Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 1 – Chapitre 2 – Partie 3

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Épisode 2 : Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe

Partie 3

Quoi qu’il en soit, nous nous étions enfoncés sous le rideau du restaurant et avions ouvert la porte, et une serveuse était tout de suite venue nous saluer. Comme on pouvait s’y attendre, elle portait des vêtements japonais, et Marie regardait autour d’elle avec beaucoup d’intérêt, y compris l’intérieur au look épuré.

« Mets tes chaussures dans ce placard à chaussures. On peut mettre les nôtres l’un à côté de l’autre, » déclarai-je. 

« Oh, OK... Mais ne seront-elles pas volées ? Elles sont très confortables, tu sais. J’ai peur de les laisser ici... Oh, cette planche en bois est la clé... ? Je n’en suis pas si sûr..., » demanda Marie.

Elle avait l’air d’aimer les baskets que je lui avais données. Ce n’était pas une femme facile à ébranler, mais cela m’avait fait sourire en la voyant me demander sans cesse, inquiète, si nos chaussures n’allaient pas être volées. Je n’arrivais pas à m’excuser et à lui dire qu’elles étaient plutôt bon marché...

En parlant de ça, j’avais réalisé que j’avais parlé à Marie en Elfique pendant tout ce temps. Inquiète de la réaction de la serveuse, je m’étais retourné vers elle, bien sûr, elle était gelée sur place sans savoir quoi faire. Mais c’était complètement différent de ce à quoi je m’attendais. La femme se tenait debout avec une expression onirique, perdue devant la beauté merveilleuse de Marie. Ce n’est pas surprenant puisqu’elle pensait probablement que Marie était une fée ou quelque chose comme ça. Marie avait même des yeux violets.

« Deux, s’il vous plaît. C’est ma nièce adorable qui vient de l’étranger. J’espère que vous pourriez lui montrer un peu de l’hospitalité japonaise, » déclarai-je.

« Oui, oui, bien sûr ! » déclara la serveuse.

Son expression s’était éclaircie alors qu’elle répondait énergiquement. Elle était très excitée. C’était vraiment pour montrer à quel point les gens étaient beaux et gentils.

La serveuse nous avait guidés jusqu’à notre table, qui était à un bel emplacement juste à côté de la fenêtre. Nous avions une vue sur les cerisiers en fleurs comme je l’espérais, et Marie semblait oublier de s’asseoir, subjuguée par le paysage pittoresque. C’était peut-être une chaîne de restaurants, mais cela s’était vraiment transformé au printemps. Il y avait un sentiment de présence venant de chaque cerisier en fleurs comme s’ils accumulaient toute la lumière du soleil pour eux-mêmes, et toute la vue était remplie d’un rose vif. Les arbres avaient de nouveau bien fleuri cette année.

J’avais pris place, alors que moi aussi, j’admirais le paysage. C’était peut-être parce qu’il était déjà l’heure du déjeuner, mais c’était tout à fait un luxe d’avoir cette vue pour nous tout seul. J’avais remercié mon entreprise de m’avoir laissé prendre ma journée de congé et avais pris le menu dans ma main.

« Je vais commander pour nous, Marie. Voyons voir... Tempura, sashimi... Ah, je ne peux pas oublier la crème aux œufs cuite à la vapeur. Et un plat que vous recommandez, s’il vous plaît. Oh, et une fourchette, » déclarai-je.

« Je vous remercie. Profitez de votre séjour ! » déclara la serveuse.

La serveuse nous avait souri. Marie n’arrivait pas à la comprendre, mais elle s’inclina en réponse avec des yeux plus larges. Puis, Marie s’était finalement assise dans le siège en face du mien. Elle observa la solide table en bois et le siège kotatsu, puis elle me regarda droit dans les yeux.

« Qu’est-ce que cette dame me disait à l’instant ? » demanda Marie.

« Elle m’a dit : “Profitez de votre séjour”. Elle semblait très distraite par ta beauté, » répondis-je.

« Et voilà que tu dis ces choses avec ce regard léthargique... Mais je suis surprise de voir à quel point personne ne semble être sur ses gardes, y compris les travailleurs et les habitants de la ville. Il semble qu’ils ne s’inquiètent pas du tout..., » déclara Marie.

