Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 7 – Chapitre 7 – Partie 1

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Chapitre 1 : Les débuts de Shirley

Partie 1

Tout le monde rêve quand il s’endort. Lorsqu’on se réveille dans son lit, on garde un vague souvenir de son rêve et on peut se dire que c’était étrange. On ne peut chercher ses rêves que dans ses souvenirs passés. Mais si quelqu’un était vraiment capable de voir ses rêves de ses propres yeux, il pourrait peut-être voir un spectacle comme celui-ci.

Il faisait sombre tout autour de moi. La vue était floue, et le son était brouillé. Lorsque j’avais voulu toucher les objets qui flottaient autour de moi, mes doigts étaient passés au travers et j’avais ressenti une sensation de glissement. Alors que je considérais cet endroit étrange, j’avais remarqué une femme qui marchait devant moi, ses cheveux noirs se balançaient et semblaient se fondre dans l’ombre. Elle s’était retournée pour me faire face.

Il s’agissait de l’être légendaire connu sous le nom d’Arkdragon, Wridra. C’était un individu assez étrange, j’avais entendu dire qu’elle était âgée de milliers d’années, et bien que je pouvais parfois ressentir sa grande majesté, il y avait aussi des moments où je ne la ressentais pas du tout.

En silence, elle avait entrouvert ses lèvres cramoisies pour me parler, mais je ne comprenais pas ce qu’elle disait. C’était comme si sa voix était diffusée avant de pouvoir m’atteindre.

Réalisant que je ne pouvais pas l’entendre, Wridra avait souri faiblement, puis avait pointé du doigt. J’avais suivi son doigt des yeux, puis j’avais remarqué que je tenais une main beaucoup plus pâle que la mienne.

Elle appartenait à l’elfe féérique, Mariabelle. Elle était aussi assez étrange. J’avais regardé de mon côté pour trouver son oreille, en forme de pointe de lance, et ses yeux de la couleur de l’améthyste avaient rencontré les miens. Il y avait une lumière de sagesse qui brillait dans ses yeux, leur beauté éclatant même dans l’obscurité. Peut-être était-ce dû au fait que la moitié de son être était connectée au royaume des fées. Mariabelle avait tiré sur ma manche, puis avait approché ses lèvres vives de mon oreille.

« J’ai entendu dire que cet endroit s’appelle le royaume des ombres. Les bassins de ténèbres que Wridra contrôle sont reliés à des mondes étranges. » Ses chuchotements donnaient l’impression que nous étions sous l’eau, ce qui les rendait difficiles à déchiffrer. Je n’avais pas pu m’empêcher de répondre par une question en entendant un terme peu familier.

« Le royaume des ombres ? »

« Oui, c’est comme ça qu’on l’appelle. Ton monde est né avec les mots “Que la lumière soit” selon la mythologie, non ? Mais peut-être que le royaume des ombres existait avant cela. Hé, tu te souviens quand nous avons combattu un être de ce monde ? »

Je l’avais regardé fixement pendant un moment en réponse à la question de Marie. Quand nous sommes-nous connectés et avons-nous combattu quelque chose dans ce monde ? J’avais scruté l’obscurité autour de nous et j’avais réfléchi à la question, et la sensation autour de moi m’avait semblé familière.

Puis, je m’étais souvenu des résidents du royaume des ombres qui étaient soudainement apparues lorsque j’avais combattu Shirley, le maître des lieux. Ils m’avaient fixé de leurs gros globes oculaires dorés, en balançant les griffes acérées de leurs deux mains vers moi. Lorsque j’avais regardé autour de moi, j’avais eu l’impression que ces créatures étaient tapies dans l’ombre.

« Wridra appelle cela “le monde de l’autre côté”. Elle dit aussi que c’est un endroit vide. Mais il n’y a pas de quoi avoir peur. Nous devons juste continuer à avancer, comme des enfants marchant dans la rue la nuit. Allons-y. »

Sur ce, elle m’avait tiré par la main. Wridra et Shirley nous attendaient devant, et bien que je ne puisse voir que leurs silhouettes floues, je pouvais dire qu’elles discutaient de quelque chose. Pour le maître d’étage et l’Arkdragon, ce n’était rien d’autre qu’un spectacle familier.

Les mots « monde de l’autre côté » que Mariabelle avait mentionnés avaient attiré mon attention. J’avais la capacité de voyager entre les sanctuaires en empruntant le pouvoir du dieu du voyage. La vue que je voyais en transit ressemblait elle aussi à un « monde de l’autre côté », et je m’étais demandé si cet endroit avait quelque chose à voir avec cela.

