Chapitre 8 : Duel
Partie 1
Il était tôt le matin, et beaucoup de personnes s’étaient rassemblées dans le hall de la guilde des sorciers.
Ceux qui venaient d’entrer regardaient autour d’eux avec des expressions emplies de doutes en remarquant les grands sorciers et les sorciers présents.
L’un d’eux avait demandé à la personne à côté d’eux : « Hé, qu’est-ce qui se passe ? Ont-ils mentionné de quoi il s’agit ? »
« Non, j’ai seulement entendu le chef de guilde demander de venir. Quoi, personne ne sait pourquoi nous sommes ici ? »
Leurs questions avaient lentement fait des vagues parmi le groupe, se répandant dans toute la salle.
La salle avait été construite dans le style d’un puits d’environ trois étages, et il y avait des gens qui regardaient d’en haut par-dessus les rambardes.
La femme avec des yeux comme des lacs était aussi parmi eux.
La lumière du soleil qui s’échappait du verre illuminait légèrement la zone, et elle fixait tranquillement la scène du dessous.
Tous les participants semblaient déconcertés par la réunion qui avait été convoquée sans qu’on leur explique de quoi il s’agissait.
L’assistant du chef de la guilde était apparu sur scène, puis avait jeté un coup d’œil vers elle.
Son regard semblait lui demander : « Êtes-vous sûre de ça ? » ce à quoi elle acquiesça d’un signe de tête sans un mot en réponse.
Le vieillard secoua la tête avec exaspération, puis il ramassa le marteau qui était sur la table.
Bang ! Le son résonna dans toute la salle.
Tout le monde s’était calmé, et tous les yeux s’étaient tournés vers lui, l’homme s’était raclé la gorge et avait ouvert la bouche.
« Merci d’être venus ici aujourd’hui. Celui qui sera envoyé dans l’ancien donjon sera maintenant décidé. S’il vous plaît, commencez, » déclara-t-il.
Une fois son explication plutôt abrupte terminée, son regard se tourna à nouveau vers la femme.
La foule avait suivi son regard, et l’attention de tous se tournait vers le maître de Mariabelle.
Mais elle était restée parfaitement calme, et un léger sourire pouvait même être vu alors que ses lèvres se séparaient.
« La raison pour laquelle vous êtes réunis ici aujourd’hui n’est autre que pour que vous puissiez tous voir par vous-mêmes s’il y a quelqu’un de supérieur à Sven, l’Épéiste Magiciens aux Lames Jumelles. Avec la bénédiction du chef de guilde, nous commencerons la cérémonie de sélection. »
Dès qu’elle eut fini de parler, un plan d’eau circulaire apparut devant elle.
La lumière du soleil s’était réfléchie sur la surface oscillant sereinement tel un miroir d’eau, montrant une scène dans un endroit lointain.
***
Les ruines Nazul-Nazul étaient autrefois une ville souterraine qui existait sous la surface.
Pour sortir de là, il fallait passer par un trou qui s’était effondré au fil des ans, ou par une voie d’eau utilisée pour puiser l’eau de la rivière.
Personne ne savait où se trouvait l’entrée conçue à l’origine à cette fin.
Alors que nous marchions dans le canal d’irrigation asséché, les échos de nos pas s’étaient un peu calmés.
À la place, nous avions commencé à entendre le bruit de l’eau courante, et un passage couvert de feuillage avec la lumière du soleil bien visible nous attendait.
Après avoir terminé leur tâche de nous éclairer le passage, les esprits de lumière avaient été dissipés d’un coup de baguette de Marie et ils s’étaient évanouis dans les airs.
« Hmm, cette zone est si rafraîchissante et pleine de verdure, » déclarai-je.
J’avais regardé cette vision idyllique de cette rive en m’étirant les membres.
Une verdure immaculée qui n’avait pas été touchée par les humains était pour moi un spectacle rare et bienvenu.
