Almadianos Eiyuuden – Tome 3 – Chapitre 91

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Chapitre 91

La reconstruction de Bashtar avait commencé.

Les trésors apportés par Kurats et les Nosferatus avaient laissé Clodette perplexe. Quant à Marika, elle s’était évanouie sur place.

« Oh mon Dieu. »

… Paf !

« Iiiiih ! Je n’ai jamais vu ce genre de bijoux avant ! »

Cornelia, Lunaria et Frigga ne pouvaient que regarder bêtement le tas qui contenait les bijoux, l’or, et même les crocs et défenses de monstres rares qui ne pouvaient être trouvés que sur le territoire même des monstres.

Bien sûr, ce n’était pas comparable au trésor du royaume de Jermungand, mais il avait tout de même plus de valeur que ce que possédait le plus éminent marquis du royaume, le marquis de Strasbourg.

Avec un tel budget, il serait assez facile de sortir Bashtar de son déclin.

« Hélas, le château s’est effondré, et c’est tout ce que nous avons pu récupérer des décombres, c’est moins de la moitié du trésor. Avec suffisamment de temps, le reste pourrait être aussi sauvé. »

La voix de Triestella, qui avait encore l’apparence de la femme humaine Stella bien que son identité avait été révélée à certains, avait suscité une certaine déception.

Lorsqu’elle était retournée au château avec Kurats, elle avait constaté qu’environ la moitié de celui-ci s’était transformée en décombres, et que l’autre moitié était sur le point de s’effondrer.

C’était un spectacle incroyable.

Elle avait alors regardé Kurats avec encore plus d’admiration, sachant qu’il avait écrasé un château si puissant et si solide d’un simple coup d’épée à une distance de 20 km.

« Combien cela vaut-il ? »

La seule personne qui pouvait répondre à la question de Cornelia était Marika, et elle était actuellement encore inconsciente.

« Je pense que cela pourrait valoir plus que le budget national de Lapland… »

Frigga avait difficilement écouté ces mots avec un regard douteux sur son visage.

Bien qu’elle n’attachait pas beaucoup d’importance à l’argent, elle était encore sous le choc.

Si nous avions autant d’argent en Lapland, notre arsenal serait tellement plus solide… Ce genre de pensées idiotes lui venaient à l’esprit.

« Et tu as dit que ce n’est pas tout ? »

Comme tout le monde, Lunaria avait frissonné à la vue de ces richesses, mais pour des raisons différentes.

Stella avait dit que plus de la moitié des trésors se trouvaient encore dans le château.

Si Stella, qui n’était qu’une aristocrate parmi d’autres, avait tant de trésors pour elle, combien de monstres possédait-elle dans son ensemble ?

Peut-être que s’ils en avaient envie, détruire l’économie d’un pays leur serait aussi facile que d’étendre leur main.

Ayant probablement deviné ce que Lunaria pensait, Stella avait montré le sourire lointain d’une vraie beauté.

« Nous, les Nosferatus, sommes spéciaux en raison de la quantité de contacts que nous avons tendance à avoir avec les humains. Même parmi les aristocrates mieux classés que moi, seuls les cinq ducs possèdent des atouts équivalents aux miens… »

Il y avait aussi le Seigneur-Démon, mais Stella ne pouvait même pas imaginer la fortune qu’il avait.

« C’est bien, mais… »

Des pensées compliquées circulaient dans la tête de Lunaria.

Si l’autre moitié était là, les avoirs de Stella seraient probablement comparables au budget national du royaume de Jormungand. Un royaume qui disposait de suffisamment de richesses pour rivaliser économiquement à lui seul avec une ou deux des cinq grandes puissances du continent.

Cela avait renouvelé le jugement de Lunaria concernant la terrible menace que les monstres pourraient potentiellement présenter.

Elle avait commencé à l’oublier, car le pays voisin, l’empire Asgard, était devenu très menaçant ces derniers temps.

Mais en fin de compte, le plus grand danger pour l’humanité restait le Seigneur-Démon et les monstres sous ses ordres.

