Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 7 – Chapitre 10

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Chapitre 10 : Vers la piscine à vagues

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Chapitre 10 : Vers la piscine à vagues

Partie 1

J’avais lentement ouvert les yeux. J’y avais vu des draps tout neufs et des cheveux encore plus blancs et lustrés. J’avais senti la texture soyeuse entre mes doigts, et quand je les avais caressés, une légère odeur féminine s’était répandue dans l’air.

Son souffle apaisé avait chatouillé ma clavicule. Elle avait l’air tellement sans défense, endormie dans le lit, et elle s’était accrochée à moi avec ses deux bras et une expression paisible.

Son cou pâle, ses cils d’une longueur captivante… Je pouvais sentir sa chaleur à travers le tissu fin de son pyjama. Quelque chose s’était emparé de moi et j’avais attrapé son dos, et mes mains s’étaient posées sur sa taille et son dos minces.

Encore plongée dans son sommeil, elle avait soudainement émis un joli bruit de somnolence. Alors que je fixais ses lèvres pleines, Marie avait lentement ouvert les yeux. J’avais peut-être attendu ce moment. Je voulais voir le moment où ses yeux améthystes s’ouvriraient alors qu’elle se réveillait ici au Japon.

Il y a certaines choses qui la différencient des humains. Ses yeux brillaient comme des pierres précieuses, et sa peau parfaitement lisse ne demandait qu’à être touchée. Je ne savais pas si c’était un trait commun aux elfes, ou si cela faisait partie du charme naturel de Mariabelle.

À ce moment-là, Marie avait posé sa cuisse sur ma hanche et s’était accrochée à moi pour que nos ventres se touchent. Je savais qu’elle était encore à moitié endormie, mais c’était un peu trop. Marie ne semblait pas se soucier de ma détresse et frissonnait. Elle avait ensuite laissé échapper un adorable bâillement et m’avait regardé de ses yeux violets et humides.

« Hee hee, le week-end est enfin arrivé. Je me demande quelle aventure amusante tu me réservas cette fois-ci ? Si tu ne penses à rien, je te fais faire des imitations. »

« Pourquoi des imitations ? Quoi qu’il en soit, je vais te donner quelques idées, alors tu me diras si l’une d’entre elles te semble intéressante ? »

Marie avait accepté et elle s’était assise, puis elle était montée sur moi pour une raison quelconque. Le geste était assez inoffensif, mais la chaleur de ses fesses pressées contre moi avait fait battre mon cœur plus vite.

Malgré cela, elle ne semblait pas du tout préoccupée et elle avait touché du bout du doigt la pierre précieuse noire. La pierre s’était alors immédiatement transformée en un chat noir, qui s’était posé sur le sol. C’était un peu comme le familier de l’Arkdragon, ou plutôt comme une pierre étrange qui lui permettait de visiter le Japon depuis l’autre monde.

J’avais regardé le chat miauler d’un regard en coin, puis une idée m’était venue.

« Je sais. Et si on allait à la piscine ? C’est l’été, après tout. On pourrait aller chercher des maillots de bain ensemble et conduire jusqu’à la piscine de là. » Je pensais que c’était une bonne idée, mais Marie m’avait jeté un regard dubitatif pour une raison inconnue.

C’est bizarre… Elle ne semble pas du tout intéressée.

« Ne sois pas stupide. Nous ne sommes pas riches. Il n’y a aucun moyen pour des roturiers comme nous d’aller dans une piscine. Il y a très peu de gens qui ont de telles installations, même dans l’autre monde. Tu devrais simplement l’appeler une rivière ou un lac au lieu de te donner l’air chic, tu sais. »

« Oh, je vois. Je pense qu’il y a une différence dans notre sens des valeurs. Cela dépend de la région, mais les piscines sont beaucoup plus accessibles que les rivières et les lacs dans ce pays. Vous voyez ? Regardez. » Sur ce, j’avais pris mon smartphone et j’avais regardé une vidéo promotionnelle pour une piscine publique. Marie et même la chatte avaient grimpé sur mon ventre et m’avaient fixé.

La vidéo montrait des enfants qui couraient joyeusement et descendaient un toboggan aquatique, avec des rires joyeux en arrière-plan. La vidéo s’était terminée au bout d’une minute environ et j’avais mis mon téléphone de côté. Le regard de Marie était complètement différent de ce qu’il était il y a un instant. Ses yeux améthystes brillaient d’intérêt.

« Qu’en pensez-vous ? Si vous êtes intéressées… »

« Allons-y ! » dit Marie avec enthousiasme, les joues rouges, et la chatte miaula en signe d’approbation. Ainsi, nos plans de week-end étaient fixés. J’étais soulagé de ne pas avoir à faire d’imitations. De plus, je voulais acheter nos maillots de bain avant de partir à la plage, et je voulais voir si Marie savait nager. Aller à la piscine était l’occasion parfaite pour moi.

J’avais frappé le chat sur le nez avec le bout de mon doigt, puis j’avais parlé à la femme dans l’autre monde.

« Si ça t’intéresse, que dirais-tu d’aller te chercher dans le monde des rêves une fois que nous aurons fini d’acheter des maillots de bain ? Il n’y a rien de tel qu’un repas chaud après être allé à la piscine. Le ramen est l’un de mes plats préférés. » Les yeux dorés de Wridra avaient brillé, et elle avait miaulé avec enthousiasme en réponse. Je pouvais voir à sa bave que mon commentaire avait stimulé l’appétit de Wridra. J’avais souri en voyant le chat et Marie se tenir la main et s’applaudir joyeusement.

« D’accord, alors c’est décidé. Nous allons choisir des maillots de bain aujourd’hui, puis nous irons à la piscine. »

« Yaaay ! »

J’avais gloussé et m’étais levé pendant qu’elles sautaient sur le lit, puis j’avais ouvert les rideaux. La lumière du soleil était entrée dans la pièce, me disant que c’était le jour parfait pour être dans la piscine.

C’était un soulagement, étant donné qu’elles m’auraient probablement détesté s’il pleuvait dehors après les avoir tant hypnotisées par cette sortie.

§

Il faisait clair dans le grand magasin en face de la gare de Kinshicho, et il y avait des ventes saisonnières dans toutes sortes de magasins. Le coin des maillots de bain était glamour à mes yeux… Par contre, je n’étais pas assez courageux pour y mettre les pieds. J’étais resté là à me débattre mentalement, et un groupe d’étudiants en uniforme est passé. Ils semblaient être sur le chemin du retour de leurs activités de club pendant les vacances d’été.

« Hé, tu l’as vue ? »

« Ouais ! Trop mignonne ! Pourquoi tenait-elle un chat ? »

Ils avaient discuté entre eux en s’éloignant, se demandant d’où venait Marie, et disant qu’ils auraient dû prendre des photos.

« Hm, » avais-je dit. Je ne pouvais pas laisser Marie seule là-dedans alors que nous étions venues faire du shopping ensemble. J’avais donc redressé mon dos et j’étais entré dans le coin des maillots de bain aussi naturellement que possible. Là, je l’avais vue marcher toute seule avec une expression inquiète, mais son visage s’était éclairci dès qu’elle m’avait vu.

« Oh, bien. J’espérais que tu viendrais avec moi. Tiens, prends Wridra. »

« C’est sûr. C’est la première fois que tu choisis des vêtements à porter dans l’eau, hein ? » J’avais pris Wridra, et elle était restée calmement suspendue à mes bras comme d’habitude. Marie était restée un moment dans ses pensées, puis elle avait levé les yeux comme si elle se souvenait de quelque chose.

« Dans l’eau… ? Attends, il y a eu cette fois pendant le typhon. »

« Oh, tu veux parler de l’imperméable. Tu n’as pas tort, mais c’était sous la pluie. » Je ne m’attendais vraiment pas à ça, mais j’aurais peut-être dû mieux le formuler. Comme « des vêtements dans lesquels il est facile de nager », par exemple.

« J’ai effectivement vu des filles porter quelque chose comme ça autour de moi. La plupart des elfes n’aiment pas les vêtements qui limitent les mouvements. »

« Maintenant que tu le dis, beaucoup d’entre eux portaient des vêtements révélateurs. Tu portes habituellement des robes, alors j’ai failli oublier. » On dirait qu’elle n’avait pas aimé ce commentaire. En la voyant gonfler ses joues de façon boudeuse, j’avais ressenti un peu de panique. Je pensais que c’était peut-être insensible de ma part de mentionner d’autres femmes, mais il semblerait que c’était faux.

« Ce n’est pas juste. Pourquoi ai-je toujours dû porter des robes grises alors que je suis aussi une elfe ? »

« Attends, c’est de ça que tu parlais ? Je veux dire, je n’avais pratiquement qu’une seule tenue là-bas aussi. En plus, n’est-ce pas agréable de ne pas avoir à se soucier de salir ou de déchirer ses vêtements ? » Elle m’avait lancé un regard, comme pour me dire qu’elle n’était pas une flemmarde comme moi. Puis elle avait commencé à se plaindre des robes, comme pour libérer ses frustrations refoulées.