Elle dirigea à nouveau son regard par la fenêtre vers les cerisiers en fleurs. Je me demandais comment ces fleurs de cerisier roses et colorées apparaissaient dans les yeux d’un elfe. À en juger par son regard captivé, nous n’étions peut-être pas si différents que ça.

« C’est parce qu’il n’y a pas de monstres dans ce monde. Je pense aussi que c’est très calme ici parce que c’est l’un des pays insulaires les plus amicaux du monde. Puisque tu es ici maintenant, autant profiter pleinement de ce monde, Marie, » déclarai-je.

Marie s’était arrêtée sans pouvoir répondre et semblait se demander si elle devait accepter mon geste de bonté. Mais c’était une si belle journée aujourd’hui, et nous étions au milieu de la plus belle saison de l’année... Je lui avais souri pour lui montrer que tout allait bien, et elle avait finalement hoché la tête.

« Alors je vais accepter ton aimable offre. Je te considère comme l’un des rares humains en qui j’ai confiance, » déclara Marie.

« Mais tu sais, il n’y a pas vraiment autant de mauvaises personnes que tu ne le penses. Tu es peut-être un peu trop prudente, Marie, » répondis-je.

Elle m’avait jeté un regard qui criait sur ma naïveté. Mais quand ça venait d’une jolie fille comme elle, même être regardée de haut, c’était sympa. Je n’étais pas un pervers, c’était plutôt comme si j’étais grondé par une jolie fille.

Marie semblait curieuse à propos du kanji présent sur le menu et avait commencé à me poser des questions en regardant les caractères.

« Peux-tu m’expliquer quelque chose ? Où est-ce que c’est exactement, et pourquoi suis-je au Japon ? Je ne comprends aucune des langues ici, et je ne me souviens de rien après avoir été attaqué par l’arkdragon. Et pourquoi as-tu l’air d’avoir grandi tout d’un coup ? » demanda Marie.

Je suppose qu’il était temps pour moi de la mettre au courant. Mais je ne comprenais pas non plus vraiment ce qui se passait. J’avais commencé par dire qu’il ne s’agissait que de conjectures, puis j’avais commencé à expliquer :

« Commençons par ce pays : Japon. Je suis presque sûr que tu ne le trouveras sur aucune carte de ton monde. C’est un petit pays insulaire, mais il a une histoire dramatique qui est plutôt cool quand on y entre vraiment, » déclarai-je.

Elle avait écouté mes paroles avec une expression qui était difficile à dire si elle était intéressée ou non. Le problème était maintenant d’expliquer le reste de ses questions. Je n’étais pas sûr de pouvoir expliquer clairement ce qui se passait à son entière satisfaction.

« Tu sais comment tu rêves quand tu dors ? As-tu déjà rêvé d’un endroit que tu n’as jamais visité auparavant ? » demandai-je.

« ... Oui, mais qu’en est-il ? » demanda Marie.

« De mon point de vue, chaque fois que nous traînions ensemble, tout se passait dans mes rêves. Mais cette fois, je me suis réveillé avec toi. Je pensais que ce n’était qu’un rêve tout ce temps, mais ce matin, j’ai réalisé que les deux mondes sont réels, » répondis-je.

Ses yeux ronds avaient rencontré les miens. La raison pour laquelle ses doigts bougeaient encore avec le menu devait être due à son esprit actif. Le cerveau et le bout des doigts d’une personne étaient après tout en quelque sorte liés.

« Chaque fois que je meurs ou que je m’endors dans ton monde, je me réveille toujours dans celui-ci. C’est peut-être pour ça que tu as fini par venir ici avec moi cette fois. Je me suis toujours aventuré seul, mais c’était la première fois que je mourais avec quelqu’un, » déclarai-je.

« Veux-tu dire... que je suis morte ? » demanda Marie.

Son expression était devenue incertaine, probablement à cause de mon utilisation de concepts abstraits comme les rêves et la réalité. Mais à ce moment précis, même moi, je ne pouvais pas savoir lequel était lequel, donc il était probablement plus sûr de les considérer tous les deux comme réels.

