Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 8 – Chapitre 16 – Partie 5

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Chapitre 16 : La bête antique Charybde

Partie 5

Marie avait rit, puis elle déclara : « C’est drôle. Je pense que tu es la seule personne qui risquerait sa vie juste pour dire bonjour. Mais c’est difficile de juger. »

« Hm ? Qu’est-ce que tu veux dire ? »

Le sourire de Marie s’agrandit et ses yeux violets se fixèrent dans les miens. Elle posa ses bras sur mes épaules et son menton sur son bras, pour continuer à me regarder. Je commençai à me sentir agité.

« Ta théorie ne fonctionne pas. Wridra nous a incinérés au premier regard, ce qui ferait d’elle un dragon maléfique. Comment cela pourrait-il être vrai alors qu’elle est si gentille ? »

« Hm ? Hmmm… C’est vrai, je suppose que c’est vrai. Elle avait l’air terriblement satisfaite de nous réduire en cendres, mais elle ne pouvait pas être méchante », avais-je convenu.

Marie s’était serré l’estomac en riant de ma déclaration ridiculement contradictoire. Il semblerait qu’elle ait vraiment trouvé cela hilarant, car elle s’était mise à me taper sur l’épaule. Une fois qu’elle se calma, elle poussa un soupir de satisfaction.

« J’adore ce voyage à Izu. Le jardin Banana Wani a été un vrai plaisir, et la vue sur l’océan est tellement plus paisible dans ce monde. Je me demande pourquoi ils sont si différents, même s’ils sont tous les deux si beaux. »

« Mais l’apparition de Charybde était complètement inattendue. Je suis désolé, j’aurais dû faire plus de recherches sur cet endroit. Cela fait des années que je ne l’ai pas visité », avais-je dit.

Toute cette situation avait été un véritable casse-tête. Je l’avais emmenée pour qu’elle s’amuse, mais les choses s’étaient transformées en une gigantesque chasse au kaiju. C’était tout le contraire des vacances que j’avais en tête.

Marie, qui se sentait étourdie, sortit de la baignoire et s’assit sur le bord. Des gouttes d’eau glissaient sur sa peau et l’illuminaient sous le soleil matinal, la rendant encore plus féminine et plus belle que d’habitude. Peut-être était-ce dû à l’étoffe qui lui collait au corps et qui accentuait sa silhouette.

« C’est tellement frustrant. S’il n’y avait pas eu cette chose, nous aurions pu nous amuser davantage. Les monstres qui ruinent le bel océan sont le vrai mal ! »

Marie fit la moue et serra son genou. On aurait dit qu’elle s’était laissée distraire par les pensées du monstre et qu’elle avait oublié ce qu’elle portait. Son maillot de bain remontait le long de son corps et sa cuisse nue faisait battre mon cœur plus vite.

J’avais l’impression de trahir sa confiance en me laissant distraire par sa tenue. Pourtant, j’aurais aimé qu’elle tienne compte de son apparence puisqu’elle était si séduisante. J’avais plongé dans l’eau et j’avais fait des bulles sous la surface, sachant que c’était un peu trop.

À ce moment-là, Marie s’était penchée vers moi.

« Et si on battait cette chose ? Nous pourrons alors recommencer à jouer sans être interrompus. De plus, grâce à Wridra, nous pourrons aller sous les tropiques quand nous le voudrons. »

Elle devait vraiment aimer cette plage. C’était une idée étonnamment combative venant d’elle, mais cela n’allait évidemment pas être facile.

« La capacité Indestructible va être difficile à gérer. Nous n’avons pas réussi à l’endommager », avais-je dit.

« Oui, et nous devrons aussi surmonter sa puissante capacité de perturbation. J’ai installé le Gardien, mais nous ne savons toujours pas à quel niveau il se trouve. Je ne pense pas qu’il soit impossible à vaincre. Tu te souviens que Wridra a dit que nous n’arriverions pas à lui laisser la moindre égratignure si nous ne trouvions pas un moyen de contourner sa capacité ? »

J’avais acquiescé à l’explication de Marie, qui s’était fait passer pour Wridra. Wridra savait tout et devait nous laisser entendre que nous pourrions endommager Charybde si nous savions comment nous y prendre, mais nous avions une tonne de problèmes devant nous. Tout d’abord, nous ne connaissions qu’une partie des capacités de notre ennemi, et la créature n’avait probablement pas considéré notre premier contact comme une bataille. En fait, elle n’avait fait que jouer avec Eve.