« Bien sûr, il n’était pas obligatoire de les porter, mais je suis sûre qu’il y avait quelques droits et intérêts impliqués dans la raison pour laquelle elles ont été officiellement adoptées. Ne penses-tu pas aussi ? Sinon, pourquoi ne choisiraient-ils pas un design plus mignon ou ne nous donneraient-ils pas d’autres options ? »

« Oh, hum… Qui sait ! Mais Arilai est assez loin de la guilde des sorciers, donc tu peux probablement porter ce que tu veux là-bas. » Wridra avait miaulé, peut-être pour exprimer son accord. L’Arkdragon pouvait créer toutes sortes de choses, alors elle n’aurait sûrement aucun problème à fabriquer des vêtements. Marie aimait porter des tenues mignonnes, et je pouvais dire que cette robe n’était pas le genre de design qu’elle aimait.

« D-D’accord ! Je vais peut-être l’envisager si tu le dis ! » Je pensais que Marie avait déjà dit qu’il était convenable de porter la tenue officielle en tant que sorcière, mais il semblait qu’elle devenait plus flexible avec sa façon de penser.

Elle avait l’air heureuse et sa bouche s’était courbée en un sourire, mais je m’étais souvenu de quelque chose et j’avais secoué la tête.

« En fait, ce ne serait pas le bon moment. Je veux dire, nous sommes au milieu d’une mission dans le labyrinthe, donc ce n’est peut-être pas une bonne idée de changer de tenue de façon aussi radicale… »

« Ah ! » Marie avait titubé, puis elle s’était recroquevillée sur le sol. Elle avait été frappée par la dure réalité après avoir vu une lueur d’espoir, aussi ai-je mis du temps à la consoler.

Maintenant, il était temps de reprendre nos achats.

Nous avions d’abord fait le tour du magasin pour nous faire une idée de la dernière tendance générale, puis nous avions examiné les articles de plus près.

Cela s’appliquait également au choix des vêtements et des chaussures, mais Marie était très prudente lorsqu’il s’agissait de choisir un seul vêtement, et elle finissait parfois par ne rien acheter du tout lorsqu’elle ne trouvait pas quelque chose qui lui plaisait. J’avais vu que Marie regardait fixement une étiquette de prix.

« Qu’en penses-tu ? As-tu trouvé quelque chose qui te plaît ? »

« Jette un coup d’œil à ça. C’est une si jolie couleur. C’est plus vif que ce que je porte habituellement… Tu vois ? Ce maillot de bain bleu ciel est magnifique. Mais ne penses-tu pas qu’il est un peu trop révélateur ? »

« Oh, c’est une jolie couleur estivale. J’ai l’impression qu’elles t’iraient toutes bien, parce que tu es si mignonne, Marie. »

« Oh » Marie s’était retournée pour me regarder. Elle a fait une grimace, comme pour dire que je devrais la complimenter davantage. Pourtant, tout le monde aurait reconnu que Marie était plutôt jolie.

« Si tu n’es pas sûre de ce que tu veux, tu peux essayer des choses dans ce vestiaire. Tu peux en choisir quelques-uns qui te plaisent. »

« Oui, je pense que je le ferai. Aide-moi à choisir quelque chose, Wridra. » La chatte avait miaulé et avait hoché la tête, alors je l’avais confiée à Marie. Le sens de la mode de Wridra s’était amélioré ces derniers temps, et il semblait qu’elle avait gagné la confiance de Marie dans ce domaine. Peut-être que cela aurait été bien après tout que j’attende dehors. Alors que je pensais à cela, Marie s’était retournée.

« Tu es chargée de juger les maillots de bain. N’ose pas t’enfuir comme la dernière fois, d’accord ? » Elle avait fait un geste de pincement, et j’avais dû me rendre tout de suite. J’avais regardé les deux faire leur choix, puis nous nous étions dirigés vers les vestiaires.

***

Partie 2

Les rideaux s’étaient ouverts, révélant Marie dans un bikini de couleur aqua. Sa peau pâle et lisse, son adorable nombril et ses seins encore plus séduisants que je ne l’avais imaginé m’avaient laissé sans voix pendant un instant.

« Wôw, tu es superbe. On commence fort, n’est-ce pas ? » La première chose qui était sortie de ma bouche était un commentaire honnête. La tenue révélatrice accentuait vraiment son charme. Il était presque difficile de croire que j’avais passé autant de temps avec quelqu’un qui avait un corps si vibrant et si bien dessiné. Le visage de Marie s’était transformé en une nuance de rouge plus vive à mesure que le temps passait, et elle avait fermé les rideaux sans dire un mot.

Attends, ne voulait-elle pas que je juge sa tenue ?

« Pas grave ! C’est trop embarrassant de montrer autant de peau ! Argh, pourquoi ? J’étais tout à fait bien quand on l’a choisi ! »

« Mais il était vraiment bien sur toi. Tu as de longues jambes, donc je suis sûr que la plupart des maillots de bain le font. Tu étais le portrait craché d’une elfe mystique. »

« Ahhh ! Non, ce n’est pas possible ! » Il semblait que Marie était recroquevillée dans la cabine, car je pouvais voir ses fesses près de ses pieds, se balançant légèrement comme si elle secouait la tête d’un côté à l’autre. Maintenant, mon visage était sur le point de devenir rouge.

Je pouvais l’entendre marmonner des propos obscènes et sans vergogne, et je ne pouvais que sourire maladroitement avec la chatte. Eh bien, je considérerais cela comme une expérience rare et précieuse. Mais comme je ne serais pas le seul à la regarder en public, je voulais qu’elle choisisse une tenue dans laquelle elle se sente plus à l’aise.

J’avais attendu patiemment pendant un certain temps, et elle était enfin prête à passer à la tenue suivante.

« Es-tu là, Kazuhiro-san ? Il n’y a personne d’autre dans le coin, n’est-ce pas ? » Je lui avais dit que la voie était libre et elle avait ouvert le rideau avec hésitation.

J’avais été surpris par la vue qui s’offrait à moi. Contrairement au bikini précédent, elle portait maintenant un maillot de bain d’une pièce.

Le maillot de bain violet avait un ourlet plus court pour ne pas gêner la baignade, et elle dévoilait plus de ses cuisses que d’habitude. Il semblait que c’était encore dans la fourchette acceptable pour elle.

« C-Comme est-ce ? Est-ce qu’il a l’air étrange ? » demanda-t-elle timidement en tripotant la lanière violette sur son épaule. Son visage était rouge lorsqu’elle me regardait, et elle semblait préoccupée par ses cuisses et ses épaules exposées… Je ne pouvais m’empêcher de penser à la chance que j’avais d’être le premier à qui elle montrait ses maillots de bain.

Juste à ce moment-là, j’avais pu voir la plage derrière elle. Ce n’était que mon imagination, mais je pouvais sentir l’odeur du sel dans l’air et imaginer le soleil briller au-dessus de ma tête.

J’avais rencontré ses yeux, et des mots étaient venus naturellement.

« Ça te va à ravir. Il fait vraiment ressortir votre charme, comme si tu étais une fée qui prenait vie. »

« Merci… toi. Je vais prendre celui-là alors. Il n’était pas trop cher non plus. » Marie avait détourné le regard, puis elle avait décidé de l’achat.

Elle avait fini par m’éviter jusqu’à ce qu’elle ait fini d’acheter le maillot de bain, mais elle tenait le sac à provisions comme s’il était précieux pour elle et arborait une expression heureuse. Pourtant, j’avais l’impression que la chatte noire me regardait fixement. Je ne me rappelais pas avoir fait quelque chose de mal, mais je me demandais si je n’avais pas fait une erreur quelque part.

Marie avait commencé à fredonner alors que nous étions de retour au parking, et notre voiture avait commencé à rouler sous le ciel bleu.

Et donc, il était temps pour nous de visiter la piscine à vagues.

Il y avait des nuages denses dans le ciel bleu au-dessus de nous lorsque nous avions quitté le parking.

§

Quand j’avais ouvert les yeux, tout était sombre. Je pouvais voir un peu grâce à la lumière de la lune, mais j’avais peur de me cogner l’orteil sur quelque chose si je ne tâtonnais pas avec mes mains. Je pouvais dire que nous étions dans la tente que nous avions achetée récemment, mais je n’y étais pas assez habitué pour savoir où se trouvait l’entrée.

« Eh bien, ce n’est pas bon. Si seulement Marie était là, elle pourrait invoquer une lumière. » Je m’étais gratté la tête en réussissant à sortir de la tente, puis j’avais réalisé que je n’aurais aucun problème à trouver la direction dans laquelle je me dirigeais. De l’autre côté de la rivière, je pouvais voir une lumière terne dans la forêt.

« Oh, c’est dans la direction de notre maison. Est-ce qu’ils travaillent si tard dans la nuit ? » J’avais laissé mon sac derrière moi pour l’instant et j’avais commencé à marcher vers la lumière.

Ce n’était pas souvent que je marchais dans l’obscurité comme ça. Il y avait environ une demi-journée de décalage horaire entre ici et le monde des rêves, et je me déplaçais généralement du matin au soir. C’est pourquoi je n’avais pas de torches ou d’autres objets qui m’auraient aidé à naviguer dans l’obscurité. Ainsi, les jours où je me couchais pendant la journée, comme aujourd’hui, je devais faire attention à ne pas trébucher sur quelque chose.

