Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 6 – Arc Été – Chapitre 5 – Partie 1

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Chapitre 5 : Bienvenue au Japon, Mademoiselle la Maître d’Étage

Partie 1

Je m’étais étiré en continuant à marcher. C’était un étirement plutôt langoureux, car mon corps se semblait vraiment lourd.

« Hm… Je pense que je vais après tout prendre un jour de congé. Mais j’ai l’impression que les gens n’aimeront pas que je prenne un congé maladie le lundi. Ils vont probablement penser que j’ai fait la grasse matinée après avoir trop fait la fête le week-end. »

Je m’inquiétais toujours de ce genre de choses, car j’étais tellement habitué à travailler dans une entreprise. C’est pourquoi j’évitais d’appeler juste après mes jours de congé et je n’utilisais presque jamais mes congés payés. Cela me permettait d’éviter les regards désobligeants de mes supérieurs, mais je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter de ces petites choses en tant que membre actif de la société.

J’avais l’impression d’avoir changé récemment. Mes collègues m’avaient dit que j’étais plus gai et plus facile à aborder ces derniers temps. J’avais toujours travaillé par nécessité et dans le seul but de gagner ma vie, et je n’étais pas vraiment du genre à faire la causette. Mais à travers mes interactions avec Marie, Wridra, et les Ichijos, il semblait que je changeais petit à petit. Cependant, ce n’était pas une mauvaise chose.

Je n’avais pas beaucoup de fièvre, et j’avais encore les documents que j’avais préparés pendant que Marie prenait son bain l’autre soir. Je pouvais m’en sortir avec suffisamment d’efforts, alors j’avais décidé de me préparer et de me rendre au travail. Si je ne me sentais toujours pas bien plus tard, je pourrais prendre une demi-journée de congé. Arrivé à cette conclusion, j’avais commencé à me laver le visage.

C’est peut-être parce que je m’étais lavé à l’eau tiède, mais je ne m’étais pas senti trop rafraîchi.

C’est étrange, car je n’avais pas l’air si malade. J’avais regardé mon visage dans le miroir, et cet habituel visage endormi m’avait regardé en retour. Juste derrière moi se tenait Shirley, qui me regardait avec une expression hébétée. Elle était semi-transparente comme d’habitude, mais avait une expression fiévreuse sur le visage. Nos regards s’étaient croisés dans le reflet, mais ses yeux avaient du mal à se concentrer.

En y réfléchissant, j’étais un adulte de vingt-cinq ans ici au Japon. De son point de vue, je devais avoir l’air d’avoir soudainement vieilli de dix ans. Je parlais de manière calme et mature dans l’autre monde aussi, et c’était la première fois qu’elle me voyait… comme…

« Hmmm !? »

Attends un peu.

Attends une minute. Je dois d’abord me calmer.

La brosse à dents et le lavabo étaient devant moi, ce qui signifie que j’étais dans mon appartement au Japon. Cette partie était sûre. Mais il semblait également vrai que la femme fantôme était dans ma maison avec moi.

« Hein ? Qu… ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Voyant ma confusion, la femme inclina sa tête dans le miroir. Elle tenait mes épaules avec ses doigts, sa bouche cachée derrière moi alors qu’elle me fixait. Mais ce n’est pas possible… C’était impossible. J’avais senti ma vision se brouiller.

Oui, c’était bien un fantôme. Et elle était là, dans ma chambre.

Je m’étais demandé ce que penseraient les gens qui ne croient pas aux fantômes. J’avais l’impression que le Père Noël était arrivé et avait dit « Bonjour ».

Calme-toi. Respire, Kazuhiho. Essaie de comprendre pourquoi Shirley est ici.

J’avais tenu ma tête dans mes mains, puis je m’étais soudainement souvenu de quelque chose. Alors que je m’endormais dans le monde des rêves, j’avais perdu connaissance avec ma tête sur ses genoux.

« M’as-tu suivie ici quand je me suis endormi ? »

Shirley hocha la tête avec hésitation. Je m’étais lentement retourné pour découvrir ses yeux bleu ciel qui m’attendaient, et elle cligna des yeux comme une sorte de petit animal. Peut-être avait-elle l’impression d’avoir fait quelque chose de mal, car l’extrémité de ses sourcils s’était affaissée de plus en plus pour former une expression triste.

