Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 5 – Épisode 9 – Partie 16

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Épisode 9 : Au pays des rêves et de la magie

Partie 16

J’avais ouvert la portière de la voiture en prenant soin de faire le moins de bruit possible. Le calme que j’avais ressenti dans l’air était peut-être dû au fait que j’étais habitué à y vivre. Le vent qui me caressait la joue était un peu chaud, et je sentais que la longue saison des pluies allait bientôt se terminer. Puis, l’été arriverait officiellement à Tokyo.

Quand j’étais revenu sur le parking, les lumières qui brillaient à travers les fenêtres de l’appartement s’étaient pour la plupart éteintes. J’avais ouvert le siège côté passager pour trouver Marie qui y dormait paisiblement, et ma bouche avait formé un petit sourire. Elle avait l’air si à l’aise dans son sommeil que j’avais eu envie de la regarder pendant un moment. Tout en faisant attention à ne pas la réveiller, j’avais placé ma main sur son dos et sous ses cuisses, sentant sa chaleur en soulevant son corps.

« Et on monte… Tu es toujours aussi légère qu’une plume. » Je m’étais assuré qu’elle ne se frapperait pas la tête et je l’avais maintenue contre ma poitrine. Puis Marie avait remué et s’était blottie contre mon cou. J’avais senti son parfum doux et féminin, et la douce sensation de pression sur moi m’avait un peu troublé.

Attends, cette réaction…

« Qui est cette petite Elfe qui fait semblant de dormir ? »

Marie avait ricané dès que je l’avais dit, puis elle avait ouvert ses yeux endormis juste devant moi. Il semblerait qu’elle était encore à mi-chemin du pays des rêves. Elle avait fait un grand bâillement, puis elle avait refermé ses yeux. Elle s’était frottée à moi comme pour me dire. Ramène-moi dans la chambre, et j’étais heureux de lui rendre service.

Soutenant son corps encore plus léger qu’il n’y paraissait, j’avais apprécié sa chaleur contre moi alors que je fermais la porte avec mes fesses. L’appartement était juste devant moi, alors j’avais décidé de prendre l’ascenseur pour monter à notre étage. Les deux autres dames m’avaient suivi à l’intérieur.

« Nn, nous avons certainement eu notre dose d’amusement aujourd’hui. J’entends encore de la musique dans ma tête, » déclara Wridra.

« Je l’entends aussi. La musique est une chose, mais je ressens toujours cette sensation de flottement quand je marche, » avait ajouté Eve. Nous étions au pays des rêves et de la magie jusqu’à tout récemment, alors j’avais compris ce qu’elles ressentaient. Je pouvais voir des cheveux blancs qui ressemblaient à des plumes de duvet dans le coin de ma vision, avec la beauté des cheveux noirs de Wridra et Eve qui réfléchissaient sur la journée.

Le petit espace à l’intérieur de l’ascenseur avait maintenu la forte humidité caractéristique de la saison des pluies. J’avais poussé un soupir, puis j’avais décidé de jeter de l’huile sur le feu dans leur discussion passionnée.

« Pour votre information, nous n’avons connu qu’environ vingt pour cent de ce parc à thème, » déclarai-je.

« Pas possible ! »

Ils avaient agrandi le parc d’attractions pendant de nombreuses années. Il n’était pas impossible, mais peu probable que nous arrivions à tout faire en une seule journée. Ce sujet avait suffi à stimuler davantage la conversation, et Marie avait froncé les sourcils en réaction à leur bavardage bruyant. Mais comme elle faisait semblant de dormir, elle allait devoir laisser couler.

Nous étions retournés dans ma chambre, et j’avais lentement fait descendre Marie sur le lit. Son visage avait l’air plutôt détendu, alors peut-être avait-elle trouvé confortable d’être portée jusqu’ici.

Je lui avais enlevé ses chaussettes et j’avais placé une couverture sur elle, et son expression s’était encore plus détendue. Pour une raison inconnue, voir son sourire m’avait rempli d’un sentiment de bonheur. Je m’étais dit que son expression me rappelait un peu un chat, puis j’avais remarqué l’elfe noire qui regardait avec curiosité dans la pièce.

« Huh, c’est bien que ça s’illumine tout de suite comme ça. Est-ce normal au Japon ? » demanda Eve.