Les jeunes feuilles y poussaient librement, couvrant la plage de cette rivière, d’une couleur presque émeraude qui coulaient dans la zone.
J’avais pris une profonde bouffée de l’air rafraîchissant du matin, puis j’avais sauté sur une zone rocheuse couverte de mousse.
Depuis que nous étions retournés dans le monde du rêve, mon corps était celui d’un garçon jeune et agile.
J’avais atterri dans le sable sans perdre l’équilibre, puis je m’étais tourné vers la fille derrière moi.
« J’entends dire que les elfes vivent au milieu de la nature, mais je suppose qu’ils ne sont pas tous sportifs ? » demandai-je.
« Ça… ça dépend. Tous les elfes ne sont pas des maîtres du tir à l’arc. Tu ne devrais pas avoir de tels préjugés, » répliqua Marie.
Elle s’était accroupie, et ses longues oreilles se baissèrent avec anxiété tandis qu’elle me regardait d’un air désapprobateur.
Je lui avais tendu la main, et elle m’avait saisi fermement la main et elle m’avait dit. « Merci », avec une expression vigoureuse
Puis elle ferma les yeux et sauta nerveusement.
Son pied avait glissé à l’atterrissage, mais elle avait réussi à ne pas tomber en s’accrochant à moi.
Nous nous étions retrouvés dans une position qui ressemblait à une danse, et une voix exaspérée nous avait appelés.
« La plupart des elfes que j’ai connus étaient assez athlétiques. »
Là se tenait Wridra, et contrairement au Japon, sa corne et sa queue vacillante étaient bien visibles.
Son armure ressemblant à une robe avec des ornements complexes était de la même couleur que ses cheveux et semblait incroyablement solide.
Bien sûr, elle n’avait pas eu peur des hauteurs en sautant, mais j’avais été choqué de voir le rocher sur lequel elle s’était posée éclater en morceaux avec une forte fissure !
Il semblait qu’elle était très lourde malgré ses mouvements agiles.
Ses yeux, encadrés de longs cils, se tournèrent vers moi.
« Alors, allons voir cette soi-disant Guilde des Sorciers. Une fois cela fait, nous nous dirigerons vers Arilai, » déclara Wridra.
« Alors, faisons ça. Au fait, tu es correct face à la chaleur, Wridra ? Attention, Marie déteste la chaleur et ça la met de mauvaise humeur, » déclarai-je.
« C’est une façon méchante de le dire. Bien sûr que je ne parlerais pas autant si je mourais de chaleur, » répliqua Marie. « Tu fais toujours ça. Je n’ai jamais vu ou entendu parler de quelqu’un qui invite les autres à faire une promenade à l’heure du jour lorsque le soleil infernal est directement au-dessus de la tête. »
J’étais devenu un peu agité quand elle s’était détournée et avait levé la tête.
Elle avait toujours été une fille charmante, mais cela l’avait toujours mise de mauvaise humeur quand il faisait chaud.
Mais il était aussi possible qu’elle détestait autant le froid.
Maintenant, avant d’aller à la guilde des sorciers, nous devions d’abord traverser jusqu’à la rive opposée.
L’eau était juste assez profonde pour monter jusqu’aux genoux, mais le sol était recouvert de mousse. Cependant, c’était facile de marcher dessus.
J’avais observé les petits poissons qui reflétaient parfois la lumière du soleil en avançant dans l’eau, guidant Marie par la main.
L’eau froide m’avait réveillé.
J’avais pensé à la façon dont Wridra allait traverser la rivière avec cette armure lourde sur son dos.
Je m’étais retourné pour la trouver debout, les jambes écartées.
L’eau passait dans les interstices de son armure, et elle restait immobile comme une pierre.
Tout comme je sentais qu’elle semblait un peu différente de tout à l’heure, elle me regarda avec un léger sourire.
« Je viens de me rappeler qu’il y avait quelque chose dont je devais d’abord m’occuper, » murmura-t-elle, bien que ce qu’elle voulait dire ne soit pas clair.
