Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 6 – Arc Été – Chapitre 6 – Partie 6

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Chapitre 6 : Disperser les graines dans le pays

Partie 6

« Ils étaient censés être un peuple tribal, un peu comme les elfes. Ils ne faisaient qu’un avec la nature, et il se peut donc qu’elle ait une affinité avec les esprits parce qu’elle est liée à eux par le sang. Bien que ce soit simplement une conclusion à laquelle je suis arrivée avec des bribes d’informations, combinées à mon intuition. »

« Oh, tu parles de ce qui s’est passé plus tôt ! Donc, c’est pour ça qu’elle a pu le voir… » Je ne m’attendais également pas à trouver de tels éléments fantastiques ici, au Japon. Mais en y réfléchissant, il y avait beaucoup de choses mystérieuses dans ce pays. Par exemple, pendant la période Jomon, on dit que les Ainus vivaient uniquement de chasse et de cueillette sans s’éloigner de leurs terres. C’était à une époque où l’agriculture n’avait même pas encore été conçue.

Ce type de mode de vie était pratiquement inconnu, même à l’échelle mondiale. La plupart des civilisations, comme les Mongols, migraient sans cesse d’un endroit à l’autre. Cela montre à quel point la relation des Ainus avec la nature était étroite. Ils avaient survécu grâce à la chasse et à la cueillette jusqu’à l’époque moderne, ce qui me donnait l’impression qu’ils avaient toujours chéri l’harmonie avec la nature depuis les temps anciens.

C’est l’un des aspects intéressants du Japon. Alors que tout le monde dans le monde avait déjà abandonné quelque chose, les Japonais avaient un mystérieux désir d’accomplir des choses comme si c’était la norme.

« Cela signifie-t-il qu’elle pourrait aussi être une utilisatrice d’esprit ? »

« Ça, je ne le sais pas. Toi-même peux les voir, mais tu es incapable de les contrôler. Cependant, il est clair qu’elle est plus apte à le faire que n’importe quel roturier. » Je lui avais répondu d’un air absent, sans être sûr d’avoir bien compris. Kaoruko et moi étions peut-être proches, mais je ne pouvais pas lui parler du monde des rêves. On ne sait pas ce qui peut arriver, alors j’avais évité de prendre des risques inutiles. Ainsi, ce sujet sera mis de côté pour le moment.

J’avais remarqué que Marie regardait le calendrier, et j’avais doucement posé ma main sur son pyjama à fleurs. Je l’avais ensuite prise par-derrière, je l’avais soulevée, et j’avais vu ses yeux se remplir de joie.

« Oh, on m’envoie au lit maintenant ? C’est comme si j’étais un enfant puni pour être resté debout trop tard. »

« Ce n’est peut-être pas à moi de le dire, mais on dit que le sommeil élève bien un enfant, Lady Marie. » Elle était aussi légère que jamais. J’avais mentalement noté combien elle était agréable dans mes bras, et elle avait enroulé ses bras derrière mon cou. Elle avait dû apprécier d’être portée jusqu’au lit, car elle avait commencé à balancer ses jambes d’un air joyeux.

Je m’étais retourné et j’avais montré mon dos de manière invitante à Shirley, et ses yeux bleu ciel s’étaient également illuminés de joie. Elle s’était accrochée à mes épaules comme d’habitude, et le fantôme m’avait hanté une fois de plus. Je m’étais retourné pour lui faire face.

« Comment s’est passé ton premier jour au Japon, Shirley ? J’espère que tu t’es amusée. »

Ses yeux s’étaient agrandis et elle avait éclaté de rire. Elle m’avait regardé comme si elle voulait dire : « C’est impossible que je ne me sois pas amusée. » J’étais heureux qu’elle ait ressenti cela. Puisqu’elle était ici, je voulais qu’elle profite au maximum de ce pays étranger.

J’avais probablement ressenti cela parce que j’avais fini par comprendre ses sentiments. En passant mon jour de congé avec elle, elle avait partagé ses émotions avec moi tout en profitant du paysage et de la nourriture ici. J’étais capable de les ressentir directement, en tant qu’hôte dont elle partageait le corps.

