Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 6 – Arc Été – Chapitre 5 – Partie 5

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Chapitre 5 : Bienvenue au Japon, Mademoiselle la Maître d’Étage

Partie 5

« Mmf, les desserts japonais sont d’une classe supérieure aux autres, » dit Wridra, en appréciant visiblement la douceur de son shiratama zenzai, une friandise consistant en une soupe à base de haricots azuki avec à l’intérieur des boulettes de farine de riz. La cuillère pendait de sa bouche tandis qu’elle savourait la douceur des haricots azuki, un sourire heureux se répandant sur son visage.

Elle avalait souvent sa nourriture avec vigueur, mais avait tendance à prendre son temps lorsqu’il s’agissait du dessert. Elle ferma les yeux de bonheur, et des sillons se formèrent entre ses sourcils bien dessinés. Ses lèvres s’étaient ouvertes et elle avait expiré de manière séduisante. Il y avait un certain sex-appeal dans les gestes les plus simples lorsqu’il s’agissait de cette femme.

Elle s’attaqua lentement à son précieux dessert, puis ses yeux d’obsidienne se tournèrent vers moi. Le zenzai était poussé vers moi, ce qui signifiait qu’elle voulait faire un échange.

Je me sentais un peu gêné d’utiliser la cuillère qui était juste dans sa bouche… Mais je sentais que Shirley avait envie de l’essayer, alors je n’avais pas le choix. Je l’avais pris timidement, puis j’avais senti qu’on tirait sur ma chemise. Je pensais que j’allais me faire gronder, mais Marie avait timidement placé un doigt sur sa bouche et leva les yeux vers moi.

« Dis, Kazuhiro-san. Crois-tu que je pourrais goûter à ça quand tu auras fini ? »

« Bien sûr, bien sûr. Donne-moi juste une minute. » J’avais pris un peu de zenzai et l’avais immédiatement mis dans ma bouche. La texture moelleuse et la douceur subtile étaient tout à fait satisfaisantes… mais c’est Shirley qui en avait fait l’expérience. Wridra buvait du thé et prenait une bouchée de sucreries, complètement imperturbable, alors il semblait qu’il n’y avait aucune raison pour que je sois gêné. Nous étions des amis proches, après tout.

« Voilà, Marie. Je pense que ça ira aussi bien avec le thé. »

« Oui, merci… tu…, » Marie s’était figée en prenant le bol dans sa main. Je l’avais regardée, confus, puis elle avait fixé la cuillère, son visage devenant progressivement rose.

Le changement était assez perceptible étant donné son teint normalement pâle. Elle avait ensuite jeté plusieurs coups d’œil à mon visage et à mon dos… et je devais admettre que je commençais à m’en sentir conscient, moi aussi. C’est étrange, avais-je pensé, étant donné que nous étions déjà dans une relation et que nous nous étions déjà embrassés plusieurs fois.

« Hah, hah, quel est le problème, Mariabelle ? Ton visage semble être rouge, » avait fait remarquer Wridra.

« Ce n’est rien… ! Il n’y a rien d’inhabituel du tout ! Hey, si tu pouvais arrêter de me fixer et te détourner…, » eh bien, c’est embarrassant. La façon dont ses sourcils étaient levés en signe de frustration, avec son visage rouge vif, c’était presque trop. Elle m’avait pincé sous l’aisselle, et j’avais réussi à détourner le regard. Le cœur de Shirley battait aussi avec force, ce qui ne faisait qu’empirer les choses.

J’étais douloureusement conscient que sa cuillère s’entrechoquait maladroitement… Pourquoi se faisait-on transpirer comme ça en plein été… ?

J’avais senti le pied de Wridra frapper avec force ma cuisse sous la table. Oh, Wridra, pourquoi ton visage est-il si peu émotif en ce moment… ?

Maintenant, il était temps de passer à autre chose et de recommencer à apprécier le charme de la période Taisho. Bien que, pour être honnête, je voulais surtout m’éloigner de cette situation.