Mais cela semblait être la fin de son commentaire, alors je m’étais demandé si nous devrions continuer à traverser la rivière.
J’avais pressé mes vêtements, retirant l’eau qu’ils avaient absorbée.
Nous étions enveloppés de verdure et de l’odeur de la rivière quand quelqu’un était sorti des buissons comme s’il nous attendait.
Mes yeux s’étaient écarquillés quand j’avais vu qui c’était.
C’était les individus que j’avais rencontrés il y a quelques jours.
« Sven ! Je ne m’attendais pas à vous voir ici. Je m’excuse de ne pas vous avoir bien remercié l’autre jour, » déclarai-je.
Il se tenait là, apparemment en train d’examiner mes paroles, et j’avais incliné la tête en me posant des questions.
L’homme grand et bien bâti n’avait plus le sourire artificiel qui avait été sur son visage lors de notre dernière réunion.
Il y avait une tension chez lui et chez la personne vêtue de noir qui l’accompagnait.
Marie et moi nous nous étions regardés en clignant des yeux.
Ils étaient clairement sur les nerfs à propos de quelque chose, comme s’ils cherchaient un ennemi invisible.
Ses yeux vicieux me regardaient de derrière ses lunettes de soleil.
« … Qui est-ce ? Non, d’abord, j’ai besoin de savoir. C’était quoi cette chose dans les profondeurs des ruines ? Il y avait un monstre qui pourrait facilement anéantir non seulement une ville, mais tout un continent. Comment l’avez-vous rencontrée ? Et comment être vous revenu vivant ? » demanda Sven.
La question m’avait laissé à court de mots.
Je ne pouvais pas lui dire que la femme devant eux était cet être.
La Magi-Drake était une créature légendaire.
Lui dire franchement cela n’aurait pas très bien fini.
J’avais aussi réalisé autre chose.
Notre rencontre n’était pas une coïncidence.
Ils nous suivaient probablement et avaient senti la présence du dragon.
J’avais écouté le bruit de la rivière qui coulait pendant que je réfléchissais à la façon de procéder.
Le fait d’essayer de le convaincre qu’il n’y avait rien à craindre n’allait pas marcher.
Mais si nous ne résolvons pas ce problème, cela pourrait mener à une enquête.
Ce serait incroyablement mauvais pour cela, étant donné que Wridra était tellement occupée à s’occuper de ses enfants qu’elle souffrait d’une névrose de maternité.
J’avais regardé sur le côté, et elle regardait les poissons de la rivière avec une expression nonchalante. J’avais plissé les sourcils en constatant ça.
Ce n’était peut-être pas grave, non ? Ou peut-être qu’elle s’était dit qu’elle pouvait gérer quelqu’un comme lui avec aisance.
Je m’inquiétais de plus en plus de la situation, me demandant si elle n’avait pas oublié qu’il avait la Guilde des Sorciers à ses côtés.
Je voulais un autre renseignement avant de lui répondre, alors j’avais répondu à sa question par une question. « Sven, qu’avez-vous l’intention de faire de cette information ? »
Son intention déterminerait ma réponse.
Je savais qu’il nous soupçonnait d’avoir été en contact avec un monstre, mais j’avais besoin de savoir comment il pensait à nous et à la Magi-Drake.
Mais Sven s’était frotté le menton, comme s’il s’était souvenu de quelque chose.
Il se leva tranquillement de derrière les arbres, ses yeux sinistres scintillant derrière ses lunettes de soleil.
Je pensais que mes yeux me jouaient des tours à mesure que ses muscles s’élargissaient, son corps semblait s’agrandir à chaque pas qu’il faisait.
L’intention meurtrière était palpable à mesure qu’il s’approchait, et j’avais adopté une position de combat.
