Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 6 – Arc Été – Chapitre 4 – Partie 3

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Chapitre 4 : Shopping pendant un voyage dans le ciel

Partie 3

Je pouvais l’entendre négocier avec l’esprit avec le même ton enjoué que tout à l’heure. La langue des elfes ressemblait à une belle chanson, je ne pouvais donc pas m’empêcher d’écouter. La négociation avec l’esprit de lumière s’était terminée rapidement, et c’était comme si nous étions immédiatement à l’ombre d’un arbre feuillu.

« Je l’ai fait ! Hee hee, maintenant nous pouvons profiter pleinement du ciel du désert. » Marie avait enlevé ses lunettes et avait laissé échapper un gros bâillement. Elle s’était ensuite tournée vers moi à moitié, me souriant dans l’attente de mes compliments, avec la chatte noire qui dépassait de sa robe. Ses yeux étaient emplis de curiosité, et elle s’était tournée sur le côté pour apprécier le spectacle.

« Oh, wôw ! Regarde, regarde, le désert est si beau vu d’en haut. Je l’ai tellement détesté quand nous marchions… Je suppose que je suis prompte à changer d’avis quand ça m’arrange. »

« Mais je n’ai jamais voyagé dans un tel confort auparavant. À ce rythme, nous n’aurons peut-être même pas besoin du jus de fruits que nous avons préparé. » Marie avait fait une grimace, comme pour dire qu’elle allait boire ça, et j’avais gloussé. Je l’avais sorti du sac et y avais enfoncé une brindille en forme de paille. L’esprit-méduse était venu flotter jusqu’à nous et avait refroidi la boisson pour nous, me faisant réaliser d’un seul coup que je n’avais pratiquement pas de travail à faire.

J’avais lentement regardé mon environnement alors que nous continuions à voler avec ce son unique de roorooroo... en arrière-plan.

La rivière sinueuse en forme de serpent était appelée la rivière sèche, car elle était généralement sèche comme son nom l’indiquait. La région claire et sablonneuse devant nous était connue sous le nom de désert de Gabalia, et elle était pleine de vie malgré son apparence apparemment stérile. Alors que j’expliquais ces choses à Marie, le soleil continuait à se coucher de plus en plus loin.

Un ancien dragon des montagnes frétillait au loin à l’horizon. Il attendait, la gueule grande ouverte, l’essaim de chauves-souris qui retournait à sa grotte.

« Ils seront mangés s’ils le confondent accidentellement avec leur grotte. »

« Mon Dieu, comme c’est effrayant. Vont-ils être entièrement avalés s’ils prennent un mauvais virage ? J’espère vraiment que nous ne sommes pas perdus. »

« Ne t’inquiète pas, nous ne le sommes pas. Nous avons suivi la route tout ce temps. Tant que nous continuons à voler de cette façon, nous devrions arriver à l’oasis. Nous pouvons y arriver plus vite si nous accélérons, mais… qu’en penses-tu ? »

« Pas besoin de se presser. Profitons de la vue sur le désert et prenons notre temps. » Marie s’était appuyée sur moi, et j’étais d’accord avec son sentiment. Son ventre était chaud contre moi, et son rythme cardiaque était beaucoup plus calme qu’avant. Il semblait qu’elle était enfin capable de se détendre et de profiter de notre voyage dans le ciel.

Marie m’avait regardé, ses longs cheveux ondulant doucement.

« Alors, veux-tu accepter cette mission spéciale ? »

« Hm… Je ne peux pas encore en être sûr, mais je suis curieux de savoir quelles sortes de monstres se trouvent au troisième étage. En mettant de côté la mission, j’ai honnêtement envie d’aller m’amuser. »

Marie répondit en riant. « Je suis d’accord avec ça. Ce n’est pas que je veuille seulement m’amuser, mais la guilde des sorciers me gronderait si je restais assise à ne rien faire. Mais, si tu insistes, je pourrais jouer un peu avec toi. » Marie avait fait un geste des doigts pour dire « un peu », mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle m’invitait à sortir et à jouer tout le temps. Je lui avais lancé un regard qui disait : « N’as-tu pas dit que tu voulais aller au labyrinthe pour perdre du poids ? » et elle n’avait pas pu retenir son rire plus longtemps.

« Non, ce n’est pas ça. En fait, j’ai reçu un salaire pour mon travail, tu sais. J’ai peut-être l’impression de m’amuser, mais ça fait partie de mon travail. En d’autres termes, tu es le seul chômeur dans ce monde. Alors, prends ça ! Es-tu jaloux ? » Le coup de gueule de Marie était efficace, malgré son joli visage. Elle était déjà positionnée avec sa tête sur mon épaule. Il n’aurait pas été surprenant que nos lèvres se touchent par hasard. Mais son sourire était si joyeux et innocent que cela semblait un peu injuste.

