Chronicle Legion – La Route de la Conquête – Tome 1 – Chapitre 3 – Partie 4

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Chapitre 3 : Les Chevaliers et les Faits d’Armes

Partie 4

Par conséquent, Masatsugu et la princesse avaient décidé de « se rencontrer à l’extérieur pour leur rendez-vous » en venant chacun de leur côté.

Ils avaient choisi de se rencontrer devant un petit magasin près des dortoirs une demi-heure plus tard. Cette chaîne locale possédait des succursales dans la grande région de Suruga, qui ne fonctionnait pas tous 24 heures sur 24.

Masatsugu était arrivé cinq minutes plus tôt.

Quelqu’un lui avait parlé après ce petit délai. « Merci pour votre patience. »

Il s’était alors retourné avant de voir que la princesse était là comme il s’y attendait. Elle venait à l’instant apparemment d’arriver.

Au lieu de son chemisier et de sa jupe habituelle, Shiori s’était changée afin de porter une robe une pièce et des leggings noirs, le tout complété par des bottes hautes. Elle portait également une paire de lunettes.

Peut-être à cause de ses lunettes, elle semblait encore plus intelligente que d’habitude.

« Ce n’est pas vraiment un déguisement..., mais tout simplement quelques petits changements afin d’éviter d’attirer l’attention, » expliqua-t-elle quand elle le vit là regarder de bas en haut.

« Excusez-moi si je suis impoli en disant ça, mais je ne pense pas que dans votre cas, cela soit suffisant, » déclara Masatsugu. « Votre Altesse est auparavant apparue à la télévision et donc, de nombreux résidents ont vu votre visage. Et cela est d’autant plus vrai pour ceux qui vivent à proximité de l’école. »

Après tout, Shiori était une beauté aux cheveux blond-platine qui était vraiment tape-à-l’œil.

Sa seule présence avait déjà attiré beaucoup d’attention. Cependant, Shiori avait souri nonchalamment avant de lui répondre. « Détendez-vous, tant que je fais ça... »

Instantanément, Masatsugu avait été surpris par ce qui se passait devant ses yeux. Il avait semblé entendre à ce moment-là un bruit strident venant de la princesse avant que cela ne disparaisse.

« Si j’utilise le Noèsis afin de déguiser mon image, je ne serai pas découverte aussi facilement, » lui expliqua la princesse. « Les personnes qui n’ont vu Shiori Fujinomiya qu’à la télévision ne pourront pas discerner mon identité. »

« Le Noèsis... Donc il s’agit d’un contrôle noétique que vous effectuez là afin d’altérer votre image ? » demanda Masatsugu.

« C’est bien ça, » répondit Shiori. « Cette méthode n’a aucun effet contre ceux qui me sont familiers, comme Hatsune ou vous... Les Croisés d’hier ont également utilisé un camouflage relevant de la même branche de techniques. »

« Je comprends. On dirait que j’étais trop superficiel quant à mes pensées, » avoua Masatsugu.

En effet, si maintenant, il examinait attentivement Shiori, son visage semblait légèrement flou.

Masatsugu s’était excusé après avoir compris toute l’histoire. Quand il s’adressait à la princesse, il se tenait toujours de manière simple et réservée, conservant une attitude « respectueuse, comme s’il interagissait avec quelqu’un ayant plus d’ancienneté dans les arts martiaux ».

Il avait conversé avec la princesse, pleinement conscient que l’utilisation élégante du vocabulaire était au-delà de ses capacités.

Cependant, Shiori lui avait alors dit. « Masatsugu-sama, puis-je vous donner un ordre ? »

« Comme vous voulez, » répondit Masatsugu.

« S’il vous plaît, arrêtez de parler de cette manière. Parlez-moi comme si vous parliez à Hatsune, » déclara-t-elle.

Cet ordre inattendu avait pris de court Masatsugu.

« Ce n’est pas possible. Ce serait trop irrespectueux de ma part..., » commença Masatsugu.

« Comme je l’ai déjà dit... ceci est un ordre, n’est-ce pas ? Dans tous les cas, refuser d’exécuter un ordre serait vraiment irrespectueux, » déclara Shiori en tout en souriant malicieusement.

