Almadianos Eiyuuden – Tome 3 – Chapitre 97

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Chapitre 97

Une fois que le groupe de l’Est avait terminé son spectacle, qui semblait quelque peu triste par rapport à l’atmosphère animée, il fit place à une belle danse exécutée par des femmes du Sud légèrement vêtues.

On avait secrètement servi aux invités une sorte de liqueur qui avait un effet stimulant sur l’esprit. Ceux-ci profitèrent de l’occasion pour goûter à toutes sortes de délices.

Bientôt, les seules personnes laissées derrière dans la salle étaient Lunaria et Kurats, tous deux rougissants.

Comme cela avait été prévu depuis le début, la porte au fond de la salle s’était ouverte sans bruit.

Dans la pièce derrière la porte, il y avait un splendide lit à baldaquin, placé comme s’il s’agissait d’un sanctuaire destiné à être exposé.

Tout va bien se passer, j’ai pris mon bain avec beaucoup de soin, j’ai mis mon parfum préféré et j’ai choisi mes meilleurs sous-vêtements… !

Peut-être par peur de l’inconnu, Lunaria n’avait pas pu bouger d’un pouce de l’endroit où elle était assise, bien qu’elle ait déjà pris la résolution d’aller jusqu’au bout.

Alors qu’elle serrait ses paumes en sueur, Lunaria se sentait tellement dépassée que ses épaules tremblaient.

{On est censé l’enlacer d’abord si l’on veut relâcher la tension.}

(Je sais, tu n’as pas à me le dire ! J’ai déjà un peu d’expérience, je ne suis plus vierge.)

{Ohoho, je vois, l’enfant qui allaite a de l’expérience. Bien sûr que tu en as.}

Tac !

Kurats avait eu l’impression que plusieurs vaisseaux sanguins s’étaient brisés dans son cerveau suite à la provocation de Bernst.

Comme il avait lui-même l’impression que cette inclinaison était anormale, les paroles de Bernst l’avaient poignardé là où ça faisait mal.

« Dis quelque chose ! L’homme n’est-il pas censé prendre tendrement la tête dans ce genre de situation ? A-aaah ! »

Voyant Kurats la regardant fixement d’un regard intense, Lunaria s’enflamma et bondit pour lui. Cependant, comme son corps était pris dans la tension de sa première nuit, elle avait fini par plonger accidentellement vers son visage.

Lorsqu’il sentit les bourrelets, beaucoup plus gros que ceux de Cornelia, qui se déversaient de la robe de Lunaria, Kurats perdit toute raison.

« J’ai été patient pendant bien trop longtemps ! »

C’était une princesse, une beauté inaccessible.

Maintenant qu’elle offrait son doux corps, quel genre d’homme refuserait ?

Alors qu’il cherchait des excuses pour ne pas se retenir, Kurats sauta sur ces bourrelets qu’il cherchait.

« Je m’enfonce ! »

« Attends, c’est ma première, sois gentil, toi-Aaaah ! »

Plusieurs heures plus tard.

Alors qu’ils étaient à bout de souffle, les deux jeunes se regardaient dans les yeux, rougissants, serrés l’un dans l’autre.

« Mon Dieu, tu es trop brutal… »

« Je n’ai rien à dire pour ma défense. »

« Cependant… je pense que j’aime bien comme ça ♪ »

Lunaria fit sortir de son corps sa timidité alors que son cerveau s’éveillait à quelque chose de mal.

Elle et Kurats étaient devenus plus proches que jamais… Bien que leur cérémonie de mariage n’ait pas encore eu lieu, ils étaient effectivement unis dans leur corps et dans leur esprit.

Le lendemain, Lunaria s’était réveillée avec un sentiment d’épuisement et de fatigue.

Une partie spécifique de son corps se sentait encore mal à l’aise, mais c’était la preuve de son union tant attendue avec son bien-aimé.

Alors que son expression se déformait de toutes parts, coincée entre sa joie et son embarras, elle remarqua que Kurats la regardait joyeusement.

« Ne me regarde pas, idiot ! »

Lunaria s’empressa de cacher son visage rougissant, mais cela ne servit qu’à exposer le reste de son corps ainsi que les traces de la veille.

En regardant les beaux bourrelets qui rebondissaient sous l’effet de la gravité, Kurats avait un sourire satisfait sur son visage.

(Un jour, je pourrai boire du lait jusqu’à ce que je sois rassasié… Un jour…)

{Assez avec ça, espèce de pervers !}

(Oooh ? Tu as l’air si passionné, je n’aurais jamais pensé que tu étais aussi excité par le lait, Bernst.)