L’une des caractéristiques de ce bâtiment était que l’on pouvait y apprécier non seulement le jardin japonais, mais aussi les éléments architecturaux occidentaux. Après avoir vu l’essence de la beauté japonaise, nous avions descendu un peu le couloir jusqu’à une salle occidentale classique. Je m’étais souvenu que ce coin avait des murs extérieurs de style occidental lorsque je l’avais vu de l’extérieur. Les yeux de tout le monde s’étaient écarquillés à la vue du poêle tranquille et des canapés marron à motifs autour de la table.

« Oh, c’est une petite pièce si exiguë, mais elle est si lumineuse et si belle. Peut-être parce qu’il y a tant de fenêtres ? »

« C’est assez serein ici. J’aimerais bien montrer cet endroit à des aristocrates qui aiment le gaspillage de grands espaces pleins de décorations criardes. » Les sols en mosaïque et le plafond en plâtre de chaux blanc, assez rare pour l’époque, avaient un air distinct de la période Taisho. Le groupe avait regardé, médusé, la pièce dont la conception était confortable et souvent appréciée des Japonais. Cependant, il y avait une acuité inhabituelle dans les yeux de Wridra. Elle observait son environnement avec un regard perspicace, comme si elle essayait de tout mémoriser, des vitraux aux motifs des murs.

Se pourrait-il qu’elle complote quelque chose ? Maintenant que j’y pense, Wridra avait mentionné qu’elle aidait au deuxième étage, alors peut-être que c’était lié. Alors que je réfléchissais à cette idée, Marie, qui regardait toujours la pièce, s’était tournée vers moi.

« Hé, ne penses-tu pas que ce serait bien de lire tranquillement des livres ici ? Je n’étais pas vraiment intéressé par les meubles avant, mais je pense que j’ai une nouvelle appréciation pour ça maintenant. »

« Oh, c’est vrai. Je me disais que ce serait bien d’avoir un canapé. Si tu les aimes aussi, nous devrions visiter un magasin de meubles un jour prochain. » Un sourire s’était répandu sur le visage de Marie comme une fleur qui s’épanouissait sous mes yeux. Elle était probablement capable de visualiser notre nouvel espace de vie grâce au fait d’avoir vu l’aménagement ici en personne. Mais il y avait une limite à mon bonus, je devais donc considérer mon budget pour notre voyage à la mer.

Il m’était venu à l’esprit que c’était lundi et que Kaoruko, la femme qui vivait dans le même immeuble que moi ne travaillait pas aujourd’hui. Peut-être que je la contacterai plus tard pour parler du voyage si elle est libre. Préoccupé par cette pensée, j’avais complètement oublié de demander à Wridra à propos de son comportement étrange de tout à l’heure.

Marie et Wridra avaient étiré leurs membres quand nous étions partis.

Bien qu’elles aient l’air complètement différentes, leur comportement et leurs expressions étaient si semblables qu’elles ressemblaient à des sœurs pour moi. Si ce n’était pas le Japon, Shirley se serait aussi probablement bien intégrée à elles. Vu comment une Arkdragon et une elfe pouvaient s’entendre si bien, la présence d’un ancien maître d’étage parmi elles n’aurait pas fait de différence.

Après avoir profité pleinement de notre séjour à Yamamoto-tei, nous avions dit au revoir à la jeune préposée de tout à l’heure et étions sortis. Un ciel bleu et lumineux nous attendait, et c’était d’autant plus satisfaisant maintenant que la saison des pluies était passée. La chaleur s’était un peu calmée et nous avions ressenti un sentiment de rafraîchissement différent de celui que nous avions ressenti en arrivant à Yamamoto-tei.

« Ohh, c’était si beau ! J’aimerais visiter d’autres vieux bâtiments comme celui-ci de temps en temps, » déclara Marie.

« Oui, j’ai ressenti l’essence même de l’élégance dans cette visite incroyablement fructueuse. Mais, quand je pense que le prix d’entrée n’était que de 100 yens. J’ai l’impression que cela pourrait perturber mon sens de la valeur monétaire. » Les biens culturels protégés de la région avaient tendance à être comme ça. Je m’étais dit que leur prix était si bas pour encourager les gens à les visiter autant de fois qu’ils le souhaitaient. Ils avaient fait de grosses réparations récemment, alors peut-être que c’était là qu’ils avaient placé tous leurs revenus.