« Est-ce si étonnant, même pour toi, Lunaria ? »

La question de Kurats avait pris Lunaria par surprise… Jusqu’à présent, elle était perdue dans ses pensées concernant la menace des monstres.

« Hein ? »

Lunaria laissa une voix stupide et enfantine lui échapper.

Au même moment, elle avait réalisé que le visage mystérieux de Kurats était près d’elle, ce qui fit circuler le sang dans toutes ses veines avec plus de vigueur.

Elle devint visiblement rouge.

Elle avait essayé de dire quelque chose, mais aucun mot ne sortait, alors elle choisit de s’enfuir une fois de plus comme un lapin effrayé.

« … Quelle enfant ! »

Stella avait remarqué que ces actions étaient toutes dues au fait que Lunaria n’avait toujours pas d’expérience.

La vue des échanges de Cornelia et de Frigga avec Kurats avait probablement fait imaginer à Lunaria des choses auxquelles elle n’avait pas pensé auparavant.

Son inexpérience n’allait faire qu’empirer les choses, il était donc probablement préférable pour elle de se laisser embrasser dès que possible, mais Stella n’avait pas été assez généreuse pour donner de tels conseils à une rivale.

Au contraire, elle avait un sourire très méchant sur le visage, pensant que ce serait bien si Lunaria pouvait perdre sa place de future épouse légale.

Après tout, il n’était pas rare que des amants se séparent sans que personne ne fasse rien.

« Sœur Stella, s’il te plaît, retire cette expression. »

« Elle a été célibataire pendant si longtemps, il n’est pas surprenant qu’elle essaie de faire des histoires maintenant. »

« Et c’est toi qui oses dire cela ! »

En voyant ses anciennes subordonnées s’éloigner d’elle, Stella avait finalement retrouvé ses esprits, pour découvrir que Kurats la fixait avec une expression indescriptible.

« Maître ! Ce n’est pas ce que tu penses ! S’il te plaît, ne me regarde pas comme ça !! »

« Je comprends que tu sois un monstre, mais même en sachant cela, c’était un sourire répugnant. »

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! »

{Peu importe le monde, les femmes sont des êtres pécheresses.}

◆ ◆ ◆

Par la suite, Stella se prosterna devant Lunaria pour s’excuser de ses intentions clairement malveillantes.

Un peu plus tard, Bernard et Gilbert s’étaient également présentés, ils s’étaient à leur tour évanouis après avoir vu les trésors. La salle avait été assez bruyante toute la journée.

D’habitude, les mercenaires étaient des gens grossiers qui ne lâcheraient jamais un tel trésor après s’en être approchés.

Cependant, ayant vu Frigga au combat et ayant été témoins de la monstrueuse démonstration de force de Kurats, ils ne tenteraient certainement pas quelque chose d’aussi dangereux.

S’ils offensaient par inadvertance Kurats, il pouvait les tuer en frappant une pierre avec son auriculaire.

De plus, s’opposer à la future héritière du trône, Lunaria, pourrait signifier dans le pire des cas devenir l’ennemi de tout le royaume de Jormungand.

Il n’y avait certainement aucun endroit sur le continent où les mercenaires se comportaient mieux qu’à Bashtar.

« J’ai vu ce qui s’est passé. Auparavant, le seigneur avait brandi son épée, et un arbre situé à une centaine de mètres de là a été coupé en deux. »

« Je l’ai vu faire la même chose dans la zone rocheuse à la limite de la ville, il a balancé son épée et une source est soudainement sortie de la montagne. »

« Je veux que mademoiselle Frigga soit celle qui m’ôte la vie… »

Tous les mercenaires avaient leurs raisons de ne pas oser provoquer Kurats, même si certains avaient des raisons plus étranges que d’autres.

Eh bien, même sans se sentir effrayés par sa nouvelle épée, ils n’oseraient probablement pas aller contre une personne qui pourrait creuser des canaux et une source à mains nues.

La première à avoir repris conscience parmi les multiples personnes qui s’étaient évanouies dans la pièce avait été Marika.

« Appelez tous les commerçants ! »

C’était la toute première chose que Marika cria une fois qu’elle avait repris conscience.

Une telle quantité d’or et de bijoux ne pouvait pas se vendre toute seule.

