Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 7 – Chapitre 12 – Partie 2

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Chapitre 12 : Kartina, l’Armement Démoniaque

Partie 2

Elle voulait que ça s’arrête. Il aurait été préférable de perdre conscience plutôt que de vivre une telle terreur. Malgré ses souhaits, il lui restait encore beaucoup d’os dans sa colonne vertébrale. Un horrible bruit de déchirure se fit entendre alors que quelque chose s’enfonçait en elle l’un après l’autre, leur injectant une sorte de fluide et infligeant une peur bleue à son cœur. Elle ne s’attendait pas à ce qu’une telle chose se produise dans ses rêves les plus fous il y a quelques minutes à peine, et elle ne pouvait pas comprendre pourquoi cela se produisait maintenant.

« Agh, ah… Aaarghhh ! » Quelque chose de froid s’était enroulé autour de sa cuisse, et son fémur avait été injecté ensuite. Le corps nu de Kartina se déformait au fur et à mesure que l’infestation progressait, et elle convulsait avec ses orteils écartés au maximum. Finalement, son corps avait été laissé dans un état terriblement cruel.

« Ah, félicitations. Il semble t’apprécier. »

« Quoi ? » Kartina réalisa que sa vision était obscurcie, et ses yeux s’écarquillèrent avec un autre type d’horreur cette fois. La « chose » métallique essayait d’avaler tout son corps. Elle se débattit désespérément et cria à l’aide, mais la déclaration du capitaine qu’elle avait tant admiré n’avait aucun sens.

« Oui, ton analyse de tout à l’heure était correcte. Ton premier devoir, Kartina “l’Armement démoniaque”, est d’éliminer cette elfe. » Il avait fait un signe encourageant, et la vision de Kartina avait été complètement bloquée. Elle avait poussé un dernier cri quand tout était devenu noir.

§

La jeune fille elfe avait été la première à remarquer que quelque chose n’allait pas.

Ses yeux violets s’élargirent et se concentrèrent sur la tour miniature devant elle. La tour avait la capacité de détecter les ennemis dans la zone, c’est pourquoi elle avait été en mesure de remarquer plus rapidement que tout le monde. Elle attrapa la main du garçon à côté d’elle et commença à sprinter.

« Hein ? Qu’est-ce qui ne va pas, Marie ? »

« Je t’expliquerai plus tard ! Je dois faire mon rapport à Doula, maintenant ! » dit-elle avec une expression paniquée, en courant parmi les autres membres du groupe qui participaient à l’exploration. Ils étaient bien plus petits que ceux qui les entouraient, mais ils avaient finalement réussi à trouver la personne qu’ils cherchaient. La femme aux cheveux rouges, Doula, fut surprise de voir les deux personnes courir vers elle, essoufflés.

« Qu’est-ce qui ne va pas, Marie ? S’est-il passé quelque chose ? »

« Oui, c’est suspect qu’il y ait si peu de monstres au troisième étage, » répondit Marie, puis elle pointa son bâton vers l’outil magique dans la main de Doula. Ce geste communiqua sa capacité de Gardienne de Prison à Doula, et des points lumineux apparurent sur sa carte.

« Oh non… ! » Doula avait pâli. La carte montrait qu’il n’y avait absolument aucun monstre dans leur voisinage. Et plus loin, il y avait une horde massive de monstres prenant le long chemin autour de l’équipe de raid.

« Sauf erreur de ma part… on dirait que les monstres se déplacent comme une unité organisée. Ils ne font pas qu’attendre qu’on s’approche. » Même Zera n’avait pas pu cacher sa surprise. Les monstres qu’ils avaient vus jusqu’à présent étaient féroces, et ils attaquaient tous ceux qui se présentaient à eux. Mais leur mouvement était beaucoup plus systématique maintenant, et c’était complètement différent de leur comportement précédent.

Après y avoir réfléchi, Doula avait tourné les talons.

« Zera, tu continues à réfléchir avec ces deux-là et tu trouves comment gérer ça. Je vais arrêter l’avancée et rappeler l’équipe Diamant qui se trouve à l’avant-garde, » dit-elle, démontrant sa capacité à s’adapter à toute situation donnée. Mais avec si peu d’indices situationnels sur lesquels travailler, Doula s’était dit qu’il valait mieux se fier à l’instinct animal de Zera. Ce couple avait tendance à faciliter le développement de l’autre en étant ensemble. C’est ainsi qu’ils avaient réussi à devenir le centre de l’équipe de raid malgré leur niveau relativement bas par rapport aux autres.

« À toutes les unités, halte ! » ordonna Doula, et des dizaines de bottes s’arrêtèrent d’un coup. Zera observa la démonstration de contrôle et d’ordre, puis se frotta le menton en réfléchissant.

« Hm, les monstres prennent une autre route pour éviter d’être trouvés. Il y a quelque chose de louche, c’est sûr. Et selon le rapport d’Eve, il y a un grand hall ouvert droit devant. »

Le garçon avait répondu : « Oui, à en juger par leurs mouvements, ils pourraient essayer de nous coincer des deux côtés. Ce qui veut dire… »

« Ils pourraient préparer une embuscade dans le hall devant, » dit Marie. Le doigt de Zera tapota la poignée de son épée tandis qu’il écoutait. Il n’y avait pas d’autre route pour contourner le couloir, donc aller tout droit était leur seule option. Bien qu’ils progressaient bien, Zera avait l’impression qu’ils n’étaient qu’à mi-chemin du troisième étage.

Leur rythme était assez bon, grâce à une équipe petite, mais efficace, mais leur composition n’était pas sans inconvénient. Comme ils étaient peu nombreux, il leur faudrait plus de temps pour explorer complètement la zone. Mais malgré cet inconvénient, Zera pouvait sentir le moral de l’équipe du raid s’améliorer.

Le sentiment d’unité ici était palpable. Chaque soldat se donnait à fond dans cette mission, et les réserves et les frontières qui les divisaient autrefois s’estompaient. Les choses se présentaient bien jusqu’à présent, mais comme leurs forces ne pouvaient pas être remplacées, subir des pertes pourrait avoir des résultats catastrophiques.

Pourtant, dans l’esprit de Zera, il savait qu’ils ne pouvaient pas battre en retraite maintenant. Ils devaient découvrir les pièges qui les attendaient, il était donc inutile de faire demi-tour. En fait, cela n’aurait fait que donner plus de temps à l’ennemi pour se préparer, ils devaient donc avancer malgré le risque.

« Hmm, je commence à comprendre les schémas ici, mais une fois que nous entrons dans ce hall, il faut partir du principe que nous ne pourrons pas en sortir avant la fin de la bataille. »

« Je suis d’accord. Il semble que l’ennemi agisse aussi dans cette optique. »

« Dites, et si nous nous dirigions vers l’entrée du hall ? Je pourrais ainsi scanner la zone et mieux évaluer la situation, » suggéra Marie, mais Zera et Kazuhiho lui demandèrent d’attendre. Ils voulaient éviter de se faire attaquer des deux côtés si l’ennemi s’approchait par-derrière. Réalisant à quel point la situation était tendue, une goutte de sueur froide coula sur le front de la jeune elfe.

« On dirait que vous avez une petite discussion amusante ici. Puis-je me joindre à vous ? »

« Gaston, qu’est-ce que tu as fait jusqu’à présent ? » Kazuhiho demanda, et l’homme grisonnant lui lança un regard qui était étonnamment intimidant pour son âge. Pour une raison inconnue, il semblait ne pas aimer le jeune homme depuis l’incident de l’autre jour. Après tout, les rancunes liées à la nourriture étaient assez profondes. Il y avait une tension dans l’air, mais quand ils avaient expliqué la situation, le vieil homme avait affiché un sourire imperturbable.

« Hmm, ce troisième étage est plutôt… comment dire… humain. Tout monstre de merde ordinaire ne penserait jamais à élaborer une stratégie contre nous et à concentrer ses effectifs en un seul point. »

« Maintenant que tu le dis, c’est en quelque sorte un comportement humain… » Le jeune garçon répondit, et Mariabelle et lui gémirent en s’absorbant dans leurs pensées. Ils ne bougeraient pas jusqu’à ce qu’ils arriveraient à une conclusion une fois qu’ils étaient dans cet état, alors les autres les avaient laissés à leurs pensées et ils s’étaient regroupés avec l’équipe Diamant pour trouver un plan. Cependant, tout ce qu’ils pouvaient faire était une reconnaissance en force, ils avaient donc décidé de continuer leur marche en étant en alerte maximale. L’affrontement entre les forces d’élite d’Arilai et l’équipe de sabotage de Gedovar était sur le point de commencer.

§

Fsssh…

Le Gardien de Prison de Marie émergea du sol à un endroit situé immédiatement devant l’entrée du hall. Les pavés de pierre s’entrechoquèrent en se retournant l’un après l’autre, et une tour aussi épaisse qu’une bûche apparut. Son nombre d’étages augmentait avec le temps, étendant en même temps son champ de recherche. Un étage supplémentaire était ajouté toutes les trente secondes, et le nombre de lumières indiquant les ennemis sur la carte augmentait…

Crack ! La tour fut détruite par une puissante attaque à distance. L’elfe avait essayé de mettre en place une tour depuis une position sûre, mais il semblerait que l’ennemi apprenait. Ils comprenaient maintenant qu’ils subiraient les conséquences s’ils laissaient Mariabelle faire ce qu’elle voulait.

« Je voulais installer la tour à l’entrée parce que c’est loin d’être aussi efficace de l’extérieur, mais ça ne marche pas. »

« L’ennemi est en état d’alerte. On dirait qu’ils ont peur de ce que tu es capable de faire, » avais-je dit en souriant, mais j’avais ensuite poussé un soupir de malaise. Je ne pouvais m’empêcher d’être prudent en voyant que l’ennemi commençait à interférer dans nos opérations de recherche. Avec les mouvements étranges des monstres et maintenant cela, j’avais l’impression que quelqu’un tirait les ficelles en coulisse.

« Les rumeurs disent que les rebelles qui se cachent ont la capacité de dissimuler leur groupe entier, » avais-je dit.

« Je pensais la même chose. Les mouvements des monstres sont aussi étranges. Ils sont trop bien coordonnés, » répondit Marie.

« Oui, il y a quelque chose de louche. J’ai l’impression qu’une pièce du puzzle vient de se mettre en place. »

Les monstres n’étaient pas capables de penser assez pour faire de tels mouvements stratégiques. Il devait y avoir quelqu’un qui leur donnait des instructions… quelque part dans les profondeurs de cette pièce noire.

Les autres soldats avaient également senti la menace dans l’air. Et bientôt, ils seraient obligés de se battre sans que les positions de l’ennemi soient révélées. Beaucoup pourraient mourir en conséquence.

Mais en tant que fiers combattants d’élite, aucun d’entre eux ne craignait d’affronter la mort. Nous, de l’équipe Améthyste, avions toujours une issue, mais je ne voulais pas que d’autres meurent inutilement. J’avais fait craquer mon cou et j’avais regardé de mon côté pour voir Wridra vêtue d’une armure et Shirley, la femme blonde, qui me regardait.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu ne sembles pas aussi excité que d’habitude. »

« Je n’en ai peut-être pas l’air, mais je sais lire l’ambiance. Plus important encore, j’espérais que tu pourrais garder Marie et Shirley en sécurité aujourd’hui. »

Elle avait laissé échapper un « Hmph » amusé, ce qui, pour moi, signifiait que ce serait un jeu d’enfant pour elle. J’étais soulagé. Il n’y avait pas beaucoup d’êtres qui étaient à la hauteur de Wridra, et si un tel adversaire existait, nous l’aurions probablement déjà découvert. C’était une chose de moins à craindre.

Cela signifiait qu’il était probablement mieux pour moi de me détendre et de me concentrer sur le maniement de mon épée. En d’autres termes, juste faire ce que je fais habituellement.

« Très bien, n’oubliez pas d’ajuster les paramètres pour le Chat de Lien Mental… Oh attends, Shirley ne peut pas parler. Bien, je vais juste garder un œil sur tes gestes. » Shirley avait souri, puis avait serré le poing pour montrer que tout irait bien. Je n’avais pas encore eu l’occasion de la voir déployer ses pouvoirs, mais j’avais l’impression qu’elle n’avait pas vraiment besoin d’être protégée. C’était étrange de voir à quel point elle semblait fiable, malgré son absence totale d’armes ou d’armure.

Juste à ce moment-là, j’avais entendu une voix à travers le Chat de Lien Mental.

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