Je venais chercher Wridra pour aller à la piscine, et j’avais pensé qu’elle était au feu de signalisation.

Une chose qui m’avait dérangé était le fait que la chatte semblait mécontente dans la voiture. Je m’étais demandé si j’avais fait quelque chose pour l’irriter en sautant à bas du rondin qui était placé là comme un pont.

J’entendais les hiboux hululer alors que je me dirigeais lentement le long d’un sentier. Je sentais l’odeur des arbres alors que je continuais à marcher dans la nuit paisible et rosée, et le jardin partiellement construit était apparu.

« Le jardin a vraiment pris forme ces derniers jours. » Les arbres qui poussaient en petites grappes ressemblent à des amis blottis les uns contre les autres. Cela semblait encore un peu morne, mais avec le gérant de la vie et de la mort qui prenait soin d’eux, j’étais sûr que cet endroit serait bientôt plein de vie.

Je m’étais approché distraitement de la source de lumière et j’avais vu les deux filles assises sur des chaises en métal. Il y avait le plan d’une maison sur une grande table avec des outils pour faire bouillir de l’eau et d’autres choses tout autour. Il semblerait que ce soit leur base d’opérations pour la construction. Quant à Wridra, elle arborait toujours la même expression maussade que le chat.

« Eh bien, eh bien, regardez qui est là. Regards, Shirley. C’est le visage de l’homme qui n’a même pas pensé à mon maillot de bain après m’avoir fait participer à leurs achats. » Une Shirley semi-transparente s’était couverte la bouche et elle avait incliné la tête, comme pour dire : « Vraiment ? » Ses yeux innocents m’avaient transpercé, et j’avais senti mon dos se glacer de sueur.

Non, non, c’est un malentendu. Wridra peut faire son propre maillot de bain, et je ne connais même pas sa taille.

Avant même que les excuses puissent sortir de ma bouche, l’Arkdragon avait croisé les jambes sur sa chaise et avait pointé son doigt vers moi.

« Sans compter que tu aurais dû voir sa tête quand il a reluqué Marie en maillot de bain. C’est son expression négligée de ce moment. »

« Attttends, stop ! N’utilise pas ta magie de projection pour ça ! » Je devais l’admettre, j’avais paniqué. Je n’aurais jamais imaginé qu’elle me montrerait mon propre visage au moment où j’appréciais à quel point Marie était mignonne.

Voir Shirley s’approcher avec précaution et me fixer sérieusement avec ses yeux bleu ciel était trop dur à supporter. J’étais tellement gêné que j’aurais pu tomber raide mort sur place. Je m’étais recroquevillé sur le sol, et Wridra avait l’air joyeuse pour une raison quelconque.

« Hm, maintenant qui était-ce qui n’a pas réveillé mon familier afin qu’il puisse avoir des affaires secrètes avec l’elfe ? Je doute que ce soit seulement une ou deux fois. »

« Ah !? T-Tu le savais ? » Je m’étais fait avoir. Je n’avais réalisé que maintenant que Wridra m’appâtait quand un sourire malicieux s’était répandu sur son visage.

« Hmm, hmm, bien maintenant. Je me demande quelles sortes d’affaires vous avez eues la nuit. Même en tant qu’Arkdragon, je dois respecter votre vie privée. Donc, si vous ne me dites pas ce que vous faites en détail, je pourrais vous interrompre accidentellement. N’êtes-vous pas d’accord ? »

Même Shirley s’était approchée de moi avec curiosité… et je savais que je n’avais pas d’autre choix que de partager. Mais même si le visage de Shirley était rouge, ses yeux étaient brillants d’empressement pour une raison quelconque. On m’avait attrapé par les épaules et forcé à m’asseoir. Shirley respirait bruyamment par le nez malgré son visage rougi, et je savais que je ne pouvais pas échapper à ce cauchemar.

« Maintenant, cesse toute résistance et parle. Quelles sortes de choses innommables faisiez-vous tous les deux ? » La cruauté dans la voix de Wridra alors qu’elle me chuchotait à l’oreille était vraiment quelque chose d’effrayante. Pourtant, je ne l’avais jamais vue aussi amusée. Sans compter que le visage de Shirley était bien trop proche du mien. Étaient-elles vraiment si intéressées par les affaires privées entre Marie et moi ? Je n’avais pas d’autre choix que de sortir mon arme secrète. J’avais donc lâché un « Hmph » et regardé directement Wridra.

« Je vois. Alors, le ramen ne t’intéresse pas, Wridra ? C’est dommage. Je crois que je vais en prendre avec Marie et rentrer à la maison. »

« Attends un peu ! Ce n’était rien d’autre qu’un badinage inoffensif ! Je peux simplement créer un maillot de bain avec ma capacité, donc ce n’est pas du tout un problème ! » J’étais enfin libre. Rien de mieux que d’être bien informé sur la nourriture après tout. Shirley avait l’air déçu pour une raison inconnue, mais je voulais qu’elle comprenne que je ne pouvais vraiment pas en supporter plus.

Quoi qu’il en soit, maintenant que j’avais Wridra avec moi, nous étions retournés ensemble à la tente. Shirley nous avait suivis d’un pas léger, puis elle avait fait un geste avec ses doigts, comme si elle essayait de nous dire quelque chose.

« Hm ? Tu veux t’accrocher à mes épaules ? C’est bien, bien sûr, mais peux-tu avoir un contact physique ? » Elle était beaucoup plus transparente que lorsque nous avions marché ensemble dans le labyrinthe, j’avais donc supposé qu’elle ne pourrait pas me toucher. Mais Shirley avait souri de façon charmante et s’était accrochée à mes épaules.

J’avais été un peu surpris lorsque j’avais senti sa chaleur à travers ses doigts, et qu’elle flottait dans l’air. Alors que sa robe coulait autour d’elle comme si elle dérivait sous l’eau, j’avais compris. Pendant qu’elle me hantait au Japon, elle avait acquis la capacité de s’accrocher à mon âme. Je m’étais déjà habitué à être hanté, alors ça ne me dérangeait pas.

« Veux-tu venir avec nous, Shirley ? Nous allons visiter un endroit qui s’appelle une piscine où tu peux nager. » Elle secoua la tête. Selon Wridra, quelqu’un devait s’occuper de la forêt, et Shirley avait donc profité de son absence du labyrinthe pour s’acquitter de cette tâche.

La raison pour laquelle elle était semi-transparente maintenant était probablement qu’elle allouait la plupart de ses pouvoirs à la forêt. Wridra me l’avait expliqué alors que je disposais la literie dans la tente.

***

Partie 3

« Alors peut-être que tu pourrais prendre un jour de congé du labyrinthe quand tu voudras visiter le Japon. Nous irons bientôt à Izu. Veux-tu te joindre à nous ? » Shirley m’avait bordé jusqu’à l’épaule et m’avait souri doucement. Il semblait qu’elle était intéressée. Elle avait ensuite sorti un livre d’images comme si elle allait me le lire.

« Hm ? Ne serait-ce pas des monstres du troisième étage ? C’est mignon, les illustrations ont l’air d’avoir été dessinées avec des crayons de couleur. »

« Hah, hah, ce n’est pas un livre d’images ordinaire, » dit Wridra en écartant la couverture et en se glissant à côté de moi. Elle avait tiré sur mon bras pour l’utiliser comme oreiller, et ses longs cheveux noirs s’étaient blottis contre moi.

« Hm, je suppose que je vais voir comment Marie se sent pour une fois et te tenir de face dans mes bras. »

« Ça ne me dérange pas, bien sûr, mais ne me serre pas trop fort. Je ne pourrai pas dormir. » Wridra m’avait lancé un regard furieux, puis s’était rapprochée, les épaules toujours nues.

Il me semblait qu’elle s’était déshabillée comme d’habitude, et je l’avais sentie poser sa cuisse sur moi sous les couvertures. Plus important encore, je me demandais ce qu’elle voulait dire quand elle disait que ce n’était pas un livre d’images ordinaire. J’avais de nouveau regardé le livre et j’avais vu que quelques pages étaient déjà remplies. Le truc du lézard blanc de tout à l’heure occupait une page entière, tandis que les autres illustrations étaient plus petites.

« Tu le comprendras bien assez tôt. En tant que gestionnaire de la vie et de la mort, les caractéristiques de Shirley sont complètement différentes de celles d’un aventurier normal. » Avec cela, Wridra avait laissé échapper un grand bâillement. Il faisait chaud sous les couvertures alors que nos corps se préparaient à s’endormir. La température augmentait encore plus lorsque je sentais son dos lisse tandis qu’elle se pressait contre moi.

« Nnh, ta chaleur me rend plutôt somnolente. Ce n’est pas facile de se séparer d’un tel confort. » Elle était déjà à moitié endormie quand elle avait marmonné quelques bruits et blotti son nez dans mon cou. La dragonne avait alors sombré dans un profond sommeil. La somnolence m’avait envahi alors que son corps se détendait complètement et que je sentais le confort de son corps nu et doux contre le mien. Shirley m’avait aidé à m’endormir, je devais donc lui dire au revoir avant que ma conscience ne s’éteigne.

