Chapitre 89
« Je… n’en peux… plus… »
« Comment trois Nosferatus supérieures ont-elles pu perdre contre… ? »
« Jamais de ma vie je n’ai… ressenti un tel bonheur… »
Dans une pièce qui avait échappé de justesse à la destruction du château, trois corps magnifiques avaient été mis à nu et immobilisés par la lassitude.
Chacune d’entre elles portait encore les flammes persistantes de ce qui venait de se passer, les traces sur leur peau en étant la preuve.
Leurs charmantes respirations raccourcies leur donnaient l’impression d’être étouffées par les denses odeurs suggestives qui n’avaient pas encore disparu de la pièce.
Quant à l’homme qui venait de renverser la situation avec les Nosferatus, qui étaient censées être les meilleures pour exploiter les désirs de l’homme…
« Maintenant, je l’ai fait… »
Kurats était assis et se sentait très rafraîchi.
Bien qu’il avait les muscles d’un guerrier hors pair, il avait encore au fond de lui l’esprit d’un adolescent en pleine puberté.
Avec ces beautés sveltes et voluptueuses qui le suppliaient pour sa vitalité, tous les ingrédients étaient réunis pour pousser Kurats à une erreur de jeunesse.
Sa raison ayant disparu à ce moment-là, cela transforma Kurats en une bête sauvage qui dévora Triestella, Meryl et Berta.
Mais après coup, il se retrouva dans l’embarras quant à ce qu’il devait faire une fois revenu au village.
{Oublie tout ça ! Qu’y a-t-il à s’inquiéter !? Il est naturel pour les femmes de se rassembler autour d’un homme fort !}
« Pourrais-tu répéter cela devant Cornelia ? »
{Ne te méprends pas, je le pourrais, mais ce corps n’est pas le mien. C’est ton corps, c’est donc ton problème.}
Même si Bernst était sûr de pouvoir affronter Cornelia, il ne savait pas comment s’y prendre avec elle.
Ayant confirmé que Bernst ne serait d’aucune utilité dans cette situation, Kurats se tenait la tête dans le désespoir.
« … je ne peux plus… être séparé du maître… »
Triestella avait les larmes aux yeux et elle murmura quelques mots à personne en particulier.
Pour les Nosferatus, une relation physique n’était pas seulement une question de plaisir, c’était aussi une des méthodes pour se nourrir de l’énergie.
Goûter à la vitalité de Kurats était comme boire un nectar si délicieux qu’il altérait leurs papilles gustatives.
Il avait la saveur dense et riche d’un steak Chateaubriand provenant d’une race rare de bétail, avec l’arôme frais du Matsutake, et la texture et la douceur du poisson-globe.
Grâce à la combinaison de ces saveurs en plus du plaisir physique de l’acte lui-même, il était naturel pour les Nosferatus de se soumettre sincèrement à Kurats.
« Mon corps se sent en quelque sorte… renaître. »
Triestella se murmurait encore à elle-même avec une expression envoûtante. Mais ses paroles n’étaient pas exagérées.
Après avoir absorbé la vitalité anormale de Kurats, les corps des Nosferatus se devaient de se modifier pour s’adapter à ce pouvoir.
Percevant l’incomparable puissance qui brûlait dans son estomac, Triestella se tourna avec exultation vers les Kurats.
« Maître, j’ai Hya ! »
Lorsque Triestella se rendit devant un Kurats encore déprimé, elle poussa un cri aigu.
Même s’il était déprimé, Kurats n’avait pas pu résister à l’envie de lui sauter dessus, comme on pouvait s’y attendre de la part d’un jeune homme de son âge.
« Tu… tu me rends folle ! »
« Hyaaa ! Maître, stop ! »
Quand Kurats fut revenu à lui, le soleil était déjà haut.
Apparemment, le deuxième round avait duré jusqu’à midi.
Peu importe ce que Kurats pensait de ce qu’il avait fait, à ce stade, tout ce qu’il pouvait faire était de doubler la mise.
« … S’il te plaît, emmène-moi. Je ne peux plus vivre sans toi, maître… »
« C’est injuste, ma sœur ! Moi aussi ! Je veux aussi y aller ! »
« Je… Je serais heureuse si je pouvais aussi venir… »
« Je comprends, mais… »
Mais même s’il avait décidé de tricher, la raison pour laquelle Kurats ne pouvait pas emmener Triestella et les deux autres Nosferatus avec lui n’était pas seulement sa peur de Cornelia et les réactions des autres filles.
Il devait penser au ressentiment et à la crainte des personnes qui avaient perdu leurs proches lors de la grande invasion.
« Ne t’inquiètes pas, maître. Maintenant que je suis sous tes ordres, je ne dévoilerai pas négligemment mon identité. »
En disant cela, Triestella scanda lentement un sort.
Une lumière éblouissante couvrit son corps, effaçant tout ce qui indiquait son appartenance au groupe des monstres, ne laissant que l’image d’une beauté humaine avec une élégance qui ne perdrait pas face à Lunaria.
