Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 6 – Chapitre 1 – Partie 3

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Chapitre 1 : Dîner de gala

Partie 3

Les plats placés devant elles demandaient toute leur attention. La présentation complexe donnait l’impression qu’il avait été préparé par un maître cuisinier, et il était certainement digne de la table du clan de la Rose Noire. Toutes les filles s’étaient approchées et elles avaient chuchoté entre elles.

« Ouah… Est-ce que quelqu’un savait pendant tout ce temps qu’il avait ce passe-temps ? »

« Hmm, de telles décorations ornées… Comment peut-on faire de telles décorations florales avec de la purée de pommes de terre ? »

« A-t-il basé cela sur la conception du manoir ? C’est si complexe que c’est un peu bizarre. »

Bien qu’elles ne se souviennent pas de grand-chose de l’époque où elles étaient sous le contrôle de Zarish, la peur ancrée dans leur corps était toujours présente. Mais en voyant le contraste entre son ancienne apparence démoniaque et son état actuel, elles avaient été surprises de constater qu’il était si perfectionniste. Ses cheveux blonds bien soignés, ses beaux traits et sa bonne posture le rendaient assez séduisant tant qu’il se taisait.

Alors qu’elles bavardaient entre elles, Eve avait appelé Zarish.

« C’est incroyable ! Tu as arrangé les plats d’après mes descriptions comme les plats du restaurant que j’ai vus au Japon. Viens ici, Zarie. Tu mérites des éloges. » Elle avait souri, puis l’avait serré dans ses bras alors qu’il s’agenouillait devant elle. Il semblait quelque peu heureux, car son nez était enfoui entre ses seins. Cependant, les autres femmes autour d’elles avaient eu des sueurs froides à cette vue.

« Cela me rend si heureuse. Tu n’as toujours pas oublié les plats que nous avons faits ensemble quand nous étions encore novices, » déclara Eve.

« Oui, je ne pouvais pas baisser la qualité de notre nourriture même si nous devions économiser chaque pièce pour nous en sortir. Ces jours-là étaient si difficiles, je ne me souviens pas combien de fois j’ai pleuré. » C’était peut-être à cause de l’éclairage, mais l’expression de Zarish avait changé et les autres personnes présentes avaient compris sa douleur. Tout le monde ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce qui s’était passé entre ces deux-là dans le passé.

Elles avaient chacune pris une bouchée de leur nourriture, et leurs yeux s’étaient immédiatement illuminés de joie.

Bien que les plats aient été préparés avec les mêmes ingrédients qu’elles avaient toujours eus, elles avaient été surprises par l’explosion d’umami et la saveur douce.

La viande un peu dure avait été saisie après avoir été préparée, puis cuite lentement dans un four à pierre. Elle était coupée finement pour la rendre plus facile à manger, puis mélangée à une sauce à base d’agrumes pour éliminer les odeurs. Les femmes avaient été très impressionnées par les talents culinaires qui avaient permis aux ingrédients d’atteindre leur plein potentiel.

Certaines étaient emplies d’enthousiasme et de joie, mais d’autres avaient baissé les épaules de déception. Parmi elles se trouvaient Darsha, la guerrière barbare, et Miliasha, une descendante des dieux.

« Je n’arrive pas à y croire… C’est bien mieux que ma cuisine. Je crois que je vais pleurer. »

« Ne dis pas cela ! M-Mon sens du goût est différent, alors tout ce que je peux faire, c’est couper du pain. Tu es bien meilleure que moi dans ce sens, Darsha. »

En voyant Darsha se mordre la lèvre et essayer de retenir ses larmes, Miliasha ne pouvait s’empêcher de serrer les épaules de la guerrière.

Ayant déjà subi des coupures sur les doigts en essayant de cuisiner, elles ne s’attendaient pas à ce qu’on leur montre une telle différence de compétences lors de ce dîner. Les larmes coulaient doucement sur leurs visages alors qu’elles tenaient l’autre dans ses bras.

« Bon sang… J’ai aussi travaillé si dur… »

« Ah, Darsha. Regarde, regarde là-bas ! » Miliasha montra du doigt Darsha qui reniflait et se plaignait.

