Chapitre 11 : Sur la Route
Partie 4
Un troupeau d’une vingtaine d’animaux se déplaçait lentement ensemble le long de la rivière.
C’était des quadrupèdes appelés nuus, et c’était des herbivores adaptés à l’environnement désertique qu’ils habitaient. Avec leurs jambes fines et leur carrure en forme de gourde, ils avaient une anatomie plutôt étrange, mais ils possédaient un odorat plusieurs milliers de fois supérieurs à celui de l’homme. Cela leur permettait de détecter immédiatement les prédateurs, mais c’était des créatures étranges qui étaient extrêmement lentes quand il s’agissait de courir. On disait que même lorsqu’ils étaient mangés vivants, ils criaient « Nuu », comme s’ils avaient abandonné.
Les nuus avaient continué à se déplacer sur le chemin du fleuve avec leur rythme lent habituel.
Tch, tch, tch.
Un enfant bronzé portant un chapeau rond les avait poussés vers l’avant par-derrière. L’homme aux cheveux blancs qui se trouvait à une certaine distance derrière lui était peut-être son grand-père.
Une fois que les bergers se seraient assurés que leurs nuus avaient reçu suffisamment de nourriture et qu’ils avaient été correctement engraissés pour la saison des pluies à venir, ils auront beaucoup à faire en rentrant au village.
Ils se déplaçaient entre les zones herbeuses intercalées, de sorte qu’il leur fallait au moins six mois avant d’arriver au royaume. Mais les nuus étaient une source importante de protéines, et ils pouvaient faire de gros bénéfices. Cela rendait les attaques de bandits d’autant plus probables et, bien qu’ils soient sous la gouvernance du royaume, les bergers risquaient toujours de perdre la vie au travail.
Les herbivores avaient tendance à voyager en groupe. Cela facilitait la naissance et l’éducation des enfants tout en réduisant le risque d’attaque d’animaux. Beaucoup considéraient que c’était un mode de vie pour les faibles, mais on aurait pu en dire autant des éleveurs de nuus eux-mêmes. Selon les calculs plutôt cruels d’Arilai, il suffisait que 80 % des bergers reviennent en vie pour que l’effort en vaille la peine.
Mais maintenant qu’ils étaient si près de la capitale royale, il était peu probable qu’ils se fassent attaquer. Sentant qu’ils seraient en sécurité pour une année supplémentaire, le garçon et le grand-père avaient secoué leurs bâtons d’un pas léger.
À ce moment, le garçon avait remarqué qu’un des nuus s’était éloigné du troupeau et ne bougeait pas. Les créatures timides préféraient rester avec le groupe, il était donc très inhabituel que l’un d’entre eux soit seul au sommet d’une colline aussi voyante. C’était peut-être un nuu particulièrement curieux.
« Que fais-tu ? »
La créature semblait avoir entendu la question du garçon et agitait sa petite queue d’un côté à l’autre, le dos toujours tourné vers lui. La queue n’était pas plus longue que la paume d’une main, donc chaque balancement était plutôt petit.
Le garçon s’était mis à souffler et s’était lentement dirigé vers la colline. Le chemin au bord de la rivière était bordé d’arbres ressemblant à des palmiers qui drainent l’eau du sol. Le garçon avait regardé les motifs bruns brûlés, semblables à des écailles, et avait frappé les fesses du nuu avec son bâton dès qu’il l’avait rattrapé. Mais ses yeux s’étaient élargis de surprise quand la créature n’avait même pas bronché.
La main sur la tête du nuu, le garçon regarda dans la même direction. Puis, il avait remarqué l’étrange spectacle au loin sur le chemin près de la rivière. Un homme se tenait là, agitant une épée avec des étincelles et le bruit du métal qui tourbillonnait autour de lui. Le garçon s’agita devant ce spectacle choquant.
« Whoa ! Mais qu’est-ce que c’est que ça !? »
« Nuu. »
Le jeune éleveur de nuus ne savait pas que c’était le duel entre le candidat héros et le Fantôme.