Marie laissa échapper un « Hm » et plongea son doigt dans l’eau. J’avais regardé pour voir ce qu’elle allait faire, puis elle commença à parler lentement.

« Il est possible qu’il y ait des moyens d’obstruer l’information puisque je n’ai pas pu analyser son intérieur. Mais j’ai eu un visuel direct sur lui et quelques informations sur tout le reste, comme sa forme. »

Elle leva la main et de l’eau gicla dans l’air. Cela aurait pu être un simple exploit pour un utilisateur d’esprit comme elle, mais j’avais été pris par surprise. Elle avait changé la forme de l’eau pour former un mini Charybde. Je m’étais alors rendu compte qu’il y avait une sorte de créature semi-transparente sur son épaule. Elle avait quatre pattes, une longue queue et faisait un bruit de croassement qui me faisait penser à un triton. C’était peut-être l’esprit des sources chaudes.

« Regarde. Il est court et solide, mais il a flotté à la surface dès que nous nous sommes approchés. Comment a-t-elle pu faire cela alors qu’elle semblait si lourde ? »

Elle avait touché la miniature avec son doigt et j’avais réagi. La vue spectaculaire m’avait plongé dans l’hébétude.

« D-D’accord. Si je devais le comparer à quelque chose de ce monde, je pense que ce serait un sous-marin. Ils peuvent contrôler leur flottabilité en aspirant ou en repoussant l’eau de mer. Ils sont loin d’être aussi gros, alors je ne sais pas si c’est une bonne comparaison. »

Je m’étais dit qu’il valait mieux lancer ce qui me venait à l’esprit plutôt que d’abandonner la réflexion. Marie était de toute façon plus douée pour l’analyse, il me suffisait donc de lui donner des informations qui pouvaient être utiles. Au travail, cela faisait durer les réunions plus longtemps que nécessaire, mais Marie était très douée pour repérer les détails importants.

« Je te montrerai une vidéo plus tard, mais ils sont fabriqués avec des structures doubles, et ils peuvent cracher de l’eau de mer avec de l’air sous pression. Te souviens-tu si le courant a changé quand le monstre est remonté à la surface ? » demandai-je.

J’avais entendu quelque chose de fort lorsque Charybde remontait à la surface. La surface de l’eau n’aurait pas été autant perturbée si elle avait utilisé la magie pour flotter. Il y avait de fortes chances que quelque chose dans sa conception physique ait un rapport avec son mouvement.

Marie porta un doigt à son menton et laissa échapper un bruit pensif.

« Peut-être que ces tentacules avaient une structure cylindrique. Et s’ils pouvaient absorber de l’air de l’extérieur pour réguler la flottabilité ? »

L’esprit semi-transparent s’était lentement enfoncé dans les sources chaudes. J’avais été impressionné par les compétences de Marie, qui avait réalisé une reconstitution visuelle en faisant absorber de l’air à la miniature par son tentacule.

« Hmm ! Mais cela signifierait qu’il ne pourrait pas remonter s’il s’enfonçait trop profondément. Je suis sûr qu’il peut marcher sur le fond de la mer, mais il y a des rumeurs selon lesquelles il serait apparu soudainement au milieu de l’océan », avais-je répondu.

La figurine s’était ensuite enfoncée dans l’eau, comme si Marie avait dit que cette idée était abandonnée. J’aurais aimé que Charybde disparaisse aussi facilement.

« Je n’ai pas eu l’impression qu’il utilisait des esprits, et je n’ai pas senti beaucoup de magie », dit Marie. « Ce qui veut dire qu’il y a de fortes chances que tu aies raison et qu’il manipule l’eau de mer comme un… sous-marin ? »

« Même si c’est vrai, je ne sais pas si cela nous aide », avais-je dit.

