Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 4 – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : La rencontre avec le candidat héros

Partie 3

La fête avait ainsi continué, mais l’atmosphère avait complètement changé quand était venu le temps de présenter chaque équipe de raid du labyrinthe. Chaque équipe devait être présentée par un représentant au son d’une musique grandiose jouée en arrière-plan — un processus qui était une véritable torture pour un salarié moyen comme moi.

Ce processus pouvait également servir à évaluer les perspectives de mariage. J’avais vu des femmes qui pouvaient à peine contenir leur excitation se cacher la bouche avec des éventails alors qu’elles se parlaient avec joie. C’était comme une sorte de remise de prix, mais les équipes de raid semblaient s’en délecter, et c’était l’occasion pour un chef de raid de montrer sa propre valeur. Le groupe avait accepté les applaudissements en entrant dans la salle.

« Le Seigneur Zarish de l’Équipe Diamant, dont on dit qu’il est un candidat au rang de héros… ! » Les acclamations étaient si fortes que l’introduction pouvait à peine être entendue.

Mais il fallait s’y attendre. Il était non seulement le combattant le plus habile de tout Arilai, mais il s’enorgueillissait d’un niveau inhumainement élevé de 140. Ses traits et sa tenue étaient assez tranchants, et parmi les multiples maîtres d’étage, on disait qu’il avait vaincu le plus puissant.

Huit belles femmes l’accompagnaient, et chacune d’elles était réputée être une puissante guerrière à part entière. Le groupe réclamait l’attention des hommes et des femmes, et une excitation extraordinaire remplissait la salle. La foule se bousculait pour tenter de parler à l’un des membres du groupe, et le chaos ne semblait pas près de s’estomper. Au milieu de l’agitation, le responsable avait fait un geste pour que nous montions ensuite.

« Oh, j’étais assez nerveuse, mais je doute que quelqu’un fasse attention après ces individus. Ouf, » murmura Marie.

« Écoute, c’est nous qui avons vaincu un maître d’étage avant les autres. Nous méritons tous autant de reconnaissance pour nos réalisations. » J’avais pris la main de Marie, et nous avions descendu les escaliers, toujours en se parlant sur un ton feutré. Nous aurions probablement pu parler normalement sans que personne ne s’en aperçoive, et nous n’avions même pas entendu notre propre introduction.

Nous avons de la chance, avais-je pensé, mais c’était peut-être un peu prématuré de le penser.

Marie avait serré les dents de frustration, puis avait pris une grande inspiration qu’elle avait soufflée sur le bout des doigts. Des pétales de fleurs semi-translucides avaient dansé dans l’air, s’écoulant dans le lieu chauffé.

« Oh, est-ce que c’est… ? » murmurai-je.

« Oui, la même chose que j’ai utilisée dans ta chambre. Mais cela n’a pas d’autre effet que de sentir bon, » répondit Marie.

Marie n’avait fait qu’apporter une brise rafraîchissante, mais le tumulte s’était momentanément arrêté, et lorsque la foule avait levé les yeux, elle avait vu une jeune fille aux côtés d’un jeune garçon tenant un chat noir dans ses bras. L’impression qui s’en dégageait contrastait tellement avec leur environnement que cela suffisait à attirer l’attention de tout le monde.

Le présentateur avait inutilement haussé la voix pour déclarer notre introduction.

« Et maintenant, la plus jeune équipe, avec le moins de membres, qui a apporté des primes à Arilai en battant un maître d’étage plus vite que toute autre équipe… L’équipe Améthyste ! Bien que les participants viennent d’un pays étranger, la rumeur veut qu’ils soient partis sans même avoir jeté un coup d’œil aux vastes richesses qu’ils avaient débloquées, et personne ne connaît la profondeur de leurs capacités. Sans compter que… J’ai vécu assez d’histoires pour savoir que ce qui attire le plus l’attention de la foule est la nature de quelque chose d’“inattendu”. »

Les premières impressions de la belle jeune fille féerique et de moi, un type à l’air endormi, avaient été brisées par l’introduction enthousiaste du préposé. Honnêtement, je voulais m’approcher de lui avec un sourire et lui dire d’arrêter.