« Hein ? Qu’est-ce que… Zarish a un regard si satisfait ! Te moques-tu de moi ? A-t-il enduré notre cuisine pendant tout ce temps ? Ça m’énerve un peu de savoir qu’il était inutilement courtois… » La nourriture délicieuse n’était pas un crime… mais, malheureusement, la mauvaise nourriture l’était. Les deux femmes avaient serré les dents contre le goût de la défaite, mais cette expérience les avait aidées à grandir. Peut-être. Probablement. Peut-être.

Pop ! Le bouchon de la bouteille de vin qu’elles avaient reçue en cadeau avait été enlevé avec un son satisfaisant.

Elles l’avaient reçu du garçon aux cheveux noirs en célébration de la réforme de leur équipe et en signe de gratitude pour l’avoir laissé rester au manoir. Pour une raison inconnue, Kazuhiho avait dit : « Je n’ai après tout pas eu l’occasion d’y goûter…, » quand il l’avait donné.

Zarish versa le vin couleur rubis pour Puseri, propriétaire du manoir, puis il le distribua aux autres. Puseri se leva peu après, attirant l’attention de toutes les personnes présentes. Elle redressa ensuite son dos, sa voix calme résonnant dans le hall.

« Écoutez tous, s’il vous plaît. Je voudrais prendre une décision sur quelque chose qui concerne notre avenir. » Toutes les participantes s’étaient regardées les unes et les autres comme si elles avaient anticipé ce moment.

Il y avait une raison pour laquelle elles étaient toutes nerveuses. Maintenant qu’elles n’étaient plus sous l’influence dominante de l’anneau, elles avaient pu retrouver leur volonté, comme si elles se réveillaient d’un cauchemar.

Mais chacune d’elles était là en raison de circonstances différentes.

Celles qui avaient été achetées comme orphelines de guerre ou esclaves, celles qui avaient été trouvées dans la rue et contraintes à la servitude sans savoir ce qui se passait, et celles qui avaient perdu en duel… Elles étaient toutes inquiètes de ce qui allait leur arriver à l’avenir. En voyant leurs expressions, un regard de tristesse avait rempli les yeux crépusculaires de Puseri.

« Nous avons toutes subi de mauvais traitements et nous avons perdu du temps à cause de lui… à cause de Zarish. Mais grâce aux efforts de ce garçon aux cheveux noirs et d’Eve, nous avons été libérées. Vous êtes toutes libérées de tout ce qui vous liait auparavant. » Certaines avaient poussé un soupir de soulagement. Le chef du manoir leur disait indirectement que celles qui avaient été achetées avec de l’argent avaient ainsi été libérées de leurs dettes.

À ce moment, Eve, qui se tenait à proximité, s’était avancée et avait posé les deux mains sur la table. Il semblait que la chemise qui encadrait son corps mince ne pouvait pas contenir ses gros seins, et elle était ouverte jusqu’au deuxième bouton. La cravate suspendue entre les deux monticules reposait là par hasard, plutôt que d’être placée là délibérément. Mais la lumière de la bougie avait jeté une ombre sur son décolleté, et ses collègues avaient bavardé entre elles, notant à quel point c’était sexy. Eve avait alors écarté ses lèvres pleines et séduisantes pour parler.

« Passons les formalités et allons droit au but. » Eve s’était éclairci la gorge, attirant les regards de tout le monde sur elle. La belle palette de couleurs qui avait rencontré les yeux de l’elfe noire lui avait coupé le souffle pendant un instant. Elles étaient vraiment comme une boîte pleine de bijoux. Leur ancien propriétaire, Zarish, était le mal incarné, mais il avait certainement un œil pour les belles femmes.

« La liberté a peut-être un bon côté, mais je suis sûre que cela a aussi inquiété certaines d’entre vous. Pour être honnête, c’est ce que je ressens. Je ne sais pas ce que je vais faire à partir de demain. » Elle avait froncé les sourcils. Certaines des femmes s’étaient inquiétées de ça, alors que d’autres s’étaient montrées plus encourageantes. « Bien sûr, » et « Nous sommes sans emploi, après tout. »

Ce n’était qu’une conversation apparemment insignifiante. Cependant, cela montrait à quel point les choses avaient changé.

