Almadianos Eiyuuden – Tome 4 – Chapitre 128

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Chapitre 128

Il fallait trois à quatre jours à un corps d’armée pour marcher de Strasbourg à Kozun, où se trouvait actuellement la première armée d’Asgard.

C’était sans compter le temps nécessaire pour s’occuper d’une grande armée, de la préparation des logements à la cuisson des repas.

Cependant, Kurats et Skuld marchaient avec une très petite armée, qui était composée de Nosferatus.

Ils auraient pu arriver à Kozun en une journée s’ils avaient réduit leur temps de sommeil, mais ils avaient quand même pris un peu de temps pour se reposer, juste au cas où.

Le lendemain matin, avant le lever du soleil, le groupe de Kurats avait atteint le village de Misul. Il se trouvait à environ 10 kilomètres de Kozun.

« Euh… Mon dos… »

Tout le monde, à l’exception de Kurats, se sentait clairement fatigué.

C’était particulièrement vrai pour Skuld, qui se remettait encore de la nuit précédente.

Elle gémissait fréquemment en chemin, se tenant les hanches tout en ressentant une douleur aiguë et sourde.

« Nous avons encore du chemin à parcourir avant d’y arriver, n’est-ce pas ? Nous serons ses servantes nocturnes jusqu’à ce que nous y arrivions. »

« Vous agissez de la sorte uniquement parce que vous êtes une bande de Nosferatus ! Je ne peux pas absorber l’énergie, ce n’est pas juste ! »

Bien que Triestella et les autres Nosferatus s’affrontaient avec la nouvelle femme de Kurats, sa concentration était ailleurs. Il pouvait sentir l’atmosphère turbulente entourant Misul.

« Ce sentiment… Cela signifie-t-il que Rosberg est toujours là ? »

Bien que l’on puisse penser que Robserg s’était retiré dans la capitale après avoir été vaincu par Gunther, Kurats était capable de percevoir sa forte persistance en tant que guerrier.

Il n’y avait que quelques soldats dans ce village. Grâce à sa perception, Kurats avait senti qu’ils étaient probablement moins d’une centaine.

Les forces ennemies étaient stationnées à seulement 10 kilomètres d’ici. Kurats ne voyait qu’un seul scénario qui justifierait que Rosberg reste dans cet endroit.

« Qui va là ? »

Une sentinelle remarqua l’approche du groupe de Kurats, et avait rapidement demandé leurs identités.

Au même moment, d’autres soldats du village s’étaient instantanément alignés en formation carrée, se serrant les uns contre les autres comme s’ils protégeaient leur propre maison.

Un simple coup d’œil à leur splendide coordination suffisait à dire à quel point leur commandant avait été sérieux dans leur entraînement.

« Je suis le comte de Bashtar. Comment va Rosberg ? »

« OOH ! Le seigneur de Bashtar est venu en personne… C’est une bénédiction des cieux ! »

Le soldat s’était accroché à Kurats comme s’il allait s’écrouler autrement.

« Faites quelque chose, s’il vous plaît, Seigneur ! Les guérisseurs de l’ordre des mages se sont échappés et il n’y a personne d’autre pour s’occuper du traitement de son excellence Rosberg ! »

« On dirait que les mages réguliers de l’ordre des mages ne sont pas très différents de leurs hauts gradés. Je commence à m’inquiéter pour l’avenir de Jormungand. »

Kurats avait l’impression de pouvoir imaginer la scène qui s’était déroulée ici.

Une bande de mages ayant le sentiment d’être des êtres élus s’étaient donné à eux-mêmes une priorité à cause de l’influence de leur chef égocentrique, Mordred.

Ils n’avaient rien à voir avec les gardes royaux de Rosberg, qui étaient prêts à se battre jusqu’au bout et à donner leur vie pour le royaume.

Mais là encore, il était insensé de les comparer.

« Montre-moi le chemin. Je ne peux pas laisser le maître d’armes de Lunaria perdre la vie, n’est-ce pas ? »

Rosberg logeait dans ce qui était à l’origine la maison du maire du village.

Il avait établi un camp temporaire dans l’espace se trouvant autour de la maison, qui était assez bien construite et grande pour un village d’un peu plus de deux cents personnes.

« Il est ici. »

Le soldat qui guidait Kurats ouvrit la porte de la chambre à coucher, faiblement éclairée et sans fenêtre.

Rosberg comprit qui était là à la seconde où il vit la silhouette absurdement grande s’approcher.

« Je dois être un spectacle terrible à voir. »

« Non, au contraire, je pense que tu as bien fait de survivre jusqu’à maintenant. Tu aurais mieux fait de traiter avec des ennemis intelligents qu’avec des alliés stupides. »

Si des sujets loyaux comme Rosberg perdaient la vie, il n’y aurait plus personne pour tenir en échec des imbéciles comme Modred.

Bien que le simple fait de respirer lui soit douloureux pour le moment, Rosberg se leva lentement.

Son souffle court et son visage pâle comme la cire lui donnaient l’image d’un homme mourant.

Un jeune garçon, qui semblait être un écuyer, essaya de le maintenir assis, mais Rosberg refusa obstinément de se laisser faire.