« Hmm, tu es parfois étrangement compétitive, tu sais ça ? » murmurai-je à Marie.

« Héhé, il n’y a rien de mal à devenir compétitif de temps en temps. Il est inacceptable que nous ne recevions pas d’applaudissements après tout le travail que nous avons fait. Nous avons déjà été ignorés quand nous sommes arrivés ici, alors je ne laisserai pas cela se reproduire. » Il semble qu’elle n’ait pas réalisé que son sourire fleuri attirait encore plus l’attention de la foule. Même moi, j’avais été enchanté en la regardant, donc la foule n’avait sûrement pas… Ah, oui, ils avaient tous ce regard rêveur sur leur visage.

À notre insu, Zarish de l’équipe Diamant avait aussi regardé attentivement, mais il ne regardait ni le chat ni moi. Il avait gardé le sourire alors qu’il interagissait sans enthousiasme avec son entourage, mais ses yeux étaient tout le temps fixés sur la fille elfique.

La fille qui avait la classe rare de sorcière spirituelle… D’après les rapports de son peuple, les pièges qu’elle avait préparés avaient mis à mal des centaines de monstres et permis de piéger avec succès un démon de niveau 82. Ajouter la femme draconienne au mélange, et vaincre le maître d’étage devait être une tâche simple.

Zarish, dont on disait qu’il était le candidat héros, s’était inquiété du fait qu’il n’avait pas vu cette belle femme aux cheveux noirs avant ça. Il pensait qu’elle avait renoncé à ce garçon à l’air incompétent et l’avait abandonné.

C’est un assez gros poisson qu’il a laissé passer entre ses mains. Je ne ferai pas la même erreur.

Son sourire froid s’était élargi.

L’elfe à la peau sombre qui faisait partie de son équipe se tenait à distance, et un frisson lui avait parcouru la colonne vertébrale en voyant l’expression de son visage. C’était comme si son maître, Zarish, la comparait à cette autre elfe.

« Cette petite elfe t’a battue, ne le crois-tu pas ? » L’homme qui se tenait à côté d’elle lui avait dit dans l’oreille, et son cœur battait dans sa poitrine si fort qu’il la faisait souffrir. C’était juste une blague, mais cela avait frappé bien trop près de chez elle.

Et ainsi, la fête s’était poursuivie dans la nuit.

 

+ + +

J’avais poussé un soupir d’admiration en levant les yeux vers la vitrine.

Une armure complète était fièrement exposée. Même ses articulations étaient entièrement renforcées de métal, et sa forme puissante, mais délicate était tout simplement époustouflante.

« Les derniers travaux de Veiron… Elle est magnifique. » Ce n’était pas une armure ordinaire, bien sûr, le métal dont elle était faite avait été extrait par des géants. Cela signifiait que malgré son apparence rigide, elle avait une certaine élasticité, et en ajoutant de la magie au mélange, elle avait la capacité de soutenir la forme humaine. Lorsqu’elle était portée par un utilisateur compétent, il était possible de donner un léger coup de pied au sol et de sauter sur les toits.

« Tu sais que tu as des hobbies bizarres. Je ne comprends pas ce qu’il y a de divertissant à regarder cette chose, » dit Marie en la regardant avec confusion.

J’étais un peu trop petit pour le porter de toute façon, et cela aurait handicapé certaines de mes compétences en raison du dépassement de la limite de poids… mais les équipements médiévaux comme les armures et les boucliers étaient quelque chose que j’admirais depuis l’enfance.

« Je me demande alors pourquoi mon équipement n’est qu’en tissu. Je devrais peut-être commencer à entraîner mes muscles, » déclarai-je.

« S’il te plaît, ne le fais pas. Si tu avais un corps musclé avec ce visage, je devrais peut-être te laisser, » déclara Marie.

… Attends, sérieusement !? Après une brève pause, j’avais réagi avec stupeur et m’étais retourné en toute hâte pour regarder Marie. Mais quelqu’un qui ressemblait à un sorcier lui avait parlé à ce moment-là, et elle n’avait jamais eu l’occasion de rire de la plaisanterie.