À l’occasion, cette princesse aimait taquiner les autres pour son propre amusement. Masatsugu l’avait déjà observée hier, donc cet acte ne le surprenait pas, sauf qu’il ne savait pas comment y répondre.

« Êtes-vous incapable de suivre mes instructions, peu importe laquelle ? » demanda Shiori.

« Hmm. »

« Dans ce cas, arrêtez au moins de vous adresser à moi avec le “Votre Altesse”. J’ai dit la même chose à Hatsune, que je n’aime pas être traité de la sorte par ceux proches de moi. »

« Compris. Alors je vous appellerai également “Princesse”, » déclara Masatsugu.

« S’il vous plaît, n’hésitez pas à vous référer à moi en utilisant le nom. »

Masatsugu l’avait observée pendant un moment. La princesse avait spécialement choisi Hatsune pour qu’elle soit sa dame d’honneur.

Dans ce cas, se comporter plus naturellement lui conviendrait mieux. La capacité de Masatsugu à marcher au rythme de son propre tambour était bien connue de ceux qui le connaissaient. Il avait décidé de laisser cet aspect de sa personnalité lâche.

« Princesse, où allons-nous aujourd’hui ? » demanda-t-il.

« Comme j’ai appelé cela plus tôt un rendez-vous, alors, Masatsugu-sama, vous pourriez prendre la tête et décider de toutes les activités de votre propre chef, vous le savez ? » lui dit-elle.

« Ce serait une trop lourde responsabilité pour moi. Permettez-moi de le refuser, » répondit-il.

« Eh bien, » le ton de Masatsugu avait changé par rapport à avant. Ainsi, Shiori avait souri en étant heureuse de ça. « Alors, on ne peut pas y faire grand-chose. J’ai une idée alors, alors, s’il vous plaît, suivez-moi. »

Masatsugu avait avancé avec Shiori à ses côtés, mais une pensée lui était alors immédiatement venue à l’esprit.

Ils étaient confinés dans une ville régionale sous la loi martiale, mais la princesse marchait avec beaucoup d’entrain dans sa démarche. Elle semblait vraiment de très bonne humeur.

Ce que Shiori avait dit ensuite avait parfaitement confirmé l’intuition de Masatsugu. « Malgré l’état d’urgence, je suis plutôt contente. »

« ... Comment ça ? » demanda Masatsugu.

« Jusqu’ici, j’ai dû garder ma véritable personnalité et mes capacités secrètes pour ainsi vivre sous l’apparence d’une princesse inoffensive, » répondit-elle. « Mais dès que j’ai attiré un peu trop l’attention dans le palais impérial, j’ai été prise pour cible. Finalement, j’ai été délaissée et envoyée en otage dans la capitale romaine. »

Le ton de la princesse semblait moins réservé qu’avant.

« Cependant, après avoir passé un certain nombre d’années à planifier, je suis finalement sur le point de terminer les préparatifs pour pouvoir enfin riposter, » continua-t-elle. « Je vais utiliser Suruga comme point de départ afin d’élargir ma sphère d’influence. Par conséquent, je ne peux pas feindre la docilité tout le temps comme avant, je dois aussi travailler dur en utilisant mon esprit et mes capacités... pour le dire franchement, c’est en vérité assez délicieux. »

Ils avaient tous deux conversé tout en marchant le long d’une route rurale. Cette zone était proche du pied du Mont Kunou, non loin des hauts plateaux.

Les haut-parleurs installés un peu partout dans la ville avaient diffusé une annonce. « Bonjour à tous, je dois tout de suite vous informer à propos de quelque chose... »

Cela avait été réalisé par le gouvernement municipal à travers une femme lisant l’annonce. Avec les ondes publiques telles que les signaux de télévision et de radio affectées par la perturbation noétique, ce moyen de communication simple était le média le plus efficace afin de transmettre des informations.

L’annonce n’était pas différente du contenu de ce que Shiori avait déclaré au cours du repas qu’ils venaient d’avoir.