Bien qu’il s’agissait d’une autodérision, elles avaient pu s’exprimer et rire ensemble. Après s’être vu refuser le droit de parler librement pendant si longtemps, elles avaient enfin pu ressentir le goût de la liberté, ainsi qu’un sentiment de joie pure qui se répandait en elles. Elles aimaient rire ensemble du fond du cœur, et avant qu’elles ne s’en rendent compte, la tension dans leurs épaules avait disparu.

« Alors, voici mon idée. Pourquoi ne pas continuer à vivre toutes ensemble ? Heureusement, nous sommes un groupe de personnes très compétentes, et l’équipe Diamant est l’une des meilleures du coin. En plus, vous savez… Vous êtes toutes si mignonnes, vous pourriez facilement trouver un mec riche à épouser si vous voulez. » Eve fit un geste avec son pouce qui dépassait entre les doigts de sa main fermée, et celles qui savaient ce que cela signifiait ricanèrent face à la vulgaire elfe sombre ou devenaient roses. Pendant ce temps, celles qui n’avaient pas compris le message se contentaient de pencher leur tête dans la confusion.

Puis, une femme aux cheveux bleus soyeux avait levé la main. Elle était née d’une descendance démoniaque, ce qui était évident vu que le blanc de ses yeux était noir et que son iris était blanc. De plus, elle avait des cornes bouclées qui rappelaient celles d’un diable.

« Donne-nous ton point de vue pragmatique à ce sujet. Nos seules options sont de rester ici ou de rejoindre une autre équipe. Est-ce bien cela ? » demanda-t-elle.

« Hmm… ce serait une autre histoire si vous aviez un endroit où rentrer chez vous. Si vous voulez rentrer chez vous, je vous enverrai dans une calèche, et je vous présenterai aux autres équipes si vous voulez être transféré. » Tout le monde se regarda avec surprise.

Eve avait été la plus grande victime de toutes, ayant failli perdre la vie. Elle avait enduré plus de persécutions que toutes les personnes présentes. Il était étrange de voir qu’elle était celle qui se mettait volontairement au travail pour le bien des autres. Peut-être que quelque chose lui était venu à l’esprit, alors que la femme à cornes, Isuka, s’exprima à nouveau avec hésitation.

« Eve, ne me dis pas… que c’est ta façon de te racheter ? »

« Argh… Toute cette situation est due au fait que je n’ai pas bien géré mes bagues. Je me sens si mal pour ce qui vous est arrivé à cause de moi. Donc… Je suis désolée de vous avoir fait subir tant de souffrances. » Elle s’était pincé les coins intérieurs de ses yeux pour s’empêcher de pleurer alors qu’elle avait parlé d’une voix emplie de douleur.

Il était clair qu’elle voulait expier ses erreurs. Après toutes les souffrances qu’elles avaient endurées, Eve ne se serait pas sentie satisfaite tant qu’elle n’aurait pas fait en sorte que les autres femmes trouvent le bonheur. Cela pesait lourdement sur son esprit. Mais la réaction qu’elle avait reçue était inattendue.

« Quoi ? Quelqu’un en veut-il à Eve ? Qui est-ce ? »

Eve avait regardé en silence les autres filles regarder autour d’elle comme si elles n’avaient aucune idée de ce dont elle parlait. Ce n’est que récemment qu’elle leur avait parlé des anneaux, et elle avait supposé qu’elles la détestaient toutes pour cela.

« En y repensant, je suis un peu énervée… contre lui. »

« Oui. Je ne blâme pas Eve, mais je ne pardonnerai jamais à cet homme. » Avec ça, elles avaient pointé du doigt Zarish, qui se tenait contre le mur. Il les regarda avec une expression d’excuse, mais c’était seulement parce qu’il était sous l’influence de l’anneau. Tout comme pour Eve, la personnalité de celui qui était sous l’influence de l’anneau avait changé pour devenir plus semblable à son maître.

Isuka prit une grande bouchée de viande, puis elle fixa Eve.

« Pourquoi ne pas le “rééduquer” de manière approfondie et complète ? À mon avis, tu devrais lui infliger la peur tout autant que Puseri l’a fait. Oeil pour œil, comme on dit. »

« Quelle impolitesse ! Je ne lui ai jamais donné aucune raison de me craindre. N’est-ce pas, Zarish ? » Puseri se tourna vers Zarish avec un sourire assez élégant pour faire fleurir des roses, et ses genoux se mirent à trembler violemment. Il avait l’air de faire face à un énorme dragon devant lui.