§§§
Comme il y avait une différence de 60 niveaux, j’aurais pu facilement me faire découper un morceau juste en étant effleuré par la pointe de l’épée de mon adversaire. La seule chose dont j’avais à me soucier était de savoir si une telle blessure était fatale ou non. La lame s’était enfoncée d’un centimètre seulement à l’endroit où se trouvait mon cœur, mais je m’étais immédiatement téléporté, ce qui avait provoqué une coupure en ligne horizontale. Le sang avait jailli, suivi d’une douleur aiguë. Puis, ses yeux bleus qui me suivaient étaient apparus dans mon champ de vision. Le temps s’était écoulé au ralenti, et il semblait que j’avais activé l’accélération par instinct.
Ce qui clignait au bord de ma vision était le nom de la compétence que je venais d’acquérir. Je n’avais aucune idée de ce qu’était cette compétence, et je devais le découvrir par moi-même et partir d’une ardoise vierge… mais en même temps, j’étais ravi. C’était l’occasion d’utiliser une toute nouvelle compétence contre un adversaire que me rendait furieux. C’était merveilleux de ne pas avoir à me retenir.
De toute façon, qu’est-ce que cette surcharge ? Je n’avais pas compris en quoi c’était différent de Sur la Route. Les noms étaient similaires, mais leur signification était très différente.
Vwoom ! L’épée de Zarish était passée au-dessus de ma tête, envoyant une onde de choc en dépassant la vitesse du son. Son épée était rapide. La façon dont elle avait changé de trajectoire après un swing complet sans perdre son élan était tout simplement étonnante. Si je l’avais bloquée avec ma propre épée, elle aurait laissé ma main inutilisable pendant un certain temps.
Je ne bougeais que le haut de mon corps et j’évitais continuellement les attaques venant vers moi. J’avais été surpris de constater que les créneaux fixés dans Reprise étaient toujours en vigueur. Je croyais que Reprise avait été fusionné avec Sur la Route…
« Cela doit signifier que cela a évolué avec cette fusion, » murmurai-je.
« Quoi ? Arrête de marmonner en esquivant mes attaques, sale gosse ! » Zarish avait fait grincer ses dents devant moi avec une rage meurtrière et sans retenue. Son corps semblait plus grand à cause de son intensité, et le tourbillon de sa lame avait provoqué un sentiment de désespoir. Et pourtant, je n’avais pas peur de la mort qui se profilait devant moi. J’avais confiance que mes mouvements étaient encore performants alors que je m’étais téléporté sans panique.
Clang, clang, clash !
« Whoa, » avais-je dit en guise de surprise. J’avais fait un tour complet, puis j’avais fait marche arrière après avoir fait un autre demi-cercle. L’extrême fatigue de mon cerveau à force d’essayer de traiter mes mouvements était maintenant partie.
« Ah, cela a dû optimiser le traitement parallèle d’une manière ou d’une autre. Incroyable… Je n’ai jamais entendu parler d’une telle chose, » déclarai-je.
Du sang s’écoulait de ma poitrine, me disant qu’il ne me restait plus beaucoup de temps. C’était une mauvaise habitude pour moi de parler d’une telle manière malgré la gravité de la situation. Mais dans la réalité, ce n’était pas seulement pendant l’exercice comptable, car lorsque la société avait décidé de ma prime, j’avais eu une expression sérieuse sur le visage.
C’était ma théorie.
Jusqu’à tout récemment, j’utilisais mes deux compétences, Sur la Route et Reprise, pour exécuter automatiquement mes attaques. Mais comme j’en abusais en dehors de leur but initial, cela me mettait à rude épreuve, tant sur le plan mental que physique, et cela m’avait fait comprendre à quel point c’était difficile de les contrôler.
Il semblait que cette surcharge nouvellement acquise avait fusionné mes compétences pour optimiser ce processus, me permettant d’accomplir ce que je voulais faire. Peut-être que cela signifiait que j’aurais pu faire ce que je ne pouvais pas faire auparavant : Charger l’Astroblade à pleine puissance et tirer à bout portant. La puissance de feu de l’Astroblade aurait pu être considérablement augmentée en absorbant de l’énergie. Peut-être qu’une attaque similaire à une collision de météorites aurait pu vaincre Zarish… peut-être.