« Oh, hum, c’est ma faute pour ne pas t’avoir prévenue. C’était juste tellement réconfortant d’être près de toi, c’est tout. »

Je ne disais pas ça juste pour qu’elle se sente mieux. Ma capacité à voyager entre le Japon et le monde des rêves était censée être un secret, mais j’avais complètement baissé ma garde devant Shirley. Nous avions passé du temps ensemble en tant qu’amis, alors je ne m’attendais pas à ce qu’elle aille parler de ma capacité à tout le monde, mais j’étais encore bien trop négligent.

Shirley poussa un soupir de soulagement, et je pris une décision. Je prendrais un jour de congé après tout.

Mon corps s’était senti si lourd tout à l’heure parce que j’étais hanté par Shirley, pas parce que j’avais pris froid. J’avais souhaité avoir tort, mais c’était probablement le cas. Si je me présentais au travail dans cet état, cela ne ferait que semer le chaos. Dans ce cas, je n’avais pas le choix. J’avais décidé d’utiliser une partie du congé que j’avais accumulé au fil du temps. Je devais d’abord expliquer les choses à Marie et à Wridra, mais… à en juger par la façon dont Wridra se comportait plus tôt, elle devait déjà être au courant.

J’avais essuyé mon visage avec une serviette et je m’étais dirigé vers le salon.

« Oui, je suis vraiment désolé. Je ne me sens pas bien aujourd’hui… Oui, oui… » Je m’étais incliné profondément, puis j’avais raccroché le téléphone. Heureusement, je n’avais pas d’affaires urgentes à régler, et le directeur en chef avait approuvé mon congé sans problème. J’avais l’air assez déprimé au téléphone, donc il m’avait probablement cru. Il avait dit que c’était bon tant que je rendais les documents demain, ce qui était un soulagement.

Je m’étais retourné, et Marie débordait d’excitation, tandis que Wridra était toujours allongée dans le lit. Ensuite, j’avais regardé dans la pièce, mais Shirley flottait toujours sur mon dos.

Marie avait semblé réaliser ce qui se passait, et elle avait timidement ouvert la bouche pour parler.

« Alors, est-ce que tu peux prendre un jour de congé ? »

« Ce n’est pas génial, mais je n’ai pas vraiment le choix pour aujourd’hui. Je ne peux pas provoquer un phénomène paranormal sur le lieu de travail. Eh bien, nous avons un jour de congé. Alors, tout le monde, fêtons ça avec un repas. »

Sur ce, je leur avais fait signe de passer à table. J’avais encore des restes de tempura de légumes d’hier soir, alors j’avais ajouté un bol d’arôme de style tempura et j’avais placé les ingrédients dans des assiettes. J’avais ensuite ajouté quelques onsen-tamago, ou œufs à la coque dont les blancs étaient à moitié cuits, ainsi que des algues séchées et de la soupe miso.

Marie poussa un cri de joie, se leva, puis elle s’approcha à pas légers et me serra contre elle. Son corps était chaud contre moi, et ses yeux violets regardaient Shirley dans mon dos.

« Bienvenue dans notre chambre, Shirley. Aujourd’hui sera une belle journée grâce à toi. »

Shirley leva les yeux au plafond, l’air perplexe, puis sourit doucement. Elle ne comprenait peut-être pas ce que les mots voulaient dire, mais elle semblait apprécier l’air excité de Marie. J’étais aussi content que Marie semble être heureuse de mon jour de congé.

J’avais sorti quelques chaises, et tout le monde s’était assis. Wridra m’avait regardé fixement en s’asseyant elle aussi.

« Tu dois savoir que tu es considéré comme hanté dans cet état actuel. Cela ne te fera pas beaucoup de mal, mais ta vitalité sera épuisée plus rapidement que d’habitude, alors assure-toi de te nourrir souvent. »

« Hein, je ne savais pas ça. Mais je n’ai jamais été hanté avant, alors je ne comprends pas vraiment. » Cependant, il y avait certaines choses dont j’avais pris conscience par expérience. Je me fatiguais plus facilement comme Wridra l’avait dit, mon corps était plus lourd, et aussi…

On s’était dit bonjour avant le repas, puis j’avais mangé mon tempura de légumes parfumé à la sauce sucrée. Puis, j’avais remarqué que le goût était étonnamment fade.

« Hein, il n’y a pas beaucoup de saveur. Est-ce que je me suis trompé ? »

« Vraiment ? Je pense que c’est parfait. C’est très savoureux, » répondit Marie. Elle continua à mâcher, les joues pleines de nourriture, apparemment satisfaite de son repas. Le mélange de mirin, de sauce soja et de sucre rehaussait le goût de la panure, et les autres mangeaient leur repas avec appétit.

