Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 8 – Chapitre 15 – Partie 4

Bannière de Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe ***

Chapitre 15 : En route pour les îles d’été

Partie 4

La plage de sable blanc s’étendait à perte de vue et le ciel au-dessus de nous était d’un bleu saisissant.

Nos yeux avaient été attirés par les belles teintes des vagues qui passent du bleu marin au blanc. Marie n’avait pas pu s’en empêcher et avait dévalé la pente sablonneuse en poussant des cris d’encouragement, une sandale dans chaque main.

Le chat noir ne tarda pas à suivre. Bien qu’il passait habituellement le plus clair de son temps à dormir, il rattrapa Marie en un rien de temps. Le soleil éblouissant dans les yeux, ils atteignirent le rivage au moment où les vagues se retiraient.

Étonnamment, il n’y avait que nous deux et un chat. Nous pouvions être aussi bruyants que nous le voulions, et personne ne nous entendait. Avec une si belle vue pour nous seuls, même un adulte comme moi avait envie de courir comme un enfant. Mais en y repensant, Marie avait mentionné qu’elle avait plus de cent ans.

J’avais suivi les traces de Marie et du chat, notre sac sur l’épaule. Avec cet endroit tout entier pour nous, nous pouvions installer notre parasol où bon nous semblait. Au Japon, il y avait du monde partout, mais les filles seraient probablement ravies malgré la foule.

« Wôw, regardez la mer ! Elle est si belle ! »

Marie montra l’horizon, ses pieds clapotant dans l’eau. Son visage était rose d’excitation et elle était beaucoup plus enfantine que d’habitude. Pour moi, son sourire était bien plus beau que la plage.

J’avais résisté à l’envie de sourire et j’avais marché vers elle.

« J’ai finalement pu t’amener ici, même si cela fait un moment que nous nous sommes fait la promesse », avais-je dit.

« Héhé, ça ne me dérange pas. Même si j’étais de mauvaise humeur, cette vue me remonterait le moral », répondit-elle.

Au moment où Marie écarta les bras, ses pieds furent happés par une vague. Elle poussa un glapissement et s’agrippa à ma manche, ses cuisses pâles étant maintenant complètement nues. Le sable sous ses pieds la chatouillait et la faisait glousser joyeusement tandis que les vagues se retiraient.

« Ah, c’est tellement agréable. Je n’arrive pas à croire qu’il existe un endroit aussi beau et aussi spacieux. Je pensais que tu étais bizarre de voyager dans ce monde comme un passe-temps, mais peut-être que je devrais revoir mon jugement », dit-elle.

« J’aime voyager pour satisfaire ma curiosité. C’était plus une affaire personnelle, mais je suis content d’avoir pu te le montrer. Bien que je sois presque sûr qu’il y avait plus de monde la dernière fois que je suis venu ici. »

Les moyens de transport n’étaient pas pratiques dans ce monde, mais cette plage était suffisamment belle pour être une attraction touristique. Il était assez perplexe de voir qu’il n’y avait pas une seule âme aux alentours.

Marie avait également regardé autour d’elle et avait cligné des yeux.

« Vraiment ? Mais c’est bien que nous ayons cet endroit pour nous seuls », avait-elle déclaré.

« Peut-être que nous sommes venus un jour sans. Bon, je crois que ça ne sert à rien d’y penser. Nous devrions juste préparer un peu d’ombre pour quand Wridra et Eve arriveront. »

J’avais regardé le chat noir en parlant, qui avait miaulé en réponse. Le chat n’était pas seulement là pour s’amuser. Il permettait à Wridra de nous localiser.

Et bien sûr, les parasols n’existaient pas dans ce monde. Si nous voulions quelque chose, nous devions le fabriquer avec le bois et les feuilles de la région. La vue était peut-être belle, mais la chaleur intense nous obligeait à nous reposer à l’ombre.