Ce dont Bashtar avait le plus besoin en ce moment était l’argent pour engager du personnel et acheter du matériel. En tant que responsable des finances du territoire, Marika en était plus consciente que quiconque.

« Fufufu… Avec ça… Je n’aurai plus à me prosterner devant ces misérables… Oh, ils verront… Je les ferai s’agenouiller et lécher mes chaussures ! »

« Iiiiih ! S’il te plaît, calme-toi, Marikaaa ! »

Clodette s’accrochait à son amie avec un visage en larmes, elle qui était tombée du côté obscur.

Clodette savait par expérience que lorsque Marika commencerait à se déchaîner, c’était elle qui finirait par avoir des ennuis.

Bien qu’elle avait la tête dans les nuages, Clodette était en fait la plus terre à terre des deux.

« D’autre part, as-tu trouvé la mine de Bolivie, Seigneur Kurats ? »

Bien qu’il avait fini par se battre après l’attaque de Triestella, la raison pour laquelle Kurats s’était rendu sur le territoire des monstres était d’abord pour enquêter sur l’état de la mine de Bolivie.

La mine de Mithril était absolument essentielle pour remettre l’industrie de Bashtar sur pied.

« Oui, je l’ai écrasée sur place, maintenant je parie que même un enfant pourrait la miner. »

« Pardon ? »

Qui pourrait reprocher à Marika d’avoir répondu à son maître par une question quelque peu informelle ?

Après tout, Cornelia et Frigga, qui avaient également écouté, étaient toutes aussi confuses.

« Comme je l’ai dit, j’ai écrasé la mine de Bolivie. Je suis sérieux. »

« Huuuh ? »

« Pendant que j’y étais, j’ai aussi, dans une certaine mesure, nivelé le chemin d’ici à la mine. Avec quelques ajustements supplémentaires, nous pourrons avoir une route y allant assez rapidement. »

« Même s’il y a une route, les seuls qui peuvent se déplacer sans problème sur le territoire des monstres sont la princesse Frigga et vous-même, mon seigneur… »

« Ne t’inquiète pas. Il n’y a plus de monstres sur le territoire de Bashtar. »

Ceci était dû à l’ordre de Kurats à Stella.

La société des monstres s’était construite uniquement sur la force. Leur obéissance absolue aux ordres de leurs supérieurs était un fondement de leur hiérarchie.

Tous les subordonnés de Stella avaient reçu l’ordre de se retirer des frontières établies lors de la grande invasion d’il y a 70 ans, et on leur avait dit de ne rien faire.

Bien que les attaques de monstres peu intelligents, comme les gobelins et les bêtes démoniaques, n’avaient pu être complètement arrêtées, les mercenaires et les gardes avaient pu s’en occuper seuls.

« Mon seigneur, pourquoi pensez-vous qu’il n’y aura pas de monstres… ? Serait-ce parce que vous avez éliminé tous les monstres de… »

« Non, même pour moi, éliminer tous les monstres du territoire en l’espace d’une journée serait beaucoup… » (Bien que je parie que je pourrais le faire). « Mais je te dis la vérité. Ça m’aiderait si tu ne demandais pas plus de détails. »

« Je comprends. Donc la route est sûre ? »

« Des petites frappes pourraient apparaître sur la route, je ne sais pas, mais ce sera seulement le genre que même une troupe d’autodéfense peut gérer. »

« … Guhaha »

Kurats avait l’impression d’avoir entendu un son qui ne convenait pas à une bouche de jeune fille sortir des lèvres de Marika.

Il avait décidé d’oublier cela pour sa propre dignité, mais l’aspect de sa personne qu’elle montra l’instant suivant avait rendu ses efforts vains.

« Très bien ! »

 

 

Markia cria tout en serrant puissamment les poings.

« Seigneur Kurats ! »

« Oui ! »

Intimidé par l’énergie de Marika, Kurats répondit avec douceur.

« Puis-je utiliser notre budget pour financer des recrutements ? »

« Je n’ai pas l’intention d’être avare. »

Comme pour dire « Maintenant que tu l’as dit, ne l’oublie pas », le sourire de Marika s’était complètement effacé.