{Inacceptable ! Le nom du roi magique Bernst ne doit pas être terni par tes revendications inacceptables !}

« Je t’ai déjà dit d’arrêter de regarder, non !? »

Incapable de cacher complètement ses attraits avec ses seuls bras, Lunaria essaya de chercher ses vêtements en toute hâte.

Lorsqu’elle avait tourné son dos entièrement exposé vers Kurats pour chercher ses sous-vêtements de manière très suggestive, la raison de Kurats avait été soudainement détruite à nouveau.

« Je ne peux plus me retenir ! »

« Hein ? Aaaah ! Tu ne peux pas, si tôt le matin… »

Bien que ses joues rougissaient, ce n’était qu’un prétexte. Elle accueille en fait Kurats.

À la vue de son regard calme, on pourrait peut-être dire que c’était Kurats qui avait été pris au piège à ce moment-là.

… Ce jour-là, Lunaria et Kurats n’avaient pas fait leur première apparition en dehors de la pièce avant midi.

« La prochaine fois, ce sera mon tour, c’est sûr, c’est sûr, c’est sûr, c’est sûr, c’est sûr, c’est sûr, c’est sûr, c’est sûr, c’est sûr, c’est sûr, c’est sûr… »

Lorsqu’elle avait été confrontée au regard amer de Frigga, même Lunaria avait su ne pas afficher son bonheur devant elle.

◆ ◆ ◆

Nous ne reconnaissons pas Lunaria comme l’héritier du trône.

Deux jours après le banquet, une lettre avait été délivrée directement par le marquis de Strasbourg.

Felbell est la successeure légitime au trône. Je défendrai son statut par la force s’il le faut.

C’était les mots éloquents qui figuraient sur la lettre.

« Ce jeune homme, est-il devenu fou ? »

La famille de Strasbourg était, sans aucun doute, l’une des plus prestigieuses familles du royaume.

Leur territoire était une terre très fertile, un point clé pour les transports, et avait une population importante qui correspondait à une grande armée.

Cependant, leur supériorité n’avait de sens que dans le cadre d’une comparaison avec d’autres nobles, il était encore imprudent pour eux de montrer leurs crocs face aux troupes du royaume.

Le territoire de Strasbourg partageait une frontière avec Asgard et disposait donc d’un solide rempart du côté de l’empire.

En revanche, leur défense du côté de Jormungand était minime, c’était un simple fossé.

Si Albert avait été au centre du palais royal, comme par le passé, il aurait probablement reçu le soutien direct et indirect de quelques confrères nobles.

Mais aujourd’hui, on pouvait même se demander si ses propres parents seraient à ses côtés.

Christopher pencha la tête dans la confusion. Pourquoi quelqu’un comme Albert prendrait-il une initiative aussi stupide ?

« Votre Majesté, permettez-nous de nous occuper de la mauvaise conduite du marquis. »

Un groupe d’hommes s’était avancé.

Il s’agissait du baron Villepin, du comte Clouzot, et de l’homme qui avait été le bras droit d’Albert, le marquis Lagrange.

Après la chute d’Albert, ils avaient rapidement changé de camp pour rejoindre la faction de Lunaria, mais ils n’avaient rien encore monté sur la scène principale. Ils attendaient une occasion de se racheter.

En très peu de temps, de nombreuses pensées tourbillonnaient dans la tête de Christopher.

En vérité, il n’allait pas être facile de vaincre l’élite de Strasbourg avec la seule puissance combinée de ces nobles.

Christopher s’était dit que s’il laissait Kurats s’occuper de cette question à la place, il vaincrait haut la main les forces d’Albert.

Cependant, peu importe que Kurats puisse réussir ou non, le seul scénario que Christopher voulait éviter à tout prix était de laisser tous les acquis de la cour royale être monopolisés.

Kurats avait tellement de pouvoir qu’il pouvait construire une nouvelle dynastie à lui seul, mais cela pouvait aussi être gênant. Si le roi s’appuyait trop sur Lunaria et Kurats, cela reviendrait à délaisser les autres nobles.

La coopération des nobles était essentielle pour gouverner les vastes terres du royaume.

Si une erreur était commise dans les interactions entre eux et la famille royale, alors même si la génération actuelle n’en voyait pas les conséquences, la suivante devrait payer la note.

Même si Kurats pouvait être un roi fort, les exemples montrant un roi puissant mourir tout en laissant son successeur faiblement décidé pousser son pays à la ruine ne manquait pas dans l’histoire.

« Vous pouvez le faire. J’espère voir votre loyauté en action. »

« Compris ! »

« Cela étant dit, le pouvoir de vos trois territoires ne sera pas suffisant. Je vais envoyer le général Kfir, de l’armée royale, avec vous. »

Le général Kfir était le cousin de la femme de Lagrange.

