Almadianos Eiyuuden – Tome 2 – Chapitre 50

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Chapitre 50

« Tu n’iras nulle part, je suis ton adversaire. »

Juste au moment où Brigitte était sur le point de poursuivre Kurats, son épée s’était heurtée au Murasame de Frigga.

« Reste hors de mon chemin ! »

C’était la première fois qu’un homme se moquait de Brigitte.

Même l’épéiste démoniaque Gunther n’avait jamais été aussi condescendant que ça.

Elle avait la ferme intention de faire tout ce qu’elle pouvait pour lui rendre la pareille, sa fierté ne la laissait pas faire autrement.

« Dégage ! »

Brigitte balança son épée de toutes ses forces, mais Frigga ne s’était pas contentée de la parer, elle l’avait aussi attaquée.

« Penses-tu que tu puisses te permettre de détourner le regard en faisant face à la valkyrie Blanche-Neige ? »

Bien que moins anormale que Kurats, Frigga était aussi une puissante guerrière.

Elle n’était pas quelqu’un que Brigitte pouvait facilement combattre après avoir perdu son sang-froid.

« Merde ! Cette foutue épée ! »

Brigitte esquiva le Murasame de Frigga d’un cheveu.

Ce n’était qu’à ce moment-là qu’elle s’était rendu compte qu’elle ne serait pas capable de poursuivre Kurats avant de vaincre Frigga.

J’ai baissé ma garde.

Brigitte regrettait amèrement d’avoir mis tant de temps à s’en rendre compte.

Comme perdue dans la brume, l’espace entre Frigga et elle-même devenait flou.

On aurait dit qu’un léger brouillard sortait directement de l’épée de Frigga.

Bientôt, le brouillard couvrit complètement le champ de vision de Brigitte.

Puis, sous l’influence du pouvoir magique de Frigga, l’air s’était transformé en une arme qui semblait envelopper Brigitte dans la glace, comme un arbre couvert de glace.

« … C’est donc l’épée sacrée de l’eau, Murasame. »

« Maintenant, je suis curieuse de savoir laquelle des “jeunes filles blanches” est la plus forte. »

Frigga leva son épée vers le haut, reflétant l’air frais environnant dans sa lame.

Son sourire confiant montrait bien l’excitation de son cœur palpitant.

« Mais bien sûr, je sais déjà que ça finira avec ma victoire. »

« Ne prends pas tes rêves pour la réalité ! Je teindrais tes sales cheveux blancs de rouge ! »

Une bataille entre la valkyrie blanche comme neige et la vampire blanche.

C’était un combat qui excitait tout le monde. Mais les soldats sur le terrain ne pouvaient pas se permettre d’assister à cette confrontation…

Parce qu’il y avait un homme énorme qui tombait du ciel au-dessus d’eux.

En y pensant rationnellement, la seule issue possible était qu’il s’écrase sur le sol et meure.

Cependant, tout le monde dans l’armée d’Asgard connaissait le cauchemar de l’autre jour.

Bien sûr, seuls quelques-uns d’entre eux avaient été personnellement témoins de la scène, mais cela n’avait contribué qu’à répandre une peur de l’inconnu, façonnée par l’imagination de chacun.

« Ce diable est… ! »

« Merde ! N’ayez pas peur ! Nous sommes la glorieuse armée de l’empire d’Asgard ! »

Il tombait à une vitesse de plusieurs centaines de kilomètres à l’heure.

Le son aigu de son corps coupant à travers le vent était comme le bruit de la faucille de la mort qui se dirigeait vers les têtes des soldats.

Très vite, avec le bruit assourdissant d’un éclair qui frappa la terre, il s’était finalement posé au sol, soulevant un épais nuage de fumée et créant un cratère d’un rayon de dix mètres.

« A-t-il survécu… ? »

Bien qu’ils aient entendu les rumeurs selon lesquelles il serait un monstre, ils s’étaient quand même dit qu’il serait peut-être mort après être tombé de cette hauteur.

C’était un vœu pieux, mais on ne pouvait pas blâmer les soldats pour cela.

Cependant, ces espoirs avaient été cruellement réduits en pièces.

« Ouf… Dieu merci, la terre ferme était là pour stopper ma chute. »

{Je ne pense pas que la solidité du sol ait quoi que ce soit à voir avec ça… Plutôt que ça, pourquoi n’as-tu pas juste utilisé ton sort de lévitation ?}

{Parce que je n’en avais pas besoin.}

Kurats n’avait pas envie de faire des pieds et des mains pour utiliser la magie quand il n’en avait pas besoin.

En tant que roi de la magie, Bernst souhaitait prêter plus d’attention au côté visuel des choses, mais ces espoirs n’étaient pas parvenus jusqu’à Kurats.

Kurats se mit lentement à avancer, chaque pas répandant de plus en plus de terreur parmi les soldats, qui avaient l’impression que tout ce qu’ils imaginaient sur ce monstre immortel était vrai.

Sa marche lente montrait clairement qu’il n’était pas méfiant à l’égard de leur armée.

Il ne les voyait même pas comme des adversaires.

Cette prise de conscience avait suffi à elle seule pour commencer à briser leur moral.

« Feu. »

Cependant, Cabernard avait déjà pris en compte ces réactions.

Les douzaines de canons magiques et balistes se mirent à viser Kurats, ils tirèrent tous en même temps.

« Merde ! J’ai peut-être un peu trop baissé ma garde ! »

{Ce ne serait pas un problème si tu pouvais utiliser ta barrière d’annulation magique et ta barrière défensive en même temps…}

Les lances tirées par les balistes massives étaient deux fois plus épaisses que celles tenues par les soldats.

Malgré cela, Kurats était encore capable de les balayer de ses propres mains.

Cependant, l’un des canons magiques tira à bout portant et lui brûla la peau, laissant une marque rouge dessus.

Comparée à sa résistance physique, la résistance magique de Kurats n’était pas si bonne.

{C’est tellement honteux. Tu devrais pouvoir détruire ces faibles canons magiques d’un seul regard…}

{Ce que tu viens de dire maintenant est absurde !}

Pourtant, Kurats était dans une position suffisamment confortable pour pouvoir discuter dans sa tête.

N’importe quelle personne normale n’aurait même pas la moindre chance d’esquiver quoi que ce soit sous cette pluie incessante d’attaques, mais même un tel déluge n’était pas assez dense pour échapper à la vision cinétique de Kurats.

« … Franchement, comment ce foutu monstre tient-il toujours debout ?! »

Bien que cela ne se voyait pas dans son expression faciale, Cabernard jurait doucement sous son souffle.

Même si cet homme était monstrueux, Cabernard pensait que les balistes et les canons magiques seraient sûrement efficaces. On pouvait seulement dire que ces armes étaient exagérées, et pourtant rien ne fonctionnait.

Non, puisqu’il évitait les attaques pour qu’elles ne le touchent pas, cela signifiait peut-être qu’elles étaient vraiment efficaces contre lui ?

« Et si les unités magiques se joignent à moi ? »

Cabernard ne considérait pas cela comme une lutte contre une personne.

Il y voyait plutôt cela comme un raid contre un énorme monstre de haut niveau. Cela étant, il avait l’intention d’utiliser tous les moyens à sa disposition, mais les forces dont il disposait étaient limitées.

Peu importe le nombre de soldats qu’il avait, cela n’allait pas l’aider à tuer Kurats.

Ainsi, malgré l’estime qu’il avait pour eux en tant que militaires, le seul rôle qu’il pouvait leur attribuer était de rester en arrière.

Pour Cabernard, il n’était pas nécessaire de les amener dans la mêlée. Tant qu’il continuait à utiliser cette puissance de feu excessive, Kurats finira par manquer d’endurance et de pouvoir magique et mourra.

De plus, maintenant que les renforts du cinquième escadron étaient arrivés, les effectifs des unités de mages, qui avaient pris un grand coup à Crowdagen, s’étaient rétablis.

La plus grande différence entre les soldats normaux et les mages était que les mages pouvaient combiner et mettre en synergie plusieurs sorts en une seule attaque.

Un sort magique anti-militaire né de la coopération des unités mages serait beaucoup plus puissant que les canons magiques.

La seule chose que Cabernard n’avait pas prévue, c’était que Brigitte, qui était censée tuer Kurats après qu’il eut été affaibli, ne serait pas capable de faire un geste parce que Frigga la retenait.

« Ne le laissez pas s’échapper ! Et ne vous inquiétez pas de la quantité de pierres magiques ! »

Bien que la puissance de feu soit si grande que les canons magiques brûlaient leurs barils, ils continuaient à tirer encore et encore.

Les canons magiques fonctionnaient en comprimant le pouvoir magique d’un attribut donné et en le tirant. Cela les rendait à la fois très puissants et faciles à contrôler, devenant ainsi les principales armes de l’armée de l’empire d’Asgard.

Mais en raison du mauvais rapport coût-performance du canon, les autres pays n’en avaient pas autant.

Les sources de pouvoir magique de ces canons étaient des pierres magiques, qui n’étaient en aucun cas une ressource abondante. En fait, les forces d’Asgard portaient habituellement une attention particulière à leur consommation de pierres magiques.

Dans la nature, ils ne pouvaient être collectés que dans des zones à pouvoir magique très dense.

Cependant, la plupart de celles que l’empire utilisait étaient en fait des pierres magiques fabriquées par l’homme, remplies du pouvoir magique des mages.

{On dirait qu’ils utilisent surtout des pierres magiques d’origine terrestre, mais le problème est qu’il y a du feu et du tonnerre dans le mélange…}

« Le problème, ce sont ces balistes, il y en a combien ?! »

Bien qu’un coup direct des balistes ne suffirait pas à le tuer, les lances qui s’approchaient rapidement étaient toujours dangereuses.

Le pire pour lui, c’était qu’elles allaient réussir à le ralentir.

Dans les circonstances actuelles, même la plus petite des blessures pourrait l’empêcher d’éviter les tirs des canons magiques.

Sachant qu’il était sous une telle pression, l’armée d’Asgard ne pouvait naturellement pas rater cette occasion de l’achever.

« C’est incroyable qu’il ait pu survivre à tout ça… Mais c’est précisément pour ça qu’il doit mourir ici… ! »

Cabernard ne voulait pas imaginer une situation où Kurats se tiendrait à côté de Frigga et des forces réorganisées de Lapland contre l’armée d’Asgard.

Son but en venant ici était de récupérer l’esprit combatif de son armée après qu’elle eut été affaiblie par cette peur de Kurats, et aussi d’élever leur moral à son maximum en même temps.

« Coordonnées fixes. »

« Équilibre du cycle réglé sur normal. »

« Incantation synchronisée, mise à feu ! »

Le sort anti-militaire des unités de mage était très bien organisé et synchronisé.

C’était un autre point sur lequel l’empire Asgard devançait les autres pays.

{Hey, ne perds pas ton attention. Quelque chose d’énorme arrive.}

{Oui, oui. Je suppose que le moment est venu de riposter.}

Il était possible pour Kurats d’annuler leur sort.

Mais lui et Bernst avaient tous les deux la mauvaise habitude de vouloir voir les visages de leurs ennemis lorsqu’une attaque qui retenait tous leurs espoirs échouait.

Au fur et à mesure que le sort anti-militaire s’étendait, le pouvoir magique des mages rayonnait d’une teinte bleue. Kurats regardait cela se dérouler sur le côté avec un sourire intrépide sur son visage.

« J’avais entendu les rumeurs, mais c’est fou qu’on puisse littéralement utiliser le pouvoir magique de l’air. »

La voix de Brigitte fut un peu choquée en voyant les prouesses de l’épée de Frigga.

Normalement, une épée magique devrait consommer le pouvoir magique du propriétaire pour démontrer ses effets.

Ce fut le cas pour le Nageling de Brigitte.

D’autre part, le Murasame de Frigga pouvait s’approvisionner librement avec le pouvoir magique présent dans l’atmosphère.

Contre quelqu’un qui avait une réserve pratiquement infinie de pouvoirs magiques, il était évident que Brigitte ne gagnerait pas dans un concours d’endurance.

Elle n’avait donc pas eu d’autre choix que de tuer son adversaire dans une confrontation courte, mais décisive.

« Mais pensais-tu vraiment que mon épée magique soit mon seul atout ? Tu es encore trop naïve ! »

L’armure de Brigitte était aussi rare et puissante que son épée.

L’armure commença à libérer un vent qui menaçait de disperser toute la brume provenant du Murasame de Frigga.

L’idée était que si Murasame ne pouvait plus contrôler l’eau, elle ne deviendrait plus qu’une épée.

Tant que le pouvoir magique de Brigitte pouvait tenir assez longtemps, il semblerait que les effets de Murasame seraient bientôt complètement annulés.

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Un commentaire :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le chapitre. Phrase gag du jour :
    « Ouf… Dieu merci, la terre ferme était là pour stopper ma chute. »

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