« C’est vrai. Quoi que je demande, ça ne change rien à ce que je vais faire, » déclara Sven. « Je vais vous arracher la peau pour voir si vous êtes un monstre en dessous, et faire un barbecue sur cette plage alors que je m’amuserais à vous torturer toute la journée comme j’aime le faire. Ensuite, j’irai dans l’ancien donjon d’Arilai, j’obtiendrai d’énormes richesses et je vivrai heureux pour toujours. ... Hé, retiens celles qui sont à l’arrière. »
Ses derniers mots semblaient s’adresser à la figure en noir derrière lui. J’avais plissé les yeux.
Je savais ce que je devais faire.
Même si c’était par peur pour la Magi-Drake, je ne pouvais pas le laisser menacer Marie et s’en tirer comme ça.
Je l’avais ignoré alors qu’il s’approchait et parla à la femme à côté de moi.
« Wridra, as-tu des armes de rechange ? Il se trouve que je n’ai pas d’épée en ce moment, » déclarai-je.
« Je suppose que oui, mais je me demande si tu en es digne. Oh, très bien. Donne-moi un moment pour enlever les effets inutiles. Bon sang, tu deviens comme ça dès que Mariabelle est en danger. Tu es un mâle si ennuyeux, » déclara Wridra.
Ouais, ce n’était vraiment pas le moment de déconner.
Wridra avait fléchi les genoux et une poignée était apparue alors que son armure se déplaçait avec un son lourd et métallique.
Elle était de la même couleur que le reste de sa tenue vestimentaire, la lame partiellement visible étant noire comme la nuit.
« Je vais enlever mon nom et je te donnerai ainsi la possibilité de l’utiliser. C’est une épée solide, durable, flexible et incassable. Vois ça comme un remerciement pour l’okonomiyaki d’hier soir, » déclara Wridra.
Je n’aurais jamais imaginé qu’un okonomiyaki puisse se transformer en une arme comme ça.
J’avais incliné la tête, puis j’avais saisi la poignée qui m’était présentée.
Un autre bruit métallique avait retenti, et la sensation alors que je dégainais l’épée m’avait presque fait frissonner dans le dos.
Malgré sa forme plutôt élancée, elle avait un poids important, mais c’était surtout que je le tenais dans une seule main.
Ce qui m’avait surpris, c’était le peu de temps qu’il avait fallu à ma main pour s’y habituer.
C’était parfaitement équilibré et je n’avais pas du tout besoin de faire des ajustements de mon côté.
« On dirait que tu aimes ça, » déclara Wridra.
« Oui, c’est merveilleux. Je l’utiliserai avec reconnaissance, » répondis-je.
J’avais fait quelques coups pour la tester, et deux entailles étaient apparues dans la surface de l’eau devant moi après un court délai.
Hmm, incroyable.
J’avais du mal à croire que c’était un cadeau de remerciement pour l’okonomiyaki.
J’étais vraiment content de ne pas avoir fini par utiliser le reste de mon argent pour acheter une arme bon marché.
En regardant vers l’avant, j’avais remarqué que Sven avait également sorti ses armes.
Mais contrairement à moi, il n’y avait pas de poignée pour les manier, et à la place, elles flottaient dans les airs autour de lui.
Il y avait encore une certaine distance entre nous, mais j’avais le sentiment que je serais à portée de son attaque si je faisais encore quelques pas vers l’avant.
Mais j’avais même ignoré cela et j’avais parlé à la fille qui regardait la scène avec inquiétude.
« Marie, reste à côté de Wridra. Cela va sans dire, mais ça va aller, » déclarai-je.
« Oui, sois prudent. Les épées magiques qu’il utilise ne sont pas les mêmes que les épées normales. Ne les sous-estime pas, » répondit Marie d’une voix calme.
C’était malin de sa part de ne pas me dire de le battre ou de m’enfuir.
Bien qu’étant dans la même guilde que mon adversaire, elle avait approuvé que je réponde par la violence.