Sachant que Christopher en avait tenu compte dans sa décision, Lagrange s’inclina profondément devant le roi.

« Le royaume verra la victoire. »

Suivant Lagrange, parti en hâte pour préparer la bataille à venir, le comte Clouzot et le baron Villepiun se mirent à discuter.

« Ça va aller, n’est-ce pas ? »

« Albert n’est pas aussi doué pour la guerre que pour la politique. D’ailleurs, qu’ils servent ou non sa famille, combien de personnes se rebelleront sérieusement contre le royaume, à votre avis ? »

Si le territoire de Strasbourg était certainement puissant, ses subordonnés étaient toujours les gens du royaume de Jormungand.

Ils ne défieraient peut-être pas facilement leur seigneur, mais ils n’avaient pas non plus beaucoup de volonté pour s’opposer au royaume.

D’après ce que Lagrange avait observé, Albert avait le soutien d’une petite partie de ses parents.

Si les attentes de Lagrange étaient justes, Albert aurait moins de 20 % de ses proches à ses côtés, auquel cas la victoire était à portée de main.

« Pourtant, il y a six mois, je n’aurais jamais imaginé que cela se produirait… »

À l’époque, ils n’avaient jamais eu de doute sur les pas qu’ils avaient faits le long du chemin de la gloire d’Albert.

Lagrange répondit au soupir de Villepin par un ricanement.

« Eh bien, la vie est une série d’événements inattendus que même les rêves ne peuvent espérer atteindre. C’est comme ça. Seul un prophète peut prévoir l’avenir. »

C’était dans cette perspective que Lagrange avait levé la main plus tôt que quiconque pour proposer de faire face à la rébellion d’Albert.

« Il semblerait que vous ayez des idées précises sur la question. »

Clouzot avait dû lever les yeux pour regarder Lagrange.

Le grand Lagrange avait regardé Clouzot avec arrogance, tout en caressant la barbe dont il était fier.

« Regardez-le comme ça. La princesse Lunaria ne s’est même pas encore mariée, non ? Combien de temps faudra-t-il encore pour qu’un enfant naisse entre elle et cet opportuniste grossier ? Il pourrait ne pas perdre son statut dans un avenir proche, mais qu’en sera-t-il plus tard ? »

« En effet… Donc, en d’autres termes… »

En d’autres termes, il était trop tôt pour déclarer que le jeu était terminé.

Même si Lunaria était devenu le futur héritier, cela ne changeait rien au fait que Felbell était l’un des deux seuls enfants du roi.

La condition inconnue de Lunaria pouvait revenir, elle pouvait finir par la faire rechuter n’importe quand.

Quant à Kurats, il y avait encore trop de choses obscures à son sujet, beaucoup trop pour un aristocrate du royaume à part entière.

De plus, le couple pourrait peut-être ne pas avoir d’enfants, ou bien ils divorceraient l’un de l’autre.

Ces possibilités ne devaient pas être négligées, car même si un roi mâle pouvait avoir un nombre illimité de concubines, il était rare qu’une reine ait un autre amant que son époux.

De ce fait, Felbell avait toujours une grande valeur, même après la chute d’Albert.

« Comment pourrais-je laisser un singe géant, dont les origines sont encore floues, faire ce qu’il veut avec notre pays ? Je ne ménagerai aucun effort pour réparer ce tort. »

« Monsieur Lagrange, vous êtes vraiment un loyal sujet du royaume. »

Pour l’instant, Lagrange se contentait de ne pas être sur la scène principale, mais s’il accumulait suffisamment de réussites dans l’attaque d’Albert, il pourrait alors renverser la situation.

Lagrange était un homme d’âge moyen approchant la cinquantaine, il n’était pas assez âgé pour oublier ses ambitions et se contenter de vivre ses vieux jours.

Au contraire, il avait assez d’expérience pour reconstruire la faction de Felbell, même maintenant qu’elle avait perdu sa figure centrale et sa puissance, Albert.

« Mais d’abord, concentrons nos efforts sur la victoire qui se présente à nous. Il ne faudra pas longtemps à cet homme pour révéler ses défauts de toute façon. »

Pour l’instant, ces nobles ne doutaient pas que l’idiot Albert serait leur tremplin.

Et cela aurait certainement été le cas si Albert avait été leur seul adversaire.

Mais si leur confiance en la victoire n’était pas injustifiée, tout ce que l’avenir leur réservait était une dure et macabre réalité.

Comme l’avait dit Lagrange, la vie est une série d’événements inattendus que même les rêves ne peuvent espérer atteindre.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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