« Oh, tu veux dire les lumières. Oui, c’est comme ça dans n’importe quelle maison, mais il n’y a pas de magie ou d’esprits… Attends ! En fait, Wridra et Marie sont une exception. » Alors que je disais ça, Wridra avait fait apparaître un signe depuis la chaise à côté de la table où elle était assise, comme pour dire. « Bien sûr. »

« Hmm. Je ne comprends pas vraiment, mais est-ce que cela signifie que je suis la plus forte ici, puisque je suis du genre à améliorer mon physique ? » Elle avait affiché un sourire de défi, peut-être parce qu’elle avait l’impression que Wridra la surclassait dans des circonstances normales. Mais ce n’était même pas une provocation quand elle avait affaire au dragon.

« Idiote, les esprits sont la source de ta force. N’as-tu pas encore réalisé que leurs voix ne t’atteignent pas ? » fit remarquer Wridra.

« Hein !? A- Ah, tu as raison ! Je ne peux pas dire ce que les esprits disent ! » déclara Eve.

Wridra roula les yeux, puis pointa du doigt la jeune elfe qui dormait sur le lit, les bras tendus.

« Si tu deviens aussi compétente en japonais que Marie là-bas, tu seras capable de gérer les esprits de cette terre. Fais mieux toi-même, si jamais tu en as envie, » déclara Wridra.

J’avais entendu la conversation entre les dames, mais j’avais commencé à préparer le bain sans faire remarquer qu’il aurait pu falloir au moins trois ans à Eve pour apprendre le japonais. Mon corps était lourd à cause de toutes ces promenades que nous avions faites au parc à thème. Je n’avais pas vraiment remarqué quand nous étions là-bas, mais la fatigue s’était installée dès que j’étais rentré chez moi. Étant donné que mon hobby était de dormir malgré le fait que j’étais une adulte active, je ne pouvais pas nier que je manquais un peu de vitalité. J’avais commencé à remplir la baignoire d’eau chaude et j’étais retourné dans ma chambre.

« Franchement, j’ai l’impression d’être en meilleure santé depuis que vous êtes toutes venues ici, » avais-je dit à voix haute.

« Tu serais plus convaincant si tu disais de telles choses avec une expression plus alerte, » avait tout de suite fait remarquer Wridra.

Je ne pouvais rien faire pour mon visage, puisque j’étais né avec, mais j’avais vraiment sommeil, alors son commentaire était juste.

J’avais regardé sur le côté pour trouver Marie encore endormie, et j’avais senti la vue séduisante qui m’attirait. Ahh, ce serait tellement confortable si je plongeais sous ces couvertures maintenant…

« Mais d’abord, nous devons manger quelque chose. Et ce serait une bonne idée de prendre un bain avant de retourner là-bas… En fait, je suppose que c’est la première fois d’Eve, donc elle ne saurait pas comment utiliser la salle de bain. Wridra, veux-tu bien lui apprendre ? » Wridra avait souri en réponse et elle fit un signe « OK » avec sa main. Alors, j’avais décidé de préparer le repas en attendant. Je m’étais demandé s’il fallait ou non réveiller Marie, mais nous devions nous relayer pour le bain, et je devais quand même faire la cuisine. Elle aurait probablement fini par se réveiller toute seule de toute façon, alors j’avais décidé de ne pas le faire.

À ce moment précis, Eve avait jeté un coup d’œil depuis le bord de ma vision. Ses cheveux blonds et ondulés se balançaient alors qu’elle regardait avec ses yeux bleus pleins de curiosité féline.

« Hé ! C’est quoi cette histoire de “bain” dont vous parlez ? Est-ce que c’est savoureux ? » demanda-t-elle.

« Non, non, ce n’est pas quelque chose que l’on mange. C’est un endroit où l’on se lave le corps. Tu auras de la nourriture savoureuse après avoir pris ton bain. » Je lui avais demandé de m’excuser et j’avais touché ses cheveux dorés, puis j’avais attrapé l’objet de dissimulation sur ses longues oreilles. Cela avait fait un bruit pétillant, et les particules magiques de Wridra avaient été réduites à leur forme originale.