« Très bien, prenons une photo. Comment évaluez-vous le Yamamoto-tei ? »

« Hee hee, 100 points pour 100 yens ! » Je ne m’attendais pas à ce que Marie fasse une blague comme ça.

Il y avait eu un moment de silence. Wridra s’était serré les cotes en éclatant de rire devant l’absurdité de la situation. Marie était devenue toute rouge, et j’avais immortalisé ce moment sur une photo. Même Shirley n’avait pas pu retenir son rire, et on aurait dit qu’elles conspiraient toutes pour me faire faire un grand sourire.

J’avais été heureux de voir que tout le monde semblait être pleinement satisfait de notre petit voyage à la découverte de l’élégance des jardins japonais.

§

Nous étions entrés dans une ruelle à travers la rue principale, et la chaleur s’était légèrement adoucie à mesure que nous nous éloignions de la lumière du soleil.

Il y avait peu de gens qui se promenaient, peut-être parce que c’était la mi-journée un lundi, et la plupart des gens dans les rues semblaient être des personnes âgées.

La femme qui marchait juste devant moi avait des cheveux noirs ondulants qui descendaient jusqu’aux hanches, le tissu de ses vêtements collant à sa peau pâle à cause de la sueur. Les os de ses épaules étaient visibles, et son pantalon sexy semblait accentuer ses longues jambes fines et son derrière qui rebondissait à chaque pas.

« Il semble que l’ambiance commence à changer. Je sens une odeur qui est distincte de l’Asie. »

« Il y a beaucoup de temples par ici. Je crois avoir entendu dire que leur histoire remonte au début de la période Edo, » avais-je répondu, et Wridra avait souri de manière envoûtante. Elle était vraiment une femme étrangement jeune et attirante. Rien qu’en la regardant marcher, les mains derrière le dos, en fredonnant gaiement, je m’étais dit que j’avais de la chance d’être ici.

Wridra était un Arkdragon : un être capable de contrôler la magie au-delà de la compréhension humaine. Mais lors de nos raids dans l’ancien labyrinthe, elle jouait le rôle de tank pour notre groupe. Pour être plus précis, elle était plutôt la garde du corps de Marie. Je ne pouvais même pas imaginer la destruction qu’elle pouvait faire subir à ses adversaires si elle le voulait vraiment. Pour être honnête, je n’osais même pas imaginer ce que cela donnerait si un être monstrueux de plus de 1 000 niveaux se déchaînait. Cependant, j’avais entendu dire que ce n’était qu’un de ses sept noyaux, donc son niveau avait été grandement réduit pendant qu’elle était avec nous sous cette forme.

Wridra avait raison de dire que l’ambiance autour de nous commençait à changer. C’était la première fois que je me promenais dans la rue de Shibamata Taishakuten dans le quartier de Katsushika, mais je pouvais sentir l’air de raffinement distinct, même en tant que Japonais.

Un enclos de pierre indiquant l’enceinte du temple se trouvait à notre droite, et j’avais vu quelqu’un regarder autour de lui avec une grande curiosité. C’était Mariabelle, ses beaux yeux brillaient d’émerveillement et son sourire était aussi adorable que celui d’un enfant. Elle entoura mon coude de ses bras, me regarda de ses yeux d’améthyste en entrouvrant ses lèvres pour parler.

« J’aime sa présence simple, mais imposante. C’est comme un arbre géant. Ils aiment mettre des ornements clinquants en or et en argent dans les Églises de l’autre monde, mais je pense que celui-ci est bien plus élégant. »

« Je suis d’accord. Je ne visite pas beaucoup les Églises, mais elles semblent être très prospères, » avais-je répondu.

« C’est parce qu’ils exploitent les gens pour obtenir beaucoup d’argent. Je préfère de loin l’alternative plus tranquille. » Je n’avais pas pu me résoudre à lui dire qu’ils gagnaient aussi beaucoup d’argent dans ce monde. Plus important encore, elle insista pour que je sois d’accord, et je n’avais pas pu m’empêcher d’être conscient de ses petits monticules qui poussaient contre moi.

« Cessez de flirter et ouvrez la voie. Je ne peux pas me concentrer avec cette délicieuse odeur qui vient d’on ne sait où. »

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