C’était sa façon bien à lui de ne pas céder devant le comte de Bashtar.

« Tu as perdu trop de sang. C.H.A.R.G.E. E.N.E.R.G.I.Q.U.E »

Voyant qu’un manque de sang et un manque d’endurance dû à la bataille meurtrière étaient les principaux problèmes en jeu, Kurats utilisa un sort qui restaurerait l’endurance de Rosberg à partir de la base.

« Wôw ! Mon corps me semble déjà léger… ! »

La peau de Rosberg, qui était jusqu’à présent aussi pâle que de la cire, reprit progressivement une couleur plus saine et rougeâtre.

« G.U.E.R.I.S.O.N H.A.U.T.E »

Une lumière bleue était apparue sur la paume des mains de Kurats, et la grave blessure qui avait même endommagé les organes internes de Rosberg avait guéri en quelques secondes.

Rosberg n’avait pas pu cacher son choc.

La magie de guérison qu’il connaissait était quelque chose qui ne pouvait que recoudre une blessure ouverte ou réconforter le corps pour améliorer son rétablissement naturel.

« Sérieusement, vous êtes plus incroyable que jamais. »

Rosberg, qui avait à la fois récupéré de ses blessures et retrouvé son endurance, haussa les épaules d’une voix exaspérée. Son corps était revenu au même état qu’avant son combat avec Gunther.

Maintenant que son énergie et sa force étaient de retour, il était également capable de percevoir la présence d’un puissant guerrier qu’il n’avait pas remarqué jusqu’à présent.

« Sire Bashtar… La dame derrière vous, pourrait-elle être… »

Rosberg avala sa salive, incapable de trouver les mots pour terminer sa question.

Il ne voyait aucune raison pour laquelle cette personne serait ici.

« Oh, tu veux parler de Skuld ? »

« Pourquoi la princesse folle est-elle avec vous ? Cela signifie-t-il que vous nous avez trahis, vous aussi ? »

Si cela avait été le cas, Kurats n’aurait pas guéri Rosberg, mais Rosberg était trop confus pour penser aussi loin.

Même le marquis de Strasbourg, l’une des personnes les plus influentes de la nation, s’était transformé en traître.

Rosberg ne pouvait pas prétendre qu’il n’y avait aucune chance que cela se reproduise avec Kurats.

« Après que je l’ai battue, elle a commencé à pleurer, disant qu’elle ne voulait pas mourir, alors j’en ai fait ma femme. »

« Cette description ne va-t-elle pas un peu trop loin ? Non pas que je prétende qu’elle soit fausse. » (Skuld)

Sching !

« Viens par ici, espèce de salaud !!!! »

« Merde, j’avais oublié que c’était un fanatique de Lunaria. »

D’après ce que Kurats avait entendu, lorsque le roi Christopher annonça officiellement les fiançailles de Lunaria avec Kurats, Rosberg continua à boire jusqu’au matin, envoyant quelques dizaines de ses hommes à l’hôpital.

Même si elle était son élève préférée, l’obsession de Rosberg pour Lunaria était encore anormale.

« Comment pouvez-vous ! Vous avez déjà la princesse Lunaria, et pourtant, même si vous ne vous êtes pas encore marié, vous avez tendu la main à la femme d’une nation ennemie ! Vous méritez une condamnation à mort ! »

Voyant que Rosberg commençait puérilement à sortir son épée magique, Kurats cria une série de mots interdits, révélant ce qui n’aurait jamais dû être connu.

« Je dirai à Lunaria que tu as une peinture miniature d’elle à cinq ans que tu caches soigneusement avec toi ! Je lui dirai aussi qu’elle y est représentée nue dessus ! »

Rosberg fut pétrifié sur place. Un regard de désespoir se dessina sur son visage.

« C’est mon plus grand secret, comment avez-vous… ? »

« Le médaillon sur ta poitrine est ouvert depuis que je suis arrivé ici. Honnêtement, je me demandais quand le signaler. »

Rosberg n’avait apparemment jamais lâché son médaillon pendant le combat mortel contre Gunther, même au bord de la mort. Il semblait y être redoutablement attaché.

En le serrant trop fort dans le combat, il en avait brisé le loquet, révélant ainsi pleinement le contenu qu’il gardait secrètement à l’intérieur.

« C’est pour moi, l’épée du royaume Rosberg, le plus grand échec de ma vie. »

« Je me demande ce que Lunaria pensera si elle entend parler de ça ? Son âge est ce qu’il est, mais je veux dire, elle est nue, non ? »

« Euh, je… »

« Il a raison, Pervers ! »

« AGHH ! »

« Ne t’approche pas ! »

« Abela, pas toi aussi ! »

« Amoureux des enfants. »

« Ce n’est pas ça ! C’est complètement différent de ces sentiments charnels ! C’est de l’amour pur pour un être suprême qui doit être protégé ! C’est une représentation de l’adoration pieuse, l’agapè ! »

« Tais-toi, pervers. »

« Dieu est mooooooooooort !!! »

« Désolé, je ne peux pas du tout sympathiser avec toi. Fais-moi une faveur et reste loin de Lunaria pendant un moment, d’accord ? »

« Essayes-tu de me tuer ?! »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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