« Merci. Nn, c’est tellement libérateur d’avoir mes oreilles à nouveau à l’air libre. Oh, puis-je enlever mes chaussettes ? Et puis, ce serait génial si je pouvais me promener pieds nus sans me faire crier dessus, » demanda Eve.

« Vas-y. Maintenant que j’y pense, tu as toujours eu des chaussures de l’autre côté, hein ? Je ne sais pas si je pourrais me détendre en portant des chaussures à l’intérieur, » déclarai-je.

D’ailleurs, Marie portait depuis longtemps ses chaussons à oreilles de lapin. Il semblerait que les elfes n’aimaient pas porter des vêtements lourds et préféraient un état plus naturel. Comme les elfes noirs étaient étroitement liés aux elfes, peut-être qu’Eve aimait être pieds nus ou porter des pantoufles.

« N’hésite pas à faire comme chez toi. Tu devrais également te familiariser avec la culture des bains. C’est rafraîchissant et ça fait vraiment fondre la fatigue, alors prend ton temps, » déclarai-je.

« Franchement, ta maison est pleine de trucs sympas, n’est-ce pas ? Allons-y, Wridra, » déclara Eve.

« La baignoire n’est pas encore pleine, mais… Hm, peut-être que je vais t’apprendre à te laver en attendant. » Puis les deux filles s’étaient dirigées vers le vestiaire. Peut-être qu’Eve était excitée par la vue inhabituelle de la salle de bain et du miroir dans le vestiaire, mais sa réaction était un peu forte.

« Hein ? Quoi, quoi ? Pourquoi l’eau sort-elle de là comme ça ? Pourquoi ? Comment ? Je croyais qu’on allait chercher de l’eau avec un seau ! » déclara Eve.

« L’eau chaude circule dans ce mince tuyau. Ah, tu as passé ton temps dans ce pays du désert, donc tu ne dois pas être familier avec la culture des bains d’eau, » répondit Wridra.

« Est-ce comme un bain de vapeur ? Eh bien, le manoir appartient au Seigneur Zarish, donc je n’ai pas vraiment pu l’utiliser. J’ai juste frotté mon corps avec un chiffon humide. » Il semblerait que les quelques élus, comme les aristocrates, aimaient utiliser les saunas. Le ton d’Eve était léger, mais il y avait un soupçon de tristesse dans ce qu’elle avait décrit, alors je n’avais pas pu m’empêcher de faire attention. J’avais donc décidé de retarder un peu la préparation de la cuisine et j’avais frappé à la porte. Mais je ne savais pas qu’Eve avait déjà commencé à se déshabiller, et j’étais un peu troublé de voir sa peau bronzée exposée au niveau de ses épaules.

« Hé, là… Au Japon, il y a une culture qui consiste à boire de la bière quand on sort du bain, et… attend ! Peut-être que c’est un truc universel ? En tout cas. En veux-tu quand tu auras fini ton bain ? » demandai-je.

« Oui, je le veux ! Cela semble être une culture merveilleuse, donc tu devras être sûr de l’honorer, Kazuhiho ! » Elle m’avait tendu la main et m’avait tapé sur l’épaule avec jovialité plusieurs fois. Son corps était peut-être caché par la porte, mais elle aurait vraiment dû faire plus attention à faire rebondir ses seins comme ça. Wridra avait peut-être contaminé Eve en lui faisant ne pas faire attention à ce genre de choses, et la voix de l’Arkdragon résonna dans la salle de bain.

« Hah, hah, la bière de ce pays est dans une classe à part. Peut-être est-ce parce que leur eau est pure, mais elle ne peut être comparée à rien de ce que tu as déjà consommé. Attention à ne pas t’effondrer sous le choc. » Eve avait ri à haute voix face à l’avertissement de Wridra, puis elle m’avait fait signe de partir et avait disparu dans le vestiaire. J’étais resté là où j’étais et j’avais poussé un soupir.

J’avais fermé la porte pour les deux dames qui n’avaient aucun sens de l’autopréservation, puis j’étais retourné dans la cuisine.

C’était le premier jour d’Eve au Japon, mais elle m’avait donné un peu l’impression d’être une petite sœur. Elle me rendait anxieux, je la regardais en riant sans comprendre mon inquiétude. J’étais enfant unique, mais c’était peut-être ce que les frères du monde entier ressentaient pour leurs jeunes frères et sœurs.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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