« Je ne voudrais pas travailler, même dans mes rêves. Je veux dire, nous avons tous les deux des emplois stables, alors ne penses-tu pas que nous allons bien ensemble ? Nous avons aussi eu la chance d’avoir des revenus sans vraiment le planifier. »

« Oui, nous avons reçu beaucoup de trésor, donc je suis reconnaissante que nous puissions vivre confortablement. C’est pourquoi je ne pense pas que nous ayons besoin de faire des efforts pour accepter cette mission si nous ne le voulons pas. Alors, que penses-tu de ça ? Nous nous joindrons volontiers à l’équipe du raid, mais nous ne ferons pas la mission spéciale, » déclara Marie, puis elle avait affiché un sourire. Quant à moi, je ne m’étais pas moqué de son idée ni n’en avais ri. Après avoir recueilli des informations pendant un certain temps, je m’étais rendu compte que cette mission était plus complexe qu’il n’y paraît. Il devait y avoir une sorte de vérité cachée et d’agenda derrière le conflit avec les bandits pour les pierres magiques que nous étions amenés à remonter à la surface.

« Es-tu en train de dire que nous devrions profiter de ce que nous pouvons sans être trop pris par la mission ? Ça ne me dérange pas, bien sûr. Mais peut-être que mon opinion n’a pas beaucoup de poids, étant sans emploi et tout ça, » avais-je dit en plaisantant pour approuver sa suggestion.

L’avidité n’avait rien donné de bon. Il était beaucoup moins stressant et amusant d’y aller avec l’esprit que tout irait bien même si nous échouions. Et si la mission était réussie, c’était encore mieux. Nous avions donc décidé de rendre la carte de mission de rang S sans l’utiliser.

Notre direction avait été décidée. Tant qu’Aja et Hakam le permettraient, nous rejoindrions le raid au troisième étage de l’ancien labyrinthe. Je l’avais annoncé à Marie, et elle avait souri avec satisfaction.

« J’ai l’impression que chaque jour sera agréable et facile si je suis avec toi. Peut-être qu’un jour, Doula commencera à m’appeler Dormeuse, elle aussi. »

« Être très occupé au travail au Japon me suffit. Je ne voudrais pas être fatigué même dans mes rêves. Oh, puisque nous ne pouvons pas aller à la mer ici pendant un certain temps, pourquoi ne pas faire un voyage à la mer au Japon ? » Marie et la chatte noire s’étaient immédiatement retournées. Il y avait clairement de l’attente dans ces yeux violets, mais il y avait aussi un étrange mélange de modestie.

« Je veux… y aller, mais est-ce que les finances vont suivre ? »

« Eh bien, une certaine elfe n’a pas demandé une nouvelle clim quand j’ai eu ma prime, donc on est bon sur ce point. Voyons voir… Je dirais que la mer, une rivière ou la montagne sont des endroits agréables à visiter en été. » J’avais demandé à Marie laquelle elle préférait, et elle m’avait enlacé avec ses bras autour de mon cou. Puis, elle m’avait parlé avec une certaine hésitation.

« J’ai envie de te laisser me gâter en ce moment. Es-tu d’accord ? » C’était absolument correct. En fait, j’aurais préféré que ce soit comme ça. Marie avait levé les yeux vers moi, puis elle avait réfléchi à quelque chose. Puis, elle avait peut-être cédé à la tentation, car ses lèvres s’étaient courbées en un sourire.

« As-tu décidé ? »

« Oui, j’adorerais partir en voyage. Je pense que la mer serait agréable après tout. Qu’en penses-tu, Wridra ? »

« Miaou, miaou ! »

En y réfléchissant, Kaoruko et moi avions décidé de la destination de nos voyages jusqu’à présent. Marie et moi ne savions pas grand-chose sur les voyages, alors en discuter avec Kaoruko à notre retour n’était peut-être pas une mauvaise idée. Et je ne l’avais pas encore dit aux filles, mais Obon approchait à grands pas. C’était une période merveilleuse au cours de laquelle j’aurais six jours de congé consécutifs, y compris le samedi et le dimanche. Nous étions retournés à Aomori récemment, alors pourquoi ne pas les emmener là où elles voulaient aller cette fois-ci ?

« Alors, c’est en grande partie décidé. Nous allons faire une descente au troisième étage de l’ancien labyrinthe pour nous amuser, puis nous préparerons notre voyage pendant la journée. D’accord ? »

« Yeeeah ! »

« Meooow ! »

Et ainsi, notre voyage à travers le ciel dans le monde des rêves s’était poursuivi avec une vive excitation.