« D’après ce que j’ai compris, tu n’es pas morte, Marie. Je pense que si tu dors dans ce monde, tu pourras retourner dans le tien. Il ne nous reste plus qu’à attendre de voir ce qui se passera la nuit, » déclarai-je.

Marie avait fait une réaction sans engagement en posant son menton sur sa main. La plupart des elfes ne croyaient pas en une vie après la mort parce que c’était un fait connu que les elfes, contrairement aux humains, se dissolvaient dans le monde des esprits après la mort. C’est pourquoi il lui serait plus facile de comprendre si je lui expliquais que nos deux mondes étaient tous les deux des « réalités ».

« Quant à ta dernière question sur mon âge, je pense que le temps passe différemment entre le Japon et le monde du rêve. Ou alors, je ne faisais que vieillir en rêvant dans ce monde. Quoi qu’il en soit, il n’y a aucun moyen pour moi d’en être sûr pour l’instant, » déclarai-je.

« Hmm, si ce que tu as dit jusqu’ici est vrai, je pense que c’est plus probable. Je me suis déjà posé la question, mais il semble que tu aies vieilli plus lentement que les autres humains. Alors, Kazuhiho, quel âge as-tu en ce moment ? » demanda Marie.

Je lui avais dit que j’avais 25 ans, et ses yeux s’élargirent. Apparemment, elle pensait que j’avais l’air plus jeune.

« C’est difficile de dire quel âge ont les humains. À ton âge, il n’est pas rare d’avoir une grosse barbe et plusieurs enfants. Mais je pense que tu es plus fiable et plus séduisant de cette façon, » déclara Marie.

« Oh, euh, merci... Quoi qu’il en soit, je suis désolé que tout ce que je peux offrir pour l’instant, ce soit des suppositions. Pour être honnête, je suis moi-même toujours surpris de tout ça, » répondis-je.

Non seulement mon rêve était devenu réalité, mais une partie de celui-ci était apparue dans mon monde. Il n’y avait probablement pas une seule personne dans le monde qui pouvait expliquer entièrement ce qui se passait. Heureusement, il semble que Marie l’ait compris, du moins dans une certaine mesure. Je ne pouvais qu’émettre des hypothèses à partir des résultats, mais cela semblait suffisant pour stimuler son esprit intelligent.

Nous avions décidé d’organiser nos réflexions sur le sujet plus tard et d’en discuter à nouveau ce soir.

Pendant que nous continuions à parler, la nourriture arriva enfin. Je venais de finir de dire à Marie ce que je savais, alors je profiterais de cette prochaine occasion pour lui faire découvrir des plats japonais comme le sashimi, la tempura et la soupe miso.

« Oh, même les bols sont jolis ! Aucun d’entre eux n’est du tout ébréché... Ah, euh, merci, » déclara Marie.

« Marie dit merci, » j’avais traduit pour la serveuse. « Et elle est heureuse de voir à quel point les bols sont beaux et propres. »

La serveuse avait souri joyeusement, s’inclina et nous laissa manger. Le sashimi, la tempura et d’autres aliments du printemps avaient tous l’air si colorés et savoureux.

Est-ce que c’était juste moi, ou est-ce que les gens appréciaient plus les compliments des étrangers que ceux des autres Japonais ? J’avais cependant compris la réaction de la serveuse, voyant la lumière du visage de Marie aussi brillante qu’elle l’était. Son sourire était comme une fleur en fleuraison, et il y avait un certain charme chez elle qui vous réchauffait le cœur.

« D’accord, mangeons. Si les baguettes sont trop dures, n’hésite pas à utiliser une fourchette, » déclarai-je.

« Ça ne me dérange pas si je le fais. Maintenant, voyons voir..., » déclara Marie.

On aurait dit qu’elle avait abandonné les baguettes dès qu’elle m’avait vu les ramasser. Elle avait d’abord cueilli une crevette tempura, puis y avait mis de la sauce tempura selon mon conseil. Ses yeux s’étaient élargis au fur et à mesure qu’elle mordait, et son sourire avait grandi en continuant à mâcher.

« Hmm, si doux ! Il y a un parfum merveilleux qui s’échappe à chaque bouchée ! Oh ! Est-ce censé aller avec ce truc marron ? » demanda Marie.