« Nous, Nosferatus, sommes de nature déjà doués pour nous déguiser. Avec le pouvoir du maître en nous, il n’y a pas lieu de s’inquiéter si quelqu’un remarque que nous sommes des monstres. »
C’était certainement un déguisement splendide.
Même Lunaria et Frigga supposeraient qu’elle était une jeune femme d’une famille distinguée.
Elle ne portait pas l’aura sinistre caractéristique des monstres ni l’air intimidant que tous les guerriers avaient en commun.
Elle avait bien le parfum d’une femme facile, mais cela ne différait pas d’une race à l’autre.
« Maître, si cela ne te dérange pas, me donnerais-tu un nom humain ? »
Triestella était prête à abandonner son statut d’aristocrate monstre afin de servir sous les ordres de Kurats comme une simple humaine.
Bien qu’elle soit fière, perdre son titre de 13e aristocrate monstre ne lui posait pas de problème, tant qu’elle pouvait être au côté de Kurats.
« Bonne idée… Alors, tu seras Stella. »
« Stella… Ça a l’air charmant. Je te suis immensément reconnaissante, maître ! »
« A-attendez ! Moi aussi ! Maître ! Et moi alors !? »
Se sentant à l’écart, Meryl se blottit contre Kurats sur le dessus de son genou.
Elle semblait déjà jeune avant, mais là, elle ne ressemblait à rien d’autre qu’à une jolie adolescente rousse.
Alors qu’elle lui souriait, Kurats était presque submergé par des sentiments immoraux, le poussant à détourner rapidement ses yeux d’elle.
« Maître ! Tu ne me regardes pas ! »
« D’accord ! Mais habille-toi pour le moment ! »
Bien sûr, Meryl, qui était dominante dans cet échange, n’avait pas manqué l’occasion qui lui était offerte.
Elle appuya sa petite poitrine avec un sourire taquin et mordit l’oreille de Kurats de façon ludique.
« Fufu… Maître, t’ai-je fait ressentir le charme de Meryl ? »
« Ne t’emporte pas ! »
Kurats s’était empressé de s’arracher de Meryl, et avait à peine réussi à garder la raison.
« Ton nom sera Meileen. »
« Meileen... C’est si mignon, je suis si heureuse ! »
Meryl bondit de joie, avec des étincelles dans ses grands yeux.
« Dépêche-toi de mettre des vêtements ! »
Voir le bas du corps de Meryl trembler à chaque saut était un coup dur pour le mental de Kurats.
Bien sûr, Meryl l’avait fait exprès, c’était un geste calculé.
Rien au monde n’était plus gênant qu’une adolescente malicieuse.
« Je… Je ne veux pas être la seule exclue… »
Comme Kurats ne pouvait pas se résoudre à être froid avec elle, l’approche de Berta était pour lui aussi étouffante que celle de Meryl.
Alors que la silhouette de Triestella était de la dynamite, et que Meryl ressemblait à une innocente adolescente, Berta était plutôt une beauté élancée. Elle était délicate comme une elfe.
Elle n’avait pas l’air sensuelle, mais elle enflammait les instincts protecteurs d’un homme.
Et parce qu’elle n’était pas aussi oppressante dans son approche que Meryl et Triestella, Kurats avait inconsciemment baissé sa garde envers elle.
Il ne savait pas qu’il jouait pleinement son rôle.
(Fufufufu… Comme prévu !)
Les hommes peu expérimentés, comme Kurats, étaient chassés lorsqu’ils étaient poussés par une luxure non dissimulée.
Triestella et Meryl, qui avaient vécu toute leur vie loin des hommes parce qu’elles étaient considérées comme peu attirantes parmi leurs pairs, n’en étaient pas conscientes.
Et si Berta était traitée de la même façon, elle avait appris à la converser et à la faire épanouir grâce à sa passion pour le romantisme.
Triestella et Meryl n’en étaient pas conscientes, alors quand elles avaient vu Kurats sourire doucement à Berta, leurs cœurs brûlèrent de jalousie.
« B-Berta, tu… Tu oses m’ignorer !? »
« Pardonne-moi, ma sœur. Mon maître est plus important pour moi… »
Berta avait fermement établi qu’elle considérait Kurats comme son vrai maître. Elle était peut-être la plus rusée des trois femmes.
« Tu t’appelles Berta donc… Est-ce que Beatrice fera-t-il l’affaire ? »
« Beatrice… Ce sera mon nouveau nom, un nom qui nous appartient à tous les deux. »
Berta s’appuya sur l’épaule de Kurats comme si elle était dépassée par l’émotion du moment.
« Aah ! Tu essaies de prendre de l’avance ! C’est de la triche ! »
« Maître ! S’il te plaît, ne regarde que moi ! »
Kurats avait fini par faire un troisième round contre son propre jugement.
Il ne partit pour le village de Narak que le lendemain matin, avec les trois femmes et tous les trésors qu’elles pouvaient porter ensemble.
merci pour le chapitre
Et que deviennent les quelques survivants des troupes démones abandonnés par leurs cheffes ?