Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 4 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : La rencontre avec le candidat héros

Partie 1

Après avoir fini de travailler dans le monde réel, j’allais jouer dans le monde des rêves.

Je jouais en me promenant dans des donjons et des champs d’herbe, en montant mon niveau en battant des monstres féroces et en trouvant de temps en temps des coffres à trésors. Je faisais cela depuis près de vingt ans, et tout cela faisait désormais partie de la norme pour moi.

Malgré cela, ce que je faisais maintenant était difficile à expliquer.

J’étais dans une zone rocheuse près de la tonnelle, en train de maintenir mon équilibre en tenant l’Astroblade, l’épée de poussière d’étoiles. Je me tenais sur une main, ma main libre derrière le dos et mes jambes vacillant vers le haut pour maintenir l’équilibre.

Je ne connaissais pas cette situation, mais c’était le monde des rêves. Je n’aurais pas mal même si je tombais, et je ne ressentais pas non plus beaucoup de fatigue. Cela m’avait permis de continuer l’exercice avec un esprit paisible et sans une once de peur.

« Hmm, vous semblez terriblement calme pour une raison inconnue. »

« Je suppose que c’est le cas. On me dit souvent que j’ai l’air distrait, mais c’est peut-être à cause de mon visage, » avais-je répondu à Zera, la tête en bas. L’homme aux cheveux noirs était grand, avec une solide carrure. Sa peau sombre était probablement bronzée par le soleil du désert.

Il y avait réfléchi un moment, puis il avait fait une boucle autour de moi en m’observant.

« Je pensais que vous aviez avancé rapidement en étant si jeune, mais il semblerait que vous ayez suivi beaucoup de formation. Vous devez avoir un grand professeur, » déclara Zera.

Oh, je suppose qu’il ne va pas répondre à la partie où je fais semblant d’être distrait. Mais je n’allais pas non plus aborder le fait que mon professeur était l’Arkdragon.

« Ce genre d’acrobaties va-t-il donc m’aider à apprendre la manipulation de l’énergie ? » demandai-je.

« Hm ? Oh, c’est juste pour que j’évalue la quantité et la qualité de la formation que vous ayez eus… Hey, redressez vos orteils. » Il augmentait la difficulté sans pitié.

Il avait ajusté ma position, et je m’étais rééquilibré avec le dos voûté. J’aurais probablement pleuré si cela se produisait dans mon propre monde, mais ce n’était qu’un rêve, après tout.

Ce n’était pas comme si j’étais un fan des acrobaties matinales. Zera passait par là alors que je m’entraînais à faire des frappes avec ma nouvelle arme, l’Astroblade, et il m’avait entraîné dans une conversation.

Cette arme avait un effet spécial qui permettait à son utilisateur de la charger afin de libérer une énergie à longue portée. Malgré cela, j’étais un amateur complet en matière de manipulation de l’énergie, donc cette fonction était gaspillée pour moi.

« Si vous voulez apprendre à manipuler l’énergie, vous devez d’abord vous familiariser avec votre propre corps. Je me souviens que mon père me faisait faire ça aussi. Ça me ramène vraiment en arrière. » Tout en disant ça, Zera avait caressé les quelques poils sur son menton.

Zera avait sans aucun doute une longueur d’avance sur moi en matière de manipulation de l’énergie, et il avait décidé de me donner quelques conseils lorsqu’il m’avait vu me débattre. Le chat noir, ou plutôt, Wridra, avait erré à mes pieds et elle m’avait regardé, alors qu’elle était apparemment confuse par le concept de la manipulation de l’énergie.

Marie lisait un livre à la tonnelle, à quelque distance de là, jetant de temps en temps un coup d’œil vers nous. Le regard sur son visage semblait indiquer « cela a l’air difficile, » comme si cela ne la concernait pas le moins du monde.

« Vous savez, votre arme est le parfait catalyseur pour apprendre à contrôler l’énergie. Vous obtenez un retour d’information immédiat avec cette chose. » J’avais levé les yeux, me demandant ce qu’il voulait dire, et il avait souri.

« Essayez de l’activer depuis cette position. Si vous le maintenez à faible puissance, vous pourrez peut-être flotter, » déclara-t-il.

Wôw, il est assez ambigu avec ses explications. L’expression d’excitation sur son visage m’avait dit qu’il voulait juste me regarder pour s’amuser. Oh, et bien… de toute façon, il n’allait pas me laisser partir avant que je le fasse.

Fwoom…

J’avais envoyé une faible énergie dans l’épée, et l’Astroblade avait commencé à briller.

J’avais senti l’énergie s’écouler de mon corps et j’avais commencé à transpirer plus abondamment. La poignée de l’épée avait failli glisser de ma main, mais j’avais réussi à l’activer subtilement.

« Et, là… Whoaaa ! » J’avais gardé la puissance au minimum, mais la puissance libérée par la lame avait déséquilibré mon corps. Apparemment, je n’avais pas pu tomber, car le bras épais de Zera m’avait attrapé et m’avait ramené à la tête dans le bon sens.

Il mâchait un fruit qui ressemblait à une pomme en me regardant.

« … Je vous remercie, » déclarai-je.

« Continuons. On pourra manger une fois que vous aurez appris à flotter. » Argh… Quelle douleur...!