« Mmf, le riz blanc est incroyable ! » dit Wridra en mangeant sa nourriture.

Hein, elles semblaient bien avec ça. Peut-être que quelque chose n’allait pas avec mes papilles gustatives ? J’avais pris une autre bouchée, puis j’avais réalisé quelque chose. Le rythme régulier ressemblait aux battements de cœur d’un petit oiseau, et un sentiment d’allégresse s’était répandu dans ma poitrine.

« Hm ? Ne me dis pas… »

« En effet, tu partages également ton sens du goût. Si Shirley goûte quelque chose, ton sens du goût sera d’autant plus émoussé. Mais manger la nourrira, et ton corps se sentira moins fatigué. » Wridra me désignait avec ses baguettes, faisant fi des bonnes manières à table.

C’est logique. Ce n’était pas étonnant que je ne puisse pas goûter grand-chose. Au lieu de cela, je pouvais sentir Shirley penser, « C’est délicieux. » J’avais jeté un coup d’œil en arrière, et elle avait sa bouche cachée derrière mon épaule, ses yeux me regardant. Elle avait l’air de s’excuser, ce qui m’avait fait me demander si elle n’appréhendait pas de me déranger.

« Non, non, maintenant que tu es ici au Japon, je veux que tu en profites à ma place. Très bien, continuons à manger, d’accord ? » Son expression s’était éclaircie. Bien qu’elle ne puisse pas parler ma langue, elle était très expressive avec ses émotions, il était donc facile de savoir ce qu’elle pensait.

Je pouvais sentir un sentiment d’appréciation et de joie jaillir en moi chaque fois que je prenais une nouvelle bouchée, et je prenais soin de bien mâcher et de savourer chaque grain de riz. Elle semblait aimer la texture collante et la douceur de mon repas.

Lorsque j’avais pris une bouchée d’un morceau de tempura jaune, ses joues avaient rougi d’extase et l’extrémité de ses sourcils s’était affaissée en forme de V inversé. La texture à la fois croustillante et moelleuse, la douceur subtile propre aux légumes et l’arôme traditionnel japonais semblaient lui plaire.

« Oh, on appelle ça des citrouilles. C’est l’un des légumes cultivés au Japon, et Marie et moi avons parlé d’en cultiver ensemble. »

« Oui, c’est vrai. Ces citrouilles ne sont-elles pas douces et savoureuses ? Nous espérions pouvoir en planter dans ta forêt, Shirley. Pourrais-tu nous laisser faire une ferme au deuxième étage ? »

Si ça marchait, elle pourrait manger toutes les citrouilles et tous autres légumes qu’elle voulait. Peut-être Shirley s’imaginait-elle une récolte abondante dans sa tête, car une expression rêveuse était clairement visible sur son visage. Elle avait ensuite serré ses mains en poings et hoché la tête avec enthousiasme. Étrangement, la façon dont elle s’excitait comme une enfant et dont ses joues devenaient roses lorsqu’il s’agit de bonne nourriture semblait être une caractéristique universelle chez les filles.

Maintenant que nous avions obtenu l’approbation officielle du maître de la forêt, le visage de Marie s’était illuminé de joie. Je l’avais regardée lever les deux mains en signe de joie et laisser échapper un « Super ! » dans un geste adorable. Elle balança ses pieds d’un air joyeux, puis tendit ses paumes vers moi. J’avais levé mes mains pour rencontrer les siennes, et nos mains s’étaient frappées ensemble dans un double high-five.

Notre repas terminé, il était temps pour nous d’expérimenter et de satisfaire notre curiosité.

Marie tourna autour de moi dans ses pantoufles, me regardant attentivement. Cela semblait plutôt stupide de sa part alors qu’elle m’observait sous différents angles, mais elle ne faisait pas que s’amuser.

« Wôw, je ne peux pas du tout voir Shirley ! »

« Hein, donc elle ne peut pas être vue quand elle fusionne complètement avec mon corps, » avais-je dit.

« On dirait bien. Ça doit être comme ça qu’elle est arrivée au Japon depuis le monde des rêves. Merci, Shirley. Tu peux sortir maintenant. » Shirley était sortie de mon corps et elle était réapparue dans le salon, et Marie l’avait regardée avec curiosité. Bien qu’elle ne pouvait pas vraiment la toucher, étant un fantôme et tout ça.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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