Mais je devais faire face à de nombreux problèmes. Tout d’abord, compte tenu de la vitalité qui me restait, il ne me restait qu’un seul tir à pleine puissance.
Ensuite, si je chargeais davantage l’Astroblade, le temps de démarrage était plus long avant que je puisse tirer, ce qui laissait une grande ouverture. Le candidat héros pouvait facilement échapper à une attaque aussi tardive. Et toute attaque plus lente que la vitesse du son aurait été contrée automatiquement. Sans compter qu’il avait cette barrière gênante pour le protéger.
Comment allais-je m’assurer que je pourrais atteindre ma cible ? J’aurais probablement déjà abandonné dans des circonstances normales. Mais après avoir passé une nuit entière à tourmenter Zarish, j’en étais venu à comprendre comment il pensait, agissait et désirait. Je pourrais donc peut-être en profiter pour le pousser dans la bonne direction et lui faire faire ce que je voulais. Et donc, j’avais décidé d’utiliser mes mots comme une arme plutôt que mon épée.
« Tu es vraiment un lâche, n’est-ce pas, Zarish ? Je ne peux pas m’empêcher de craindre que tu te pisses encore dessus. » J’entendais le bruit de ses dents qui grinçaient d’ici. On pouvait voir une fureur débridée sur le visage du grand futur héros. Ce n’était pas très vaillant de sa part.
« Hah, tu essaies de me provoquer, morveux !? Je… »
« Tu as donc fait défection pour le pays voisin de Gedovar, hein ? Tu sembles vouloir garder le secret, mais tu n’aurais pas dû me laisser le découvrir. Je veux dire, tu ne peux pas me tuer, peu importe combien de fois tu essaies. Et si je le dis à Sire Hakam et au grand Aja ? » demandai-je.
Au moment où les mots avaient quitté ma bouche, la rage avait éclaté de tout le corps de Zarish. Il n’avait jamais dû se trouver dans une telle situation. Il avait le visage d’un enfant qui avait toujours pleurniché pour obtenir tout ce qu’il voulait.
« Veux-tu ton propre pays ? C’est hilarant. Je suppose que tu espères en obtenir un en compensation de la destruction d’Arilai, mais… tu devrais probablement reconsidérer la question. Peux-tu vraiment supporter d’investir dans des choses comme la gestion des recettes fiscales, le développement commercial, la défense militaire, l’installation d’installations, la prévention des maladies, la gestion sanitaire et le développement de la magie ? » demandai-je.
J’avais continué sans lui donner la possibilité de répondre et j’avais vu son visage s’assombrir. Dès qu’il avait ouvert la bouche pour répliquer, j’avais continué.
« Oh, tu vas laisser quelqu’un d’autre s’en occuper ? En es-tu sûr ? Si tu laisses les autres s’occuper du vrai travail, pourquoi auraient-ils besoin de toi ? Personne ne te considérera comme un roi si tu donnes toute ton autorité aux autres. Penses-tu vraiment que tu es prêt pour cela ? »
« Aaaaaargh ! Ferme-la ! »
Bien, il était venu en me fonçant dessus. Il semblait très facile à manipuler, et il y avait plusieurs choses que j’avais comprises à la fois pendant cette bataille et pendant la nuit d’horreur.
« Je le répète : tu es un lâche, Zarish. Toutes tes techniques sont conçues pour te protéger. Elles servent à faire obéir les autres à tes ordres. Et ces compétences ne peuvent être activées qu’à bout portant, donc tu dois courir vers ta cible comme ceci. » Je m’étais téléporté de l’autre côté juste avant qu’il n’atteigne ma position. Les arbres environnants s’étaient clairsemés, et bientôt il n’y aurait plus que des dunes autour de nous.
J’entendais des cris de « Je vais te tuer ! » et « Tu es le lâche ! » de loin, et je n’avais pu m’empêcher de plaindre son maigre vocabulaire. Il allait devoir se montrer un peu plus créatif, à moins que son but ne soit de me faire bâiller.
merci pour le chapitre