« … Oui, je vais m’en occuper. »

« J’espère recevoir une réponse positive de votre part. » En la regardant parler, le chat et moi avions poussé un soupir.

En raison de notre entrée inutilement remarquée, toutes sortes de personnes étaient venues lui parler. Recrutement par d’autres sorciers, questions sur la façon dont nous avions vaincu le démon, offres de rejoindre un groupe de maîtres, etc. Nous pouvions à peine nous promener à cause des conversations persistantes.

Marie avait à la fin tourné le cou. Son humeur s’était progressivement dégradée depuis notre entrée.

« Tu vois ? Je savais que nous aurions dû y aller discrètement, » déclarai-je.

« Je déteste l’admettre, mais je le regrette maintenant. Nous aurions pu profiter de ce dîner en paix si j’avais décidé de vivre comme un paria comme toi…, » répliqua Marie.

Attends, depuis quand suis-je un paria ? Elle semblait être en détresse, mais j’étais presque sûr que c’était pire.

Nous nous trouvions en haut d’un hall qui possédait une cage d’escalier où l’on pouvait regarder l’agitation qui régnait en bas. Quand j’avais jeté un nouveau regard derrière moi, Marie semblait épuisée. L’elfe détestait absolument être dans une foule agitée, et je savais que le fait de devoir discuter avec tant d’étrangers lui causait beaucoup de stress.

« Pourquoi ne pas se reposer sur ce balcon là-bas ? De toute façon, nous devrons bientôt partir, » déclarai-je.

« Oui, c’est une bonne idée. Maintenant que tu le dis, demain est un autre jour de la semaine. » En effet, nous ne pouvions pas rester trop longtemps lors d’un jour de semaine. Sans compter qu’il n’y avait pas de vacances en juin, c’est pourquoi chez moi, nous l’appelions « le mois maudit ».

« Les personnes qui se marient à cette époque de l’année sont appelées Mariés de Juin, n’est-ce pas ? Je l’ai vu à la télévision une fois. Pourquoi les humains aiment-ils donner des surnoms à tout ? » demanda Marie.

« Hein ? N’es-tu pas au courant ? Eh bien, c’est parce que les gens ne veulent pas vraiment se rassembler pendant la saison des pluies, alors c’est juste un nom fantaisiste pour piéger les gens dans… » Oh, ça pourrait être une chose impolie à dire, vu où nous sommes.

Marie avait l’habitude de mal parler quand elle se trouvait de mauvaise humeur. J’avais dû donner la priorité au fait de l’emmener dans un endroit tranquille plutôt que de me concentrer sur la conversation. J’avais fermé ma bouche et je l’avais prise par la main.

L’air de la nuit était frais sur le balcon, et Marie avait poussé un soupir de soulagement après avoir trouvé la paix loin de ce lieu bruyant. La pluie tombait doucement de l’autre côté de la rampe, avec une légère brise qui soufflait. Il n’y avait personne sur l’aire de repos, car il s’agissait d’un important rassemblement social. J’avais fait asseoir Marie sur une longue chaise, et son visage maussade s’était tourné vers moi.

« Je vais t’apporter une boisson ou un fruit. Que désires-tu ? » demandai-je.

« Des fruits sucrés du Japon…, » répondit-elle.

Haha, elle continue à parler de ça… Eh bien, je pense que la douceur rafraîchissante des fraises la réconforterait plus que tout en ce moment. Elles auraient été hors saison en juin, mais il est possible qu’elles soient encore en stock dans certains magasins. Ou peut-être aurait-il été préférable de lui offrir un gâteau…

J’avais réfléchi à ces pensées en faisant signe à Marie et au chat et j’avais commencé à rentrer dans la bâtisse.

Peut-être étais-je trop préoccupé en pensant à elle. Je n’avais même pas remarqué que quelqu’un nous observait. L’homme caché derrière un pilier avait chuchoté, faisant son rapport à quelqu’un en silence.

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