Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 4 – Chapitre 6 – Partie 2

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Chapitre 6 : Le rendez-vous dans un jardin japonais pour une elfe et un dragon

Partie 2

La pluie tombait doucement sur le jardin, et comme dans la plupart des installations de Tokyo, le prix d’entrée était plutôt raisonnable. Le coût abordable permettait aux visiteurs de revenir facilement à tout moment de l’année pour profiter des changements apportés par les quatre saisons.

Des perles d’eau s’accrochaient au parapluie en plastique de Mariabelle qui fixait les mots au comptoir d’accueil, puis les pointait du doigt.

« Regarde, le droit d’entrée est de 150 yens. C’est tellement bon marché ! » s’exclama-t-elle.

« Hmm, cela me donne envie d’envisager d’obtenir le pass annuel pour 600 yens…, » murmura Wridra.

Même Wridra, qui n’avait aucun intérêt à gérer des finances dans l’autre monde, fronça les sourcils en réfléchissant. Elle avait bien reçu une allocation, mais cela signifiait qu’il y avait une limite à la somme d’argent qu’elle pouvait dépenser librement.

Après une profonde réflexion, les deux filles avaient décidé de vérifier l’endroit avant de s’engager à un laissez-passer annuel et avaient remis des pièces pour leur entrée.

« Vous parlez japonais ? Je dois avouer que je suis un peu surprise, » commenta le réceptionniste âgé aux cheveux blancs avec un regard étonné, et les deux filles rirent. Il leur avait fait un sourire gêné, puis il leur avait donné quelques conseils en guise d’excuse.

« Les iris devraient être en pleine floraison en ce moment. Un guide fera des visites guidées de l’endroit à partir de dix heures, alors n’hésitez pas à vous joindre à nous. C’est gratuit ! » La dragonne et l’elfe avaient fait rencontrer leurs yeux.

« Ils ne demandent même pas d’argent ? Et si c’était un groupe louche… » Ces pensées s’étaient aussitôt apaisées quand elles s’étaient souvenues que c’était le Japon, un pays où vivaient des gens de bonne volonté comme Kitase.

Elles avaient ensuite toutes deux souri, puis s’étaient inclinées devant le travailleur âgé.

« Merci, nous allons faire la visite et profiter pleinement du jardin ! » déclara Marie.

« Wôw, votre japonais est très impressionnant. J’espère que vous vous amuserez bien ! » Le préposé souriant avait laissé une certaine impression sur les deux filles. Il y avait quelque chose en lui qui leur rappelait l’homme avec lequel elles vivaient, et cela resta dans leurs pensées même lorsqu’elles se dirigeaient vers le jardin. Soudain, un mot leur était venu à l’esprit et elles s’étaient regardé la bouche grande ouverte.

« Kazuhiro est comme un grand-père ! » Elles rirent d’un commun accord, émettant une atmosphère resplendissante qui semblait repousser le temps de pluie.

Il se trouve que j’avais éternué à ce moment-là, mais je n’avais aucune idée qu’elles parlaient de moi.

Marie s’était ensuite agenouillée, les yeux s’écarquillant à la vue de ce qui se trouvait devant elle.

« Oh, quel joli violet ! » Elle poussa un cri de joie vers la plate-bande d’iris, et les personnes âgées autour d’elle sourirent comme si le compliment leur était adressé. Bien que Marie semblait être une visiteuse plutôt inhabituelle, ils étaient heureux de la voir trouver de la joie dans les magnifiques paysages du Japon et souriaient comme si elle était leur propre petite-fille.

« Oui, tout comme vos yeux. Les iris sont tout aussi appréciés que les hortensias en cette saison, mais il n’y a qu’environ deux cents jardins qui les présentent ainsi. » La guide avait poursuivi son explication, et les deux filles l’avaient écoutée avec fascination. La femme était aussi élégante que les fleurs qu’elle décrivait, et elle avait une voix apaisante et agréable à l’oreille. Il y avait un certain charme chez les femmes comme elle qui avaient su conserver leur beauté au fil des ans.

« Ayame et shobu sont très beaux à cette époque de l’année. Ce sont deux types d’iris, qui s’écrivent avec le même kanji, et ils se ressemblent beaucoup, ce qui explique qu’on les confonde souvent. » Les deux filles avaient hoché la tête, en écoutant attentivement.

La guide expliqua que, malgré leur apparence et leur orthographe similaires, il existait certaines différences. Ils appartiennent tous deux à la famille des iridacées. Hanashobu, également appelé Iris ensata, ayame, également appelé Iris sanguinea, et kakitsubata, également appelé Iris laegvigata, étaient très difficiles à distinguer à l’œil nu. L’Hanashobu poussait près des plans d’eau, l’ayame dans les fermes et le kakitsubata sur les deux terrains, ce qui rendait la situation d’autant plus confuse.

« Ahhh, je ne me souviens pas de tout ça ! » s’exclama Marie.

« Je pense qu’on peut dire que c’est la même chose. » Le groupe de personnes âgées avait semblé être d’accord avec le commentaire de Wridra et avait éclaté de rire. Il semblait qu’ils pensaient tous la même chose, ce qui mettait tout le monde d’humeur amicale.

Mariabelle était devenue légèrement rose à cause de cette attention soudaine, et la guide avait ri.

« Oui, je suis d’accord. Cependant, un proverbe dit qu’elles sont toutes deux aussi belles l’une que l’autre, et cela vaut aussi pour vous deux. » Marie et Wridra avaient été stupéfaites, tout comme le reste du groupe. La guide avait poursuivi.