« Bonne nuit, Shirley. Tu peux me hanter quand tu veux si jamais tu veux venir au Japon. Marie disait en fait que ce serait une bonne façon de faire un régime. » Encadrée par le clair de lune, Shirley avait souri chaleureusement. J’étais soulagé de voir qu’il n’y avait aucune trace de la peur de la solitude qu’elle avait autrefois dans son expression. Elle ressemblait maintenant à une mère veillant sur son enfant, et il y avait en elle un parfum réconfortant qui me rappelait le soleil.

J’aimais voir une telle expression, si libre de tout souci, par-dessus tout.

Je m’étais souvenu de l’inquiétude inexplicable que j’avais perçue dans l’expression de ma mère, il y a si longtemps. Ce n’est pas qu’elle l’avait exprimé franchement, en fait, je n’étais même pas dans son champ de vision. Je me souvenais avoir pensé que je n’existais déjà plus dans son esprit et avoir pleuré jusqu’au matin.

C’est peut-être pour ça que je me sentais si bien en voyant ce regard sur le visage de Shirley.

Ma conscience était devenue floue alors qu’elle me caressait doucement les cheveux.

La dernière chose dont je me souvienne, c’est le son d’une chouette qui hulule.

§

Au début, j’avais entendu quelqu’un crier avec force. Mes yeux s’étaient ouverts dans un étourdissement, ma conscience revenant lentement à moi.

Je pouvais voir l’intérieur de la voiture avec des rideaux tout autour et la lumière vive du soleil. J’étais enfin capable de comprendre pourquoi Marie criait. Une beauté nue, aux cheveux noirs, avait ses bras enroulés autour de moi en plein milieu de la journée.

« Whoa ! » avais-je crié, mais la belle aux cheveux noirs dormait confortablement, ses lèvres vives pressées contre ma clavicule. Elle devait être plongée dans un profond sommeil, car ses bras s’étaient refermés sur moi, même après que j’ai réussi à me lever.

« Kyaaa ! Wridra ! Ton derrière est complètement nu ! Les rideaux sont peut-être tirés, mais que se passera-t-il si quelqu’un te voit ? »

« Hnn… Je suppose que cinq minutes de plus suffiront… Je vais le permettre… » Même si elle était encore à moitié endormie, je n’étais pas de taille face à la force ridicule d’une dragonne. J’avais immédiatement capitulé lorsqu’elle m’avait serré autour du cou. Je ne pouvais pas ouvrir les yeux ou échapper à son emprise par moi-même.

« Marie, s’il te plaît ! »

« Oh, qu’est-ce que je t’ai dit sur ton habitude de dormir nu ? C’est impudique ! Indécent ! Prépare-toi, Wridra ! »

Un bruit sourd avait retenti dans la voiture, comme si quelqu’un avait reçu une gifle, très forte.

L’Arkdragon avait tressailli, mais je ne pouvais pas voir ce qui se passait avec quelque chose de mou qui me couvrait le visage.

 

 

« Maintenant, Mlle Arkdragon endormie, veux-tu une autre claque sur ton derrière !? »

« Bien, bien ! Je me réveille ! Mon Dieu, cette jeune elfe est hors de contrôle. Je ne peux pas croire que tu aies giflé le derrière d’un dragon ! » Wridra avait bâillé et avait soulevé son corps de moi. J’étais enfin capable de respirer à nouveau. J’avais laissé mes yeux fermés, bien sûr, bien que les mains de Marie les aient rapidement recouverts.

« Hm. Donc nous sommes sur le parking de la piscine, n’est-ce pas ? Alors je vais me changer pour mettre le soi-disant maillot de bain. Je suppose que je vais devoir me donner la peine de cacher mes cornes et ma queue également, » déclara Wridra, ce qui signifiait que je ne pouvais vraiment pas ouvrir les yeux maintenant. J’avais réalisé qu’elle couvrait son corps nu avec un maillot de bain tout en restant montée sur moi.

J’aurais aimé que Wridra apprenne à avoir honte pour une fois. Mais comme elle était une dragonne, être nue ne la dérangeait pas du tout.

« Oh, vas-tu assortir mon maillot de bain ? Ce serait mignon d’avoir le même motif avec des couleurs différentes. »

« Hmm, j’ai fait un essai, mais ces jupes à froufrous ne correspondent pas à mes goûts. Je préfère ce bikini à la place. »

« Oui, je pense qu’un design plus mature te conviendrait mieux qu’un design mignon. Mais c’est un peu trop simple, alors pourquoi ne pas y ajouter un peu plus de style ? » On aurait dit que Marie commençait à apprécier ça aussi. Je me demandais si elle avait réalisé que j’étais un homme, malgré mon air endormi…

« Hm, alors je vais ajouter des motifs complexes à l’ourlet du maillot de bain. Ça pourrait être bien si j’ajoute aussi un col. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Oh, oh, ce serait génial ! Peux-tu m’en faire un d’une autre couleur plus tard ? » Pourquoi étaient-elles si enthousiastes à ce sujet ? Et je souhaitais qu’elles arrêtent de faire un défilé de mode au-dessus de moi. Mais j’avais gardé mes plaintes pour moi et j’avais attendu que le temps passe, les yeux toujours fermés.

C’était agité dans la voiture pendant un certain temps après, mais nous avions finalement décidé d’aller à la piscine.

J’avais ouvert la porte et j’étais sorti pour voir un bâtiment en verre qui ressemblait beaucoup à un jardin botanique et j’avais entendu des rires joyeux au loin.

Ça m’avait vraiment ramené en arrière. J’avais essayé de me rappeler la dernière fois que j’avais porté un maillot de bain en regardant mon tout nouveau maillot de bain.

J’étais un peu gêné par ma peau pâle, alors j’en avais choisi un qui descendait jusqu’à mes genoux.

Nous nous étions rencontrés à l’extérieur des vestiaires. C’était assez bruyant dehors, le bruit se répercutant sur les vitres qui nous entouraient. L’humidité et le soleil traversant la vitre me faisaient transpirer. L’effort que j’avais fait pour gonfler le dispositif de flottaison en forme de dauphin ne m’avait fait que transpirer davantage. Nous venions également de l’acheter, et c’était un élément essentiel pour aider Marie à apprécier le processus d’apprentissage de la natation.

J’avais regardé autour de moi en continuant à gonfler le flotteur.

La piscine était publique, et la plupart des visiteurs étaient des enfants et leurs parents. C’était la première fois que mes invités du monde imaginaire venaient dans une piscine, j’avais donc pensé que ce genre d’installation à petite échelle serait mieux. Je doutais que quelqu’un ici essaie de les draguer.

Telles étaient mes pensées lorsque les deux dames étaient sorties du vestiaire.

Mais bon sang, ces deux-là s’étaient démarquées. Même si l’une-pièce de Marie n’était pas aussi révélateur, elle était déjà exceptionnellement mignonne. Ses cuisses exposées étaient éblouissantes, et ceux qui l’entouraient s’étaient tus, comme s’ils venaient d’assister à l’éclosion d’une fleur resplendissante.

Ses longs cheveux blancs étaient placés sur le côté et elle semblait faire attention à ce que ses longues oreilles ne soient pas exposées.

Quant à Wridra, elle portait un simple bikini noir, mais son corps n’avait rien de simple. Le tissu fin de son maillot de bain avait du mal à contenir sa silhouette aux courbes envoûtantes.

Elle attachait ses cheveux en arrière avec un élastique, ses yeux en amande me regardant droit dans les yeux. Les filles avaient salué en s’approchant de moi.

« Ah, ah, ça a grossi ! Qu’est-ce que c’est que ça ? C’est trop mignon ! »

« Oh, je suppose que tu ne saurais pas ce qu’est un dauphin si tu n’as jamais vu la mer. Alors, c’est un cadeau pour une certaine elfe adorable qui est très bien dans son maillot de bain. » Avec cela, j’avais scellé le dispositif de flottaison avant de lancer le dauphin vers Marie.

« Eep ! » Marie avait d’abord été surprise par la taille de l’objet qu’on lui avait lancé, puis elle l’avait attrapé à deux mains et ses yeux s’étaient agrandis en voyant à quel point il était léger. La manche de la couche extérieure de son maillot de bain s’était détachée avec le mouvement, révélant la couche violette en dessous, et un nouveau sentiment étrange s’était élevé en moi.

Avec le cœur battant la chamade, je m’étais répété que ce n’était qu’un maillot de bain, mais Wridra avait alors approché son visage du mien. On aurait dit qu’elle attendait quelque chose, mais je ne savais pas trop quoi.

« Où est ma bouée ? »

« Hein ? Il n’y en a qu’un. Je pensais que tu n’en aurais pas besoin, puisque tu es si grande. »

Elle avait enfoncé son poing dans mon flanc avec un sourire sur le visage. C’était en fait assez fort pour me faire tomber à genoux. Marie jouait avec le dauphin, indifférente, et je m’étais dit qu’elle s’était complètement habituée à Wridra depuis le temps. Mais bon sang, son coup de poing m’avait fait l’effet d’un poing qui avait traversé mes reins. Ce n’est pas qu’elle avait mis beaucoup de force dans son coup, mais plutôt que son objectif était beaucoup trop précis. Peut-être commençait-elle à acquérir d’étranges connaissances pendant son séjour au Japon.

