Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 8 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : Ciel d’automne et préouverture du deuxième étage

Partie 2

Après un moment de pause, Marie avait enfoui son visage contre ma poitrine. Je pouvais sentir sa chaleur lorsqu’elle hochait la tête dans cette position. Cela me chatouillait, mais me faisait oublier la mélancolie de l’automne.

Lorsqu’elle releva la tête, son visage était encore plus joyeux qu’auparavant.

« Héhé, cela me rend si heureuse. Tu te souviens quand ton grand-père nous envoyait des pommes ? Ce parfum aigre-doux m’a toujours fascinée. J’ai hâte de découvrir à quoi ressemble la fin de l’année au Japon », dit-elle.

« Alors nous devrions y aller », avais-je répondu. « Il nous a donné de l’argent pour les frais de voyage et il avait toujours voulu que je le voie à la fin de l’année. Maintenant, nous pouvons faire une vraie visite à la maison. »

En tant qu’employé de bureau, j’avais toujours été très occupé à la fin et au début de l’année, il m’était donc très difficile de rentrer chez moi. Je préférais me reposer, même si je me sentais coupable de refuser des visites. Mais l’idée de passer les fêtes de fin d’année avec ma petite amie à la campagne me semblait très amusante. J’étais sûr qu’elle adorerait passer du temps dans un kotatsu, manger du mochi et visiter des sanctuaires au début de la nouvelle année. Je l’imaginais très bien s’émerveiller, les yeux écarquillés, de voir de la neige assez épaisse pour s’y enfouir.

Soudain, quelque chose attira l’attention de Marie. Elle s’éloigna rapidement de moi, puis regarda l’ombre d’un arbre au loin. Un jeune chat familier au pelage tigré apparut, poussa un grand bâillement et s’approcha de nous.

« Oh, te prépares-tu aussi pour l’hiver ? » demanda Marie. « Regarde-toi, toute ronde et toute pelucheuse. Viens ici et laisse-moi te toucher, petite boule de poils. »

Le chat s’était retourné et avait levé ses pattes avant comme pour dire : « Non, ne fais pas ça ! » Mais il semblait apprécier l’attention. Il plissa les yeux et poussa un miaulement, ce qui fit sourire Marie.

Les chats et les chiens devenaient plus bouffis en hiver lorsqu’ils avaient de nouveaux poils. C’est peut-être pour cette raison que la bouche du chat s’était ouverte de plaisir en laissant Marie le gratter à sa guise.

« Regarde toute cette fourrure qui s’est détachée », fit remarquer Marie.

« Sa fourrure s’allonge pour lui permettre de se réchauffer pendant l’hiver. Il a aussi l’air plus gros. Les animaux grandissent vite », avais-je répondu.

Le chat s’était vautré sur le sol pendant que Marie lui touchait le corps. Il n’avait pas l’air gêné quand elle lui touchait les pattes et miaulait même pour en avoir plus. Il semblait avoir encore grossi depuis notre dernière rencontre au printemps, mais il aimait toujours autant recevoir de l’attention et semblait adorer qu’on lui enlève ses poils.

« Il est encore un peu tôt, mais pourquoi ne pas t’acheter des vêtements le week-end prochain ? Ce serait bien d’avoir des choses que tu peux enfiler pour plus de chaleur, comme des écharpes », avais-je suggéré.

« Mais nous sommes allés faire du shopping récemment. Tu devrais arrêter d’être aussi protecteur. Je suis bien plus âgée que toi, petit Kazuhiho », répondit Marie.

Elle m’avait écrasé le nez avec un doigt, et j’avais trouvé le geste adorable. Ça m’avait chatouillé, mais je n’avais pas pu m’empêcher de sourire.

« Il fera encore chaud dans la journée, mais il fera plus froid dans l’après-midi. Et il va continuer à faire froid. Je pense que ce serait une bonne idée de se préparer avec des vêtements chauds, Madame Marie », avais-je répliqué.

« Oh, eh bien… Je suppose que tu as raison. Au fait, j’aime bien quand tu m’appelles comme ça. Peux-tu le refaire ? »

L’elfe et le chat me regardèrent avec impatience. Je n’avais aucune idée que cela lui ferait plaisir, mais elle m’avait redemandé de le dire, et je n’avais pas pu refuser.

« Euh… Madame Marie, comment fais-tu pour être toujours aussi mature ? » avais-je demandé.

« Héhé, voilà le truc. Tu ne le comprends peut-être pas, mais quand tu arrives à mon niveau, la maturité suinte de toi sans aucun effort de ta part. Il suffit de me regarder pour savoir que je suis une femme calme et posée, n’est-ce pas ? » dit-elle en faisant bouger les pattes du chat dans un geste mignon. « Si tu veux avoir l’air mature comme moi, la première chose à faire est de ne pas faire la fine bouche. Comme les poivrons verts, par exemple. Ils sont peut-être amers, mais tu dois les supporter. Tu dois aussi manger tous tes légumes. »

« Mais tu as toujours du mal à les manger », avais-je fait remarquer.

« Tais-toi, Kazuhiho. Tu dois écouter tes aînés, d’accord ? À partir d’aujourd’hui, tu pourras manger ma part pour moi. Tu seras alors aussi mature que moi », dit-elle.

J’avais fait un « x » avec mes doigts pour refuser cette idée, et elle avait froncé les sourcils. Je ne pouvais pas la laisser faire la fine bouche après tout.