Cependant, le discours de la princesse avait touché les profondeurs du cœur des personnes qui étaient présentes, peut-être à cause de l’aura émanant de cette princesse ampliée de noblesse.

« La perturbation noétique persiste... En d’autres termes, les forces britanniques continuent de causer des interférences dans la périphérie de Suruga, » Shiori avait déduit la situation après avoir entendu la diffusion. « Peut-être que les forces britanniques ont l’intention de reprendre l’offensive d’hier. »

« ... Dans ce cas, visent-ils toujours à conquérir le fort tutélaire de Suruga ? » demanda Masatsugu.

« Oui. Les forces britanniques et le fief de Kinai ont probablement l’intention d’utiliser la préfecture de Shizuoka comme base d’opérations pour envahir Hakone, » répondit Shiori.

L’analyse précise de Shiori avait montré qu’elle avait quelques connaissances quant à la stratégie militaire.

« Ils ont attaqué les forts tutélaires dans la préfecture de Shizuoka alors qu’ils étaient alimentés par du liquide ectoplasmique provenant de sanctuaires d’eau, » continua-t-elle. « Voilà la situation qu’ils souhaitent maintenant sécuriser. Étant donné la présente situation, ils devraient d’abord prendre le fort tutélaire de Fuji, qui est le plus proche de Hakone, avant de subjuguer les forts de Suruga et de Nagahama qui sont proches de Fuji afin d’éviter d’être attaqué à l’arrière. »

La princesse Shiori semblait penser à tout cela comme à un jeu de stratégie.

Le profil de son visage à lunettes semblait très intelligent et élégant, un style qui lui convenait mieux que lorsqu’elle affichait une vertu soumise, mais feinte. Ce fut le genre d’impression que Masatsugu avait acquis quand il avait vu son expression.

« Princesse, je ne comprends pas du tout les Légionnaires. Pourtant, malgré cela, j’ai réussi à faire ce qui s’est passé hier. Se pourrait-il que cela ait un rapport avec le terme “legatus legionis”..., » tout en notant la beauté de la princesse dans son esprit, Masatsugu lui avait parlé.

« ... Ce terme a-t-il un rapport avec les Légionnaires ? » continua-t-il vu qu’elle ne répondait rien.

« Eh bien..., » répondit-elle pensivement. « C’est pour expliquer ces choses-là que je vous ai invité aujourd’hui à ce rendez-vous. Toutes mes excuses, Masatsugu-sama. Je dois être plus concentrée sur le rendez-vous... »

« ... !? » Masatsugu était confus, ne sachant pas pourquoi la princesse avait baissé la tête pour s’excuser.

D’ailleurs, pourquoi la princesse insistait-elle pour appeler une sortie avec son garde du corps un « rendez-vous » ?

Pendant ce temps, Shiori regardait fixement Masatsugu... Il y avait un soupçon de tristesse dans ses yeux.

« Masatsugu-sama, vous ne vous souvenez toujours de rien, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.

« Me souvenir de quoi ? » demanda Masatsugu.

« Vous ne vous souvenez toujours pas de moi. Il y a longtemps, nous nous sommes déjà rencontrés, » répondit Shiori.

Masatsugu avait sursauté. Donc, il s’était avéré qu’il avait rencontré la princesse avant ça. Si quelque chose de majeur comme cela s’était vraiment déroulé, cela devait être avant sa perte de mémoire. Cependant, il ne pouvait pas se souvenir de la moindre chose à propos de ça.

« Nous allons continuer la discussion quand nous serons arrivés. Il s’agit de l’endroit où je voulais vous emmener, » déclara-t-elle.

Les deux étudiants avaient parlé pendant qu’ils marchaient le long du chemin jusqu’à arriver à un certain endroit.

À ce moment-là, la princesse s’était arrêtée devant une forêt de bambous au pied de la montagne.

Un examen plus approfondi avait révélé un petit chemin dans cette forêt de bambous. Elle avait bifurqué pour aller sur ce chemin. Masatsugu avait alors suivi Shiori dans les profondeurs de cette forêt où il y avait une maison japonaise en bois dont émanait une grande tranquillité.

Il s’agissait d’un bâtiment assez petit, mais élégant.

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