« Je suis surprise de t’entendre être négatif. Bien sûr que cela nous aidera. Peut-être que ce ne serait pas utile à la plupart des gens, mais je suis une sorcière spirituelle rare et précieuse. »

Marie s’esclaffa en portant une main à sa bouche. À en juger par son expression, elle avait peut-être trouvé un indice sur la façon de gagner. Elle avait l’air d’être de meilleure humeur que tout à l’heure, car elle éclaboussait l’eau avec ses orteils.

« Héhé, c’est amusant de faire de la stratégie comme ça », poursuit-elle. « J’ai toujours eu le nez plongé dans les livres, mais avant même de m’en rendre compte, j’étais en première ligne dans l’ancien labyrinthe, et maintenant je réfléchis à la façon de vaincre Charybde. Cette fois-là, nous avons aussi fini dans le jardin Banana Wani. Je me surprends toujours. » Marie parlait tranquillement, les yeux fermés, et j’avais envie de continuer à l’écouter pour toujours.

« Pour être franc, je dirais que c’est la même chose de mon côté, », avais-je dit. « J’ai toujours rêvé jusqu’à ce que je commence à vivre avec toi. Je ne peux blâmer personne de m’appeler Dormeur. »

Ce commentaire avait choqué Marie et lui avait donné l’air de vouloir me demander pourquoi je dormais tout le temps dans un pays aussi heureux que celui-ci, même si j’aurais aimé qu’elle comprenne. Il y avait du monde partout, et tous les bons endroits étaient chers. On perdait de l’argent en vivant simplement, et beaucoup de gens seraient d’accord pour dire que les voyages à l’intérieur du pays n’en valaient tout simplement pas la peine.

« Je n’aurais jamais pensé être aussi à l’aise en vivant avec quelqu’un d’autre. En y repensant, je me suis tellement amusé pendant tout le temps où j’ai vécu dans ton village. »

Marie avait de nouveau eu l’air surprise, mais avec un mélange de bonheur cette fois. Elle s’était approchée de moi et m’avait touché la tête, puis avait commencé à me caresser les cheveux. Il y avait de l’amour dans son contact qui me remplissait de bonheur.

« Je ressens la même chose, Monsieur le Dormeur. Je pensais détester les humains, mais avant même de m’en rendre compte, tu étais ma personne préférée. Je suis désolée d’avoir essayé de te tuer il y a si longtemps. Cela va sans dire, mais je ne suis pas méchante, tu sais. »

Ses paroles auraient pu sembler inquiétantes, mais nous avions commencé à rire. Peut-être était-ce l’atmosphère paisible qui régnait ici, mais la crise d’avant n’était plus qu’un souvenir amusant. Même mon point de vue sur le Japon avait changé, car il me semblait maintenant que c’était un endroit amusant et agréable à vivre. Il m’arrivait même de me réveiller tôt de mes rêves pour revenir ici ces jours-ci.

« Tu sais, j’ai été surpris que tu puisses fabriquer des miniatures avec des esprits et les utiliser pour ton analyse. C’était comme regarder une enquête dans un drame étranger. Oh, en parlant de drames étrangers… »

« Oui, je les regarde pour étudier le japonais, mais ce n’est pas comme si je les copiais. J’aimerais faire progresser mes techniques pour pouvoir faire des bruits électroniques et recréer des trajectoires de balles. Mais pas pour les copier, bien sûr. »

Attends, elle voulait aller aussi loin tout en prétendant qu’elle ne copiait pas les séries policières ? Je l’avais regardée avec surprise, mais j’avais éclaté de rire quand j’avais vu qu’elle essayait de se la jouer cool. Ma réaction l’avait fait éclater de rire et elle m’avait serré le bras. Je n’avais pas réalisé qu’elle s’était mise à regarder des séries dramatiques elle aussi, et j’avais supposé que c’était elle qui me recommanderait des séries télévisées. C’est alors que j’avais réalisé quelque chose.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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