Cela m’avait donné une idée pour le dîner de ce soir. Je ne pouvais pas rester sans rien faire alors qu’il y avait des choses qu’elle n’aimait pas manger. Je n’imposerais à personne de manger du poisson cru, car certaines personnes ne pouvaient pas le supporter, mais les légumes et certains aliments comme les poivrons verts font partie intégrante d’une alimentation saine. Si elle vivait avec moi, je devais m’assurer qu’elle mangeait bien.

J’avais donc commencé mes préparatifs dès notre retour à la maison. J’avais coupé un poivron vert en deux, tandis que mon assistante, Marie, faisait la moue à mes côtés. Elle n’était manifestement pas contente, mais le menu de ce soir était déjà fixé. Elle ne pouvait pas s’échapper, mais la chatte noire gardait ses distances et laissait échapper un énorme bâillement en se pelotonnant sur le lit.

Le chat était en fait le familier de l’Arkdragon et lui servait d’yeux et d’oreilles dans ce monde… mais surtout de langue. Il semblait que le chat ne s’intéressait pas non plus aux poivrons et dormait avec une vue sur le soleil couchant à travers la fenêtre.

« Ne fais pas cette tête, Marie. Je vais te faciliter la tâche pour manger », dis-je.

« Bien sûr, je n’aime pas les poivrons… On pourrait même dire que je les déteste. Tu n’étais pas obligé de me les faire manger en entier comme ça ! » se plaignit-elle.

Elle semblait sur le point de pleurer, mais je les avais coupés en deux et je ne lui donnais pas le poivron entier. De plus, il s’agissait d’un plat populaire, je ne faisais pas cela juste pour être méchant.

Marie avait enlevé son bonnet lorsque nous étions rentrés de notre promenade. Ses longues oreilles tombantes étaient une caractéristique des elfes, et elle les avait cachées pendant son séjour au Japon. Cette elfe détestait les poivrons et je voulais m’assurer qu’elle surmonte son dédain pour ces petits fruits verts.

J’avais enlevé les graines des poivrons coupés en tranches, je les avais alignés et je les avais saupoudrés de farine. J’avais ensuite ajouté des oignons finement hachés, des miettes de panko, du lait et de l’ail haché au bol de bœuf haché que nous avions préparé. Les yeux violets de Marie s’étaient illuminés lorsqu’elle avait vu la viande qui ressemblait à un steak haché.

« Je me fais peut-être des idées, mais ça commence à être bon. Au fait, la sauce est-elle bonne ? »

« Oh, oui, ça a l’air bon. Tu es vraiment douée pour assaisonner les plats, Marie », avais-je répondu.

Le bol qu’elle tenait contenait un mélange de sauce soja, de mirin et de ketchup. Une fois le plat cuit, nous le faisions mijoter un peu et l’utilisions comme sauce. Après tout, la sauce soja se marie parfaitement avec les poivrons et le riz blanc. Marie regarda avec étonnement la viande que j’avais préparée et dont j’avais farci les poivrons coupés en deux. Ses sourcils étaient froncés par la confusion. Pourtant, elle avait tendu les mains et avait écrasé la viande dans les moitiés de poivrons, comme demandé.

« Est-ce que c’est vraiment en train de se passer… ? », murmure-t-elle. « Cette viande appétissante est en train de fusionner avec quelque chose que je méprise. Le plus incroyable, c’est que je t’aide à le faire. »

« Vraiment ? J’espère que cela t’aidera à surmonter ta haine des poivrons », avais-je répondu.

Elle m’avait jeté un regard noir comme pour dire « C’est impossible », et je l’avais repoussé d’un hochement de tête. Voir, c’est croire, et il n’y aurait pas moyen de la convaincre tant que nous n’aurions pas terminé le plat.

Mon esprit s’égarait tandis que nous poursuivions la tâche subtile consistant à farcir des poivrons avec de la viande. Il semblerait que ce soit aussi le cas de Marie, qui ouvrit la bouche pour parler.

« Alors, que penses-tu qu’il va se passer avec la guerre qui s’annonce ? »

« Hmm… Je ne suis pas sûr », avais-je répondu. « Il n’y a pas encore eu de grandes batailles, donc nous n’avons pas une idée de la force de chaque camp. Si la guerre se déroulait dans ce monde, nous en saurions au moins un peu grâce aux images diffusées à la télévision. »

Mais dans les journaux télévisés, il fallait composer avec les réglementations et les préjugés. Par exemple, il y avait toutes sortes de règles, comme l’interdiction de montrer un tireur et la personne qui se fait tirer dessus dans le même cadre.

En ce qui concerne la partialité, il est difficile de la déceler à moins d’être bien informé sur l’état des choses avant et après le début de la guerre. Mais à condition d’être au courant de ces détails, il était possible de recueillir un certain nombre d’informations à partir de la télévision. Lorsque j’avais expliqué cela, Marie s’était tournée vers le lit et avait demandé : « Wridra, pourrais-tu nous montrer des images de la guerre comme le journal télévisé ? »

Le chat noir s’était assoupi, mais il releva la tête à cette question soudaine. Il réfléchit ensuite en balançant la tête de gauche à droite, puis il miaula. Nous avions passé tellement de temps ensemble que je pouvais à peu près comprendre ce que le chat disait d’après le ton de sa voix. Ce miaulement signifiait probablement qu’il était possible de trouver une solution.

« C’est bien approprié pour un Arkdragon », dis-je. « En y pensant, la magie de visualisation que Wridra t’enseignait s’est perdue dans le temps, non ? Je me demande si elle va l’utiliser avec le familier. »

« Peut-être… Il y a des inconvénients à utiliser un familier, donc je n’en ai pas. De plus, je n’aime pas l’idée de devoir m’occuper d’un animal de compagnie. Oh, mais je ne te considère pas comme un animal de compagnie, Wridra », dit Marie.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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