« Quand il y a deux belles femmes, on ne peut pas simplement supposer qu’elles sont identiques. Il est certain qu’elles ont chacune un nom propre. Tout comme tout le monde aimerait connaître vos noms, il en va de même pour ces fleurs. » Tout le monde avait alors fait des bruits contemplatifs. Les visiteurs de fantasy d’un autre monde comme Mariabelle et Wridra ne pouvaient pas être simplement mis dans la catégorie « mignon ».

Un accord avait été démontré par des applaudissements et même Wridra s’était jointe à Marie pour s’agiter et se mettre dans l’embarras.

Ceux qui avaient participé à cette visite du jardin s’étaient montrés très satisfaits. Non seulement ils avaient vu les belles fleurs, mais ils avaient pu observer le plaisir des filles expressives tout au long de la visite.

Lorsque la guide avait terminé la visite, les participants avaient chacun choisi leur chemin propre pour se promener dans le jardin Kiyosumi de leur côté.

Il y avait quelque chose d’étrangement attirant dans les pierres mouillées.

Les pierres apparaissant dans les lacs de couleur verte avaient une teinte distincte et, comme l’avait mentionné la guide, les couleurs étaient d’autant plus vives sous la pluie.

« J’ai toujours pensé que l’observation des fleurs était quelque chose de réservé aux nobles, » déclara Marie.

« À l’origine, c’était le cas. Il semble qu’il ait depuis été ouvert au public. Cela montre bien les différences de calibre de chaque pays. » Chacun avait le désir de garder un trésor pour lui-même, surtout quand il s’agissait d’un tel jardin qui demandait beaucoup d’argent et de temps pour être cultivé. Mais contrairement aux richesses matérielles, la beauté des jardins n’avait jamais faibli, quel que soit le nombre de personnes qui les visitaient. Au moins, les personnes qui géraient cet endroit semblaient accueillir Marie et Wridra, qui s’y promenaient au hasard.

Marie se protégeait des gouttes de pluie en regardant les hortensias colorés. Elle l’avait déjà remarqué auparavant, mais ces fleurs avaient une allure mystérieuse et Marie ne pouvait s’empêcher de les regarder fixement.

« On dit qu’ils ne fleurissent que pendant la saison des pluies, » déclara Marie.

« Hm, cela les rend plus précieux. Savoir qu’on ne peut les voir comme ça que sous la pluie me fait apprécier davantage ce temps maussade. » Elles avaient hoché la tête à l’unisson.

Au-delà des hortensias se trouvait un lac de verdure où la pluie tombait en fines gouttelettes. La symphonie des innombrables gouttes de pluie qui tombaient sur le sol était agréable à l’oreille.

D’après ce que la guide avait dit précédemment, profiter des sons produits par la nature faisait partie de la culture japonaise. Les filles ne savaient pas si c’était vrai ou non, mais les bâtiments de style japonais qui se dressaient sur l’étang, les pins qui se recroquevillaient et la vue infinie sur la verdure et les fleurs donnaient l’impression de purifier l’âme.

On pouvait entendre le bruit des éclaboussures d’eau. Quand les deux filles s’étaient retournées, elles avaient remarqué que quelque chose émergeait de l’étang.

« Oh, quelle est cette créature ? » Marie s’était enquise de ça.

« Peut-être un monstre qui vit près des plans d’eau. Il a certainement un visage suffisant. » Wridra semblait un peu plus détendue que d’habitude quand elle parlait. La tortue qui s’accrochait à la pierre regarda la dragonne et l’elfe, son nez bougeant en expirant. Les filles rirent à la vue de son visage aimable. Marie s’amusait à fond, alors que ses sandales claquaient en se promenant.

« Ah, cet endroit est si paisible. Je me sens rafraîchie, comme si je venais de prendre un bain. Cet endroit a une atmosphère si unique, » annonça Marie.

« Ces jardins japonais ne doivent pas être sous-estimés. Si nous restons trop longtemps, nos visages peuvent finir par avoir l’air définitivement endormis comme celui de Kitase. » Marie était sur le point de répondre que c’était peu probable, mais elle s’était arrêtée. Tous les visiteurs, de la guide aux autres individus dans le parc, avaient l’air détendus, et elle ne pouvait donc pas se résoudre à le nier. La tortue semblait en avoir assez et elle était retournée dans l’étang, puis s’était éloignée à la nage.

Marie et Wridra avaient pris leur temps et avaient prudemment enjambé les rochers glissants en faisant le tour de l’étang vert. Le temps qu’elles fassent un tour complet, les gouttes de pluie étaient encore plus fines qu’auparavant.

*

« Mhm, je suis contente d’entendre que vous avez l’air de vous amuser. Hein ? Ton visage va avoir l’air endormi ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » J’avais écouté Marie parler au téléphone de sa journée au jardin. J’étais inquiet tout le temps, mais on aurait dit qu’elle et Wridra étaient rentrées saines et sauves après avoir passé un bon moment. J’avais poussé un soupir de soulagement et je lui avais fait une offre.

« Allons-y ensemble la prochaine fois. Mais je ne porterai pas de kimono. » Elle m’avait ensuite donné tout un sermon, me disant que j’aurais dû célébrer ma propre culture. Je n’aurais jamais pensé que Mademoiselle l’Elfe me gronderait sur ma façon d’être japonais…

Après notre conversation, j’avais remis mon téléphone dans ma poche et j’avais levé les yeux pour voir que la pluie s’était un peu calmée. J’espérais qu’il cesserait de pleuvoir d’ici le week-end, puis je m’étais étiré et j’étais retourné travailler.

Le Japon serait le paradis si je n’avais pas à travailler…

Bien que je me sois plaint mentalement, mes pas étaient plus légers que d’habitude.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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