« Clodette ! Nous allons contacter chacun de nos anciens collègues ! Nous allons apporter assez d’or pour leur gifler les joues avec ! »

« I-iiiiih ! Mais Marika, ils ne viendraient jamais à Bashtar… »

« Maintenant que la mine de Bolivia est de nouveau sur la table, nous avons assez de fonds pour les éblouir et les inciter à venir ici ! Ils seront convaincus, d’une manière ou d’une autre ! Tu vas pouvoir rentrer chez toi et prendre un bain tous les trois jours, Clodette, qu’est-ce que tu en dis ? »

« … Tu as raison. Il est important de se reposer. C’est bien. »

Clodette hocha la tête et répondit avec un regard distant dans les yeux.

Apparemment, les deux amies n’avaient même pas pu rentrer chez elles, car elles travaillaient à la gestion des affaires intérieures de Bashtar.

Ce n’était que grâce à leurs compétences en matière de gestion que les fonds du pays avaient été correctement attribués, jusqu’à leur limite, chaque fois que Kurats faisait quelque chose de complètement absurde.

« Honnêtement, je me sens coupable maintenant. »

{Il semblerait que je n’ai pas tenu compte de cet aspect.}

« Faisons aussi venir une troupe de théâtre de la capitale ! Ce sera bon marché si l’on considère la publicité qu’elle peut nous apporter ! Alors nous prendrons le personnel de ces foutus commerçants rusés ! Guhuhu… Comparé aux intérêts que nous aurons de la mine Bolivia, avoir dix personnes qui peuvent s’occuper de la gestion et de la comptabilité sera un jeu d’enfant ! »

« Dis, Clodette. Est-ce que Marika va s’en sortir ? », murmura Kurats à l’oreille de Clodette.

Elle hocha la tête en réponse avec une expression troublée.

« Marika est très patiente, mais quand le stress s’accumule trop en elle, il y a un recul. Ce qu’elle dit est assez sain, donc au moins, il n’y aura pas de problème du côté de la direction… »

Il semblerait que Marika avait été très stressée par les négociations avec les commerçants pendant tout ce temps. Pendant ce temps, Kurats n’avait pas du tout conscience de ce qui se passait.

Il soupirait doucement en pensant à la désastreuse vengeance qui allait s’abattre sur ces commerçants.

Après cela, Marika s’était déchaînée, comme Clodette s’y attendait.

« Combien de temps as-tu l’intention de vendre de l’huile dans un tel endroit ? N’as-tu pas besoin d’argent pour le traitement de ta mère chez toi ? »

Cet homme était un collègue de l’époque où Marika travaillait encore au bureau des impôts.

Il n’était pas du genre sociable au bureau et il avait quitté sa carrière depuis lors, mais c’était parce que sa seule préoccupation était d’envoyer de l’argent à sa ville natale.

Et Marika en était consciente.

« Mais, je suis presque sûr que je vais tout perdre de toute façon si je tombe raide mort, aucune somme ne vaut la peine de mourir ! »

« Seras-tu capable de le dire à nouveau après avoir vu ça ? »

Don !

Marika avait laissé tomber un sac plein d’or.

L’homme déglutit, hésitant encore. L’éclat de l’or lui avait semblé être une tentation maléfique qui corrodait son âme.

« Allez, c’est une opportunité qui ne t’attendra pas. En ce moment, Bashtar a assez d’atouts pour jeter ce genre d’argent par les fenêtres comme si ce n’était rien. Si tu n’en veux pas, j’irai voir le prochain. »

Clink clink clink clink!

Marika montra le sac de pièces d’or et joua avec.

« C’est tellement frustrant ! Mais l’or… il fait disparaître ma raison… ! »

« Bien, bienvenue à bord ! »

***

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2 commentaires :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Excellent 😉 Mais attention au choc sur l’économie qu’a un afflux massif de richesse. L’or ramené des Amériques vers l’Espagne par centaines de galions n’a pas aider a modernisé ce pays….

  2. L’argent, le nerd de la guerre sinon frapper quelqu’un avec une bourse d’or ça doit faire très très mal.
    Merci pour le chapitre

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