« Viens. Ne m’oblige pas à te laisser seul dans cette obscurité. » Mariabelle m’avait poussé à avancer. Je m’étais excusé et j’avais accéléré le pas. Quel que soit cet endroit, ça dépassait largement mon entendement. Dès que nous aurions quitté cette terre, elle reviendrait sûrement à un état sans son ni lumière, avec seulement une faible chaleur.

Lorsque nous avions rattrapé les autres, Wridra s’était retournée, les mains sur les hanches, semblant mécontente de notre retard. Elle s’était ensuite détournée à nouveau, sa grande queue nous faisant face alors qu’elle continuait son chemin.

« … Allez-y, vous devriez pouvoir entendre ma voix. »

Il semblerait que nous approchions de notre destination. Wridra fit un geste de la main, et les ombres qui s’étaient amassées autour d’elle s’amenuisèrent. Après un léger délai, sa voix emplie d’ennui parvint enfin à mes oreilles.

J’étais décontenancé. La lumière vive du soleil m’était tombée dessus brusquement. J’avais plissé les yeux devant la lumière, mettant une main devant moi pour faire de l’ombre pendant que je m’adaptais à la luminosité. Les rues à demi enterrées dans le sable étaient apparues progressivement, et au-delà, des rangées de bâtiments couleur sable.

Il semblerait que nous soyons arrivés dans le pays d’Arilai. Il aurait normalement fallu des jours pour arriver ici depuis le deuxième étage, mais cela n’avait pris que quelques heures avec l’aide de l’Arkdragon. Ses pouvoirs étaient très pratiques.

Le centre d’Arilai avait été développé autour d’une montagne en pente douce. J’avais remarqué que notre compagnon regardait le paysage avec grand intérêt, et nous avions ralenti notre rythme.

La femme avait des cheveux brillants, couleur miel, et était parée d’une tenue qui semblait plus facile à manœuvrer que sa robe habituelle. Mais j’avais l’impression que sa tenue n’affectait pas vraiment sa facilité à marcher dans les sables, compte tenu de sa forme spectrale. Peut-être avait-elle simplement envie de s’habiller ainsi.

« Hé, Shirley. C’est le pays désertique d’Arilai. En y réfléchissant, je ne l’ai jamais regardé tranquillement comme ça avant. » La dernière fois, nous l’avions invitée au manoir des Roses noires pour effrayer ensemble le candidat héros, Zarish. J’avais imaginé à quel point cela avait dû être horrible de recevoir une telle invitation, mais Shirley s’était alors tournée vers moi, son sourire s’élargissant.

Shirley n’était pas humaine, et elle vivait au deuxième étage de l’ancien labyrinthe. C’était étrange de la voir enveloppée dans la lumière vive du soleil avec le paysage urbain d’Arilai derrière elle, sans parler de l’ombre brumeuse que l’on pouvait voir à ses pieds.

Peut-être était-ce dû à tout le sable dans l’air, mais le ciel bleu avait une teinte blanchâtre, et le vent était complètement sec maintenant que la saison des pluies était terminée. Shirley passa un doigt dans ses cheveux rebelles et les plaça derrière son oreille.

Il était difficile de croire que sa véritable forme était en fait celle d’un fantôme, puisque son corps n’était pas dans son état semi-transparent habituel grâce à l’aide de l’Arkdragon. Cela n’affectait que son apparence extérieure, car la plupart des gens ne pouvaient pas le voir. Et ils n’auraient évidemment pas su qu’elle était un maître d’étage.

Juste à ce moment-là, je m’étais souvenu de quelque chose. J’avais fouillé dans mon sac et j’avais trouvé ce que je cherchais.

« Shirley, laisse-moi te montrer quelque chose. » Shirley s’était approchée avec une expression emplie de curiosités, et je lui avais montré un morceau de parchemin.

J’avais souri alors que ses yeux bleu ciel s’écarquillaient, puis j’avais soigneusement défait la reliure et étalé le parchemin pour révéler les mots « Jusqu’à quatre membres étrangers peuvent participer au raid. » C’était le permis pour entrer dans le labyrinthe antique, et nous atteindrions la limite maximale de quatre membres avec l’inclusion de Shirley.