« Je suis surpris que tu prennes ces choses au sérieux. Je savais que tu étais comme ça au Japon, mais je pensais que tu passais ton temps à t’amuser, à combattre des monstres ou à te faire manger dans ce monde. »

J’avais failli lui répondre qu’elle avait tort, mais elle n’était pas loin de la vérité. Je veux dire, qui voudrait travailler même dans ses rêves ?

« Je n’ai pas besoin de travailler autant », avais-je dit.

« Oh ? Que veux-tu dire ? »

La réponse était simple. J’étais un spécialiste de la mobilité, capable de me téléporter où je voulais et de rassembler des objets en un rien de temps. Et grâce à la compétence pratique que j’avais apprise, la Surcharge, je ne serais pas gêné même si je portais un peu de poids.

« Je n’arrive pas à croire que tu utilises tes compétences pour devenir charpentier le week-end », dit Marie, exaspérée.

« Au moins, c’est utile, non ? J’aime être efficace, pour le travail comme pour les loisirs. »

Une vague s’était retirée, laissant une tache d’un noir absolu sur la plage de sable blanc. J’avais tout de suite compris qu’il s’agissait de la magie de l’Arkdragon, même sans voir le chat noir courir vers ce spectacle inquiétant ou Marie pousser un cri d’encouragement.

J’étais resté bouche bée lorsque j’ai vu qui était sorti de l’obscurité.

Pour être honnête, je m’attendais à moitié à ce qu’il se passe quelque chose. J’avais pensé qu’il y avait une chance qu’Eve ne puisse pas venir, mais je ne pensais pas que Puseri, Doula, Zera, et même Gaston se montreraient. C’était comique à ce stade.

« Aha ha ha ! À quel point es-tu mauvaise pour garder des secrets ? » avais-je lâché en riant.

« Désolé ! Kazu-kun, Marie, je suis vraiment désolée ! Je suis une terrible ninja ! » s’exclama Eve avec honte.

Wridra éclata de rire à la vue d’Eve qui nous suppliait, nous, les enfants, de lui pardonner. Bien qu’elle ait un caractère un peu difficile, elle semblait avoir accepté les membres de l’alliance comme ses amis.

C’est ainsi que nos vacances chaotiques et rêveuses avaient commencé.

§

J’avais tiré une corde — que j’avais tressée avec de l’écorce d’arbre et d’autres matériaux que j’avais récupérés dans la région — autour d’un morceau de bois et je l’avais fixée en place. J’avais une bonne dose de compétences en matière de survie, si j’ose dire. Me faire déchirer les vêtements par les monstres faisait partie de mon quotidien, il était donc nécessaire que j’apprenne à fabriquer des vêtements et des armes à partir de ce que je pouvais trouver. Le résultat final n’était pas comparable au travail d’un professionnel, bien sûr, mais j’avais réussi à faire quelque chose d’assez bien pour que nous puissions l’utiliser pendant notre séjour ici.

« Voilà, tout se met en place », dis-je en essuyant la sueur de mon front.

Je n’étais pas fan de travailler pendant mes jours de congé, mais il y avait quelque chose de satisfaisant et d’amusant à créer quelque chose de tangible et de décent sans dépenser un centime.

Cela n’avait rien à voir avec un jour de congé au Japon. Je m’étais retourné pour voir un magnifique ciel bleu, des plages de sable et un horizon à perte de vue. Peu de gens pouvaient se vanter d’avoir une telle vue au travail.

L’eau de mer claire avait gardé un instant la couleur du sable avant de se transformer en un bleu marin profond. Et la végétation qui ressemblait à des palmiers me donnait l’impression d’être à Hawaï, même si je n’y avais jamais mis les pieds. Lire un livre en se balançant dans un hamac devait être un pur bonheur. Alors que j’appréciais l’air vivifiant de l’endroit, j’avais entendu quelqu’un crier pour une raison inconnue.