Et elle avait compris que puisque j’avais travaillé seul pendant la plus grande partie de mon passé, j’étais beaucoup plus fort en passant à l’offensive par moi-même plutôt qu’en me battant tout en protégeant quelqu’un.
Elle m’avait donc dit de ne pas m’inquiéter pour elle et de ne pas me retenir.
« Wridra, je compte sur toi, » déclarai-je.
« Bien sûr que oui, » répondit Wridra.
Alors que la courte conversation se terminait, deux choses se produisirent.
Une épée de Sven avait creusé un chemin à la surface de l’eau en volant vers Marie, et Wridra l’avait frappé avec un poing en réponse.
L’autre chose était que j’avais décidé de me battre sérieusement et j’avais commencé à marcher vers l’avant alors que la fille criait derrière moi.
Il semblait faire environ deux mètres de haut.
Je sentais son aura massive à mesure que je m’approchais de lui.
Son corps bien construit et bombé semblait inversement proportionnel aux mouvements complexes de l’épée magique qui voltigeait dans les airs et revenait vers lui.
J’avais vraiment eu l’impression qu’il était fort.
La pression exercée par lui avait augmenté, mais mon expression était restée calme.
Je lui avais peut-être parlé avec une allure de somnambule, mais à l’intérieur, j’étais en colère contre lui pour avoir essayé d’attaquer Marie. « Salut, je t’appellerai Sven. Je suppose qu’il n’y a pas besoin de formalités contre un ennemi. »
« La ferme ! » cria l’autre.
Il avait bondi vers moi, puis m’avait frappé du bout des doigts avec la vitesse d’une balle.
Seulement 50 centimètres. C’était la distance que j’avais parcourue pour échapper à l’attaque en utilisant Sur la Route.
C’était une compétence qui me permettait de me transférer instantanément d’un point à un autre, et qui ne pouvait être activée que si ses différentes conditions préalables étaient remplies.
Alors que je m’approchais de son flanc, une lame tournoyante passa juste devant mon nez comme s’il avait lu mon mouvement.
Hmm, ce n’était pas loin.
Si j’avais tendu la main pour contre-attaquer, je me serais fait découper en morceaux.
C’était la première fois qu’il aurait dû voir mon mouvement, alors pourquoi avait-il pu réagir si rapidement ?
Non, il y avait autre chose de plus urgent.
Il avait deux épées plus tôt.
Où cachait-il l’autre ?
Alors qu’on envisageait ce genre de choses, c’était une bonne idée d’essayer de penser à la place de l’adversaire.
J’avais essayé de penser à ce qui serait le plus difficile à prévoir et à gérer pour moi.
« Oh, c’est vrai. Mes pieds, » murmurai-je.
J’avais reculé d’un pas.
Juste à ce moment-là, du gravier avait été projeté en l’air alors qu’une épée magique était apparue de nulle part et s’était envolée vers le haut avec un whoosh !
Si j’avais encore été là, alors cela m’aurait coupé la cuisse.
Elle avait immédiatement disparu dans le sol, se préparant ainsi à l’attaque suivante.
Cela signifiait que je devais me méfier d’autres attaques sans pouvoir prédire quand elles se produiraient.
J’avais laissé échapper une lourde bouffée d’air.
Je devais trouver une solution, sinon je ne pourrais rien faire.
Le sourire sur son visage était révélateur de son avantage actuel.
S’il y avait un modèle établi, alors j’aurais pu l’enregistrer dans ma mémoire musculaire avec ma compétence de répétition, mais c’était difficile à faire dans ce cas en raison de sa nature quelque peu aléatoire.
Le mieux que je puisse faire, c’était de lancer une attaque de mêlée dès que je trouverais une faille.
J’avais estimé le niveau de mon adversaire à environ 70.
Ce n’était pas trop loin de mon niveau, mais il avait des capacités offensives supérieures à celles que j’avais.
Il cachait aussi probablement de la magie dans sa manche, et je n’avais aucune idée du moment où il allait les utiliser.
