Chapitre 122
« Hein ? Qui a dit que je voulais vous faire quelque chose ? Une fois la guerre terminée, vous pourrez faire ce que vous voulez. Vous pourriez peut-être rester à Bashtar pendant un certain temps. »
« Qu’est-ce que vous avez dit ? »
Felbell ne pouvait pas s’empêcher de remettre en question ce qu’elle venait d’entendre. La réponse de Kurats était trop choquante.
Cet homme ne savait-il pas qu’elle s’était opposée au royaume ?
« Croyez-vous que père… Sa majesté le permettrait ? »
« À qui pensez-vous parler en ce moment ? »
Kurats fit un sourire féroce, en montrant ses dents.
Felbell se recroquevillait de peur.
L’aura intimidante de l’homme avait mis son instinct de survie en alerte, lui donnant un sentiment de malheur imminent.
C’était un sentiment provoqué par la puissance de Kurats, une indication de sa nature accablante.
« J’ai repoussé la quatrième armée de l’empire en Lapland, et maintenant j’ai même vaincu la deuxième armée de Skuld. Évidemment, je n’ai pas l’intention de m’arrêter là. La même chose arrivera à la première armée. J’écraserai tous les ennemis qui se mettront en travers de mon chemin, et je ferai céder Asgard de mes mains. »
Le titre le plus connu de Kurats était « Héros de Bashtar », mais Felbell connaissait un autre titre qui lui avait été donné.
« L’armée d’un seul homme »
… Mais ce titre ne lui convenait même plus. Ayant écrasé Skuld, il pouvait probablement être considéré comme l’égal de toute une nation maintenant.
Felbell tourna son attention vers Skuld, qui était actuellement absorbée à regarder Kurats ricaner avec arrogance.
Si Skuld et Frigga étaient placées sous la direction de Kurats, il pourrait alors, de façon réaliste, conquérir tout Asgard.
Felbell sentit soudain des frissons l’attaquer.
Ses pensées lui donnèrent la chair de poule.
Sachant que Felbell venait d’obtenir la réponse à sa question par elle-même, le sourire de Kurats se transforma en un rictus.
« Qui peut s’opposer à moi, selon vous ? Pensez-vous qu’il y ait une force sur ce continent qui puisse gagner contre l’homme qui peut piétiner tout Asgard à lui tout seul ? »
Même la fierté du royaume, Rosberg, ne pourrait jamais faire face à l’empire Asgard tout seul.
Cela signifiait que Kurats ne pouvait pas être maîtrisé par la force.
Pour commencer, sans Kurats, Jormungand n’aurait pas été en mesure de se sortir indemne de la trahison d’Albert. Cette trahison aurait très certainement porté un coup fatal au royaume.
Si ce même Kurats avait son mot à dire sur le traitement infligé à Felbell, il était alors pratiquement impossible pour quiconque de s’y opposer ouvertement.
Personne ne se porterait volontaire pour s’opposer à un adversaire imbattable.
Si le roi Christophe avait une autorité formelle sur lui, il ne pouvait même pas forcer Kurats à faire quoi que ce soit.
« Que comptez-vous faire de tout ce pouvoir ? »
S’il le voulait, cet homme pourrait s’emparer à la fois d’Asgard et de Jormungand.
Peut-être que celui qui était le plus proche de prendre le contrôle du monde était Kurats, pas Heimdall.
Le sentiment de mort imminente chez Felbell était dans un sens naturel.
« Laissez-moi réfléchir… Et si je l’utilisais pour faire de vous et Skuld mes femmes ? »
Soudainement, Kurats jeta un regard lascif à Skuld et Felbell.
« Quoi ?? »
« … Kyu »
Leurs deux visages étaient devenus simultanément pourpres, comme s’ils étaient en feu.
Skuld avait été la plus touchée. Sa conscience volait dans les nuages du débordement émotionnel.
« Je plaisante avec vous… Mais si jamais l’occasion se présente, qui sait. »
Alors que Kurats se retournait calmement et quittait la pièce, Felbell tombait dans une grande fureur. Un mélange de colère, d’embarras, d’incertitude et même d’impuissance à ne rien faire face à ces émotions.
« C’est absolument impardonnable ! Je dois rembourser cette humiliation au centuple ! Souvenez-vous de cela ! »
Si tous ceux qui connaissaient Kurats avaient entendu cela, ils auraient tous eu exactement la même pensée : « drapeau en vue. »
◆ ◆ ◆
« Non ! Que quelqu’un me sauve ! Je ne veux pas mourir !! »
Une grande foule s’était rassemblée sur l’un des sites d’exécution de l’Empire en apprenant qu’un noble allait être décapité.
Les gens pointaient du doigt et se moquaient d’Albert, qui agitait ses membres et criait sans se soucier de sa réputation.
« Si le royaume de Jormungand appelle cela un noble, alors ce n’est vraiment pas grave. »
« Ne se rend-il pas compte que personne n’aidera un type qui a trahi son pays pour ensuite être complètement écrasé ? »
Albert avait subi toutes sortes d’abus, mais il s’en fichait. Le visage plein de larmes et de mucus, il secouait désespérément son corps pour échapper au bourreau.
« Libérez-moi ! Lâchez-moi !! »
« Ça suffit ! Sa Majesté a eu la gentillesse de vous donner le choix de vous suicider, et pourtant, regardez comme vous agissez de façon pathétique. Si vous êtes vraiment un noble, soyez raisonnable et agissez comme tel ! »
« Je m’en fiche ! Je ne suis pas censé mourir comme ça ! Il doit y avoir une sorte d’erreur ! »
Le bourreau secoua la tête. Il en avait eu assez du refus d’Albert de faire face à la réalité.
N’avait-il pas réalisé qu’on lui donnait une dernière chance de préserver son honneur ?
Finalement, le bourreau renonça à laisser Albert s’ôter la vie. S’il n’était pas prêt à voir la situation telle qu’elle était, alors il n’était pas nécessaire de se donner la peine d’essayer de sauver son honneur.
Si pour lui, il n’y avait pas de différence entre être exécuté et se suicider, alors il était normal de le tuer.
Deux bourreaux vinrent appuyer sur les deux épaules d’Albert avec leurs gros bras.
Ils le maintinrent ainsi sur l’estrade de décapitation, mettant fin à son combat désespéré.
Puis, un autre bourreau s’approcha lentement en tenant une hache.
Albert cria comme s’il était devenu fou.
Il ne pouvait plus faire qu’une chose à ce moment-là : continuer à nier la réalité.
« Dieu tout puissant ! Venez me réveiller de ce cauchemar ! Viiite ! »
« Tu devrais être content ! À partir de maintenant, tu pourras dormir autant que tu veux, sans que des cauchemars te hantent ! »
La pensée d’Albert sur ces mots devait être un secret qu’il emporterait avec lui dans son sommeil éternel.
Mais personne sur place n’était assez excentrique pour s’intéresser à lui après sa mort.
Ce ne fut que quatre jours plus tard que Jormungand fut informé qu’Albert avait été décapité, non pas en tant que noble, mais en tant que simple criminel.
En entendant ce rapport, il avait été dit que Felbell n’avait même pas bougé un sourcil.
Elle prit une seule rose dans un vase et la jeta par la fenêtre, dans le ciel nocturne.
La meuf a totalement raison qui voudrait pleurer un tel bâtard merci pour le chapitre c’était génial