en fuite.
Un souverain britannique qui lance des attaques kamikazes contre des japonais ?!? C’est le monde à l’envers 🙂