Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 4 – Chapitre 8 – Partie 3

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Chapitre 8 : Le roi éternel

Partie 3

Son beau corps avait été brûlé et réduit en cendres, mais elle s’accrochait à la vie en serrant son corps, comme si elle refusait de périr. Elle tenait des animaux, des plantes et d’autres formes de vie contre sa poitrine, puis elle poussa un cri sans paroles une fois de plus.

Je pouvais sentir ses émotions intenses de vouloir s’agripper à son propre cœur, et la question de la fin qui était venue brusquement : « Pourquoi ? »

Le monde avait été englouti par les flammes en un instant, et tous les êtres vivants avaient péri.

Je ne pouvais pas garder les yeux ouverts et j’étais lentement tombé à genoux.

Quand j’étais revenu à moi, je me tenais sur le pavé de pierre.

Plusieurs des corps qui semblaient être ceux de Faucheuse étaient alignés devant moi. Un contraste saisissant par rapport à ce que j’avais vu quelques instants auparavant, j’étais de retour dans le donjon froid et sombre.

C’est donc ainsi qu’elle récupère des âmes et fabrique de nouveaux soldats.

Cela avait dû signifier que cela allait bientôt se terminer. Je perdrais conscience et je me réveillerais bientôt au Japon. Je voulais en savoir plus sur l’histoire de Shirley, mais je ne pouvais pas faire grand-chose maintenant.

Je m’étais tourné vers elle pour au moins la remercier de m’avoir guidé jusqu’ici.

« Merci de partager cela, Shirley. Cela a dû être douloureux pour vous. » Mais elle s’était à nouveau penchée, puis m’avait tiré par la main.

« Oh, vous n’allez pas me mettre là-dedans ? »

Elle avait peut-être changé d’avis, car elle m’avait emmené dans une chambre à l’arrière. La porte était déjà ouverte, et j’étais entré après Shirley qui me guidait avec ses doigts longs et fins. À l’intérieur, j’avais vu une salle circulaire. Il faisait complètement noir, à part la zone centrale avec un plafond très haut, et mon souffle même semblait disparaître dans l’immensité.

« Une grande place. Est-ce une sorte d’arène ? » Elle secoua la tête.

Après tout, il semblerait qu’elle ait compris mes paroles. Ou peut-être qu’elle lisait plutôt mes pensées. C’est dire à quel point je m’en remettais à elle dans mon état actuel. Il n’aurait pas été déraisonnable de dire que, pour le moment, je lui appartenais.

Shirley m’avait ensuite montré le trône. Il était grand et fait de pierre, et il se trouvait directement au milieu de la salle.

Shirley s’était assise dessus sans un bruit, puis m’avait fixé du regard.

« Hein ? Tu veux que je m’assoie à côté de toi ? Hmm, alors si ça ne te dérange pas… » Je m’étais alors assis sur la petite chaise à côté de la sienne. Elle semblait l’accepter et se tourna vers l’avant.

Apparemment, elle allait me montrer davantage de son histoire. Elle avait levé les deux mains pour soulever son voile, puis une autre scène était apparue autour de nous.

C’était une forêt semblable à celle qu’elle m’avait montrée auparavant, et j’avais été surpris de voir un autre cerf boire à nouveau dans un ruisseau. La vue était assez limitée, mais je me doutais que c’était là qu’elle avait séjourné et chanté il y a longtemps.

« C’est là que vous réfléchissez au passé ? C’est un endroit magnifique et apaisant. Il me donne envie de le visiter en rêve. » Je l’avais peut-être imaginé, mais elle avait semblé sourire à mon commentaire.

Puis, j’avais cru l’entendre chanter, comme dans la vision de tout à l’heure.

C’était étrange de penser que je pouvais trouver du réconfort dans la chanson, même lorsque je me réduisais à une âme. Malgré tout, je m’étais demandé pourquoi elle avait gardé les intrus hors d’ici pendant tout ce temps.