« Bien sûr… Haha… »

« Oui, c’est tout à fait efficace, » tout le monde était d’accord.

Dans le même temps, Eve s’était rendu compte de la générosité de ses collègues. On leur avait enlevé leur volonté avec force et elles avaient passé des années à être traitées comme des esclaves. Il était clair qu’elles étaient traumatisées malgré les sourires sur leurs visages, mais elles s’assuraient toujours d’être prévenantes envers leurs amies. Elles étaient vraiment aussi pures que des diamants de qualité, se disait-elle.

Elle sentit une chaleur se répandre dans son cœur et elle les aimait tellement qu’elle ne voulait pas les laisser partir. Elle réalisa alors que ce qu’elle devait faire n’était pas d’expier ses erreurs.

« Je sais que Zarish est sous contrôle maintenant, mais je ne pense pas que vous ayez à lui pardonner. C’est vrai qu’il nous a rendu la vie misérable, et c’est horrible la façon dont il nous a forcées à faire ce qu’il voulait. C’est pourquoi je ne devrais jamais être pardonné. » Des mots aussi sombres n’étaient pas de mise à table. Même si leurs souvenirs étaient flous, certains de leurs cœurs étaient encore traumatisés. Mais si elles n’avaient pas surmonté leur douleur, elles n’auraient plus jamais pu rire du fond de leur cœur.

Avant de quitter ce manoir, elles devaient se reprendre en main. C’était la première et la plus importante chose que l’équipe Diamant devait accomplir. Elles étaient toutes arrivées à cette entente sans le dire directement, et chacune d’elles avait hoché la tête.

Il y avait un homme parmi eux qui semblait vouloir dire : « Mais je suis contrôlé en ce moment… », mais personne ne lui faisait attention.

« Alors pourquoi ne vivons-nous pas toutes ensemble ici ? Nous pourrions travailler ensemble, manger ensemble et nous aider les unes et les autres. Je pense que ce serait le mieux pour nous toutes. Je sais que c’est égoïste de ma part de le dire, mais je vous aime toutes. »

Les elfes noirs étaient une race largement détestée. On disait d’eux qu’ils étaient des combattants malfaisants et puissants et qu’ils étaient censés se cacher derrière chaque incident horrible qui se produisait. Mais il y avait une autre rumeur commune à leur sujet. On disait que les elfes noirs étaient des créatures solitaires. Cette rumeur semblait être vraie, car les larmes d’Eve continuaient à couler sur son visage malgré ses yeux qu’elle essuyait encore et encore.

Mais les elfes noirs n’étaient pas les seuls à avoir tendance à se sentir seuls. Cassey, qui avait une queue et des oreilles triangulaires, avait des caractéristiques très similaires à celles de la tribu Neko. Vêtue d’une tenue qui révélait ses cuisses saines, la jeune fille se heurta à Eve alors qu’elle enveloppait ses membres dans une étreinte.

« Je vis aussi avec Eve-nyan ! » Son corps était chaud, comme si elle venait de s’allonger au soleil, et Eve avait été surprise par l’expression qui se reflétait dans ses yeux étroits, comme si elle espérait recevoir des coups de tête.

« Whoa ! Oh, Cassey, je n’avais pas encore fini de parler. »

Mais une par une, les autres filles s’étaient levées de leur siège, comme pour lui montrer qu’elles avaient déjà compris ce qu’elle essayait de leur dire. Malgré leurs différences de race, de couleur de peau et d’âge, aucune d’entre elles ne pouvait supporter de laisser seule la bébé pleurnicharde sombre et solitaire.

Des mains tendues essuyaient ses larmes, caressaient ses cheveux et lui donnaient des tapes rassurantes sur les épaules et le dos. Elle les avait suppliés d’arrêter parce que cela ne ferait que la faire pleurer plus fort, mais elles avaient ignoré ses supplications. Chacune d’elles savait tout aussi bien qu’Eve combien il était douloureux d’être seul, et l’elfe noire avait fini par éclater en pleurs.

Ainsi, le dîner des joyaux s’était déroulé jusque tard dans la nuit.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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