« Écoute, le fait que tu te joignes à notre groupe a été officiellement approuvé par Arilai. J’ai entendu dire que le raid sur le labyrinthe antique est de nouveau ouvert, alors nous devrions aller présenter nos respects à tous ceux avec qui nous allons travailler. »

En réponse, Shirley plaça ses mains sur sa propre poitrine, puis elle fit un geste de gémissement pour une raison inconnue. Elle commença ensuite à s’occuper de ses cheveux… Attends, est-elle nerveuse ? Une maîtresse d’étage qui a peur de parler aux gens ?

« Oh, tu n’es pas douée pour rencontrer de nouvelles personnes ? Mais tu n’as pas paniqué quand tu nous as rencontrées, Marie et moi, » avais-je noté avec confusion, mais Shirley avait encore gémi et s’était éloignée de nous de deux pas. Elle avait expliqué en faisant des gestes avec ses mains et ses doigts, mais… selon elle, elle n’avait pas peur de nous parce que nous étions mignons et petits. Il était difficile de croire qu’elle était un terrifiant maître d’étage.

« Il n’y a pas besoin de s’inquiéter autant. » Je le lui avais conseillé, mais il semblerait que Shirley était en panique, faisant tourner ses cheveux avec son doigt et regardant le ciel. Alors que j’essayais de comprendre quel était le problème, Marie avait tiré sur ma manche à côté de moi.

« Shirley ne portait-elle pas une sorte de voile semi-transparent sur son visage quand on l’a rencontrée ? »

« Hm, maintenant que tu le dis… Peut-être qu’elle le portait parce qu’elle est timide. » Shirley avait cligné des yeux. Elle avait ensuite sorti un morceau de tissu brodé, et je l’avais regardée l’enrouler autour de ses yeux.

Attends, pourquoi elle a mis ça ? Cette broderie lui va bien, mais n’a-t-elle pas envie de regarder les gens dans les yeux à ce point ? Marie et moi avions beaucoup de questions, mais pendant ce temps, Shirley prenait une jolie pose victorieuse comme si tout allait bien maintenant.

J’avais pensé qu’elle ne ferait que se démarquer davantage, mais j’avais ravalé mes mots et je m’étais dit que ce n’était pas trop étrange pour un fantôme de se couvrir les yeux et de laisser faire. La mélancolie de Shirley semblait avoir été résolue. Je ne voulais pas la gâcher ou faire retomber son humeur.

Nous nous étions promenés dans l’enceinte du château d’Arilai pendant un certain temps, puis nous étions arrivés dans une zone bien entretenue. Diverses installations de stockage d’eau étaient visibles un peu partout, l’eau s’écoulant vers le bas par des voies d’eau. Les tissus colorés, les épices et les feuilles de thé alignés sur les devantures des magasins semblaient avoir un air de raffinement.

C’était dans cette zone que vivait la classe supérieure, qui avait le privilège d’entendre le bruit agréable de l’eau courante en se promenant dans les locaux. Mais il fallait être reconnu par le gouvernement comme une personne d’importance pour obtenir ce privilège, et cela impliquait de participer à des raids sur d’anciens labyrinthes, donc je n’avais pas particulièrement envie de vivre ici.

Alors que j’expliquais cela, Marie s’était soudainement mêlée à la conversation.

« Oh, mais c’est comme ça dans tous les pays. Les endroits agréables à vivre ont une grande valeur, et nous avons aussi fait des raids dans les anciens labyrinthes. Nous avons même battu les maîtres des étages deux fois. » Eh bien, Shirley avait perdu le combat au deuxième étage… J’avais failli le faire remarquer, mais une idée m’était venue.

Peut-être que Marie voulait vivre dans un beau manoir ou autre. Je m’étais souvenu de la fois où Zera et Puseri nous avaient laissés utiliser le leur. Il me semblait que Marie commençait à s’habituer au luxe.

« Mais nous n’avons pas accepté une mission de rang S, donc je ne pense pas que nous aurons beaucoup de crédit. »

« Peut-être aurions-nous dû l’accepter, » murmura-t-elle en fronçant les sourcils, et je sentis une perle de sueur rouler sur mon visage. Nous voulions explorer l’ancien labyrinthe, mais nous ne voulions pas nous lancer dans un travail sérieux, alors nous venions de refuser la mission de la famille royale l’autre jour. De toute façon, j’avais un travail à plein temps, il m’aurait été difficile de participer à une quelconque mission officielle.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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