« N’allez-vous pas me vaincre, Shirley ? Je suis un intrus. » Elle n’avait pas répondu, mais avait regardé à la place au loin.

Je m’étais demandé ce qui lui passait par la tête alors qu’elle était assise ici, et combien de millénaires elle était restée.

Sans dire un mot, elle avait continué à me montrer le décor de son passé.

 

+++++

Dans la salle où Shirley et le garçon avaient disparu.

Des changements se produisaient dans ce lieu vide. L’air se déformait tel un morceau de tissu transparent flottant, puis tout cela avait été rejeté.

Soudain, plus de vingt personnages armés étaient apparus de nulle part. Devant elles se tenait Wridra l’Arkdragon, et tout le monde regardait autour d’eux avec émerveillement. Zera, le représentant du corps des chevaliers, s’avança, comme s’il avait été ensorcelé par un renard.

« Nous avons vraiment réussi à entrer ici sans que Shirley nous remarque. Que diable se passe-t-il ? Hé, Doula, était-ce une sorte de magie ? »

« Je n’ai jamais entendu parler d’une telle chose. Cacher notre présence à une telle échelle, et si complètement… »

Ils s’étaient tous regardés, puis avaient fixé Wridra, debout dans sa robe armure. Elle venait d’utiliser une magie très avancée, mais son attitude indifférente leur avait dit qu’ils n’avaient toujours pas vu ce dont elle était vraiment capable.

Auparavant, Kazuhiro avait demandé à Wridra s’il lui était possible d’étendre la portée de son pouvoir de dissimulation. Ainsi, ils avaient pu échapper à l’attention du Roi Immortel, et seule l’âme de Kazuhiro avait été prise, comme ils l’avaient prévu.

« Plus important encore, Kazuhiho va-t-il bien ? Son âme a été enlevée, mais il ne reviendra pas comme une autre Faucheuse, n’est-ce pas ? »

« Cela n’arrivera pas. Je ne le permettrais pas. » Ils s’étaient tournés vers la voix confiante pour trouver la jeune elfe qui pressait un bâton contre le sol. Une tour commença à s’élever du sol : Gardien Surveillant, une compétence originale qui n’appartenait qu’à elle.

Mais, malgré son ton, la sueur sur son visage montrait clairement que sa tâche n’était pas facile.

Le Gardien Surveillant était normalement une compétence qui étendait sa portée de détection au fil du temps. Cependant, afin de retrouver Kazuhiro après qu’il ait été emmené au loin, Mariabelle s’employait activement à étendre manuellement sa portée.

… Oh non, ils sont allés loin sous terre. Je dois me concentrer sur Kazuhiro comme cible et affiner ma magie et ma concentration, sinon je ne pourrai pas le trouver.

Avec cette pensée, elle s’était forcée à se concentrer encore plus. Leur lien était si fragile qu’il pouvait se rompre à tout moment. Elle savait qu’elle faisait seulement semblant d’être confiante. Mais elle savait qu’elle devait faire en sorte que ça marche, quoi qu’il arrive. Mariabelle avait saisi son bâton jusqu’à ce que ses ongles deviennent blancs et avait canalisé la magie jusqu’à ses limites. Voyant le désespoir sur le visage de Mariabelle, Wridra lui avait murmuré quelques conseils.

« Si tu n’en as pas assez, prends aux autres. C’est la nature de la sorcellerie. Voilà, ressens la présence de Kitase. Hah, hah, n’aies pas l’air si tendue. Tu l’as toujours fait avant. » Mariabelle avait cligné des yeux.

Wridra expliquait qu’une vaste réserve de magie n’était pas nécessaire. Suivant les conseils de son professeur, elle avait relâché ses épaules comme elle le faisait habituellement. Puis, au lieu de la magie, elle avait cherché sa présence.