Son expérience du combat l’avait aussi largement emporté sur la mienne.
L’attaque qu’il venait d’utiliser m’avait dit qu’il était plusieurs lieues plus haut que les individus que j’avais rencontrés dans la Guilde des Aventuriers l’autre jour.
« Peut-être que je vais le défier plusieurs fois et apprendre à la dure, » murmurai-je.
« Hein ? Qu’est-ce que tu racontes ? » demanda Sven.
Heureusement, c’était un monde de rêve pour moi.
Si je perdais, je pourrais dormir à nouveau.
J’avais donc décidé de voir cela d’un œil positif.
Que se passerait-il si j’ignorais l’attaque d’en bas et que je plongeais droit sur lui sans me soucier des risques ?
J’avais alors fait un pas audacieux en avant et j’avais fait irruption dans sa portée d’attaque, et il m’avait fait un regard moqueur.
« Haha ! C’est l’heure de la torture ! » déclara Sven.
Son sourire s’était élargi et ses mains s’étaient étendues comme des serres d’aigle.
Il y avait une pression incroyable qui rayonnait autour de lui, mais cela m’avait aussi fait réaliser quelque chose.
Il avait l’air très agressif, mais il avait dû préparer des mesures défensives.
J’avais donc décidé de rentrer dans un combat rapproché avec lui et de me battre avec mon instinct.
J’avais déjà placé son attaque à main nue sur une fente de mémoire plus tôt.
Mon corps avait donc bougé tout en gardant la distance optimale et avait évité les attaques automatiquement, et j’avais tourné comme une toupie en me rapprochant de lui.
En avançant, j’avais rapidement tailladé à deux reprises ses abdominaux endurcis.
Deux grincements métalliques avaient retenti lorsque mes attaques avaient été déviées, et j’avais serré la poignée de mon arme avec mes doigts engourdis.
Des lumières blanches argentées scintillaient devant lui en raison de la protection offerte par son épée magique.
Je pensais déjà qu’il aurait quelque chose comme ça pour le défendre.
Peu importe à quel point il était fort, c’était étrange qu’il expose sa peau nue et non protégée comme ça.
« Je parie que tu es doué pour les attaques comme celle-ci et pour les contre-attaques, » déclarai-je.
« C’est vrai. Maintenant, encaisse ça ! » cria l’autre.
Son genou avait rempli ma vision, et s’était approché directement de ma tête.
Un coup propre m’aurait probablement fait voler à dix mètres de là.
Mais il y avait des moyens de le contourner tant que j’anticipais son attaque.
Mon haut du corps s’était évanoui telle une illusion quand il avait frappé la copie de moi-même que j’avais créée avec ma compétence Image Fantôme.
« Argh, au diable tes petits tours ! » cria Sven.
Il m’avait regardé fixement quand j’étais réapparu à son côté, mais j’avais pensé que c’était juste une tactique d’intimidation.
Les instants où l’adversaire était déséquilibré avaient tendance à être le meilleur moment pour frapper.
J’avais enfoncé mes pieds dans le gravier et j’avais courbé ma lame en la faisant basculer vers le côté de son corps sans protection.
Mon attaque avait comme prévu été déviée par son épée magique, et j’avais immédiatement suivi avec un coup bas vers ses chevilles.
Puis une deuxième lame était sortie du sol, bloquant l’attaque à la dernière seconde.
Mais c’était exactement ce que j’espérais.
« Voilà, maintenant tu ne peux plus cacher ton épée, » déclarai-je.
« Agaçant petit… ! » s’écria Sven.
J’aimais secrètement son expression frustrée quand il grinçait des dents.
Pour le dire franchement, le plaisir du combat entre joueurs était de manipuler les mouvements de l’adversaire.
En fait, je trouvais ça agréable, et mon sourire n’était pas celui que l’on pouvait s’attendre à voir sur un visage aussi masculin.