« Naaagh ! La plage, la plage, la plage ! Yahoo ! » hurla joyeusement Eve.

L’elfe noire enleva les chaussures de ses pieds et partit en sprintant tout en continuant à crier à tue-tête. Je pouvais entendre un son bien audible tandis qu’elle filait au loin. Je ne savais pas quoi dire, à part « Elle a l’air excitée. »

« Elle est comme un chiot agité. J’ai entendu dire que sa patrie est près de la mer, alors peut-être qu’elle a ça dans le sang. »

Une voix s’était fait entendre à côté de moi, et j’avais regardé pour découvrir une femme qui utilisait un parasol. C’était Puseri de l’équipe Diamant, une amie de notre alliance qui nous avait permis de séjourner dans son manoir à plusieurs reprises par le passé. Je m’inclinai, notant que les habitants des pays désertiques faisaient attention au soleil.

« Hé, Puseri. Parcourir le labyrinthe ensemble était une chose, mais je n’aurais jamais imaginé que nous partirions en vacances ensemble », avais-je dit.

« Il semblerait que je me sois imposée à vous sans invitation. Je dois dire que j’ai été assez surprise de découvrir que vous pouviez vraiment vous téléporter jusqu’à un endroit comme celui-ci. J’étais très sceptique quand Eve me l’a dit. Vous avez vraiment une excellente équipe. »

Elle fit une pause, semblant résister à l’envie de nous inviter à rejoindre l’équipe Diamant. C’était un jour de congé où nous pouvions profiter de la plage, et il semblait qu’elle avait décidé que ce serait une situation grossière. Au lieu de cela, elle déplaça ses lèvres rugueuses en un sourire.

« Je suppose que vous avez tous obtenu la permission de traverser la frontière ? » avais-je demandé en changeant de sujet.

« Bien sûr, » répondit Puseri. « Aja le Grand ne semble peut-être pas… Eh bien, je suppose qu’il en a l’air. Il est devenu plus doux au fil des ans. Autrefois, il était si strict que tous ses disciples le quittaient l’un après l’autre. »

J’avais été surpris d’entendre cela. Il avait toujours regardé chaque personne comme s’il s’agissait de son petit-enfant préféré.

J’avais remarqué que Puseri regardait quelque chose. Son regard était chaleureux, et j’avais suivi son regard pour découvrir Eve qui courait au loin. Son ton avait changé lorsqu’elle reprit la parole, et je décelai ce qui ressemblait presque à de l’envie.

« Je comprends ce qu’elle ressent. Mon cœur bat la chamade à cause de l’excitation de voir la mer pour la première fois… Même si moi-même, je n’allais pas courir comme un chiot », dit-elle.

J’avais gloussé. « Tu devrais peut-être essayer de temps en temps. Personne ne se moquerait de toi si tu courais ou si tu allais te baigner. Je pense qu’Eve finira par t’entraîner dans la mer de toute façon. »

Les yeux crépusculaires de Puseri s’étaient tournés vers la mer, comme si elle y réfléchissait. Elle cachait ses lèvres souriantes derrière son éventail, et quelque chose me disait qu’elle ne serait pas si opposée à une invitation à la baignade.

« Je suppose que je vais aller profiter du paysage en attendant. Il n’y aura pas beaucoup d’occasions comme celle-ci, alors j’en profiterai tant que je le pourrai. »

Sur ce, elle m’avait salué et s’était éloignée en faisant tourner ses doigts dans ses cheveux qui ressemblaient à des lianes de roses ondulantes. Je la regardai s’éloigner dans sa robe qui dévoilait le haut de ses bras, ce qui me fit penser qu’il était étrange qu’une femme mince et polie, à l’éducation apparemment classe, puisse se vanter d’avoir la plus grande puissance de feu et les meilleures capacités défensives de l’équipe Diamant. On ne peut jamais juger un livre à sa couverture, semblait-il.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire