Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 7 – Chapitre 11

Bannière de Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe ***

Chapitre 11 : La bonne façon de passer un jour de congé

***

Chapitre 11 : La bonne façon de passer un jour de congé

Partie 1

Un verre de thé glacé avait été posé devant moi, et j’avais dit « Merci. »

Marie avait observé mon visage apathique, un plateau tenu contre sa poitrine, puis elle s’était assise sur le siège en face de moi.

Le ciel bleu était visible par la fenêtre en ce matin de week-end, et il semblait que des nuages allaient apparaître une fois la température montée. Marie portait une tenue appropriée pour l’été : une camisole qui pendait sur ses épaules avec de la dentelle et un short qui dévoilait ses cuisses.

« Tu as l’air abattu aujourd’hui. Est-ce que tu vas bien ? »

« Hmm, vraiment ? Vous allez peut-être rire, mais j’avais vraiment hâte d’être au troisième étage. Je pensais qu’on tomberait sur des adversaires puissants et qu’on livrerait une bataille désespérément serrée. Mais ensuite… » J’avais soupiré, puis Marie m’avait jeté un regard étrange en prenant une gorgée de son verre de thé glacé.

Le troisième étage avait vraiment été une déception.

Les ennemis y étaient assurément plus forts, et il y avait plus d’ennemis redoutables que jamais auparavant. Mais cela signifiait aussi qu’il y avait plus d’ennemis qui connaissaient immédiatement la vraie nature de Wridra et Shirley. Les monstres avaient donc fui sur-le-champ, pour ne plus jamais être revus. Quant à la grande Arkdragonne en question, elle était retournée se coucher pour faire une sieste après avoir pris son petit-déjeuner.

Je l’avais regardée dormir confortablement, puis j’avais ramassé le verre sur la table et l’avais présenté à la créature ressemblant à une méduse qui flottait dans la pièce. Elle avait laissé tomber de la glace sans impuretés dans le verre, refroidissant encore plus le thé glacé. Les esprits de la glace sont vraiment pratiques. Bien qu’elle ait été attirée par le congélateur pour une raison inconnue, elle y dérivait de temps en temps.

« Le troisième étage est étrange, n’est-ce pas ? J’étais particulièrement dégoûté de ne pas pouvoir combattre ce dragon de chaleur, » ai-je dit.

« Mais c’est mieux si on peut le faire facilement. Cela me donne plus de temps pour lire les livres, regarder les peintures murales et apprécier ta cuisine, alors ça ne me dérange pas du tout, » avait répondu Marie en attachant ses cheveux en arrière. Il y avait un anime du matin qui passait en ce moment, et j’avais réalisé que sa coiffure ressemblait au personnage de la série. Elle avait peigné ses cheveux avec une brosse qui était à proximité, puis les avait regroupés de chaque côté pour faire des nattes.

Il y avait quelque chose de magique dans son apparence, avec ses cheveux blancs, sa peau pâle et ses yeux comme des pierres précieuses. En fait, elle pouvait vraiment utiliser la magie. L’histoire de l’anime consistait à sauver des gens en utilisant la magie, sa coiffure était donc un choix approprié dans ce sens. J’avais donc pris des rubans sur l’étagère et j’avais décidé de l’aider.

Mais avec cette coiffure, il était difficile de cacher ses longues oreilles avec l’outil magique. Dans ce cas, il aurait probablement été préférable d’ajouter du volume sur les côtés, mais alors elle n’aurait pas autant ressemblé au personnage. Pendant que je faisais des allers-retours sur cette énigme inutile, Marie laissait ses pieds pendre sous elle.

« Ce n’est pas comme si tu n’avais pas pu te battre du tout. Les ennemis faibles qui ne pouvaient pas reconnaître Wridra nous ont attaqués de toute façon, » dit-elle.

« C’est vrai. Mais personnellement… Je ne suis pas sûr que tu comprennes, mais un homme veut le frisson d’une bataille serrée. » Elle avait fait une grimace comme pour dire qu’elle n’avait aucune idée de ce dont je parlais, et j’avais hoché la tête. Je m’étais dit qu’il devait être difficile pour une fille de saisir le concept de ce que je recherchais dans un donjon.

Notre exploration du labyrinthe s’était poursuivie pendant quelques jours depuis que nous avions commencé. Contrairement à mes attentes, les choses se déroulaient plutôt bien. Je souhaitais simplement que notre temps de paix soit compromis de temps en temps. Comme je l’avais déjà dit, je voulais juste vivre une bataille difficile.

L’une des particularités du troisième étage était que le nombre de monstres intelligents avait augmenté. Beaucoup d’entre eux pouvaient penser et agir de leur propre volonté, ce qui signifie que leurs schémas d’attaque avaient également augmenté en variété. Nous avions organisé des réunions sur la façon de les traiter à chaque fois, discutant des emplacements des points faibles de leurs organes, de la façon de les détruire et de l’ordre dans lequel nous devions vaincre les ennemis.

« Doula est vraiment fiable, n’est-ce pas ? Les équipes de raid ont chacune des membres avec des personnalités différentes, mais elle prend très bien les choses en main pendant les réunions. »

« J’ai été surpris. Son niveau n’est peut-être pas très élevé, mais elle est très douée pour diriger les gens. Peut-être que ça a à voir avec le fait qu’elle soit une guérisseuse. » Son équipe Andalusite s’était concentrée sur le soutien des autres équipes en matière de guérison et de mise en place de barrières. Cela signifie que sa capacité à évaluer l’ensemble du tableau et à déterminer comment fournir un soutien était utile. En ce sens, il était peut-être idéal pour un guérisseur de prendre en charge l’ensemble.

Doula avait dirigé tout le monde vers le but et avait veillé à ce que Zera ne soit pas trop tendu. Ils étaient parfaitement synchronisés l’un avec l’autre, presque comme un duo comique marié.

« Tout se passe bien grâce à la puissance de feu que nous avons en tant que groupe. Nous, l’équipe Diamant, et cet homme Gaston. Toutes les pièces s’assemblent pour former une unité cohérente. » Le crayon de Marie avait dansé sur son cahier.

Les rôles principaux étaient répartis comme suit : les équipes d’Eve et de Zera étaient chargées de la reconnaissance, l’équipe de Puseri défendait l’avant-garde, l’équipe de Doula apportait son soutien à l’arrière, et notre équipe recherchait les ennemis et agissait comme une unité d’attaque mobile.

L’équipe de Zera était la plus flexible et réorganisait le placement des unités en fonction du nombre et des caractéristiques de l’ennemi. Ajoutez à cela la capacité de Marie à remodeler le terrain, et vous obtenez une forteresse simple. La véritable force de Marie était le combat de groupe, et le fait qu’elle puisse scanner les ennemis avec le Gardien de Prison était un énorme avantage pour l’équipe.

« Hmm, j’ai entendu dire que nous étions une quarantaine au total. C’est peut-être la meilleure taille pour que nous puissions nous coordonner en tant que groupe, » avais-je dit.

« Oui, je pense que le fait que nous n’ayons pas beaucoup de personnes qui nous tirent vers le bas est un facteur important. Comme tu l’as déjà mentionné, le fait d’avoir plus de personnes ne se traduit pas nécessairement par un avantage. » Lorsque la taille de l’équipe devient trop importante, le principe de Pareto pouvait s’appliquer. Ceux qui pensaient ne pas avoir besoin de travailler s’enfuyaient devant le danger. C’était l’acte de quelqu’un qui ne pouvait pas prendre de responsabilités pour commencer, mais cette attitude diminuait également le moral de ceux qui l’entouraient. Dans ce cas, il valait mieux pour eux de ne pas être là en premier lieu.

« On comprend pourquoi Sire Hakam et Aje le Grand insistent pour travailler avec de petites équipes d’élite quand on y pense de cette façon. Je ne m’attendais pas à ce que le travail en équipe soit si intéressant. »

Nous devions encore trouver comment accepter les consommables et la nourriture. Cela nous coûtait beaucoup trop de temps de retourner à la base du deuxième étage chaque fois que nous avions besoin de quelque chose. Mais vu le danger, il était difficile d’envoyer seulement quelques personnes à la fois, nous n’avions donc pas d’autre choix que de nous déplacer tous ensemble.

« Il y a encore un problème que nous devons régler. Nous nous séparons quand nous allons dormir, n’est-ce pas ? Doula m’a demandé plusieurs fois si nous pouvions nous reposer tous ensemble, » déclara Marie.

« C’est vrai, les choses pourraient mal tourner s’ils se font attaquer pendant notre absence. » C’était en fait le plus gros problème pour le moment. C’était grâce à Wridra et Shirley que nous n’étions pas attaqués par des ennemis puissants. Je m’inquiétais de les voir s’éloigner des autres, mais pour une raison quelconque, il n’y avait pas eu d’embuscades nocturnes jusqu’à présent. C’est d’un ancien labyrinthe inexploré dont nous parlions. Des monstres auraient dû rôder dans cette zone, il était donc étrange que nous n’en ayons rencontré aucun.

Après que je l’ai dit, Marie avait levé les yeux au plafond.

« Maintenant que tu le dis, il y a quelque chose de spécial au troisième étage. On dirait que les monstres ne réapparaissent pas comme ils le font habituellement. C’est comme s’ils disparaissaient. »

« Disparaître… C’est peu probable, mais c’est la seule explication qui me vient à l’esprit. » Marie avait écrit « Monstres disparus » dans son carnet, comme le titre d’un roman à suspense. S’ils avaient vraiment disparu, où avaient-ils pu aller ? Avaient-ils fui comme le dragon de chaleur ?

Elle avait continué à remplir le cahier avec notre situation actuelle, nos questions et nos problèmes. C’était dans notre nature de nous laisser absorber par ce genre de choses, et nous avions réalisé qu’il était déjà huit heures.

« Oh, bonté divine. Il est presque l’heure pour toi de te préparer pour le travail. »

« Hm, j’ai complètement oublié Wridra. Peux-tu la réveiller plus tard ? »

« D’accord ! » Marie avait répondu. Je m’étais retourné pour aller m’habiller.

Mon trajet n’était pas trop long, mais je n’aimais pas attendre la dernière minute. Wridra dormait encore profondément, mais comme elle était en visite, j’avais décidé de commencer ma journée tôt.

Mais j’étais curieux de savoir ce que Marie et Wridra allaient faire ensemble. Rien qu’en regardant le ciel, je pouvais dire qu’il allait probablement faire chaud, mais je ne pouvais pas imaginer Wridra lire un livre à l’intérieur.

Eh bien, il n’y avait pas de raison de penser à cela trop profondément. Elles trouvaient toujours un moyen de s’amuser, alors elles allaient sûrement trouver un moyen unique de passer leur temps. J’avais resserré ma cravate et passé mes mains dans les manches de mon costume.

***

Partie 2

*Ding dong*

La grande femme se tenait debout, le doigt tendu vers le bouton de la sonnette, avec un air surpris sur le visage. Il semblait que c’était la première fois qu’elle sonnait à une porte, et ses yeux d’obsidienne étaient illuminés par la curiosité.

« Hm ! C’est aussi satisfaisant que le son du bambou qui se fend. Je doute que quelqu’un m’en veuille si j’appuie à nouveau dessus. »

« S’il te plaît, ne le fais pas. C’est embarrassant, et ils pourraient nous prendre pour des vendeurs de porte-à-porte. » Celle qui avait pris la parole pour protester était plus petite d’une tête que la première femme, la lumière du soleil se reflétant sur ses cheveux blancs. Elle avait froncé les sourcils en tirant sur la manche de la femme aux cheveux noirs. Ce mouvement accentuait la poitrine généreuse de Wridra, mais cela ne semblait pas la déranger le moins du monde.

Elle portait une tenue décontractée avec un débardeur qui dévoilait ses épaules et un jean moulant, mais sa silhouette de mannequin était belle même aux yeux des autres femmes. Malgré son physique, elle se comportait parfois comme une enfant et finissait par mettre ses compagnes dans l’embarras comme cela.

Quelques instants plus tard, elles avaient entendu des bruits de pas à l’intérieur, puis la porte s’était ouverte.

La femme à lunettes s’appelle Kaoruko Ichijo. Ses cheveux noirs descendaient jusqu’à ses épaules et elle les accueillit dans un chemisier propre qui ne différait pas trop des tenues qu’elle portait habituellement lorsqu’elle travaillait à la bibliothèque. Lorsqu’elle avait ouvert la porte, son attitude habituellement douce et stricte s’était transformée en un sourire.

« Bienvenue, vous deux. Je vous en prie, entrez. »

« Excusez-nous. » Les deux femmes étaient maintenant habituées à la culture japonaise et elles avaient incliné la tête avant d’entrer. Marie avait déjà visité l’appartement de Kaoruko, car elles vivaient dans le même complexe, mais c’était la première fois qu’elle amenait Wridra avec elle. Bien que ce soit sa première visite, Wridra était loin d’être nerveuse.

« Oui, ça ne me dérange pas si je le fais. Ah, Kitase m’a dit de vous donner ça. » Kaoruko avait accepté la boîte colorée de snacks, et ses yeux s’étaient élargis. Wridra avait des cheveux noirs et des yeux noirs, mais elle avait des traits occidentaux proéminents. C’est pourquoi Kaoruko avait été surprise par le geste japonais de Wridra. Pourtant, elle avait cligné des yeux et avait souri.

« C’est très gentil de votre part. Oh, est-ce un souvenir de Grimland ? »

« Oui, nous nous sommes beaucoup amusés là-bas grâce à vos conseils, » dit Marie avec un sourire, et le visage de Kaoruko devint rose. Marie avait semblé prudente lorsqu’elles s’étaient rencontrées pour la première fois, mais elle s’était adoucie avec le temps, au fur et à mesure qu’elles se voyaient à la bibliothèque et qu’elles appréciaient les repas ensemble, et Kaoruko avait l’impression qu’elle était une sorte de fée adorable ces jours-ci. Cela la rendait vraiment heureuse de travailler à la bibliothèque de Koto Ward.

Ah, quel merveilleux avantage ! Et dire que je peux même les inviter chez moi ! Kaoruko devenait émotive en criant intérieurement, tandis que ses deux invitées inclinaient la tête en signe de confusion.

Kaoruko avait choisi son appartement en tant que couple marié, et contrairement à l’appartement des Kitase, la disposition était conçue pour un usage familial. C’est pourquoi il s’agissait d’un 2LDK au lieu d’un 1DK, et il comprenait un espace de stockage supplémentaire avec des éléments de conception qui le rendaient plus facile à vivre. L’elfe et la dragonne avaient regardé autour d’elles avec grand intérêt.

L’intérieur sobre convenait à Kaoruko, et l’endroit semblait assez confortable. Le canapé et la grande télévision étaient parfaits pour regarder des films. Elles avaient regardé la porte à côté du salon.

« Ah ! C’est donc un de ces dressings dont on parle ! »

« Ah ! Pouvoir ranger des vêtements sans les plier, c’est tout un luxe au Japon ! » La porte s’était ouverte, et Marie et Wridra étaient stupéfaites. Kaoruko avait l’impression qu’elles ressemblaient à une paire de sœurs mignonnes ensemble, mais elle fit un visage perplexe en se demandant qui leur faisaient courir des rumeurs sur les dressings.

« Maintenant que j’y pense, vous n’en aviez pas dans votre appartement. Oh, vous restez aussi à l’appartement de Kitase, Wridra ? »

« À l’occasion, oui. Je ne peux pas m’empêcher de lui rendre visite parce que sa cuisine est si bonne, mais je m’inquiète du coût de la nourriture. Je suis certaine qu’il ne gagne pas beaucoup d’argent. »

Marie avait regardé Wridra comme si elle voulait dire : « Mais tu as mangé ta part sous forme de chat. » Pourtant, elle ne savait pas que Wridra s’inquiétait du coût de la nourriture, alors elle avait tiré sur son débardeur noir.

« Tu devrais arrêter de t’inquiéter pour ça et venir plus souvent. Hum, c’est amusant d’être avec toi, Wridra, et j’aime sortir avec toi comme ça. »

« Hah, hah, je dois admettre que c’est agréable à entendre. Cela me met un peu mal à l’aise de recevoir autant de mots gentils, mais peut-être que tous les trois, y compris Kaoruko, nous pourrions aller pique-niquer. » Kaoruko avait tressailli à cette suggestion inattendue. Depuis qu’elle avait déménagé de Hokkaido à Tokyo avec son mari Toru, elle ne s’était pas fait beaucoup d’amis locaux. Être invitée à sortir lui rappelait ses jours d’étudiante, et son visage rougissait d’excitation.

« Absolument ! J’adore aussi cuisiner, donc je peux apporter des sandwichs dans un panier de pique-nique ! »

« Oh, comme c’est amusant ! Alors, sortons tous ensemble quand nos emplois du temps s’aligneront. » Elles avaient discuté ensemble comme de vieux amis et avaient profité de cet après-midi de semaine.

§

Ses yeux violets s’écarquillèrent devant les rangées de livres qui garnissaient les étagères. Elles s’étendaient presque jusqu’au plafond, et il y avait des étagères de chaque côté. Il semblait que ce coin de la pièce était l’endroit où ils gardaient les affaires personnelles de Kaoruko, comme des romans, des mangas, et un ordinateur sur le dessus d’un bureau. Combiné avec la console de jeux vidéo dans le salon, il était clair qu’elle avait une variété de passe-temps.

« Wôw, tant de livres ! » s’exclama Marie.

« Mais ce n’est pas le genre de livres qu’on trouve à la bibliothèque. Je n’en ai peut-être pas l’air, mais je suis une grande fan de mangas. » Pendant que Marie regardait avec étonnement tous ces livres, Wridra se tenait devant la porte et se grattait la joue. On pouvait voir qu’elle n’était pas amusée sans même regarder son visage. Elle savait que Kitase et Marie se perdaient souvent dans les histoires et ne bougeaient plus une fois qu’elles avaient commencé à lire. Elle en avait fait l’expérience de nombreuses fois en tant que chatte, et elle soupira donc en se rappelant l’ennui.

« Je préfère regarder des films plutôt que de suivre un texte des yeux. Hm ? Ce livre a une couverture très colorée. »

« Oui, celui-ci est purement destiné au divertissement, contrairement à la plupart de ce que vous trouverez à la bibliothèque. Le Japon est connu pour ses mangas. Celui que vous tenez est sur la boxe. Vous connaissez ? C’est un sport où l’on frappe l’adversaire comme ça. C’est amusant de voir le protagoniste devenir plus fort en travaillant dur. »

En voyant Kaoruko lancer quelques coups, Wridra avait froncé les sourcils d’un air mécontent et avait dit « Hm. » Elle n’était pas intéressée par des choses aussi ennuyeuses que les livres en premier lieu. Mais il était difficile de le remettre sur l’étagère après une telle recommandation, aussi commença-t-elle à contrecœur à en feuilleter les pages. Puis, ses yeux d’obsidienne s’étaient légèrement élargis.

« Hm, il y a plus d’images que de texte. Hm, mhm, donc ces objets en forme de nuages contiennent les dialogues des personnages. »

« Oui, mais n’avez-vous jamais lu de manga auparavant ? Je suppose qu’ils ne sont pas très répandus en dehors du Japon. » Peut-être que les artistes asiatiques dextres étaient les plus aptes à dessiner et à assembler des panneaux pour créer une histoire cohérente. Les mangas avaient une longue histoire, qui remonte à des exemples tels que le Choju-giga de la période Heian. Mais les mangas mentionnés ici étaient plus couramment lus pour le divertissement, et le commentaire de Kaoruko faisait strictement référence aux ventes de mangas en dehors du Japon.

Hm… Contrairement à un roman, l’histoire est facile à comprendre juste en suivant les dessins. On a l’impression que les personnages eux-mêmes parlent vraiment. Et ces lignes ici donnent l’impression que les personnages bougent.

Wridra avait commencé à s’intéresser aux mangas et avait continué à tourner les pages.

Le protagoniste de l’histoire était un personnage timide qui était malmené par les autres. Alors qu’il passait ses journées sans joie, il avait découvert le sport de la boxe. Ce n’était pas qu’il souhaitait devenir plus fort, mais plutôt qu’il était curieux de découvrir l’étendue de son propre potentiel. Avec les conseils d’un boxeur sur lequel il pouvait compter, il s’était plongé plus profondément dans le monde de la boxe.

« Hmph, quel homme pathétique. Pourquoi ne pas mordre les jambes de son agresseur plutôt que de pleurer ? Un homme qui se contente de se recroqueviller et d’encaisser les mauvais traitements n’est pas un homme du tout. »

« Vous dites ça, mais je trouve ça merveilleux quand quelqu’un se donne à fond pour quelque chose. J’ai tellement envie de l’encourager que mon corps se met à bouger tout seul, » dit Kaoruko, l’air un peu gêné, mais Wridra continua de lire en ayant l’air plutôt contrariée.

Après un certain temps, le garçon timide avait changé. L’espace d’un instant, son expression était devenue celle d’un homme, et il avait montré un aperçu du talent que son aîné boxeur avait vu en lui… Lorsque Wridra tourna à nouveau la page, elle réalisa qu’elle avait terminé le volume.

« Voici le volume 2, » dit Kaoruko.

« Ah, je vous remercie. Ça s’est terminé juste au moment où les choses devenaient intéressantes. Comme c’est pathétique qu’ils soient aussi radins sur le nombre de pages. » Wridra était restée sur place tout en continuant à lire, puis elle avait soudainement pris un coussin à proximité et elle s’était assise sur le sol. Elle s’était assise avec ses jambes croisées, se penchant légèrement en mode lecture.

« Incroyable. Elle ne va pas s’arrêter de lire, n’est-ce pas ? » dit Marie.

« Il semble qu’elle ne bougera pas avant un certain temps. Je vais apporter du thé. »

« Merci, » dit Wridra sans même lever les yeux. Mais étrangement, le thé glacé et les snacks à côté d’elle avaient en quelque sorte disparu au fil du temps.

Elle se balançait de temps en temps d’un côté à l’autre, et la voir si concentrée sur la lecture de mangas n’était pas familière, même pour l’elfe qui vivait avec elle.

Wridra s’était transformée en une machine à tourner les pages, alors Kaoruko avait fait appel à Marie, qui avait l’air de s’ennuyer. Elle tenait un ordinateur portable dans sa main, et Marie regardait l’écran à l’aspect étrange.

« Est-ce que c’est… un jeu ? »

« Oui, c’est ça. Un personnage apparaît à l’écran, et vous le déplacez avec une manette… Attendez, ne connaissez-vous pas les jeux ? » Marie secoua la tête.

***

Partie 3

En y réfléchissant, Kitase ne jouait pas du tout à des jeux, mais sortait, cuisinait ou lisait des romans pendant son temps libre. En fait, il n’avait pas envie de jouer à des jeux parce qu’il s’amusait bien plus à partir à l’aventure dans le monde des rêves.

« Mon mari et moi jouons ensemble pendant ses jours de congé, mais sinon, ça prend la poussière. Voulez-vous jouer avec moi ? »

« Oh, mais je ne sais pas du tout comment jouer. »

« Vous vous y habituerez au fur et à mesure que vous jouerez. Essayez donc ! » Marie ne savait pas trop ce qui se passait lorsque Kaoruko l’avait fait asseoir et lui avait montré l’écran.

Elle éleva la voix en signe de surprise alors que des décors plus vivants que le monde réel s’étalent de l’autre côté de l’écran. Les personnages alignés là étaient équipés d’armures, d’épées et de bâtons, et ils lui rappelaient l’atmosphère du monde des rêves.

« Vous pouvez déplacer votre personnage avec ce bouton. »

« Oh, ça a bougé ! Quoi ? Comment ? Je suis désolée, puis-je avoir une minute ? J’ai besoin d’un peu de temps pour digérer tout ça. » Kaoruko était étonnée que Marie ne sache vraiment pas ce qu’étaient les jeux vidéo, et elle regarda l’elfe prendre plusieurs respirations profondes pour se calmer. Elle avait l’air d’une fille riche et protégée ou d’une sorte de fée adorable et ne semblait pas être du genre à jouer aux jeux vidéo.

Peut-être que ses parents étaient très stricts sur ce genre de choses.

Cette pensée avait traversé l’esprit de Kaoruko, et elle s’était demandé si elle n’aurait pas dû enseigner à Marie les jeux. Mais finalement, elle avait laissé Mariabelle décider d’elle-même. Elle jouerait avec elle si elle était intéressée, et elles feraient autre chose si elle ne l’était pas.

Marie avait pris une profonde inspiration, puis elle s’était retournée vers Kaoruko.

« Je crois que je comprends maintenant. C’est comme une image qui bouge, n’est-ce pas ? »

« Ah… C’est vrai, quelque chose comme ça… Je crois. » Le ton de Marie était un peu plus décontracté qu’auparavant, peut-être parce qu’elle était préoccupée à essayer de comprendre la nature du jeu vidéo. Mais Kaoruko était contente, car cela la faisait se sentir plus proche de Marie.

Quelle drôle de fille, pensa-t-elle en tendant la manette à Marie. Elle avait semblé décontenancée par son poids pendant un moment, mais le fait qu’elle puisse contrôler librement les personnages avait semblé piquer son intérêt.

« Les classes principales sont le tank, le soigneur et l’attaquant. Laquelle voulez-vous essayer ? » demanda Kaoruko.

« Hein !? » Marie avait levé les yeux vers Kaoruko avec de grands yeux. Cette vision était si adorable que Kaoruko devait faire un effort conscient pour ne pas se tenir la tête. Quand elle était plus jeune… Non, elle était toujours une grande fan des romans yuri, mais elle avait décidé de ne pas le mentionner à voix haute.

Marie était stupéfaite. Elle n’aurait jamais cru qu’il serait possible de partir à l’aventure dans des mondes aussi merveilleux en utilisant une manette. Le fait qu’elle puisse choisir librement une classe l’intriguait également beaucoup. Son visage était rose d’excitation lorsqu’elle avait répondu à Kaoruko.

« Guérisseur ! J’ai toujours admiré les guérisseurs ! Comme ce serait merveilleux de rester en arrière et de soutenir tout le monde ! »

« Oh, c’est une chose assez étrange à admirer. Alors, utilisez un de mes sous-personnages. Si vous finissez par aimer le jeu, vous pouvez créer votre propre personnage à partir de rien. Kitase-san est très indulgent quand il s’agit de vos demandes, alors il pourrait bien vous l’acheter si vous le demandez. » Marie avait joué à travers le tutoriel avec les conseils de Kaoruko.

Grâce à son intelligence, elle avait rapidement appris à soigner et à soutenir le tank, même lorsqu’un ennemi déclenchait une attaque puissante. Assez rapidement, elle avait appris des techniques avancées, comme lancer des sorts en marchant et des incantations continues.

« Hm, je peux obtenir un tour supplémentaire si je le fais de cette façon. Peut-être que je peux lancer une autre attaque ici. »

Elle est effrayante ! pensa Kaoruko en regardant Marie marmonner pour elle-même et sourire en apprenant de nouvelles stratégies.

Après avoir joué pendant une heure environ, il était temps de passer à la bataille. Le chevalier de Kaoruko avait mené le groupe dans un donjon.

Bien que Kaoruko ait été surprise par la rapidité avec laquelle Marie avait appris le jeu, elle était elle-même une joueuse expérimentée. Elle savait comment surveiller la situation globale, et elle était même assez calme pour regarder et apprécier la croissance de Marie.

C’était une bonne chose qu’elles soient assises l’un à côté de l’autre pendant qu’elles jouaient. Elles pouvaient se parler directement, et donc communiquer mieux que si elles jouaient en ligne. Ainsi, Marie regarda la horde de monstres devant eux et parla.

« Oh, c’est bon maintenant. Je vais m’occuper des autres, alors vous pouvez continuer. »

« Compris. Alors, je vais rassembler les mobs pour vous. »

Elles étaient terrifiantes de compétence et de rationalité dans leurs méthodes alors qu’elles fauchaient les ennemis. Elles s’amusaient à jouer à un jeu inhabituel : « avec quelle efficacité pouvons-nous vaincre tous les ennemis », et leur plaisir n’avait fait qu’améliorer leurs performances. Le donjon avait été nettoyé en un temps record.

Kaoruko avait cligné des yeux et avait fixé le score affiché sur l’écran.

« Mariabelle-chan, vous êtes si bonne que vous faites passer le jeu de mon mari pour de la camelote. »

« Hehe, j’ai pris le coup de main. Mais vous avez été si rapide pour passer vos appels. C’était satisfaisant de vous voir couper les alliés inutiles tout de suite. C’était merveilleusement joué de votre part. »

Elle est effrayante ! Kaoruko pensait encore.

Tout le monde pouvait réussir des jeux, à condition de faire des efforts. Cependant, le fait qu’un jeu convienne ou non à quelqu’un dépendait vraiment de l’individu, il était donc naturel qu’il y ait une différence de compétences entre une personne et une autre. Il était également vrai que la sorcière spirituelle qui avait accompli beaucoup de choses dans l’ancien labyrinthe était tout à fait compatible avec ce jeu.

Kaoruko avait senti que Marie était plus fiable que n’importe quelle personne qu’elle avait déjà rencontrée, et il semblait qu’ensemble, elle pourrait enfin réaliser son rêve de passer le contenu de haute difficulté.

Kaoruko avait gémi devant son ordinateur. La pièce climatisée était confortable même en été, et Marie mâchait une bouchée de yakisoba fraîchement cuit à côté d’elle. Il était mal vu de manger ainsi devant l’écran de jeu, mais aux yeux de Kaoruko, il semblait que Marie appréciait cette toute nouvelle expérience. Elle fixa son invitée et pensa : Nous ne devrions pas défier les niveaux de difficulté les plus élevés alors qu’elle vient de commencer il y a deux heures, n’est-ce pas ?

Toute personne ayant l’expérience des jeux dirait que c’était une mauvaise idée. En apparence, il s’agissait d’un jeu de fantaisie standard et décontracté, mais c’était loin d’être le cas. Le jeu avait été conçu de manière à ce qu’il soit impossible d’en venir à bout par la seule chance, et il fallait apprendre les différents schémas d’attaque des ennemis et la manière d’y faire face. Le joueur moyen avait besoin de plusieurs mois d’entraînement avant de pouvoir enfin dire : « Peut-être que je pourrai le battre… dans un mois environ. » Les rumeurs disaient que certains s’étaient tellement impliqués qu’ils avaient perdu leur emploi.

Kaoruko ne connaissait toujours pas l’étendue des capacités de Marie. C’était son jour de congé aujourd’hui, alors elle voulait juste s’amuser en passant du temps ensemble. Mais maintenant, elle devait savoir si sa partenaire de jeu avait vraiment du talent. Elle avait souri à Marie.

« Marie-chan, et si je vous disais que tout ceci n’était qu’un jeu d’enfant jusqu’à présent ? » Elle lui avait expliqué qu’il y avait de plus grands objectifs à atteindre, un monde dans une tout autre dimension, et les yeux de Marie s’étaient illuminés.

Le soleil se couchait lentement, et la chambre de Kaoruko était inhabituellement chaude.

Le bruit des boutons qui cliquent résonna sans cesse, avec les voix de Marie et Kaoruko mélangées. Wridra était assise, les jambes croisées, dans le coin de leur vision, mais contrairement à d’habitude, elle restait presque immobile alors qu’elle continuait à lire le manga.

Si l’esprit de glace avait été là, il aurait probablement tourné les talons et fuit. L’expression de Mariabelle était tout aussi intense lorsqu’elle avait ouvert la bouche.

« Pas sous ma surveillance ! Je vais annuler ces dommages ! »

« Ce n’est pas vrai ! Votre timing était si parfait que je n’ai même pas vu mes PV diminuer ! »

« Restez sur vos gardes. La prochaine attaque est à venir. »

« O-Okie ! »

Le groupe était en pleine effervescence, avec des messages tels que « Ce guérisseur est fou » et « Quel dieu » apparaissant à l’écran. Cependant, non seulement Marie ne se joint pas à la fête, mais elle claqua la langue en signe de frustration. Elle était agacée par le fait que les autres perdent leur temps à taper de telles choses au milieu d’une bataille acharnée.

Le plan original était que Kaoruko soutienne Marie. En fait, c’est ce qu’elles avaient fait pendant la première heure environ. Elle avait enseigné à Marie les schémas d’attaque de l’ennemi et comment y faire face comme un professeur le ferait avec un élève, ce qui était évident par le cahier plein de notes à côté d’elle. Mais Kaoruko avait sous-estimé les capacités d’apprentissage de la jeune fille.

Le talent de Marie s’était déjà manifesté lors de la deuxième bataille. Avant, leur objectif était de s’entraîner ensemble, mais ils visaient maintenant à relever les défis qui se présentaient à eux. Non seulement elle avait appris à ne pas se faire assommer, mais elle avait commencé à jouer de manière à couvrir les erreurs de ses alliés.

Alors que les yeux de Kaoruko tournaient de façon vertigineuse, la jauge de vie du boss se rapprochait de plus en plus de zéro. Une fois que le boss avait atteint ce stade final, il avait commencé à distribuer des attaques terriblement méchantes. Le boss avait commencé à lancer des attaques à zone d’effet qui couvraient toutes les directions, et alors que ceux qui ne parvenaient pas à les éviter tombaient un par un, Marie avait renoncé à ressusciter ses alliés et avait crié d’une voix puissante.

« Prends ça ! Flèche de lumière, quintuple tir ! » Elle déchaîna cinq éclairs de lumière, des sons massifs de destruction suivirent, et l’écran devint sombre. Kaoruko fixa le moniteur avec confusion, puis devint sans voix lorsqu’une animation commença à jouer.

« Hein ? Quoi ? Mais ils viennent d’ajouter ce contenu… » Mais en voyant l’ennemi s’effondrer et les messages de célébration défiler dans le chat, elle s’était retrouvée dans un état de stupéfaction supplémentaire.

 

 

Kaoruko sentit une main sur son épaule et se retourna, ses lunettes toujours de travers. Marie se tenait là avec un sourire confiant, faisant signe de sa petite main pour un high five. Leurs mains s’étaient entrechoquées et un sourire s’était répandu sur le visage de Kaoruko alors que le sentiment d’accomplissement s’installait enfin.

« Marie-chan ! On a réussi ! »

« Hehe, bon travail ! » Elles s’acclamèrent et se serrèrent dans les bras, sautant de haut en bas après avoir surmonté cette bataille intense. Les heures de lutte et de persévérance avaient enfin pris fin, et Wridra avait même mis sa lecture de manga en pause pour lever les yeux vers les deux femmes. Cependant, son expression était celle de l’agacement face au bruit qu’elles faisaient.

Quand elles avaient regardé dehors, elles avaient réalisé que le soleil s’était couché depuis longtemps.

Wridra avait finalement terminé de lire son manga et s’était lentement levée du canapé. Mais les deux autres l’avaient regardée, et leurs yeux s’étaient agrandis.

« Hein ? Attends, le visage de Wridra a l’air vraiment vaillant en ce moment ! »

« Pourquoi avez-vous l’air d’avoir livré une bataille ? »

Une sorte de changement s’était opéré sur Wridra après qu’elle ait parcouru des dizaines de volumes du manga de boxe. Son visage présentait une expression intrépide, et la lumière qui l’éclairait la faisait ressembler au protagoniste d’un manga sportif.

« J’ai une envie inexplicable de faire du shadowboxing. Hm, la ficelle de cette lampe fluorescente semble parfaite pour frapper. » Avec ça, elle avait balancé ses bras, son poing claquant en avant comme si elle faisait claquer un fouet. En voyant cela, les deux autres avaient éclaté de rire, ce qui avait dégénéré en se tenant les côtés en riant à gorge déployée. Mais peut-être que Wridra avait vraiment la capacité de devenir championne du monde…

Ainsi, l’écran de leur ordinateur affichait un message indiquant qu’ils avaient obtenu un équipement légendaire, ainsi qu’un nombre massif de demandes d’amis.

Ils n’avaient pas accompli grand-chose, mais elles avaient terminé leur journée de semaine avec le sentiment du devoir accompli.

Ayant terminé son travail de la journée, l’homme arriva enfin à son appartement et leva les yeux. Il avait entendu des rires joyeux provenant de l’étage supérieur et avait reconnu les voix familières.

« Ah, Marie avait mentionné qu’elle irait chez elle. Je devrais lui apporter les poires que j’ai achetées. » Il imaginait leurs visages heureux lorsqu’elles mangeaient les poires et souriait. Ces sourires rendraient sûrement la chaleur de l’été plus tolérable. Kitase appuya sur le bouton de l’ascenseur, sans se douter que l’expression dramatisée de Wridra l’attendrait.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire