Almadianos Eiyuuden – Tome 2 – Chapitre 52

***

Chapitre 52

L’armée de l’empire Asgard avait une fois de plus été vaincue par Lapland.

Cette nouvelle s’était répandue en un éclair dans les pays du Nord.

Dans leur course incessante vers l’unification du continent, l’armée de l’empire Asgard n’avait jamais connu une telle série de défaites.

Ils ne pouvaient plus prétendre qu’ils n’étaient pas préparés ou que la victoire était due à un coup de chance. Ce fut un tel exploit que le moral des forces de Lapland s’était remis de la défaite écrasante qu’elles avaient subie au début de la guerre.

Aux yeux des autres pays, Lapland semblait toujours dans une situation précaire, mais le royaume ne semblait plus être une cible facile.

« Cela devrait suffire pour que nos alliés s’impliquent enfin, mais… »

Cela aurait dû être une situation joyeuse, mais le ton de la voix de Siegfried ne semblait pas bon.

« Quelque chose ne va pas ? » demanda Kurats, pendant que Frigga s’accrochait à lui, comme d’habitude.

« Une armée composée d’une dizaine de milliers d’hommes a été chassée par seulement deux personnes. C’est trop absurde pour qu’on y croie pleinement. »

« Je pense que vous avez raison. »

Au nord du royaume de Lapland se trouvait le royaume d’Elsrid, qui occupait une position géographique lui permettant d’envoyer des renforts en Lapland sans avoir à traverser de montagnes.

De plus, au-delà de la chaîne de montagnes de Palicid, à l’ouest de Berglund, se trouvait le royaume Macbarn, un pays aussi grand que Lapland.

Au début, ces deux royaumes avaient des liens d’amitié avec Lapland, et ils avaient tous signé un pacte de sécurité qui liait les pays du Nord.

Leur union était solide et c’était grâce à leur coopération continue que ces nombreux petits pays du Nord n’avaient pas encore été engloutis par les grandes puissances du continent.

Mais cette fois, l’ennemi était l’empire Asgard, une superpuissance militaire.

De plus, l’armée de Lapland avait été dévastée au tout début de la guerre en raison de son imprudence, et ses alliés avaient perdu la possibilité d’envoyer des renforts.

Comme ils pensaient qu’il n’était plus temps d’envoyer des renforts et que la chute de Lapland était inévitable, il était peut-être naturel pour les politiciens étrangers de choisir une voie qui favorisait la survie de leur propre pays.

Siegfried n’avait pas l’intention de les condamner pour cela.

Cependant, maintenant que les choses avaient visiblement changé, il avait l’intention de leur demander de s’acquitter de leurs devoirs d’alliés.

« Mais c’est un fait que nos victoires ont forcé l’armée d’Asgard à se retirer. Nous ne devrions pas avoir à nous soucier de ce genre de détails insignifiants. »

Frigga parla avec la poitrine gonflée de fierté, comme si elle disait que cela n’avait pas d’importance, mais Siegfried lui répondit par un profond soupir.

« Anéantir un groupe de mages en leur jetant de grosses pierres depuis une montagne, anéantir tout un château avec la magie d’une seule personne, c’est ce que vous appelez des détails futiles ? »

Siegfried pensait que, s’il était le roi d’un autre pays, jamais il ne croirait tout cela.

Il n’avait pu accepter ces faits que parce que sa propre petite sœur était une jeune fille guerrière dotée d’une puissance ridicule.

Mais ce serait trop demander à une personne normale de croire tout ça.

« Alors qu’est-ce qu’on est censés faire ?! »

« La vérité est que ce n’est pas nous qui avons vaincu l’armée d’Asgard, mais monsieur Almadianos. C’est une demande honteuse, mais je dois quand même vous la faire. Seriez-vous prêt à aller persuader les royaumes d’Elsrid et de Macbarn ? »

« Frère, es-tu fou ? Kurats n’est même pas originaire de notre pays. »

L’envoi d’un envoyé spécial originaire du royaume de Jormungand serait une violation inconcevable du protocole diplomatique de Lapland.

« Et c’est pourquoi, monsieur Almadianos, j’ai l’intention de vous accorder le titre honorifique de comte du royaume de Lapland. Et au lieu de vous donner un territoire, je vous donnerai une pension. Est-ce que cela vous va ? Acceptez-vous d’y aller ? »

Siegfried semblait sur le point de s’accrocher désespérément à Kurats.

À ce stade, Kurats ne pouvait pas dire non à sa demande.

« J’accepte. Tant que je n’ai pas à faire quoi que ce soit au-delà de mon pouvoir. »

« Je vous suis redevable ! Je promets de vous récompenser généreusement une fois le conflit terminé ! »

« Ce ne sera pas la peine. Je n’ai voulu qu’une seule chose depuis le jour où je suis venu ici, Votre Majesté. »

Kurats fixa Siegfried d’un regard qui contenait une forme d’arrogance que seuls les forts pouvaient montrer.

« Une fois que le royaume de Lapland aura remporté la victoire, j’aimerais que vous offriez votre soutien au royaume de Jormungand et à Son Altesse, la princesse Lunaria. »

Tout cela dans l’intérêt de la stratégie globale de Bernst.

Comme il ne pouvait pas le savoir, Siegfried fut profondément ému par la vision à long terme de Kurats et par sa loyauté envers Lunaria.

{Normalement, ne demanderais-tu pas une récompense après une victoire ?}

{N’y pense pas.}

Sachant que Kurats ne serait naturellement pas en mesure de pousser sa réflexion assez loin pour comprendre ses plans, Bernst n’avait même pas essayé d’expliquer.

◆ ◆ ◆

 

« Qu’est-ce que tu veux dire par “je ne peux pas aller avec lui” ?! »

Frigga jeta un regard noir à Siegfried et resserra son étreinte sur l’épais bras droit de Kurats, comme si elle prétendait qu’elle ne le lâcherait jamais.

« Même s’il a un rang honorifique de comte, cela ne change rien au fait qu’il est étranger. Ne serait-il pas naturel de m’envoyer avec lui? »

Frigga n’avait pas tort.

Mais Siegfried comprit que le raisonnement logique derrière ses mots n’était qu’une façade pour cacher ses véritables sentiments, à savoir qu’elle ne voulait tout simplement pas être séparée de Kurats.

« Ne comprendrais-tu pas si tu essayais d’y penser un petit peu ? Tu es la princesse du royaume de Lapland et, en tant que tel, tu devrais mettre tes sentiments de côté pour remplir tes obligations. »

Comme Siegfried la regardait comme s’il pouvait voir à travers ses pensées intérieures, Frigga ne pouvait rien dire.

Parce qu’elle comprenait ce qu’il voulait dire.

À l’heure actuelle, Kurats était la clé de voûte de l’attaque et de la défense de Lapland, il était la carte maîtresse de toutes les cartes maîtresses.

S’il quittait le pays, comment réagirait le camp d’Asgard ?

Dans une telle situation, Siegfried ne pouvait se passer de quelqu’un d’aussi important et charismatique que Frigga.

Parce que si elle partait avec Kurats, peu importe à quel point ses soldats étaient blessés ou épuisés, Cabernard reviendrait immédiatement et lancerait un autre assaut sur Lapland.

{Quoi ? Et moi qui pensais que je devrais remonter sur le griffon avec Frigga.}

{Tu ferais mieux de te taire maintenant, tu m’entends ?}

« Non, non, non, non ! Je veux y aller ! Je… Je veux… »

« N’oublie pas que tu es le maréchal du royaume ! Asgard occupe toujours la moitié du pays ! »

« Uuuuuuuuh, grand frère, tu n’es qu’un idiot !!!!! »

Frigga s’était enfuie sans se retourner, en pleurant comme une enfant.

La bouche de Siegfried était grande ouverte et choquée. Cela ne correspondait pas à l’image qu’il avait de sa sœur. L’image d’un guerrier dont l’esprit était centré sur la chevalerie.

Peut-être que sa petite sœur était plus puérile qu’il ne le pensait ?

Siegfried garda inconsciemment la tête froide en pensant aux nombreux problèmes qui pourraient surgir à l’avenir s’il s’avérait qu’il avait mal jugé la maturité de sa sœur.

« Allez-vous bien, Votre Majesté ? »

Kurats regarda Siegfried avec inquiétude. Son visage pâle semblait avoir été vidé de tout son sang.

N’importe qui serait capable de dire, d’après son expression, que quelque chose n’allait pas.

« Oui, oui, je vais bien. Je suis désolé que vous ayez été témoin d’un spectacle aussi honteux. »

Lorsqu’il y réfléchit, Siegfried comprit que la réaction de sa sœur était motivée par l’homme qui se tenait devant lui.

Jusqu’à présent, il n’y avait jamais eu d’homme ou de femme plus forts que Frigga.

Pour cette raison, elle avait toujours été celle qui protégeait les faibles.

Mais maintenant que Kurats était là, elle découvrait pour la première fois à quel point c’était paisible et relaxant d’être sous la protection d’une personne plus forte qu’elle.

De plus, en tant que jeune fille, Frigga avait atteint l’âge du mariage.

Ne prétendait-elle pas qu’elle épouserait un homme plus fort qu’elle ?

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

2 commentaires :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le chapitre 😂

  2. Et allez hop, 3e épouse ! Merci pour le chap ^^

Laisser un commentaire