Mais cette attitude arriviste m’avait rappelé quelque chose. Elle m’avait rappelé ces moines qui avaient d’abord essayé de m’apprendre à contrôler l’énergie. Ils étaient si enthousiastes à l’idée de m’entraîner, comme certains professeurs de gym à la tête brûlante.

« On y est presque. Maintenez votre énergie à un niveau stable pendant que vous la libérez. Vous pouvez le faire, Kazuhiho. Je le sais. Vous devez juste essayer ! »

Oho… Cela devient vraiment pénible maintenant… L’énergie était un concept si vague dès le départ. Elle n’était pas affichée sur l’écran d’état, et beaucoup de gens étaient sceptiques quant à sa réalité. La majorité des gens ne voulaient pas consacrer du temps à une chose aussi nébuleuse.

« Hng, urrrgh... »

« Oh, oh, vous y êtes presque. Allons, allons ! Vous pouvez y arriver ! » Mon corps s’était soulevé, flottant le temps d’un souffle. Mais dès que j’avais arrêté de respirer, le flux d’énergie s’était aussi arrêté. La lame s’était enfoncée dans la roche.

J’avais expiré brutalement, me sentant épuisé, puis j’avais levé les yeux vers Zera et j’avais demandé sans mots. « Je l’ai fait, n’est-ce pas ? Vous me laisserez partir ? »

« Bien, visons les dix secondes suivantes. Vous avez ça en vous, alors vous l’aurez en un rien de temps » déclara Zera comme s’il me répondait.

Oof! Mes yeux avaient failli se retourner, et Marie avait ri tout haut en serrant son ventre.

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Nous avions marché sous une pluie battante vers les deux voitures garées sur les lieux. Nous avions avancé à vive allure pour tenter d’échapper à la pluie, et le cocher qui nous attendait avait ouvert la porte avec un salut poli.

La saison des pluies dans le désert m’avait rappelé la saison des pluies au Japon. L’humidité toujours croissante était carrément désagréable, et la température chutait de jour en jour, comme si la pluie évacuait la chaleur.

Marie avait fait sa course, puis avait levé les yeux vers les épais nuages de pluie.

« Il pleut assez fort maintenant. Oh, excusez-moi, ça va si ce chat se joint à nous ? Il n’est pas sale. » Le cocher fit signe que c’était bon, et la petite elfe entra dans le carrosse avec le chat dans ses bras. L’intérieur n’était pas trop spacieux, mais il était assez bien pour des gens de notre taille. N’étant pas habituée à la longueur de sa jupe, Marie avait failli glisser en montant, mais je m’étais empressé de la soutenir par-derrière.

« Oh, merci. J’ai failli marcher sur mon ourlet, » déclara Marie.

« Ce n’est pas grave. Fais attention maintenant. » Son corps était léger, comme prévu, et ses yeux d’améthyste souriaient quand elle se tournait pour me regarder. Sa robe était blanche aujourd’hui, contrairement à ses tenues habituelles, et j’avais l’impression que cela mettait encore plus en valeur sa beauté.

À l’intérieur de la voiture, des sièges en cuir se faisaient face, et Marie et le chat noir avaient rapidement pris les sièges à côté de la fenêtre. J’avais enlevé les gouttes d’eau de mes épaules et j’étais monté avec Zera, qui était un habitant de cette maison.

Zera avait appelé le cocher, et la calèche avait commencé à avancer après un coup de fouet. Les vitres un peu nuageuses laissaient passer des jardins éclatants. La vue aurait sûrement été encore plus belle s’il avait fait beau.

J’avais desserré le col de ma tenue et prit une profonde inspiration, puis j’avais parlé à Zera, qui était assis en face de moi.

« Merci de me laisser emprunter vos vêtements, » déclarai-je.

« Ah, ne vous inquiétez pas. Ils datent de mon enfance, et ils ne faisaient que prendre la poussière, de toute façon. Aviez-vous prévu d’y aller dans votre accoutrement habituel si vous n’étiez pas passé chez moi ? » demanda-t-il, et nous avions juste ri. Marie et moi n’avions même pas de maison dans le monde des rêves, donc nous n’avions évidemment pas l’intention d’acheter des vêtements aussi chics ou d’en avoir sous la main.

Contrairement à nos vêtements habituels, je portais une tenue à manches longues d’une couleur discrète, des bottes noires et un châle. Je portais également une épée courte à la taille, à la manière des Mille militaires, mais uniquement à des fins décoratives.

« Oh, ça te donne un air un peu fringant. Il suffit de fermer ces yeux somnolents, » déclara Marie.

« Je ne peux pas vraiment discuter, car tu es particulièrement belle dans ta tenue. Je trouve que cette épingle à cheveux en forme de fleur est très jolie sur toi. » J’avais donné à Marie mes commentaires plutôt conventionnels, et elle avait souri joyeusement et m’avait serré le bras. Féminine comme toujours, elle semblait apprécier sa tenue actuelle, si différente de son habituel accoutrement de sorcière. Son subtil rouge à lèvres et les dentelles brodées qui ornaient ses longues oreilles accentuaient encore plus sa beauté naturelle. Les servantes avaient procédés à un essayage avec joie il y a peu de temps.

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