« Très bien, je suppose que nous devrons l’utiliser à tour de rôle. »

« Quoi ? Mais je ne veux pas. C’est mon dauphin. Hé, attends, stooop ! » J’avais entendu le plastique s’étirer, et… le visage du pauvre dauphin était déformé, ce qui lui donnait l’air contrarié.

Tiens bon, dauphin…

Je ne pouvais pas bouger avec ma main sur mon ventre, mais je souhaitais que le dauphin vive plus longtemps que moi.

Quoi qu’il en soit, nous avions finalement commencé à nous diriger vers la piscine.

***

Partie 4

Lorsque nous avions franchi la porte, un soleil éclatant nous attendait. Mais il y avait une bonne brise, ce qui avait aidé à lutter contre l’humidité. Les piscines chauffées à l’intérieur des auberges étaient accessibles toute l’année, mais étant donné que c’était l’été, je m’étais dit qu’il aurait été plus amusant d’être sous le soleil.

« Tellement chaud ! Hm, c’est donc l’été au Japon, hein ? » dit Marie en étirant largement ses membres.

Cela m’avait rappelé mes années d’études. Je me souvenais distinctement de la sensation de chatouillement lorsque je marchais sur la texture granuleuse du sol. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti l’odeur salée de l’air et l’eau aussi chaude que l’eau du bain lorsque j’y mettais les pieds.

Le bruit des cigales au loin et les nuages denses dans le ciel bleu étaient l’image même des vacances d’été. Mais en voyant les dames du monde imaginaire sautiller joyeusement, je pouvais dire qu’elles s’amusaient encore plus que moi.

Wridra tenait le flotteur sur une épaule, Marie s’accrochait à elle, et gaiement elles parlaient du sol qui leur chatouillait les pieds et du fait qu’il y avait tant de gens autour. La vue de la piscine bleue avec l’eau qui s’y déversait était probablement un spectacle qui n’aurait pas pu être trouvé dans leur monde. Elles m’avaient regardé avec des yeux pleins de curiosité et d’émerveillement.

« Dis, où est-ce qu’on entre dans la piscine ? »

« Tu peux y aller d’où tu veux. Mais tu dois d’abord t’habituer à l’eau. » Marie avait tiré sur ma main pour me presser à avancer, apparemment incapable d’attendre pour utiliser le dauphin. Je pouvais comprendre qu’elle s’impatientait à cause du plastique aqua très joli.

« D’abord, essayez de tremper vos pieds dans l’eau comme ceci. » Je m’étais approché de la piscine et j’avais mis mes pieds dans l’eau pour faire une démonstration. J’avais fait signe aux filles de s’approcher, et elles étaient aussi entrées dans l’eau jusqu’aux genoux.

« Nnh, c’est plus froid que je ne le pensais ! Et l’eau est si claire. Regarde, Wridra, ça fait tout le tour. »

« Je vois. Je me demande comment ça continue à circuler. On dirait presque une illusion d’optique. » Une fille avec un anneau de flottaison était passée par hasard devant nous, et Marie et elle s’étaient saluées. C’était un spectacle sain, mais j’avais remarqué que le maître-nageur regardait Marie et Wridra un peu trop intensément… J’avais décidé de ne pas trop m’en faire.

« Maintenant, versez un peu d’eau sur vous pour vous habituer un peu plus. »

« Aaah, c’est si froid ! » Nous nous étions aspergés d’eau, et nous étions prêts à y aller.

J’étais entré dans la piscine le premier et j’avais tendu les deux mains à Marie, qui les avait serrées en réponse. Elle avait froncé un peu les yeux, puis elle avait sauté dans la piscine d’un seul coup.

Elle avait dû glisser, car sa tête s’était enfoncée dans l’eau. Elle avait tiré sur mes mains, paniquée. Le visage de Marie était alors sorti de l’eau, ses cheveux collés à son front.

« Pwah ! Cela m’a surpris. Wridra, peux-tu me passer le dauphin ? »

« Hah, hah, tiens le bien. » Wridra avait lancé le dauphin à Marie, qui s’était empressée de tendre les mains. Elle avait attrapé le flotteur rempli d’air, puis elle avait affiché un sourire heureux.

« Laisse-moi te montrer comment utiliser le flotteur avant de commencer à nager. Écarte un peu les bras. »

« Comme ça ? » Je l’avais attrapée sous les deux aisselles et l’avais soulevée. Son corps était très léger sous l’eau, et elle avait fini par monter sur le dauphin. Elle avait attrapé la nageoire dorsale sans réfléchir et avait enroulé ses jambes autour de la nageoire caudale, et ses yeux s’étaient illuminés.

« Wôw, je l’ai fait ! Regarde-moi, je flotte ! » Marie me regardait avec une expression heureuse et innocente, mais avec ses fesses dans son maillot de bain juste en face de moi… cet angle était un peu troublant. Le tissu mouillé lui collait à la peau, et je pouvais voir les lignes de son derrière très clairement.

J’avais pensé que le design de ce maillot fin était relativement discret, mais les couleurs vives ressortaient une fois mouillées, et je m’étais senti un peu étourdi. Cela pourrait avoir été encore plus érotique qu’un bikini normal.

« Je vais aussi le monter ! » cria Wridra.

« Attends, non, non, non ! Ne le secoue pas maintenant, ou tu vas… Gyah ! » Le dauphin s’était retourné, et j’étais rapidement allé les aider. J’avais attrapé le poignet de Marie alors qu’elle se débattait sous l’eau, puis je l’avais tirée vers moi. Ses cheveux blancs avaient émergé de l’eau, et elle avait enroulé ses bras autour de mon cou.

« Wridra ! Oh, merci, Kazuhiro-san, » dit-elle, mais j’avais du mal à trouver comment réagir. Sa peau nue et humide était pressée contre moi, et je la soutenais par sa taille fine. Je pouvais sentir ses seins doux se presser contre moi.

L’eau ondulait en faisant de petites vagues. Ça éclaboussait ses clavicules, et son décolleté mouillé de gouttelettes d’eau était trop éblouissant pour être regardé. Complètement inconsciente de mon état mental, Marie avait posé son menton sur mon épaule.

« Ahh, si chaud. Oh, nous devrions poursuivre Wridra. J’aimerais récupérer le dauphin, mais nous devrions le faire à deux. »

« Oui, faisons ça. Nous allons nager lentement et la poursuivre. » Marie avait acquiescé et m’avait finalement relâché. J’avais ressenti un étrange mélange de soulagement et de déception. Je m’étais donc accroché à ses mains et nous avions commencé notre leçon de natation.

Nous pouvions entendre les enfants rire autour de nous. C’était une journée paisible comme les autres, mais personne ne semblait remarquer la présence d’une elfe et d’une dragonne parmi eux.

La bataille pour le dauphin s’était poursuivie, et les assauts de Marie étaient devenus plus complexes à mesure qu’elle ajoutait des tactiques de balancement et d’éclaboussement. J’étais heureux de voir les deux rire ensemble. Elles avaient appris à rire davantage au fil des jours. J’étais sûr qu’il en allait de même pour Shirley, qui gérait maintenant la forêt du deuxième étage. En y réfléchissant, c’était étrange de penser que nous jouions tous ensemble comme ça, alors qu’elles m’avaient chacune tué auparavant.

Alors que je réfléchissais à cette pensée, Marie avait serré ma main à côté de moi.

« Wridra est si méchante. Elle a secrètement utilisé la magie pour créer un courant d’eau et m’a fait tomber. Peux-tu la croire ? Faisons équipe et récupérons le dauphin ! »

« Oh, mais tu pourrais faire un trou dedans si tu es trop brutale, » avais-je dit, mais Wridra narguait Marie en lui donnant des claques sur l’arrière du dauphin de loin. C’était sa façon de dire qu’elle voulait plus d’attention. Nous avions ri, puis notre conseil de guerre pour récupérer le dauphin avait commencé.

« okay, si on fait ça, on y va à fond. Nous devons être silencieux et précis si nous voulons récupérer le dauphin sans que le maître-nageur ne se mette en colère contre nous, » avais-je dit.

« C’est le but. D'accord, nous ne pourrons pas utiliser le Chat de Lien Mental ici au Japon. Cela signifie que nous devrons définir tout le plan à l’avance. »

Nous avions fait des allers-retours pour trouver un plan, mais nous avions fini par le plan simple de « reprendre le dauphin par la force ». Qu’est-il arrivé à l’intelligence et à la coordination dont nous avions fait preuve dans le labyrinthe ? J’avais soulevé Marie par les aisselles, puis je l’avais déposée sur le dauphin où Wridra était couchée. J’avais ensuite chatouillé les flancs de Wridra, qui avait éclaté de rire.

« Haaa ha ha ! Est-ce ça que tu as trouvé après tout ce travail de planification ? Hng… Aha ha ha ! »

« Maintenant, rends-toi et relâche le dauphin ! Ou tu passeras le reste de ta journée à rire ! » C’était une menace plutôt inhabituelle. Mais la tactique semblait fonctionner, car Wridra perdait l’équilibre tout en gloussant joyeusement. Cependant, l’ennemie ne devait pas être sous-estimée. Juste avant de tomber, elle s’était accrochée à Marie, l’entraînant dans l’eau avec elle.