Son parfum, sa douce aura, sa voix aimable…

Qu’a-t-il dit lorsqu’ils ont conçu ce plan ? C’était sûrement quelque chose du genre…

« Je suis sûr que tout ira bien même si tu me perds. Je me réveillerai de toute façon, et tu devrais avoir une bonne idée de l’endroit où je suis allé. » Elle ne pouvait pas s’empêcher de rire en entendant une telle chose de la part d’un visage si endormi. Mariabelle avait ri, puis elle tourna son sourire vers le sol comme si un nuage avait été soulevé.

« Je n’arrive pas à croire que l’on compte sur un plan aussi vague. Je ne sais pas pour toi, mais je fais en sorte que ça marche quoiqu’il arrive. »

« Compris ? » Elle murmura, et elle pouvait s’imaginer son visage troublé.

À ce moment, elle avait senti son odeur de façon inattendue. Il avait toujours été là, et c’était comme s’il était toujours à côté d’elle.

« … Tu l’as trouvé. Ne le perds pas. » Les yeux de Mariabelle s’élargirent aux paroles de l’Arkdragon.

Elle avait été surprise par la facilité avec laquelle elle avait pu le faire, et ses épaules étaient encore libres de la certitude qu’elle ne le perdrait pas de vue maintenant.

Et ainsi, le pouvoir caché du Gardien Surveillant était maintenant réveillé.

 

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Zarish Engel.

Celui qu’ils appelaient le futur héros se tenait dans l’obscurité, observant de loin le maître d’étage qui s’attardait. Son expression était celle d’une pure exaspération avec un soupçon de dédain.

Il avait attiré la belle femme à côté de lui par les cheveux. Il toucha sa peau ambrée et lui donna un baiser passionné, puis caressa l’orfèvrerie sur son doigt effilé.

« Il s’est trouvé un oiseau de compagnie, n’est-ce pas ? Quand je pense que c’est le Roi Immortel… Non, la reine. Mais c’est difficile à dire avec cette momie. » L’homme riait joyeusement et regardait les deux individus dans leurs fantasmes.

Le bruit du sable qui crisse sous les pas s’était approché, et une elfe à la peau sombre était apparue. Ses yeux s’élargirent vers son maître Zarish et la vue du roi éternel au loin.

« C’est le maître d’étage ? Maître Zarish, qu’est-ce que… » Les femmes autour de lui riaient avec dérision de l’elfe, Eve. Eve comprit pourquoi son maître Zarish ne lui avait rien dit sur cet endroit ou sur ce qu’il allait faire, et son visage se contorsionna en un froncement de sourcils.

« Hmph, je suis fatigué d’être un simple soldat. Je veux mon propre pays. Je vais acquérir tous les joyaux de ce pays avant de partir, et… Hm ? » Zarish avait levé les yeux. Il n’y avait que des ténèbres, mais il chuchotait joyeusement, comme si quelqu’un se tenait devant lui.

« Tu as enfin trouvé cet endroit, Mariabelle. Ah, tu es vraiment une bonne jument. » Le trésor qu’il venait de mentionner était juste là. Il sourit alors qu’elle s’avançait dans le hall où se trouvait le maître d’étage pour tenter de se rapprocher de ce garçon.

Zarish avait toujours aimé voir les femmes s’éveiller à leur véritable potentiel. Il aimait aussi voir le regard des hommes lorsqu’il écrasait leurs espoirs et les remplissait de désespoir.

« Heheh... Faites-le. Réveillez cet imbécile à moitié endormi connu sous le nom de Roi Immortel. » Au moment où il l’avait dit à personne en particulier, un cri inintelligible avait résonné au loin dans la salle.

Kyaaaaaaaaaa !!

Des veines noires sortirent du corps de Shirley comme si elle avait été infectée par du poison, et le garçon avait levé les yeux avec un air de pur choc. Seul Zarish souriait joyeusement, en regardant le garçon qui était sur le point de voir son âme se briser en morceaux.

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