Mais j’avais aussi ressenti ses émotions internes les plus profondes au même moment. On aurait dit qu’elle pleurait, comme un enfant perdu et abandonné. Ce n’était qu’une conjecture de ma part, mais j’avais l’impression que tout cela provenait du fait d’avoir été attachée au deuxième étage toute seule pendant si longtemps. Alors, peut-être que cette émotion désespérée en elle était une peur d’être à nouveau seule. Pourtant, je n’avais toujours pas réalisé quelque chose à ce stade. Au-delà de ce lit confortable, dans le monde des rêves, se trouvait la chose qui allait résoudre les problèmes de Shirley.

J’avais allongé Marie sur le lit, et je m’étais également allongé dans la pièce sombre, éclairée uniquement par un éclairage indirect. Elle avait immédiatement posé sa jambe sur la mienne, la chaleur confortable de son corps me rapprochant du sommeil. Puis, elle avait chuchoté près de mon oreille d’un ton légèrement grincheux.

« Oh non, je suis déjà sur le point de bailler. Dis, tu le savais ? » Je m’étais demandé ce qu’elle allait dire et je l’avais dévisagée en remontant sa couette. C’était une couette particulièrement respirante pour l’été, et sa texture lisse était agréable sur la peau. J’avais écouté attentivement en entendant un bruissement derrière moi, que j’avais supposé être Wridra qui se déshabillait.

Les yeux de Marie étaient lourds de sommeil, et après un moment, ses lèvres s’étaient lentement écartées pour parler.

« J’ai entendu dire que les gens et les animaux s’endorment quand ils se sentent satisfaits. Par exemple, quand leur estomac est plein, ou quand ils mangent de la nourriture délicieuse… Oh, je suppose que c’est à peu près la même chose. Et encore une chose… Ton corps chaud me donne tellement envie de dormir que cela me surprend. »

Au moment où elle terminait sa phrase, elle laissa échapper un petit bâillement. Elle leva les yeux vers moi comme pour dire « Tu vois ? » mais il me semblait qu’elle essayait aussi de m’endormir. La chaleur de son corps, les battements réguliers de son cœur, et son souffle sur mon cou étaient si invitants.

Je m’étais retourné pour trouver Shirley qui bâillait aussi, la bouche grande ouverte, et nous avions tous ri. Il semblerait que notre somnolence s’était étendue à elle, même si elle n’avait pas du tout besoin de dormir. Shirley était devenue rouge et s’était lentement retirée de mon corps. Elle avait décidé d’en rester là avant que nous ne la taquinions.

Le lit avait grincé, et le corps doux de quelqu’un s’était pressé contre moi par-derrière. Wridra l’Arkdragon avait également pris goût à notre petit coin de sommeil chaud. Elle avait étendu ses membres et avait frissonné comme lorsqu’elle était un chat. Puis, elle avait laissé échapper un souffle satisfait juste à côté de mon oreille.

« Tu dois savoir que ce garçon peut infliger l’effet d’état de sommeil même à moi. Je me demande parfois s’il n’est pas une sorte de monstre, capable de se glisser à travers mon immunité totale comme ça. » Je n’aurais jamais pensé que l’Arkdragon finirait par me craindre un jour. Bien que, dans son cas, elle était probablement juste endormie à cause de tout ce qu’elle avait mangé et bu aujourd’hui.

Ses cheveux noirs et soyeux avaient chatouillé quand ils s’étaient posés sur moi.

Je me sentais plus proche du sommeil à chaque expiration.

Pendant un certain temps, on n’avait pu entendre que notre respiration dans la pièce autrement silencieuse.

J’étais prêt à m’endormir sous la couette dans la pièce faiblement éclairée, et la sensation de peau contre peau était plutôt réconfortante.

On s’était tellement amusés aujourd’hui. On avait ri et rigolé pour rien en particulier. De tels souvenirs me venaient à l’esprit tandis que je laissais échapper un soupir de satisfaction… et le son silencieux de notre respiration dans notre sommeil remplissait la pièce.

L’esprit de glace qui flottait dans la zone allait sûrement s’endormir bientôt, lui aussi.

 

§

Chirp, chirp…

Une étrange créature était apparue dans ma vision floue.

Mon esprit avait commencé à s’éclaircir à la vue de ses petits yeux mignons et de son bec pointé vers moi.

Le ciel était déjà lumineux, et c’était un monde de verdure qui contrastait avec le Japon. J’avais essayé de me lever, mais cela s’est avéré difficile en étant coincé entre Marie et Wridra. J’avais lentement défait le bouton sur ma poitrine et j’avais essayé d’attraper les miettes pour nourrir la créature, mais elle ne pouvait pas attendre plus longtemps.

Chiiirp ! Il avait enfoncé sa petite tête dans ma poche, puis avait mangé le petit-déjeuner qui s’y trouvait sans se retenir. J’avais légèrement remarqué à quel point il était énergique avant qu’un autre oiseau ne se pose à côté de lui. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y en ait d’autres.

Les oiseaux étaient minuscules, et ils ne pesaient que le poids d’un doigt posé sur moi. Malgré cela, je me sentais incroyablement chatouilleux alors qu’ils mangeaient avec tant d’enthousiasme. Le vacarme avait semblé atteindre les longues oreilles de Marie, qui avait ouvert les yeux et tourné vers moi son visage endormi.

« Hmm, tu es populaire avec les oiseaux comme d’habitude. »

« Bonjour, Marie. Je pense que c’est le pain qui est populaire, pas moi. » L’autre bras qui m’entourait avait tressailli. Le dragon s’était réveillé, et dès qu’elle avait laissé échapper un bâillement fatigué, les oiseaux s’étaient tous dispersés en même temps. La couverture avait glissé de son corps, et j’avais détourné le regard alors que son corps nu et tonique se révélait.

« Hm, ils ont fui dès que j’ai pensé à leur aspect appétissant. Plutôt vifs, ceux-là. »

Attends, elle pensait à les manger ? En y repensant, elle avait mentionné qu’elle avait pris goût au poulet au Japon. J’avais fouillé dans ma poche et dispersé le reste des miettes de pain que j’avais. Les oiseaux observaient depuis un arbre à bonne distance, je m’étais dit qu’ils reviendraient plus tard.

Quelqu’un d’autre s’était aussi réveillé.

Elle avait glissé hors de mon corps dès que je m’étais levé. C’était Shirley, la fantomatique maîtresse du deuxième étage. Elle flotta dans l’air comme si elle était immergée dans l’eau, puis atterrit légèrement sur le sol du bout de ses orteils. Ses cheveux et sa robe flottants donnaient l’impression qu’elle était en apesanteur.

« Bonjour, Shirley. C’est comme ça qu’on se réveille dans le monde des rêves. » Shirley avait cligné ses yeux bleu ciel, puis avait scruté son environnement. Le temps continuait à passer alors que nous étions éveillés au Japon, donc un peu plus d’une demi-journée s’était écoulée dans ce monde. Peut-être l’avait-elle senti à la couleur du ciel, car elle s’était retournée vers moi et avait hoché la tête pour indiquer sa compréhension.

Maintenant, nous devions planter ces graines de citrouille et rapporter notre décision de participer au raid au troisième étage, donc je m’étais levé lentement.

J’avais ramassé les branches sur le sol pendant que nous avancions dans la forêt. Les arbres étaient semblables aux camphriers, dans le sens où ils avaient une étrange tendance à non seulement perdre les feuilles inutiles, mais aussi à se débarrasser de leurs propres branches. Leurs branches étaient également beaucoup plus parfumées que les feuilles, ce qui les rendait très précieuses.

J’avais regardé devant moi alors que nous continuions à marcher. Nous étions à un endroit précis de la forêt, et le soleil descendait sur le champ d’herbe dégagé devant nous. Il n’était pas encore midi, lorsque les plantes libéraient l’eau du sous-sol à travers leurs feuilles. L’odeur envahissante de l’herbe et des arbres tout autour de moi m’avait rappelé que nous étions au deuxième étage du labyrinthe. Personne n’aurait pu deviner qu’un tel endroit existait au milieu du désert.

Marie traversa le champ herbeux derrière moi, prenant une profonde inspiration en se baignant dans la lumière du soleil. Étant donné qu’elle était née et qu’elle avait grandi dans une forêt, ce spectacle avait dû être très réconfortant.

« Tout le monde serait envieux s’ils connaissaient cet endroit. Il y a même une rivière à proximité, donc c’est parfait pour les cultures. »

« C’est vrai, tu as déjà fait des cultures auparavant. Eh bien, c’est un soulagement, » avais-je dit, et Marie avait fait un geste, comme pour dire : « Oh là là, est-ce qu’un frêle citadin comme toi pourra tenir le coup ? » J’étais peut-être né à Aomori, mais je n’avais pas beaucoup d’expérience en agriculture, alors je comptais sur son aide. Je m’étais assis sur un arbre tombé, et Marie avait pris place à côté de moi.

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