J’étais resté seul avec le dauphin, et quand je les avais vues s’approcher pour respirer au loin, une envie m’avait pris. J’avais décidé de profiter de la situation.

« Hé ! Arrête-toi là, Kazuhiro-san ! Qu’est-ce que tu crois faire !? »

« Ha ha ha, tu as perdu parce que tu n’as pas anticipé ma trahison. Et… Hup. »

Oh, c’est agréable. Je pouvais flotter ici sereinement, et le soleil était agréable dans mon dos. Donc c’est pour ça qu’elles voulaient tellement le dauphin.

Je profitais tranquillement du flotteur, mais mon tour s’était terminé aussi vite qu’il était venu. Wridra avait soulevé Marie sous les bras et l’avait fait monter sur le flotteur par le haut, en utilisant la même tactique que nous avions utilisée plus tôt. J’avais rapidement glissé sur le côté pour m’enfuir dans la piscine avant de pouvoir être éjecté.

« Hé, ce n’est pas juste ! Reviens ici pour que je puisse te chatouiller ! » Marie était vraiment pleine d’énergie. Elle riait sans inhibition, et sa nage s’améliorait naturellement avec le temps. J’avais ralenti exprès pour la laisser me rattraper, et elle s’était accrochée à mon dos en disant : « Je t’ai eue ! »

« Comment trouves-tu la piscine, Marie ? »

« Hee hee, c’est tellement amusant ! » Elle avait pressé sa joue contre la mienne et avait gloussé joyeusement.

Sa réaction m’avait fait chaud au cœur. J’étais un peu inquiet au début, car les piscines au Japon avaient tendance à être bondées. Après tout, Marie n’aimait pas vraiment les foules. J’avais été soulagé de voir qu’elle se laissait aller et qu’elle s’amusait comme d’habitude une fois que nous nous étions mis dans le bain.

« Hmm, tu es assez confortable à monter. Tu es le parfait remplaçant du dauphin. »

« Hein ? Suis-je censé nager pour toi ? Qu’est-il arrivé à l’entraînement de natation ? »

« Nous pouvons le faire plus tard. Maintenant, allons rattraper Wridra. » Marie s’était sérieusement appuyée contre mon dos et m’avait serré entre ses cuisses, et j’avais eu l’impression d’être devenu le dauphin. Je ne sentais pas beaucoup son poids dans l’eau, mais je ne savais pas si c’était une bonne chose ou non.

Alors que je nageais en faisant des brasses, Marie parlait joyeusement à côté de mon oreille.

« Ah, c’est facile et agréable. Sais-tu comment Shirley s’accroche à ton épaule ? J’ai l’impression de comprendre pourquoi maintenant. »

« Hein, est-ce pour ça ? Pourtant, elle avait l’air d’y aller doucement avec mon épaule. Juste pour que tu saches, tu fais la même tête qu’elle en ce moment. »

« Oh, je devrais peut-être ordonner à ce petit dauphin effronté de nager plus vite. » Maintenant que j’y pense, Marie semblait avoir pris l’habitude de s’accrocher à mon dos. Pourtant, je voulais qu’elle profite au maximum de cette journée.

La bataille pour le dauphin s’était terminée, mais malheureusement, Wridra était sortie victorieuse. Nous nous étions laissés dériver dans l’eau, profitant de cette journée de congé estival et bronzant au soleil.

C’était agréable de s’amuser comme un enfant de temps en temps. Comme j’avais tendance à rester enfermé à l’intérieur, je n’avais aucun intérêt à aller à la piscine, mais j’avais trouvé que c’était en fait assez agréable.

Après avoir passé beaucoup de temps dans la piscine à vagues, nous avions décidé de trouver autre chose à faire. Nous avions monté les escaliers pieds nus en direction des principales attractions de cet établissement.

Le bruit des enfants qui applaudissent se faisait entendre d’en haut, et c’est l’image même de vacances d’été animées. Il y avait un toboggan aquatique bleu en spirale menant à la piscine en contrebas.

Elle faisait environ cinquante mètres de long et n’était pas trop folle en termes de taille ou de hauteur. Mais à mesure que nous approchions du sommet, Marie avait commencé à ralentir sa foulée. Elle s’était accrochée à mon bras des deux mains, les genoux faibles alors qu’elle levait vers moi ses yeux améthystes.

« Attends, nous sommes trop haut. Comment pouvez-vous être si calmes tous les deux ? Incroyable. »

Wridra et moi nous étions regardés en clignant des yeux. Elle était une Arkdragon qui volait à des milliers de mètres dans le ciel, et moi, je me téléportais sans tenir compte de la hauteur ou de la distance. Marie semblait avoir compris cela d’après nos regards, et une sueur froide avait coulé sur son visage tandis que ses genoux tremblaient.

« Oui, je vois. C’est ma faute pour avoir demandé à des gens aussi illogiques. » Pour moi, il était plus étrange que quelqu’un comme Marie, qui avait tant accompli dans l’ancien labyrinthe, ait peur de ce niveau de hauteur.

Mais je comprenais un peu son sentiment. Non seulement on pouvait voir toute la piscine de là-haut, mais tout le parking était visible. Mais comme il y avait beaucoup de visiteurs avec leurs enfants ici, les mesures de sécurité appropriées étaient en place. J’avais regardé autour de moi, puis j’avais entendu à nouveau cette voix familière et mécontente.

***

Partie 5

« Oui, je suppose que je devrais au moins essayer d’avoir un état d’esprit positif. C’est très important, mais décidons de l’ordre dans lequel nous descendons le toboggan. Bien sûr, je refuse d’être la première ou la dernière. »

« Hah, hah, dans un esprit d’équité, on devrait régler ça avec pierre papier ciseaux. Maintenant… Pierre, papier… »

« Non ! Wridra d’abord, et Kazuhiro-san en dernier ! S’il vous plaît, s’il vous plaît, allons-y dans cet ordre, d’accord !? Je ne suis pas bonne à pierre-papier-ciseaux, alors je ne veux pas jouer ! »

Oui, Marie était vraiment mauvaise à pierre-papier-ciseaux, surtout parce qu’elle choisissait généralement le papier en premier. Elle commença à pleurer et à secouer la tête pour dire non, et Wridra et moi n’avons pas pu nous empêcher de rire. La façon dont elle tapait ses pieds nus et qu’elle pleurnichait était si mignonne qu’elle nous avait fait sourire.

« Suivant dans la file, veuillez vous asseoir ici, » avait dit le membre du personnel.

« Hm, c’est mon tour. Alors je vais y aller. » Wridra était pleine de curiosité alors qu’elle s’approchait de son tout premier toboggan aquatique, mais quelque chose d’étrange s’était produit. L’employée qui nous dirigeait fixait Wridra, les joues roses et une lueur dans les yeux.

Wridra était en effet magnifique. Marie et moi pouvions le dire sans hésiter. Ses longs cheveux noirs lustrés, ses yeux d’obsidienne encadrés de longs cils et ses proportions voluptueuses captivaient même son propre sexe. La condition préalable était que Wridra devait rester silencieuse et garder ses cornes et sa queue cachées, mais quelqu’un qui la rencontrait pour la première fois ne pouvait pas remarquer ses défauts.

L’employée se contenta d’agiter la bouche sans mot dire, et il était évident qu’elle était enchantée par l’apparence de Wridra. L’Arkdragon avait dit « Je vous remercie » de très près, et l’employée semblait avoir été envoûtée.

En raison de sa taille et de ses jolis traits de visage, Wridra attirait aussi bien les hommes que les femmes. Je pensais que cela avait quelque chose à voir avec le sang d’Arkdragon qu’elle avait en elle, et que c’était en partie la raison pour laquelle elle avait tendance à se faire discrète dans le labyrinthe. Mais elle avait pu se lâcher ici au Japon, et son sourire authentique débordait de son charme personnel. Il n’était pas étonnant que le membre du personnel soit troublé.

« Beauté - Ahem, je veux dire, mademoiselle, s’il vous plaît mettez vos bras sur votre poitrine comme… Ahh, oui, exactement comme ça, merveilleux. Maintenant, étendez vos jambes et… Oh, ohh, vous êtes impeccable ! »

« Hm ? Le service clientèle est très courtois ici, comme on peut s’y attendre au Japon. Bien, je vous attendrai tous les deux en bas. »

Ainsi, Wridra prit la tête de l’avant-garde et descendit le toboggan sous la direction du membre du personnel trop courtois. Le toboggan bleu se tordait en spirale et accélérait en se dirigeant vers une ligne droite. Une fois qu’elle avait pris beaucoup de vitesse, Wridra avait glissé sur la surface de l’eau et avait plongé dans la piscine au fond avec un plouf.

Elle avait envoyé des vagues dans la piscine en formant un cercle autour d’elle, puis la beauté aux cheveux noirs nous avait fait signe de suivre.

« okayk, maintenant baissez vos hanches. » Marie avait tressailli lorsque le membre du personnel avait donné ses instructions. Il y avait des enfants qui attendaient derrière nous, alors il n’y avait pas de retour en arrière possible. On aurait vraiment dit qu’elle ne voulait pas descendre. Marie avait opposé sa dernière résistance en serrant ma main pendant qu’elle se mettait en position.

« Eek ! C’est froid ! Pourquoi l’eau coule-t-elle ? C’est froid et effrayant ! »

« Cela te permet de gagner plus de vitesse de cette façon. Tu pourrais te blesser si tu bouges, alors assure-toi de rester immobile. »

Oh, c’était la mauvaise chose à dire. Dès que j’ai dit qu’elle risquait de se blesser, le visage de Marie avait pâli. Elle s’était accrochée à mon bras des deux mains dès qu’elle avait commencé à glisser vers le bas et ne l’avait plus lâché. J’avais été entraîné avec elle dans le tube bleu, qui m’avait fait vivre le plus terrifiant tour de toboggan aquatique de ma vie. Ma vision s’était immédiatement remplie de bleu, et Marie avait enroulé ses bras autour de mon cou…

D’accord, c’est vraiment effrayant !

« Hhhyaaaaaa ! »

« Calme-toi, calme-toi ! Ne me mets pas la tête en bas, s’il te plaît ! » Cela avait même fait disparaître l’expression endormie de mon visage. Avec le poids combiné de deux personnes, nous nous balancions sauvagement dans le tube à chaque courbe, Marie hurlant de peur tout le temps. Nous avions franchi la dernière courbe et glissé le long de la ligne droite, et les cris de Marie étaient devenus plus frénétiques à mesure que nous prenions de la vitesse.

« Aaaaaaaaaaaaaahhh ! » Je m’étais demandé pourquoi j’étais bloqué dans un mouvement de lutte pendant toute la durée de l’épreuve. Nous étions sortis du toboggan, et j’avais atterri dans l’eau avec un bruit sourd !

J’avais l’impression que nous étions venus jouer à la piscine, mais j’avais fini par manger un DDT peu orthodoxe d’une certaine elfe. Je n’étais pas sûr de ce que je ressentais alors que je m’enfonçais dans l’eau.

« Ouf, c’était étonnamment agréable. Oh, pourquoi as-tu glissé avec moi, Kazuhiro-san ? Tu étais inquiet pour moi ou quelque chose comme ça ? »

« Je me demande pourquoi… Aha… Tu devrais peut-être demander à Wridra qui se roule par terre en riant, là-bas. » Marie avait l’air plutôt perplexe, puis elle s’était accrochée à mes épaules. On aurait dit qu’elle voulait que je la porte jusqu’au bord de la piscine. J’étais impressionné de constater que Marie avait trouvé sa propre façon de passer son temps à la piscine en toute tranquillité.

Nous avions fini par descendre le toboggan aquatique une fois de plus, et Wridra avait souffert comme moi.

Il était difficile pour quiconque de remarquer la fatigue quand on s’amusait. Wridra était pleine d’énergie comme toujours, mais Mme Elf, pas tellement. Marie était plutôt du genre intellectuel, et ses prouesses physiques étaient à la hauteur de celles d’un enfant.

Ses doigts fins s’étaient agrippés à la main courante, et j’avais soutenu ses hanches par derrière alors qu’elle sortait de la piscine. Elle semblait être à court d’énergie et avait l’air un peu instable. L’eau avait éclaboussé son corps lorsqu’elle s’était retournée pour me remercier.

« Le soleil commence à se coucher. Je pense qu’il est temps de rentrer à la maison, » avais-je dit.

« Oh, c’est vrai… Mais je pense que nous pouvons rester un peu plus longtemps. Il y a encore beaucoup de monde ici. Je commence aussi à m’habituer à nager, alors je veux m’entraîner un peu plus. »

J’étais aussi sorti de la piscine. Wridra s’était approchée par derrière, l’eau dégoulinant de son corps sur le carrelage.

« Marie, dans ce monde, tu dois accepter ce que Kazuhiro décide. Il est parfois surprotecteur, mais il veille à ton bien-être, » dit Wridra en se penchant.

« C’est vrai. » Marie avait fait la moue. On aurait dit qu’elle était triste de la fin abrupte de notre plaisir.

J’étais heureux que Marie s’intéresse aux piscines, et j’avais envie de la laisser passer plus de temps ici. Mais Marie était mon amoureuse et elle n’était ici que depuis moins de six mois. Je voulais qu’elle prenne son temps pour s’habituer à cet environnement, alors ça ne me dérangeait pas d’être surprotecteur pour un petit moment.

« Alors que diriez-vous d’aller manger de délicieux ramen tous ensemble ? Marie, tu veux monter sur mon dos jusqu’aux vestiaires ? »

« Oui. » Je m’étais accroupi, et Marie avait mis son poids sur mon dos.

Je ne savais pas si elle frottait son nez contre mon cou parce qu’elle voulait se blottir ou parce qu’elle était triste. Son corps était un peu froid au toucher et sentait le chlore. Alors que je la soutenais par ses fesses encore humides, elle me semblait aussi légère qu’une plume.

« Eh bien, c’était comme un petit échauffement avant le voyage à Izu. Le vrai plaisir est encore à venir, donc j’espère que vous êtes impatientes. Je suis surpris que vous ayez appris à nager correctement si rapidement. »

« Bien sûr. J’avais aussi l’habitude de nager au village des elfes parfois. Je l’ai appris en un rien de temps puisque je m’amusais tellement ici. Ah, j’ai hâte d’aller à Izu. Je veux que tu tournes les pages du calendrier jusqu’au jour du voyage, d’accord ? » Eh bien, c’était une demande terriblement mignonne. Je voulais qu’elle soit plus franche sur ce qu’elle voulait à l’avenir. Ça m’avait fait plaisir de voir.

Le programme de la semaine prochaine incluait les vacances. Avec le raid sur l’ancien labyrinthe et les travaux sur la maison et la ferme à venir, le temps allait sûrement passer très vite.

Marie était de nouveau joyeuse avant même que je m’en rende compte, et ses pieds se balançaient d’avant en arrière lorsque je la portais sur mon dos.

§

« Bienvenue ! » J’avais ouvert la porte coulissante mal ajustée, et une odeur distincte s’était répandue dans la pièce. Je pouvais sentir l’odeur de diverses huiles et la chaleur des nouilles bouillantes alors que nous entrions.

Le propriétaire vieillissant qui nous avait accueillis bruyamment n’était pas trop surpris par mes deux compagnons à l’allure loin d’être japonaise, et il nous avait guidés vers le comptoir. Peut-être y avait-il plus de touristes étrangers par ici ces derniers temps.

« Hm. C’est un petit établissement plutôt confortable ici. Cependant, quelque chose sent bon, » dit Wridra.

« Oh, wôw ! mon estomac a grogné dès que je suis entré ici. Mon Dieu, c’est comme si j’étais devenu un glouton tout d’un coup. » Marie était une grande fan de cuisine avant même de visiter le Japon, mais je gardais cela pour moi. Les cheveux de Wridra et de Marie étaient encore humides lorsque nous avions pris place au comptoir. Il n’y avait pas beaucoup de clients autour, car un certain temps s’était déjà écoulé depuis l’heure du déjeuner. À côté de nous, il y avait une personne âgée qui lisait un journal et une famille qui semblait rentrer de la piscine. La radio qui jouait en arrière-plan et l’intérieur ancien, mais propre étaient l’image même d’un magasin de ramen de longue date.

J’avais ensuite porté mon attention sur les deux filles, qui fixaient le menu, les sourcils froncés. Elles faisaient toujours cette tête lorsque nous nous rendions dans un tel restaurant. C’était parce qu’elles voulaient éviter de commander quelque chose qui ne correspondait pas à leur palais ou de finir par être envieuses des plats des autres. Je les avais regardées délibérer pendant un moment encore, puis faire une suggestion.

« Et si on commandait chacun quelque chose de différent et qu’on partageait ? »

« D’accord ! »

« Moi aussi ! »

Elles avaient toutes les deux accepté avec un air comiquement déterminé sur leurs visages. C’est étrange, je ne me souviens pas qu’elles aient répondu de manière aussi décisive lorsque nous étions dans le labyrinthe antique.

Et donc, nous avions décidé de commander du shoyu chashu, du beurre de miso, et des ramens tonkotsu, chacun dans une grande taille. Cela aurait été une chose s’il n’y avait eu que Marie et moi, mais j’avais dû envisager de commander de plus grandes portions avec Wridra ici.

***

Partie 6

J’avais remarqué que beaucoup de magasins de ramen offraient une variété de ramens différents de nos jours. Alors que j’y pensais, le propriétaire à l’air sympathique était sorti de la cuisine.

« Oh, est-ce la première fois que vous mangez des ramens ? »

« Pour ces deux-là, oui. Elles sont arrivées au Japon récemment, » avais-je répondu. Marie avait hoché la tête, et le propriétaire grisonnant avait souri.

« C’est bien ça ? Haneda est proche d’ici, donc elle attire beaucoup de visiteurs étrangers. Je n’ai jamais vraiment pensé à cette ville comme à une ville cosmopolite, mais je suppose qu’ils passent. » Le propriétaire avait parlé d’une manière franche, comme si cela ne le concernait pas beaucoup. Bien que, techniquement, ce n’était pas un échange culturel international, puisqu’elles venaient d’un autre monde. Ce n’était pas comme s’il allait le comprendre si je le lui disais, alors j’avais gardé cette partie pour moi.