Le riz takikomi était fait avec des ingrédients de saison, et elle trouvait cela aussi doux et délicieux. La texture extérieure croustillante de la tempura, le riz moelleux et tous les autres plats au goût différent avaient souvent suscité chez elle une réaction d’émerveillement.

« Il y a tant à manger, mais je pourrais continuer à manger ! Il n’y a pas beaucoup de viande, mais c’est tellement délicieux. Je vais devoir m’abstenir d’essayer le poisson, car je ne peux pas le manger cru, » déclara Marie.

« Essaie, c’est bon aussi. En fait, le poisson est le plat principal de ce repas, » déclarai-je.

Elle m’avait fait un regard de scepticisme évident. Certaines personnes ne pouvaient tout simplement pas manger de poisson, alors j’avais décidé de ne pas le forcer. Même certains Japonais ne le supportaient pas, y compris ma mère.

Il semblerait qu’elle s’y intéressait un peu. Elle poignarda avec précaution un morceau de sashimi rouge avec sa fourchette, le trempa dans de la sauce soja, puis le plaça dans sa bouche avec une expression réticente. Quelques secondes de mastication, et son visage s’étaient immédiatement dissous dans un sourire.

« Mmf, si doux ! Ce n’est pas le goût du poisson d’où je viens. Pourquoi est-ce si bon ici ? » demanda Marie.

« Mélanger les ingrédients et les cuire tous ensemble peut vraiment faire ressortir le goût de chaque plat, mais dans ce cas, je pense que c’est la saveur des ingrédients en eux-mêmes. Si tu aimes manger du poisson, on devrait aller manger des sushis un de ces jours. C’est un plat représentatif de la cuisine de ce pays, donc je suis sûr qu’il te plaira, » déclarai-je.

« Ooh, je veux essayer ! Promets-moi de m’emmener, Kazuhiho ! » déclara Marie.

Je n’avais jamais vu Marie sourire aussi joyeusement. C’était rare de la voir ainsi dans l’autre monde, mais j’avoue que cela la rendait d’autant plus spéciale.

Nous avions mangé notre crème pâtissière aux œufs cuits à la vapeur et notre soupe miso, puis nous avions profité de la vue sur les cerisiers en fleurs à l’extérieur. Nos estomacs étaient maintenant pleins, et la chaleur agréable du printemps commençait à nous endormir. J’avais l’impression de passer du temps dans le luxe, et Marie semblait d’accord.

« Nous ne faisons que manger, mais c’est tellement mouvementé. Dis-moi, est-ce que ces belles fleurs fleurissent toujours comme ça ? » demanda Marie.

« Non, seulement une fois par an. On ne les voit fleurir qu’à cette époque de l’année. Et si on changeait nos plans et qu’on allait admirer le paysage ? Le parc est vraiment magnifique à cette époque de l’année avec des milliers de cerisiers en fleurs. Tu sais, si ça t’intéresse..., » déclarai-je.

Il me semblerait que je n’avais même pas besoin de demander puisque le visage de Marie débordait d’intérêt et que ses mains serraient les miennes de l’autre côté de la table avec excitation. Elle ressemblait à une enfant qui avait hâte d’aller dans un parc d’attractions.

Je l’avais donc conduite par la main et j’étais allé au comptoir pour payer le repas. Pendant que la serveuse nous guidait vers l’avant, Marie avait tiré sur la manche de ma chemise.

« Comment exprimes-tu ta gratitude dans ta langue ? Je veux montrer mon appréciation pour un repas si somptueux, » demanda Marie.

« Oh, je pense qu’un simple “merci” devrait suffire, » répondis-je.

Elle s’était répété les mots à elle-même en un murmure quelques fois avant de donner un « merchi » maladroit, mais la serveuse avait souri chaleureusement. J’avais aussi remercié mentalement la serveuse d’avoir fait preuve d’hospitalité japonaise envers Marie. Même si c’était une elfe plutôt qu’une étrangère... mais j’avais deviné qu’elle serait quand même étrangère au Japon.

Peut-être que le Japon est un endroit impartial dans ce sens...

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre!

  2. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le repas 😁

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