Le trajet jusqu’à l’oasis était généralement une épreuve à pied, pleine de sueur et de misère, mais il fallait moins d’une heure pour s’y rendre en volant. Nous aurions même pu arriver en deux fois moins de temps si nous avions accéléré le rythme. Avec les boissons fraîches et les ronflements joyeux, le trajet avait été incroyablement agréable pour moi. Bien que, si vous me demandez, il aurait dû être aussi confortable, quelle que soit la situation quand vous vous souvenez que c’était censé être un monde de rêve.

J’avais regardé le sol en dessous et j’avais vu un bâtiment devant moi. C’était les restes de la forteresse construite pour le site d’excavation de la Pierre Magique. De grandes montagnes nous attendaient devant nous, et nous arriverions bientôt à l’oasis où se trouvait l’ancien labyrinthe. « C’était rapide ! » s’exclama Marie.

§

« Ah, c’est un peu effrayant…, » la voix de Marie résonnait dans l’ancien labyrinthe. Le chemin était brillamment éclairé grâce à l’esprit de lumière, mais il n’y avait personne en vue. En fait, il n’y avait même pas de monstres autour, l’étage ayant été dégagé. Même les pas de la chatte noire sonnaient fort alors qu’elle marchait.

« Quand on y pense, l’horreur est aussi un grand thème de l’été. Vous vous souvenez de ce qu’on a vu tout à l’heure ? »

« Hm… Parles-tu de ce film d’horreur ? Wridra avait aussi l’air de l’apprécier, mais je n’arrive pas à comprendre son intérêt. Pourquoi quelqu’un voudrait-il avoir peur ? Et même aller jusqu’à payer de l’argent pour ça. »

La chatte avait miaulé comme pour protester, ou peut-être pour convaincre Marie qu’ils étaient en fait très agréables. J’aurais pu commencer à raconter des histoires effrayantes, mais elle se serait probablement mise en colère, alors j’avais décidé de ne pas le faire.

Nos chaussures claquaient contre le sol alors que nous traversions le chemin du deuxième étage. J’avais pensé à la façon dont nous aurions pu aller directement à notre destination si le corps principal de Wridra avait été là. Mais avec le manque d’ennemis à combattre et la carte de l’outil magique à notre disposition, nous nous étions frayé un chemin sans difficulté.

« Nous sommes probablement presque arrivés. Il doit être plus de six heures du soir, alors nous devrions dormir dès que nous arrivons, » avais-je dit.

« Bon, aujourd’hui c’est lundi, n’est-ce pas ? J’étais dans l’esprit des vacances, c’est dommage. »

« L’excitation qui précède les vacances fait partie du plaisir. Je dois travailler pour subvenir à mes besoins là-bas, donc nous ne pouvons pas faire grand-chose à ce sujet. »

Alors que nous poursuivions notre conversation, l’escalier menant au sous-sol devenait de plus en plus lumineux. La lumière naturelle était comme celle du soleil, et elle avait une chaleur qui ne convenait pas à l’ancien labyrinthe. La lumière orange du soir qui entrait par les judas autour de l’escalier en spirale était créée par la femme représentant la vie, connue sous le nom de Shirley. Assez rapidement, nous étions arrivés dans une salle aussi grande que plusieurs dômes de Tokyo, avec une forêt épaisse et vibrante et une rivière qui coule.

« C’est une vue merveilleuse, peu importe combien de fois je la vois. Difficile de croire que cet endroit se trouve dans les profondeurs du labyrinthe. »

« Hmm, je suppose que notre destination de voyage est décidée, » dit Marie. Je m’étais demandé ce qu’elle voulait dire et je m’étais tourné vers elle avec un regard interrogateur, et elle avait répondu comme si la réponse était évidente.

« Je veux dire, il y a déjà une forêt et une rivière ici. Avec ces deux-là déjà cochés, cela signifie que la mer est notre seule option restante pour notre voyage de vacances. »

« Ah, je suppose que tu as raison. Alors, ça pourrait être amusant de camper et de faire un barbecue pendant que nous sommes ici. La nourriture cuisinée dans la nature est d’autant plus délicieuse, vous savez. » Les deux autres semblaient intéressées par la cuisine en plein air, alors j’avais décidé de leur en parler en descendant l’escalier en colimaçon. J’avais expliqué la joie de prendre un repas en plein air, en grillant de la viande et des légumes, une bière à la main, et elles avaient dégluti de manière audible.

« Guh… ! Je déteste l’admettre, mais je vais finir par devenir une elfe en surpoids à ce rythme. »

« Quoi ? Je ne pense pas que tu doives jeter l’éponge si tôt. Je suis sûr que nous ferons beaucoup d’exercice au troisième étage, et nous irons aussi à la mer. » C’était important de bien manger et de faire de l’exercice. Peut-être que nous étions un peu trop laxistes pour des gens qui étaient sur le point de mettre un pied dans un territoire inconnu. Mais, si vous voulez mon avis, il n’y a rien de mal à ce qu’une équipe de raid se soucie uniquement de s’amuser tout le temps.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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