« Alors, vous êtes en visite guidée ? On dirait que vous revenez de la piscine, et vous n’avez pas l’air d’un guide touristique. »

« En fait, on sort ensemble, » avait dit Marie en me serrant le bras. Le propriétaire avait écarquillé les yeux devant son japonais éloquent et son geste mignon.

« Huh, vraiment ? Tu t’es trouvé une belle dame malgré ton air endormi, hein ? Voici votre shoyu chashu. Et voici quelques assiettes supplémentaires. » Le bol de ramen et les assiettes supplémentaires avaient été placés sur le comptoir. Les dames avaient une lueur dans les yeux, mais j’avais dû transférer une partie des ramens dans les assiettes supplémentaires. Une idée m’était venue à l’esprit à ce moment-là, mais je n’avais réalisé que j’allais me causer des problèmes que plus tard.

« En fait, on pourrait avoir l’impression que c’est plus savoureux si on mange directement dans le bol. Essaie, Marie. »

« Merci. Désolé, Wridra, si tu peux attendre juste un peu plus longtemps… »

Wridra déglutit, de la bave coulant de ses lèvres. Mais elle avait fini par adopter l’approche mature et avait fait signe à Marie d’aller de l’avant.

Marie avait fendu ses baguettes en bois avec des mains exercées. Au-delà de la vapeur vacillante se trouvait la soupe à base de sauce de soja avec de l’huile flottant à sa surface. On pouvait voir la graisse molle sur le morceau de porc lustré, et les épinards verts attisaient encore plus l’appétit.

J’avais fait un geste pour lui montrer comment manger, et elle avait pris avec précaution quelques nouilles avec ses baguettes. Elle avait ensuite repoussé ses cheveux d’une main et avait commencé à manger les nouilles.

Les nouilles avaient disparu dans sa bouche avec un bruit de slurp, et leur forme ondulée leur avait permis de transporter beaucoup de soupe dans le processus. Marie poussa un gémissement de satisfaction et ses yeux s’agrandirent lorsqu’elle goûta la saveur soulageante de la sauce soja, le bouillon rempli d’umami et la texture moelleuse des nouilles.

« Mmm ! » Elle expira une bouffée de vapeur et continua à mâcher.

C’était le repas parfait pour se réchauffer du froid. Lorsque les animaux sentent qu’ils manquent de quelque chose, leur cerveau envoie le signal que la nourriture est délicieuse, ce qui les incite à manger davantage. C’est pourquoi la nourriture a un goût extra bon après avoir perdu de la chaleur corporelle. Le premier goût des ramens avait été très fort. Alors que Marie engloutissait les nouilles, il me semblait que cette sorte d’instinct primaire la poussait à manger.

« Dites, n’est-ce pas maintenant mon tour ? Je comprends, tu dois être en colère contre moi pour avoir pris le dauphin. Je m’excuse sincèrement. C’était immature de ma part. » Wridra avait commencé à s’excuser, mais Marie était complètement concentrée sur les ramens. Elle avait donné un coup à la main de Wridra, puis avait pris un peu de soupe avec sa cuillère et avait pris une gorgée.

« Oh, je vois que vous appréciez la nourriture. Voici le beurre de miso pour vous, mademoiselle aux cheveux noirs, » dit le propriétaire.

« Ahh, enfin ! Hé, n’oubliez pas que nous échangerons nos bols plus tard. »

« Nngf (okay) ! »

Les ramens au beurre de miso étaient également délicieux, qu’ils aient été mangés après la visite de la piscine ou non. L’odeur du beurre s’élevant du bol était assez appétissante. Étant donné les tas de maïs, de germes de soja et de porc chashu mou mélangés au beurre, je savais avant de le goûter qu’il aurait un goût incroyable.

Il était quelque peu étrange de voir la beauté aux cheveux noirs engloutir des nouilles sans hésitation. Ses yeux en amande s’étaient ouverts en grand. Nos regards s’étaient croisés par hasard à ce moment-là, et son expression disait sans mot dire : « Le beurre est délicieux ! »

Le beurre avait rendu le bouillon encore plus riche en le faisant fondre au fil du temps, de sorte que l’on ne se lasse pas de son goût. Cela m’avait fait apprécier à quel point le plat était bien conçu.

Les désirs de Marie et de Wridra pour la bonne nourriture s’étaient synchronisés à ce moment-là, et elles avaient échangé leurs bols l’une avec l’autre.

« Mmf ! C’est incroyable ! Je n’ai jamais goûté quelque chose comme ça ! » s’exclama Marie.

« Délicieux ! Je ne pensais pas que les nouilles pouvaient avoir une telle profondeur de saveur. Le goût riche du chashu rehausse vraiment le plat tout entier ! » L’expression de leurs visages était celle d’un pur bonheur, mais le propriétaire semblait encore plus heureux. N’importe qui serait heureux d’être complimenté par des femmes aussi mignonnes, après tout. En fait, le propriétaire était tout sourire, et on aurait dit qu’il était heureux d’avoir décidé de tenir un magasin de ramens.

 

 

« Et voici le tonkotsu. Notre tonkotsu a un léger parfum, et nos invités étrangers l’aiment vraiment. Un seul goût, et vous mesdames allez être accrochées. »

« Oh, mes ramens sont enfin… » Les mains de Marie et Wridra avaient saisi le bol de ramen, et mon visage avait tressailli.

J’ai un mauvais pressentiment à ce sujet. Selon le propriétaire, les étrangers aimaient ces ramens tonkotsu… Je m’étais demandé si elles allaient m’en laisser, et la sonnette d’alarme a retenti dans ma tête.

« Oh, je suis désolée, je n’ai pas pu m’en empêcher…, » dit Marie.

« C’est bon. Pourquoi ne goûterait-on pas chacun un peu ? » Les ramens tonkotsu étaient enfin arrivés. J’allais bientôt découvrir que le propriétaire ne mentait pas et n’exagérait pas.

La soupe blanche était faite en faisant bouillir des os de porc jusqu’à ce que le bouillon devienne laiteux. Son goût était doux, mais il y avait une profondeur dans sa saveur qui se manifestait au fur et à mesure qu’elle descendait dans la gorge. Les filles avaient été surprises par sa saveur douce inattendue et sa texture crémeuse.

« Ohh, je ne peux pas ! Je ne peux pas m’empêcher de sourire ! » s’exclama Marie.

« Hmm ! Je ne me lasse pas de cette saveur, quelle que soit la quantité que je mange… Je ne m’attendais pas à découvrir un tel trésor ici ! » Il semblait que Wridra avait déjà oublié que je ne leur avais offert qu’un « avant-goût ». Il était inhabituel que je ressente l’envie de pincer Wridra, mais je ne pouvais pas l’atteindre avec Marie assise entre nous.

Puis, j’avais compris. Wridra me fixait avec un sourire méchant sur le visage.

Avait-elle prévu ça depuis le début ? Se pourrait-il que j’aie déjà perdu lorsque nous avions choisi nos sièges ?

Je ne pouvais pas refuser la demande de Marie, et je ne pouvais pas atteindre le bol une fois qu’il était passé à Wridra. Avait-elle vraiment employé des tactiques de si haut niveau pour nous faire asseoir ?

Mes soupçons continuaient à s’accumuler, mais j’avais un plan. J’avais souri, puis j’avais demandé avec enthousiasme au propriétaire : « Oh, peut-on avoir des nouilles en plus ? »

« Désolé, nous ne proposons pas ça ici. »

Ah. N’ayant pas d’autre choix, j’avais décidé d’ajouter une commande de shio ramen. Bien sûr, il y avait une lueur dans les yeux de l’Arkdragon qui fixait mon bol comme un tigre qui en avait après sa proie, alors je ne pouvais pas baisser ma garde.

La bataille silencieuse s’était poursuivie pendant un certain temps encore, et elle n’avait pris fin que lorsque Marie avait déclaré qu’elle était rassasiée.

Nous avions lentement roulé sur la route dans le soleil couchant.

Sans surprise, c’était calme dans la voiture. Nous avions mangé des ramens après avoir joué à la piscine, il ne restait donc plus qu’à faire une bonne sieste. C’était la bonne façon de passer son temps libre, et la raison pour laquelle on avait besoin d’une voiture pour aller à la piscine. Du moins, c’était la logique dans laquelle je vivais.

Je pouvais entendre les deux autres qui dormaient à l’arrière, et elles ressemblaient à des sœurs quand je regardais dans le rétroviseur. C’était comme ma propre récompense.

Le prix d’entrée pour la piscine était négligeable, mais c’était une véritable explosion grâce à ces deux-là. Leur joie et leur excitation étaient vraiment contagieuses. Le simple fait de me promener avec eux main dans la main m’avait rempli de bonheur.

Tout ce que nous avions fait, c’était d’aller à une piscine abordable et de manger des ramens, mais ma bouche s’était recourbée en un sourire sur le chemin du retour.

Bonne nuit, vous deux. N’oubliez pas de prendre un bain à votre réveil.

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